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Quoi, Mohamed ?

Politiciens sincèrement désolés

 

Mohamed Merah, pur produit du « Système », déraciné d'Algérie ayant grandi sans repères dans une famille monoparentale, au milieu de tous les stéréotypes racailleux, avant de rencontrer en prison un modèle moral interprété de manière totalitaire, est en train de devenir, en termes de communication, l'alibi universel de ce même « Système » et un parfait instrument de l'ingénierie sociale schizophrène (égalitariste-communautariste, donc impossible) car, en définitive, il arrange tout le monde.

Sauf ses victimes, certes ; mais comptent-elles vraiment aux yeux de tous ces politiciens tartuffes qui, au nom de la compassion et de la solidarité, assistent à leurs funérailles comme des hyènes à un festin de lions, sous le regard des vautours journalistiques ?

Mohamed Merah arrange, bien sûr, ceux qui nous rebattent les oreilles avec la « nécessité de l'immigration » et le « vivre-ensemble », parce qu'il ne cadre pas avec l'image idyllique d'une société « diverse » et apaisée telle que nous la vantent les pubs Nike et Coca Cola, si bien qu'en tant qu'exception psychopathologique et incarnation de la nébuleuse islamiste, il est le garant de l'échec prétendu minimal des « grands principes ».

Exemple : Claude Guéant qui, en dévoilant le « profil » du tueur, répond à la question « Est-il d'origine algérienne ? » par : « Il est de nationalité française » (vers 3' 00) ! Après François Hollande et sa velléité de gommer le terme de « race » du premier article de la Constitution, peut-on imaginer plus belle négation de la réalité ?

Notre ministre de l'Intérieur reste droit dans ses bottes grandprincipielles, il n'y a pas de races, pas de différences, tout-le-monde-il-est-français, sous-entendu : si quelqu'un s'écarte des « grands principes », il ne peut être qu'une exception ; quant à nous, n'est-ce pas, nous sommes l'Empire du Bien, l'immense majorité des détenteurs du papier-sésame-de-nationalité ne peut qu'être d'accord et marcher avec nous vers la société idéale.

Des tartuffes dedroâte aux tartuffes degôche, c'est partout la même chanson.

Sarkozy : « Mettre en cause la société, montrer du doigt la France, la politique, les institutions, ce n'est pas digne ».

Dupont-Aignan (j'vous jure, c'est la faute au trafic d'armes !) : « c'est bien en donnant à nos forces de l'ordre les moyens d'assurer leur mission de protection de notre territoire et de nos compatriotes, notamment par le rétablissement du contrôle à nos frontières, au lieu d'attiser les rancunes et les douleurs entre les Français, que notre pays restera sûr ».

Bayrou : « Le fait de montrer du doigt les uns et les autres en fonction de leur origine, c'est faire flamber les passions ».

Hollande : « Comment voulons-nous vivre ensemble ? C'est la question majeure qui est posée ».

Joly : « c'est le jour où nous devons parler de nous et des valeurs républicaines pour lutter contre le racisme ».

Mélenchon (ah, celui-là, c'est un monument de tartufferie !) : « notre premier devoir est de lutter contre les assimilations et stigmatisations haineuses à qui cette situation pourrait servir de prétexte ».

Buffet : « S’il s’avérait que ces meurtres étaient liés à ceux de militaires à Montauban et Toulouse, cela signifierait qu’à l’horreur de ces crimes s’ajoute l’ignominie raciste et antisémite ».

Arthaud : « climat délé­tère pro­vo­qué par la course aux décla­ra­tions xéno­pho­bes et sécu­ri­tai­res entre la droite au pou­voir et l’extrême droite ».

Poutou : « Nous mettons en garde contre toute utilisation politique de ce geste criminel dans une période où se développe un climat raciste ».

Et Marine Le Pen ?

Bah, pareil (à 1' 45) : « ce sont les Français, la fraternité qu'ils vont exprimer entre eux, musulmans, juifs, chrétiens, qui vont pouvoir lutter contre l'avancée du fondamentalisme ».

Pas d'amalgame.

Le fondamentalisme. Sûr que c'est ça, l'ennemi, hein.

Surtout pas ceux qui ont intérêt à communautariser la population de la France tout en prétendant uniquement vouloir la métisser (à court et moyen terme, le communautarisme est un outil de division et de contrôle social bien plus efficace que le métissage, les pays anglo-saxons le prouvent chaque jour), ou encore ceux qui prônent l'assimilation des allogènes installés, et auxquels ce fondamentalisme profite ou est susceptible de profiter électoralement (« 1984 » d'Orwell, notamment, montre combien un ennemi suscité ou encouragé peut être utile au « Système », en détournant la dissidence de ses véritables buts)...

Bref, contrairement à tout ce que j'ai entendu, ces deux derniers jours, de la « droâte nationale » (tellement soulagée d'apprendre que le tueur n'était pas un gros nazebroque à tatouages), au fond, Mohamed Merah arrange bel et bien tout le monde... sauf « nous ». Le peuple français.

A ceux qui trouveraient cette affirmation hasardeuse, je poserais une seule question : puisqu'ils pensent que la candidature de Marine Le Pen est suceptible d'avoir le moindre intérêt, pourquoi, en apprenant l'identité du tueur, leur championne n'a-t-elle pas clairement, au lieu de se vautrer une fois de plus dans la soumission improductive au vivre-ensemble version sécuritaire, porté au « Système » un imparable et destructeur crochet au foie, en s'engouffrant dans les contradictions unanimes et béantes de tous ses opposants ?

Par exemple, en soulignant que les faits déplorés n'ont été rendus possibles que par une immigration extra-européenne délirante et incontrôlée (opinion d'une large majorité de Français, donc ç'aurait été un boulevard en termes de communication) ? Que cette immigration débridée est le fait des élites de notre pays (idem) ?

Ne pas utiliser une telle opportunité, au moment où on a un large accès aux médias, est proprement consternant. Non seulement MLP ne peut pas gagner, mais elle ne le veut décidément pas.

Le FN mérite de disparaître.

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Lettre ouverte de Serge de Beketch au président du MRAP (2003)

Oeuvre d'art antiraciste

 

Je pensais que cette lettre ouverte que j'avais trouvée chez un dénommé @visigoth sur F.Desouche (décidément, les Barbares sont partout...) et qui était présentée comme émanant d'un major de la Gendarmerie, était bel et bien un trait d'humour militaire.

Un internaute (merci à lui) me signale qu'en fait, il s'agit d'un texte du regretté Serge de Beketch, datant de septembre 2003. Je le maintiens d'autant plus sur ce blog, que le fait que sa reprise ait abusé de nombreux lecteurs dont moi, atteste de sa parfaite actualité.

 

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Niquez les racistes, Mouloud Aounit !

 

Monsieur,

Vous avez organisé récemment, en tant que président du MRAP, un colloque à l’Assemblée nationale intitulé « Du racisme anti-arabe à l’islamophobie ».

Vous y avez dénoncé, en France, « les mosquées souillées, les discriminations à l’emploi et au logement, les appels au meurtre, les violences et agressions à l’endroit des populations et des lieux de culte musulmans ».

Vous avez montré du doigt l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces délits, appelant à « un réveil de l’opinion publique, un sursaut des institutions (Police, Justice, Education nationale, etc.), une mobilisation des grandes consciences intellectuelles ».

Vous avez raison ! De plus en plus de Français sont racistes. De plus en plus en ont par-dessus la tête de ce qu’il appellent (à tort) « l’invasion islamo-maghrébine ». De cet afflux de populations inassimilables qu’ils croient (à tort) être le ressort principal de la délinquance et de la criminalité. De plus en plus sont épouvantés (à tort) par l’afflux de populations qui, ayant chassé l’occupant raciste des territoires qu’il exploitait, ont rendu ces terres à l’heureux état de nature mais sont contraintes de chercher, auprès de l’ancien colonisateur raciste, les remèdes à la misère provoquée par la décolonisation.

De plus en plus de racistes ont (à tort) des idées de violence en entendant sur les radios les poésies du groupe afro-maghrébin « Sniper » qui chante, par exemple : « La France nous ronge (...) le seul moyen de s’faire entendre est de brûler des voitures (...) La France est une garce (...) On nique la France. »

Oui, monsieur Aounit, la triste vérité est là : les racistes n’entendent rien à la rude poésie des cités et ils en ont par-dessus la tête d’entendre des hexagonoïdes chanter qu’ils « niquent la France », et qu’ils « baisent leurs mères ».

C’est sûr qu’il y a quelque racisme à ne pas accepter ces coutumes de « baiser notre mère » et de « niquer notre pays », mais c’est ainsi, monsieur Aounit : les racistes ne sont pas tolérants.

Et ils ont tort. Vous avez raison !

Mais comment ces petits blancs arriérés seraient-ils assez évolués, ouverts, libéraux et modernes pour accepter que des populations qu’ils ont accueillies, nourries, soignées et enseignées leur crachent leur haine et leur mépris à la figure ?

Vous faites bien de dénoncer ce racisme-là en France dans la Chambre des députés de cette République qui vous a fait tant de mal. La dignité de l’endroit ajoute à la force de votre réquisitoire.

Mais vous feriez mieux encore en allant le prononcer là-bas, au bled. C’est sur place, chez eux, alors qu’ils sont encore libres, qu’il faut alerter les milliers d’Afro-musulmans et d’islamo-maghébrins qui s’apprêtent à céder au mirage du RMI, de la Sécu, des allocs, et à basculer dans le piège affreux que leur tendent les racistes français.

Monsieur Aounit, dites-le à vos frères, à vos cousins, à vos femmes, à vos enfants, à vos voisins, à tous ceux du bled et de la brousse : la France raciste ne veut pas d’eux parce que dans son aveuglement raciste, elle les regarde (à tort) comme des envahisseurs et des prédateurs.

Dites simplement cette sinistre vérité aux vôtres Monsieur Aounit. Ne les laissez pas se jeter dans la gueule du loup. Il est de votre devoir de protéger ces malheureux contre cette effrayante menace. Les laisser venir, serait se rendre coupable de non-assistance à personnes en danger.

D’ailleurs vous-même, Monsieur Aounit, vous et tous ceux qui comme vous, êtes condamnés à vivre dans cet abominable pays raciste, n’hésitez pas : brisez vos chaînes, secouez la poussière de vos sandales et quittez cet enfer.

Ne faites pas plus longtemps aux racistes le cadeau de votre enrichissante présence.

Ne soyez plus le gibier de ces chasseurs impitoyables qui attaquent vos mères dans le métro, violent vos filles dans les caves, pillent vos supermarchés, brûlent vos voitures dans vos cités, vendent de la drogue à vos enfants.

Ne leur laissez aucun homme à discriminer, aucune femme à insulter, aucun enfant à battre, aucune mosquée à souiller.

N’hésitez pas : vengez toutes ces années de terreur, de souffrance, d’humiliation, d’exploitation qu’ils vous ont infligées : privez-les de la chance que vous représentez.

Et puis, pourquoi vous gêner ? En partant, emmenez vos amis. Les grandes consciences intellectuelles, les militants immigrationnistes, les journalistes amis, les dirigeants socialistes, communistes, trotskistes et autres.

D’abord cela leur épargnera l’insupportable peine de vivre sans vous, ensuite cela privera la France raciste de la formidable force intellectuelle qui fait son rayonnement dans le monde entier.

Ils seront bien punis, les racistes !

Songez-y, monsieur Aounit : ils auront l’air de quoi les Le Pen, les Gollnisch, les militants du FN et les électeurs de tout ce monde quand, le dernier bateau ayant franchi la ligne d’horizon, l’ultime avion s’étant évanoui dans l’azur, la dernière camionnette étant passée de l’autre côté de la frontière, ils découvriront qu’ils sont désormais entre eux ?

Entre racistes.

Tout seuls.

Ah, on voudrait voir ça ! Rien que pour le plaisir.

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Les médias voient des néo-nazis partout...

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... sauf là où ils sont (ici, l'emblème de l'Unité Nationale Russe d'Alexandre Barkachov, sur le fameux ruban de l'Ordre de Saint Georges galvaudé par les terroristes néo-bolchéviques en Ukraine)

 

Courrier envoyé récemment par Mykola Cuzin à Céline Lussato, journaliste au Nouvel Observateur et auteur d'un article parlant de la « complicité » entre le gouvernement ukrainien et les « néo-nazis » du bataillon Azov.

Madame,

Le titre volontiers « ronflant » de l’article mérite que l’on s’y attarde pour plus d’une raison : à la fin de l’article, après vous avoir lue, on en conclut que ce bataillon est composé de gens ayant des opinions et des orientations très différentes mais désirant tous défendre l’intégrité de l’Ukraine. En-dehors des thèses exposées par M. Biletsky, vous n’avez manifestement rien noté de particulier accréditant la thèse selon laquelle ce bataillon est « néo-nazi ».

Les mouvements d’extrême-droite (principalement Svoboda et Pravyi Sektor) ont a peine obtenu 3% des suffrages lors des dernières présidentielles. L’extrême-droite est et restera un épiphénomène en Ukraine. On en peut pas en dire autant de la France où Marine Le Pen a le vent en poupe en ce moment et en Russie où le Parti Libéral Démocrate (le mal nommé) pèse régulièrement plus de 20% dans les urnes.

Vous n’ignorez pas, je suppose, qu’en Russie le sinistre Jirinovski a pignon sur rue et que l’un des conseillers de Poutine n’est autre qu’A. Douguine, l’un de ceux qui, en 2008, avaient demandé à la Douma d’interdire les activités des organisations (associations, clubs…) juives en Russie.

La très regrettée dissidente moscovite V. Novodvorskaïa s’étonnait à juste titre en février dernier de l’insistance avec laquelle Poutine clamait haut en fort, dans le monde entier, que l’Ukraine était dirigée par une junte d’inspiration nazie (étant entendu que plusieurs membres du nouveau gouvernement étaient et sont encore d’origine juive) alors que dans le même temps, la Russie comptait près de 53 organisations d’extrême-droite ou néo-nazies… Fait qui n’a jamais donné lieu à un quelconque article, à ma connaissance, dans les journaux français.

Pour en revenir au bataillon Azov, je note que vous écrivez : « On l’accuse de compter dans ses rangs… », ce qui constitue une assertion et non pas une preuve.

Encore une fois, au-delà du choix très discutable de l’emblème du bataillon (un Wolfsangel inversé et plus étiré, il y a une ressemblance c’est indéniable, mais s’il y avait eu volonté de s’identifier à la SS, il aurait été plus rapide et simple de reprendre l’emblème à l’identique…), on ne peut pas dire que « les néo-nazis sont au service de Kiev » sur la base des déclarations d’un officier de ce bataillon, pas plus qu’on ne pourrait prétendre que l’extrême-droite française était au service de la résistance française tout simplement parce que parmi les résistants de la première heure se trouvaient des gens issus de mouvements comme la Cagoule ou l’Action française…

Dans les deux cas, la conjonction des intérêts se fait a minima, sur la défense du territoire national. Un peu plus loin, vous expliquez d’ailleurs très bien que Yaroch ne se sent absolument pas tenu à quoi que ce soit vis-à-vis de Kiev. Vous avez fait l’effort de vous rendre sur le terrain et de rencontrer les gens, ce qui est déjà très bien par rapport à beaucoup de « reporters ». Mais je trouve que vous faites des raccourcis et le titre de votre article amène à une conclusion directe que ne permet pourtant pas le texte qui suit...

Le Donbass est une région où le génocide perpétré par Staline en 1932-33 a fait le plus grand nombre de victimes (8 millions de morts en tout).

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Source : Atlas des peuples d'Europe Centrale, Ed. de La Découverte (merci à @Alp Seringen)

 

Le fait de vouloir faire en sorte que cette région reste ukrainienne ne ressort absolument pas au racisme ou au nationalisme. Il s’agit tout simplement du droit des peuples à résister aux invasions.

Vous seriez surprise de savoir que le russe est la langue la plus couramment utilisée dans les bataillons à l’est. On parle donc ici de citoyenneté, pas de nationalité ou de race… Par ailleurs, nombreux sont les Russes résidant en Ukraine qui se battent du côté de Kiev, pour défendre leur pays d’accueil, notamment au sein du bataillon Donbass.

En choisissant ce sujet, vous avancez en terrain miné (je le pratique moi-même depuis de longues années) tout simplement parce que depuis la fin de la seconde Guerre mondiale, les pensionnaires du Kremlin ont toujours usé et abusé des accusations d’antisémitisme et de sympathies nazies pour décrédibiliser leurs détracteurs. Cela a commencé avec les peuples du Caucase, déportés en masse à partir de 44, pour « faits de collaboration »... Les Polonais en ont fait ensuite les frais lorsqu’ils ont commencé à réclamer la vérité sur Katyn.

Dans l’avant-dernier numéro de Courrier international, un auteur russe de SF – Dimitri Gloukhovski – décrit très précisément le mécanisme de propagande implacable et industrialisée mis en place par Poutine pour emporter l’adhésion de la majorité des Russes en faveur d’une annexion puis d’une guerre en Ukraine devenues tout à coup légitimes parce que les Ukrainiens « seraient tous des nazis... »

Pendant ce temps, Marine Le Pen et toutes les droites « extrêmes » d’Europe et du monde défilent à Moscou pour faire allégeance au Tsar Poutine. La semaine dernière, c’est un cortège d’une quinzaine de députés (UMP, UDI...) accompagnés du porte-parole du FN, qui s’est rendu à Moscou...

Source

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Selon le LEAP, « 2012 sera l'année de la colère des peuples »

Image symbolique d'une réalité perçue par l'inconscient collectif ?

 

Souhaitons que Franck Biancheri et ses collaborateurs aient raison, dans leur communiqué de ce jour :

« (...) cette année verra notamment les dernières tentatives des puissances dominantes du monde-d'avant-la-crise de maintenir leur pouvoir global, que ce soit en matière stratégique, économique ou financière. Quand nous utilisons le terme "dernières", nous voulons souligner qu'après 2012 leur puissance sera trop affaiblie pour pouvoir encore prétendre maintenir cette situation privilégiée. La récente dégradation de la plupart des pays de l'Euroland par S&P est un exemple typique de ces tentatives de la dernière chance : poussés par Wall Street et la City, et du fait de leurs besoins insatiables de financement, les Etats-Unis et le Royaume-Uni en sont arrivés au point d'engager une guerre financière ouverte avec leurs derniers alliés, les Européens (le Royaume-Uni est comme un animal pris au piège de la dette. Et du fait du poids gigantesque de la dette du secteur financier britannique, il est condamné à tenter par tous les moyens d'obliger l'Euroland à payer les dettes de la Grèce, etc… La décote des dettes publiques occidentales est un bazooka pointé sur le cœur du Royaume, la City). C'est du suicide géopolitique car cette attitude oblige l'Euroland à se renforcer en s'intégrant toujours plus et en se dissociant des Etats-Unis et du Royaume-Uni ; tandis que l'immense majorité des dirigeants et des populations de la zone Euro ont enfin compris qu'il y avait bien une guerre transatlantique et transmanche conduite contre eux. (...)

Dans un autre registre, les tentatives de créer une "petite guerre froide" avec la Chine ou de tendre un piège à l'Iran sur la question de la libre-circulation dans le détroit d'Ormuz ressortent du même réflexe (la Russie a déjà fait son choix en développant son commerce avec l'Iran en roubles et rials, éliminant le dollar US des transactions entre les deux pays. Quant à l'Europe, elle gesticule sous pression US, mais in fine ne fera pas grand-chose en matière d'embargo car d'ici juin (nouvelle date pour prendre une décision), la carte politique aura bien changé). (....)

Le grand basculement de 2012, c'est aussi celui des peuples. Car 2012 sera aussi l'année de la colère des peuples. C'est l'année où ils vont entrer massivement sur la scène de la crise systémique globale. 2011 aura été un "tour de chauffe" où des pionniers auront testé méthodes et stratégies. En 2012, les peuples vont s'affirmer comme les forces à l'origine des basculements majeurs qui vont marquer cette année-charnière. Ils le feront de manière pro-active parce qu'ils créeront les conditions de changements politiques décisifs via des élections (comme ce sera le cas en France avec l'éviction de Nicolas Sarkozy - ce qui, au passage, remettra la France dans sa logique historique "gaullo-européenne" au lieu de l'ancrage occidentaliste qu'aura incarné la parenthèse Sarkozy) ou via des manifestations massives (Etats-Unis, Monde Arabe, Royaume-Uni, Russie). Et ils le feront aussi de manière plus passive en générant la crainte chez leurs dirigeants, obligeant ces derniers à une attitude "pré-emptive" pour éviter un choc politique majeur (comme ce sera le cas en Chine - où, selon le LEAP, le risque d'explosion populaire majeure se trouve à la croisée d'une situation économique tendue [ce sera le cas en 2012] et d'un accident majeur de santé publique ; beaucoup plus que dans un contexte de remise en cause directement politique ou dans plusieurs pays européens). Dans les deux cas, quoiqu'en pensent les élites des pays concernés, c'est un phénomène constructif car rien d'important ni de durable ne peut émerger de cette crise si les peuples ne s'impliquent pas (l'annonce par les Frères musulmans égyptiens qu'ils soumettront à référendum le traité de paix avec Israël appartient à cette même tendance). (...) Dans le même temps, on continue à voir les investisseurs fuir les bourses et les actifs financiers, notamment aux USA.

Le grand basculement de 2012, c'est encore l'effondrement accéléré du pouvoir des banques et institutions financières occidentales, une réalité que nous décrivons (...), contrairement au discours populiste actuel qui oublie que le ciel étoilé que nous contemplons est une image d'une réalité disparue depuis longtemps. La crise est une telle accélération de l'Histoire que beaucoup n'ont pas encore compris que le pouvoir des banques dont ils s'inquiètent est celui qu'elles avaient avant 2008. (...)

Et le grand basculement, c'est aussi l'arrivée à maturité des BRICS qui, après cinq années à se chercher et à prendre leurs marques, vont en 2012 commencer à peser fortement et pro-activement sur les décisions internationales (les dirigeants chinois par exemple semblent plus déterminés que jamais à suivre le chemin qu'ils estiment le meilleur - y compris pour la conquête spatiale, symbole par excellence du leadership -, rejetant les pressions extérieures). Or, ils constituent sans aucun doute possible l'un des acteurs essentiels pour l'émergence du monde d'après la crise ; et un acteur qui, au contraire des Etats-Unis et du Royaume-Uni, sait que son intérêt est d'aider l'Euroland à traverser cette crise.

Avec un Euroland stabilisé et doté d'une gouvernance solide, la fin 2012 se présentera donc comme une première opportunité de fonder les bases d'un monde dont les racines ne plongeront plus dans l'après Seconde Guerre Mondiale. Ironiquement, c'est probablement le sommet du G20 de Moscou en 2013, le premier à se tenir hors du camp occidental, qui concrétisera les promesses de la seconde moitié de 2012. (...) »

En ce qui concerne la France, comme je l'ai écrit hier, je suis loin d'être certain de la victoire de François Hollande le 06 mai prochain.

Il est vrai, toutefois, qu'à trois mois du premier tour, les sondages le placent largement en tête et il faudrait, pour renverser la tendance en faveur de Sarkozy (à supposer qu'il soit candidat), que celui-ci parvienne à rassurer les électeurs sur son compte, ce qui devient de plus en plus douteux dans un contexte très difficile pour lui aux plans économique (la crise, la perte du triple A, le nouveau train de mesures de rigueur qui sera dévoilé à la fin du mois...) et politique (le FN qui a cette fois un meilleur programme - la question sociale -, une meilleure stratégie et des électeurs déjà trompés une fois par l'hôte de l'Elysée ; Bayrou le consensuel qui risque de faire un bon score, comme le pense aussi JMLP).

En admettant, donc, que malgré sa médiocrité, son absence de programme et son manque total de charisme, Hollande triomphe en mai, il est plus que douteux qu'en matière d'immigration (laquelle a progressé de 78% sous Sarkozy par rapport à l'ère Jospin), d'économie (inutile, je pense, que je détaille la faillite de la politique sarkozienne), de social (il n'y a vraiment que Roselyne Bachelot pour contester le fiasco de Talonnettes 1er ; elle devrait aller visiter une de nos rares usines restantes, de temps en temps - ailleurs que dans le secteur pharmaceutique -, ou un hypermarché...) et de politique étrangère (plus atlantiste, attalien, kouchnerien et BHLien que le porteur de tee-shirt NYPD, tu meurs) ; il est plus que douteux, dis-je, que dans tous ces domaines, le Beignet puisse faire pire.

Comme, par ailleurs, les cordons de la bourse ne peuvent plus guère être déliés pour financer les lubies immigrationnistes, fonctionnaristes et assistanoïdes des petits-bourgeois intellectuellement fossilisés depuis mai 68 qui composent une bonne partie de l'électorat PS, ce dont Hollande a parfaitement conscience, et que les promesses électorales n'engagent que ceux qui y croient, surtout dans une France dont la politique se fait à Bruxelles bien plus qu'à Paris, il serait même vain de voire dans une telle alternance (ou plutôt, pseudo-alternance) un réel événement.

Au plan européen, en revanche, le LEAP souligne l'européisme du candidat « socialiste », contraire à l'atlantisme sarkozien : « comme tout le monde le sait en France, François Hollande est au contraire un pro-Européen et pro-Euro farouche » (note 1).

Pour ce qui est de la politique étrangère, c'est cela qui est réellement important, dans la mesure où l'Europe a besoin que ses dirigeants croient en elle, même si leur action au sein de l'Union sous sa forme actuelle est globalement négative. L'avenir verra, je le pense vraiment, l'avènement d'une autre forme, plus respectueuse des peuples et des souverainetés, débarrassée de l'idéologie mortifère qui sévit encore parmi nos « élites » mais qui ne pourra résister encore bien longtemps au retour du réel, ni à la volonté populaire.

Par ailleurs, que le Président de la France soit « de droite » ou « de gauche » n'a aucune signification, ni aucune portée pratique. Ce qui compte, c'est le populisme révolutionnaire qui se dessine et dont les prémices commencent à suggérer discrètement à la partitocratie clientéliste des orientations lui permettant d'espérer se maintenir en place.

Or, le LEAP annonce, lui aussi, le réveil des peuples, dans un monde où, comme l'écrit Pascal Boniface, se propage « une onde de choc » et où le soi-disant « redressement » des Etats-Unis est « trompeur » selon Nouriel Roubini, économiste pourtant proche du pouvoir américain. Deux auteurs qui confirment donc les tendances dégagées par le LEAP, sans pour autant partager ses convictions, trop souvent montées en épingle par ses détracteurs pour critiquer ses prévisions.

Au plan mondial donc, la France, pays de références historiques, politiques et culturelles à de nombreux égards, ce qui est essentiel dans une situation d'effondrement, a un rôle important à jouer, indissociable de celui de l'Europe. Une Europe qui a autant besoin de notre pays que nous avons besoin d'elle, en tant que puissance dont, n'en doutons pas, avec l'Allemagne et la Russie, nous serons l'un des trois piliers et l'un des trois moteurs.

C'est dans ce sens que je lis le dernier communiqué du LEAP, car à mon avis, c'est dans ce sens qu'il doit être lu.

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Vive le populisme révolutionnaire !

 

La droâte nationale française pense avec ses pieds, on peut le constater tous les jours, quel que soit le sujet.

C'est particulièrement évident en ce qui concerne la question de l'identité, mais ça l'est surtout quant à la stratégie.

Normal.

D'abord, la droâte nationale française, c'est... l'auberge espagnole. Or, on ne peut attendre d'une alliance hétéroclite et contre nature, faite, entre autres, de jacobins laïcards, de libéraux voire de libéraux libertaires, de monarchistes et de catholiques plus ou moins nostalgiques de l'Ancien Régime, de néo-païens, d'athées bouffeurs de curés et de transfuges de l'UMP ou du MODEM, qu'elle soit révolutionnaire.

Ces diverses tendances convergent vers l'immobilisme oppositionnel (le fameux « vote protestataire ») et le syndrome de la tour d'ivoire. On s'imagine incarner le peuple français, alors qu'on méprise, bien souvent, sa volonté démocratique, presque autant que le font ceux que l'on prétend combattre.

Ensuite, principalement du fait de l'infection du bourgeoisisme et du libéralisme, la droâte nationale, c'est avant tout l'obsession de la sécurité et le réformisme.

C'est la crise ? Marine Le Pen, en bonne communicante, surfe sur la vogue. Depuis peu, quand on visite le site du FN ou celui de NPI, on se croirait sur des caricatures de Fortune ou de La Chute... L'économie et le social sont devenus vendeurs, et pour cause.

Las ! Quand les électeurs de la droâte nationale s'apercevront qu'ils prennent la copie pour l'original et qu'ils ne font, en réalité, que voter épisodiquement pour une affiche, quelles que soient, d'ailleurs, la sincérité et l'engagement de la tête qui y est représentée, mais sans espoir réel de sortir un jour du cercle concentrationnaire de la prison partitocratique, ni du consentement fabriqué où Goldstein n'est qu'une fausse alternative, et tout cela malgré la dégradation inexorable de leur situation, une nécessaire radicalité s'insinuera en eux.

Ce venin révolutionnaire est indispensable - « Love me », dit le serpent, animal de la connaissance et de la sagesse dont l'avance sinueuse déroute les rigides et effraie les romantiques.

Il est la seule solution à notre époque barbapapa, qui englue tout et tout le monde dans un étouffoir rose bonbon.

Ce venin n'est pas nécessairement un mauvais poison, contrairement à ce que croient certains lecteurs superficiels de la Bible et surtout, de l'historiographie moderne de droâte dans son formol, aussi rétro et même davantage, dans leur anticommunisme anachronique, que le sont les fidèles de St Nicolas du Chardonnet quand ils évoquent le diable.

De toutes choses, il faut savoir tirer les leçons et ne pas répugner à aller les chercher chez ses pires ennemis, surtout si leur stratégie a fonctionné, alors que celle de la droâte nationale se résume à un bulletin dans l'urne tous les cinq ans.

Qu'est-ce qui doit donc devenir révolutionnaire ? Quelque chose qui est résumé par un mot péjoratif : le populisme.

Pourquoi sommes-nous populistes ? Non pas seulement parce que l'ennemi nous désigne comme tels, ce qui prouve qu'il sait bien que les peuples, leurs identités et leurs intérêts lui sont contraires, mais aussi et surtout parce que ce mot, si nous passons sur l'intention systémique négative qui prétend le charger de démagogie et de simplisme, nous résume, résume nos identités, nos âmes, nos intentions et nos actions.

Populistes et révolutionnaires, voilà ce que nous sommes et ce que nous devons devenir.

Populistes révolutionnaires, car sans peuples et donc sans identités, nous ne sommes plus rien, et parce que, pour survivre en tant que tels et pouvoir « entreprendre des choses neuves dans le même esprit que celui des anciens », c'est une véritable révolution qui est nécessaire et non de simples réformes d'un « Système » en réalité irréformable.

Et ? Stratégie ?

Comme le disait Lénine de la révolution russe, « la chaîne [selon Trotsky, celle "du système capitaliste mondial", et/ou celle "de la guerre"] s’est rompue à son maillon le plus faible » (pour la Russie et son économie « arriérée », le coût de la première guerre mondiale fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase).

Et dès 1917, il avait déclaré : « La crise est mûre, l’heure du soulèvement approche ».

En le citant en 1932, Trotsky ajoutait :

« Pour la révolution d’Octobre, une série de prémisses historiques était nécessaire :

1 - La pourriture des anciennes classes dominantes, de la noblesse, de la monarchie, de la bureaucratie.
2 - La faiblesse politique de la bourgeoisie, qui n’avait aucune racine dans les masses populaires.
3 - Le caractère révolutionnaire de la question agraire.
4 - Le caractère révolutionnaire du problème des nationalités opprimées.
5 - Le poids social imposant du prolétariat. »

On peut aisément faire un parallèle avec aujourd'hui :

1 - La pourriture des classes dominantes, des oligarchies économiques et financières, des dirigeants politiques, des médias, de la bureaucratie, devient peu à peu visible aux yeux de tous.
2 - La faiblesse politique des fausses alternatives à l'UMPS : centristes, souverainistes, gauchistes, réformistes de droite et de gauche, qui n’ont aucune racine dans les masses populaires.
3 - Le caractère révolutionnaire de la paupérisation, de la montée du chômage et de l'affaiblissement prévisible de l'Etat providence.
4 - Le caractère révolutionnaire du problème de l'immigration et de la substitution ethnique.
5 - Le poids social croissant des déclassés et des nouveaux pauvres, principalement parmi la jeunesse.

Le populisme révolutionnaire est mûr dans les têtes des peuples européens et particulièrement en France, pays de vieille tradition frondeuse.

Mais il n'a encore aucune incarnation politique, contrairement à ce que croient les zélotes de la SARL Le Pen.

Il nous faut, pour donner corps à cette aspiration populaire, premièrement l'équivalent non marxiste des soviets (des communautés locales organisées en réseaux et solidaires) et deuxièmement l'équivalent non marxiste du parti bolchévik (coordinateur des soviets et vitrine politique).

A ces deux niveaux, nous serions hautement susceptibles de nous attirer la sympathie et le soutien d'une grande majorité du peuple.

Après, la maturation du phénomène crisique ne nous appartient pas plus qu'elle n'était au pouvoir des bolchéviks, comme Trotsky le reconnaissait lui-même :

« La révolution signifie un changement de régime social. Elle transmet le pouvoir des mains d’une classe qui s’est épuisée entre les mains d’une autre classe en ascension. L’insurrection constitue le moment le plus critique et le plus aigu dans la lutte des deux classes pour le pouvoir. Le soulèvement ne peut mener à la victoire réelle de la révolution et à l’érection d’un nouveau régime que dans le cas où il s’appuie sur une classe progressive qui est capable de rassembler autour d’elle la majorité écrasante du peuple.

A la différence des processus de la nature, la révolution est réalisée par des hommes et à travers des hommes. Mais dans la révolution aussi, les hommes agissent sous l’influence des conditions sociales qui ne sont pas librement choisies par eux, mais qui sont héritées du passé et qui leur montrent impérieusement la voie. C’est précisément à cause de cela, et rien qu’à cause de cela que la révolution a ses propres lois.

Mais la conscience humaine ne reflète pas passivement les conditions objectives. Elle a l’habitude de réagir activement sur celles-ci. A certains moments, cette réaction acquiert un caractère de masse, tendu, passionné. Les barrières du droit et du pouvoir sont renversées. Précisément, l’intervention active des masses dans les événements constitue l’élément le plus essentiel de la révolution.

Mais même l’activité la plus fougueuse peut rester au niveau d’une rébellion, sans s’élever à la hauteur de la révolution. Le soulèvement des masses doit mener au renversement de la domination d’une classe et à l’établissement de la domination d’une autre. C’est alors seulement que nous avons une révolution achevée. Le soulèvement des masses n’est pas une entreprise isolée que l’on peut déclencher à son gré. Il représente un élément objectivement conditionné dans le développement de la société. Mais l’existence des conditions du soulèvement ne signifie pas qu’on doit attendre passivement, la bouche ouverte. Dans les affaires humaines aussi, il y a, comme le disait Shakespeare, des flux et des reflux : "There is a tide in the affairs of men which, taken at the flood, leads on to fortune".

Pour balayer le régime qui se survit, la classe progressive doit comprendre que son heure a sonné, et se poser pour tâche la conquête du pouvoir. Ici s’ouvre le champ de l’action révolutionnaire consciente où la prévoyance et le calcul s’unissent à la volonté et la hardiesse. »

Au boulot, camarades populistes révolutionnaires.

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Italie : l'establishment international contre Beppe Grillo

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Malheur à celui par qui le scandale arrive, le proverbe ne se dément pas. L'un des valets médiatiques les plus zélés du « Système » nous apprend ce matin que Goldman Sachs, dans sa grande sagesse, trouve problématique la propension du peuple italien à refuser que ses élites corrompues continuent de faire des affaires en rond :

« "Plus que Chypre, c'est le facteur Grillo qui devient le vrai problème de l'Union européenne", a estimé récemment l'économiste de Goldman Sachs, Jim O'Neill ».

Bien sûr, si le Mouvement Cinq Etoiles de Beppe Grillo refuse toute alliance avec les partis dits traditionnels (comme si la pourriture était une tradition pour faire fonctionner le pays), c'est, selon Les Echos, une erreur politique et économique lourde d'une paralysie dont il faut lui imputer toute la responsabilité.

Responsabilité, c'est bien le mot. Celui qui ne vient aux lèvres des larbins de la partitocratie que lorsque le capital de ses maîtres est en jeu. Investir dans un pays, dans un peuple, c'est nettement moins rémunérateur que de lui sucer la moëlle en externalisant la production et en diminuant les salaires, en faisant supporter par les contribuables les dettes nées de l'achat de la paix sociale et de l'immigration-invasion, tout en privatisant les profits exonérés d'impôts dans des paradis fiscaux... A part ça, la responsabilité, c'est pour les autres.

Et notre Pravda économique de nous vanter la sagesse, aussi, de Matteo Renzi, nouvelle figure de proue alternative du parti de centre-gauche intitulé sans rire, à sa création en 2007, Parti Démocrate, dont le secrétaire général Pier Luigi Bersani vient de gagner piteusement les élections législatives avec, pour toute la coalition de centre-gauche pompeusement baptisée Italie Bien Commun, moins de 30 % des voix à la Chambre et moins de 32 % au Sénat, ce qui ne lui permet pas de former un gouvernement.

A en croire Les Echos, Renzi, tronche de premier de la classe qui serait devenu présentateur du vingt heures, bref tout pour plaire aux entubeurs de masses laborieuses, et qui vient de s'insurger vertueusement contre la prétention du M5S à appeler un chat un chat, incarnerait l'alternative politique souhaitable pour l'Italie, passant bien sûr par un gouvernement d'union nationale sous forme de compromis avec la coalition de centre-droite (c'est fou comme l'union nationale est une belle expression pour cocufier les nations, vous ne trouvez pas ?).

Renzi, dont le canard échotier oublie naturellement de nous rappeler qu'il est mouillé dans un scandale de favoritisme à l'emploi remontant à l'époque de sa présidence de région en Toscane, pour lequel il a été condamné en première instance, même si, faute de preuves suffisantes, sa condamnation a été ridiculement faible. Encore un modèle de probité politique digne de notre confiance, croyez-en la presse bien-pensante.

Quant à la contestation anti-systémique exprimée par un quart des électeurs il y a un mois et demi, elle est balayée d'un revers de plume :

« L'impression se fait jour, toutefois, que le capital de sympathie dont bénéficiait le M5S, au lendemain du vote du 25 février, commence à s'effriter. Hormis les soutiens atypiques du patron de Luxottica, Leonardo Del Vecchio, et du président d'UniCredit, Giuseppe Vita, le fondateur du M5S est loin d'avoir fait une percée dans les milieux économiques italiens. »

Oyez, bonnes gens, « L'impression se fait jour » ! C'est-y pas une formulation digne des Echos, ça ? Toute la précision de l'in-for-ma-tion délivrée par un journal-de-référence ! Et notez bien, quoi que vous en pensiez vous-mêmes, hein, bande de gueux d'électeurs lambda, que si le M5S n'a pas « fait une percée dans les milieux économiques », c'est qu'il est foutu ! On vous le dit entre les lignes, mais c'est bien comme ça que ça fonctionne et qu'il faut le comprendre, tenez-vous le pour dit. C'est qui les puissants, non mais des fois ? Faudrait voir à vous le rappeler, quand même ! Le journaliste est aux ordres et pas vous, mais vous perdrez parce que vous n'êtes que de la valetaille, vous le populo, c'est pigé ?

Bref, « ils » ont bien l'intention de continuer à fonctionner comme avant, de rattraper le coup du vote-qui-dérange. La partitocratie est une machine a éliminer la démocratie, souvenez-vous de la quinzaine de la haine et du vote parlementaire du Traité de Lisbonne annulant le résultat du référendum de 2005. S'il faut, pour arriver au résultat voulu, discréditer Beppe Grillo en Italie, pas de problème, on y travaille :

« Beppe Grillo n'a pas vraiment levé le voile sur ses propositions économiques et sociales concrètes. Malgré sa promesse d'un plan de relance "immédiat" pour les PME, tout laisse penser que le flou entretenu sur son programme (revenu de citoyenneté, référendum sur l'euro, taxe sur les riches…) - en partie seulement inspiré du "Prix de l'inégalité", de l'économiste américain Joseph Stiglitz - vise surtout à ratisser large en cas de retour aux urnes. »

Sauf que c'est parfaitement faux. Le programme du M5S est tout à fait cohérent et structuré, vous pouvez le lire ici, sur son site. Et surtout, c'est un mouvement intègre, qui a renoncé au remboursement de ses frais de campagne (42.782.512,50 € !) : qui dit mieux ? Le Parti Démocrate ou Le Peuple de la Liberté en Italie ? L'UMPS ou le FN en France ? Personne.

Mais quand même, pour finir, on ne saurait être plus aimable qu'aux Echos. Trop bons, de nous apprendre qu'un économiste italien « de passage à Harvard » (donc, un type important et considéré dans les lieux de pouvoir anglo-saxons, une consécration) juge « que l'"effet Grillo" [peut] encore servir de choc "salutaire" en favorisant, par exemple, l'émergence d'une candidature Renzi au centre-gauche ». Notez le « encore » qui signifie, à l'évidence, « malgré tout », bien plus que « aussi »... Toute une dialectique au service de la création d'un effet.

Car enfin, il faut bien lui trouver une utilité, à ce M5S bien embêtant, hein. Il y a 25 % d'électeurs, de clients, à récupérer, on ne peut pas laisser ça entre les mains d'un comique inutile, d'un populiste démagogue strictement contestataire et pas constructif qui jette l'Italie dans les affres de la crise ! Alors, se dit le journaliste des Echos, faut être tempéré, nuancé ; faut être compréhensif, sympa, cool :

« Revoter ou reculer : c'est aujourd'hui le dilemme italien. La version optimiste est que le M5S peut servir de catalyseur. »

Eclair de génie, ô combien original, jamais vu : l'optimisme, la catalyse ! Il a trouvé, le plumitif diplomate serviteur de la raison ! Voilà à quoi peut servir Grillo-qui-ne-sert-à-rien : à faire advenir une prise de conscience chez l'électeur ! Celui-ci, comprenant que Grillo-ne-sert-à-rien, devra revoter, voter cette fois pour ceux-qui-servent-à-quelque-chose !... Pour ceux qui ont mis l'Italie dans la panade, enfin pour un nouveau visage issu de leurs rangs, pas encore trop vérolé de scandales, mais ça, le scribouillard de service ne vous le dira surtout pas. Bah oui, en France, ce sont les mêmes qui le paient...

Et comment conclut-il, notre moderne Froissart ? Par une douceur conciliante de plus. Ah, ces enfants, quels farceurs ! En font-ils, des bêtises, ces bambins ! Mais enfin, il faut bien que jeunesse se passe et c'est toujours mieux de voter pour de stupides-populistes-qui-ne-servent-à-rien, que de tout casser :

« "Mieux vaut Grillo que la révolution dans la rue", confie un banquier milanais. »

C'est gentil à vous, Monsieur le banquier. Mais continuez comme ça, bande de cons, et vous l'aurez, votre révolution dans la rue.

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La désinformation systématique contre l'Ukraine

Les champions du poutinisme servile : Berlusconi, Le Pen, Tsipras (merci @Mandrin !) et Farage

 

« Concernant Odessa, il existe beaucoup de sites français reprenant la propagande russe (avec en tête de proue, "Réalpolitik", fondé par Chauprade, le valet assumé de Poutine...). Et il aussi existe des dizaines et des dizaines de vidéos, des centaines et des centaines de photos (accompagnées de témoignages) qui démontrent les mensonges de ces "informations" en provenance des médias russes. Est-ce étonnant ? Non. La logique est la même que pour la Crimée : manipuler, mentir, contrôler l'information. Pour la Crimée, nous savons maintenant que la Russie a organisé une "désinformation systématique" (et ce n'est pas l'Amérique ni l'UE qui le dit, mais bien l'ONU après enquête approfondie).

Concernant le drame d'Odessa : comme toujours, beaucoup de commentaires et de vidéos partiels, pour ne pas dire plus. A l'issue d'un match de foot en ville, les deux clubs de supporters ont décidé de défiler ensemble pour l'unité de l'Ukraine. Comme cela s'était passé quelques jours auparavant, ce défilé unitaire a été attaqué par des dizaines de personnes masquées et armées. La police a été incapable de s'interposer et des vidéos montrent clairement deux tireurs embusqués derrière un cordon de police (complicité ou "maladresse" de la police). A l'issue de ce premier assaut, 4 personnes ont été abattues à l'arme automatique du côté des bleu et jaune. Une course poursuite s'est alors engagée. Un député d'Odessa a ensuite bêtement suggéré aux assaillants d'aller tenir la maison des syndicats au centre ville, plutôt que de se disperser. Les tentes - vides - des "pro-russes" ont été démontées et brûlées. Des échanges de cocktails Molotov ont eu lieu. D'après les images, l'incendie s'est déclaré au second étage, dans une pièce aux fenêtres intactes et occupée par des assaillants désormais réfugiés à l'intérieur.

L'enchaînement des événements est le suivant : l'incendie gagne en intensité, cependant que des tireurs embusqués sur les toits abattent à nouveau 5 manifestants bleu et jaune, ce qui porte à neuf le nombre de tués, sans compter les nombreux blessés (principalement des fractures) lors de l'assaut sur le cortège. Sur la face avant de l'immeuble, la barricade a été construite de telle façon (à l'origine par les "pro-russes") qu'elle empêche toute sortie puisqu'elle est elle-même en feu. Quelques personnes sautent dans le vide par peur ou pour échapper à l'asphyxie. Elles sont évacuées (morts ou blessés) par les "assaillants" ou la police. Sur la face arrière de l'immeuble, en revanche, la foule a construit un échafaudage de fortune et lancé des cordes, permettant d'évacuer plus d'une centaine de personnes. Les pompiers arrivent très en retard...

Il faut savoir que près de 350 personnes s'étaient rassemblées dans cet immeuble. Parmi eux bien sûr les organisateurs et des agitateurs professionnels qui ont pu "tranquillement" s'enfuir sans se préoccuper des jeunes et moins jeunes civils qu'ils avaient entraînés dans leur expédition. Près de 120 personnes s'en sont sorties et les bleu et jaune ont bien entendu participé à ce sauvetage. Il reste 38 morts "inutiles", comme à chaque fois dans ce genre de drame. Inutiles, mais pas pour tout le monde : la propagande russe a voulu y voir un "pogrom", niant - malgré les images - le fait que les bleu et jaune aient participé activement au sauvetage et passant sous silence les deux éléments déclencheurs : l'attaque violente du cortège unitaire et la mort de 9 personnes abattues à l'arme automatique. On entre dans l'irrationnel complet et il est clair qu'en multipliant les provocations et les morts, la Russie a obtenu ce qu'elle cherchait, un accident lui permettant de relancer sa machine de propagande...

Pour être complet, dans les heures de visionnage relatives à cet incendie, j'ai vu UN SEUL bleu et jaune avoir un comportement totalement déplacé envers un blessé de l'immeuble, UN SEUL. Et pour en arriver là, il a fallu avant les 105 morts du Maïdan, les 300 disparus (source : Amnesty France) dont on retrouve peu à peu les cadavres, l'annexion de la Crimée, les attaques à l'Est, les kidnappings, les tortures et parfois les exécutions de militants du Maïdan ou des élus locaux (comme à Slaviansk). Sans parler de l'enlèvement des observateurs de l'OSCE et des membres de la Croix-Rouge. S’agissant de Marioupol, une soixantaine d’hommes armés ont attaqué un poste de police et ont été repoussés par l’armée ukrainienne. Il ne s’agissait pas d’une "manifestation" contre Kiev.

Tu parlais hier de la communication maladroite du gouvernement ukrainien. On le serait à moins. C'est un gouvernement de transition, qui a dû travailler dans l'urgence dès le premier jour, avec au programme une annexion, une menace militaire imminente sur sa frontière avec la Russie et l'arrivée massive d'agents "étrangers" sur son territoire. Tous les observateurs s'accordent à dire que l'Ukraine a fait preuve d'un courage immense et d'une retenue incroyable dans cette crise, tout cela pour éviter les "accidents" comme à Odessa. Aucun pays occidental n'aurait accepté cela aussi longtemps, peu y auraient survécu. Je ne pense donc pas qu'il soit maladroit de contester la tenue de ces référendums, "organisés" dans ces conditions. Encore une fois, Paris, Londres, Berlin n'aurait jamais toléré que cela se passe chez eux.

Il faut bien se rendre compte dans quelle mesure ces référendums dans les régions de Donetsk et Luhansk sont une émanation de la Russie : les sondages donnaient récemment 70% d'opinions en faveur de l'Ukraine unie, même dans ces régions. Il y a quelques semaines encore, les gens étaient incrédules lorsqu'on leur parlait de convois d'activistes se déplaçant dans ces régions pour les déstabiliser. Depuis, les mêmes hommes "verts" qu'en Crimée sont apparus, des gradés de l'armée russe ont été identifiés, ainsi que des vétérans de Tchétchénie, des mercenaires (certains ayant déjà opéré en Géorgie) et même une poignée de Tchetniks serbes.

Elément encore plus probant, récemment des leaders syndicaux des mineurs du Donbass ont été menacés et certains passés à tabac. Il faut savoir que ces mineurs étaient plutôt en faveur de Ianoukovitch pendant la Révolution Orange mais qu'ils n'ont pas vu leurs conditions de vie s'améliorer sous son mandat depuis 2010 et que dans tous les cas ils sont légitimistes. Ils sont donc contre la partition de l'Ukraine, la tenue de ces référendums.

La pression pour cette ébauche de sécession (après l'indépendance de la République de Donetsk, l'étape suivante sera bien entendu la demande de rattachement à la Russie) est donc clairement extérieure, puisque même les russophones en faveur de l'unité sont menacés. Il suffit pour s'en convaincre un peu plus d'écouter les discours haineux de ces leaders séparatistes qui n'ont pas de mots assez durs contre Kiev et tous ceux qui arborent les couleurs bleu et jaune et n'hésitent pas à user de la torture et des insultes racistes, homophobes et sexistes, y compris devant un parterre médusé de journalistes occidentaux.

Ces gens-là (sachant bien entendu qu'ils arrivent à séduire une part qui reste minoritaire de l'électorat local) ont reçu pour éducation la haine de l'Ukraine, de son histoire, de son indépendance et ne sont clairement pas du cru. Comment arrivent-ils à embrigader une partie de la population ? Toujours la propagande. Est-ce une surprise si à chaque attaque de localité dans ces deux régions, les antennes TV et radio ont été visées en priorité ? Non, bien sûr, avec à chaque fois la reprise des émissions de Rossia 24, chaîne d’info russe permanente, aux ordres de Poutine. Qu’y trouve-t-on ? Le matraquage sur les "nazis de Kiev" (dont pas un seul n’a pourtant été aperçu sur place !), sur les lois européennes permissives en faveur de l’avortement, des gays, etc., les mensonges sur l’armée européenne "prête à fondre sur la Russie" (sic !)…

Non, décidément, en Ukraine tout ne se "joue" pas à égalité. Moscou, sans l’admettre, construit une image totalement dévoyée et mensongère de l’Ukraine, ment en permanence, insulte et rabaisse les Ukrainiens et rejoue la partition 100 fois entendue du "peuple de Stalingrad" opposé aux salopards de collabos ukrainiens.

Or, les faits sont là : pendant la dernière guerre, l’Ukraine n’a eu ni gouvernement de collaboration (vs la France et d’autres) ni armée nationale engagée aux côtés des nazis (vs l’Italie, la Hongrie, la Roumanie…). Elle a déploré 8 millions de morts et la destruction quasi intégrale de son appareil économique. Comme le faisait récemment remarquer T. Snyder, historien (à Yale, formé à Oxford) et écrivain, "pendant la guerre la Biélorussie et l’Ukraine ont vu leurs territoires intégralement occupés et dévastés par les nazis, contrairement à la Russie qui n’a eu que 5% de son territoire occupé. Il est juste de dire que la Biélorussie et l’Ukraine ont supporté un poids économique et humain incomparablement supérieur à la celui de la Russie". Je rajouterai que l’Ukraine a donné 4,5 millions de combattants à l’Armée rouge (1,5 millions de morts) et que l’Ukraine occupe le 4ème rang des Justes parmi les Nations au Mémorial de Yad Vashem.

Les cas de collaboration économique ou militaire (par exemple une Division SS de 11.800 combattants ukrainiens, la Divison Galizien "Freiwillingen" i.-e. encadrée par des officiers SS mais avec des volontaires dits "libres" donc n’ayant pas subi de formation nazie (puisque les Slaves, même engagés aux côtés de nazis , étaient quand même considérés comme des Untermenschen) restent au regard de ce bilan minoritaires et ne doivent pas faire oublier non plus que les Ukrainiens ont été massivement déportés dans les camps allemands ou ont servi d’esclaves économiques dans les usines allemandes – pour les hommes – et de domestiques dans les familles germaniques – pour les femmes. Pour avoir résisté aux nazis, près de 250 villages ukrainiens ont été pillés et incendiés comme Oradour sur Glane (imagine le traumatisme) et il est donc injuste et insupportable que Moscou puisse encore de nos jours balancer cette propagande insultante sur les ondes, tout cela pour justifier son invasion et sa tentative de destruction de l’Ukraine.

Pour avoir travaillé sur les génocides, j’y vois là clairement les prémices d’une préparation insidieuse d’une population à passer aux actes contre une autre population, sur la base d’une propagande visant à désinhiber son instinct de destruction en déshumanisant "l’autre", celui qu’on souhaite désigner comme l’ennemi. La phase suivante, c’est l’ethnocide.

Nous parlions de Bandéra hier et des "bandérivtsis", ses partisans, qui servent encore aujourd’hui d’épouvantail. Bandéra a profité de l’entrée des Allemands en URSS en juin 1941 pour déclarer l’indépendance de l’Ukraine. Il était clair à ses yeux que l’Allemagne et la Russie allaient se livrer un combat pour la possession de l’Ukraine et que seule l’indépendance pourrait garantir sa survie à cette dernière. Les Allemands étaient bien entendu contre, ils l’ont déporté (ses deux frères sont d’ailleurs morts à Auschwitz) et, au fur et à mesure du développement du conflit, ont pourchassé les membres de l’UPA au même titre que les partisans, les commissaires politiques et les Juifs. Les archives montrent clairement que chaque camp - nazis et soviétiques – accusait Bandéra de servir l’autre. Il combattait clairement l’un et l’autre, notamment parce que le NKVD avait en 2 ans d’occupation de la zone polonaise sous son administration – la Galicie actuelle – tué ou déporté près de deux millions de personnes !

Ce combat contre le NKVD, c’est précisément ce que n’arrive d’ailleurs pas à digérer une partie des Russes encore aujourd’hui, parce que depuis la fin des hostilités on leur a dit et répété qu’ils étaient le peuple vainqueur des nazis (cf. le discours de Staline sur ce sujet, le 9 mai 1945), occultant de ce fait la participation des autres nationalités soviétiques au combat (le fait, par exemple, que ce soit le 1er Front ukrainien qui ait libéré Auschwitz) et laissant la place à la propagande haineuse de Staline qui souhaitait après-guerre justifier les persécutions et les déportations contre les Caucasiens, les Baltes, les Ukrainiens… Et tout en oubliant de parler des deux divisions SS russes, des 100.000 Vlassovtsis et des volontaires cosaques (dont les descendants sont venus combattre les "nazis" en Crimée !). Ne parlons pas de l’antisémitisme viscéral de Staline…

D’ailleurs, puisque les accusations d’antisémitisme semblent s’essouffler (grâce au Congrès juif mondial et aux origines juives de certains membres du gouvernement de Kiev) un nouveau slogan est apparu récemment dans les manifestations des "pro-russes" : la lutte contre le "judéo-fascisme" de Kiev ! Eh oui, cela ne s’invente pas ! En attendant, Poutine a ouvert la boîte de Pandore et ne sait manifestement plus comment la refermer. La dissidente dont je te parlais hier – V. Novodvorskaya – a fait le compte et dénombré pas moins de 53 organisations extrémistes ou fascistes en Russie – 53 contre 4 en Ukraine. Ces organisations sont toutes sorties du bois à l’occasion des récents événements et le moins qu’on puisse dire, c’est que Poutine ne fait rien pour les dissuader d’agir en Ukraine, bien au contraire. D’où l’apparition de ce climat délétère et haineux à l’est.

L’Ukraine semble être devenue aux yeux de Poutine un laboratoire grandeur nature de sa future expansion. Les termes de "Nova Rossia" à propos de l’est et du sud de l’Ukraine ne sont pas du tout innocents. Impossible à croire ? Qui aurait parié sur une annexion de la Crimée en début d’année ? Un sondage de mai 2013 y donnait seulement 23% d’opinions favorables à un rattachement à la Russie, ce qui corrobore certaines évaluations – y compris d’instituts russes – faisant état d’une participation de 30% au référendum de mars dernier, avec 50% de réponses en faveur du rattachement immédiat… Imagine, 15% de Criméens se sont réellement prononcés en faveur de Moscou (je sais, ça te choque !).

Voilà où nous en sommes. Il y a une guerre de propagande, certes, mais Moscou mène clairement le match du mensonge et de la bêtise, et il y a une opposition USA/Russie, mais l’Ukraine a commencé à vouloir s’éloigner de la Russie il y a de cela 3 siècles. La dernière bataille – perdue – pour son indépendance a été menée en 1709, à Poltava, avec l’appui de l’armée suédoise de Charles XII. Depuis, l’Ukraine n’a connu que destructions, servage, déportations… l’interdiction de sa langue en 1876, la destruction de son patrimoine culturel, de ses élites intellectuelles, de ses Eglises, la Révolution meurtrière de 1917, des famines, un génocide, le goulag, les hôpitaux psychiatriques… c’est beaucoup trop et c’est la raison pour laquelle dire que l’Ukraine est actuellement "un simple" enjeu entre les USA et la Russie, que la Russie a des prétentions "légitimes" sur l’Ukraine et que, de ce fait, l’Ukraine ne doit choisir ni l’un ni l’autre et rester dans une sorte de consensus mou, correspond à une vision tronquée.

L’Ukraine veut choisir son destin depuis des siècles, possède une histoire très ancienne et une conscience nationale éprouvée par des décennies de catastrophes, qui justifient aujourd’hui sa volonté de s’affranchir de Moscou. Il n’est pas normal qu’une poignée (au regard de 48 millions de personnes) de personnes armées, dirigées depuis l’extérieur et répandant une propagande destructrice, s’apprête à décider du destin de régions entières et à éventuellement entraîner la destruction d’une nation entière pour servir les ambitions coloniales d’un Poutine, ultime avatar de Staline. On est clairement en ce moment, à l’est de l’Ukraine, dans un scénario identique à la formation de l’URSS où, systématiquement, des troubles avaient été organisés par une minorité pour justifier l’intervention de l’Armée rouge et l’intégration de force de telle ou telle nation dans l’Union.

C’est de cela dont il faudra parler lors de vos réunions et j’admets que, vu le contexte, vu les positions actuelles de la Russie sur lesquelles Poutine pourra difficilement revenir, la partie semble EXTREMEMENT MAL ENGAGEE.

Il ne faut pas oublier que, en toile de fond, l’entourage de Poutine a lancé une intense campagne de séduction en direction de toutes les droites et gauches radicales d’Europe (qui étaient les seuls partis représentés en Crimée), que les partisans de la Manif Pour Tous lorgnent de plus en plus vers Poutine en sa qualité de dernier représentant (à leurs yeux) d’une Europe vraiment chrétienne et respectueuse de la famille. On touche du doigt un certain messianisme et tout le monde devrait s’en souvenir lors des prochaines européennes… »

Mykola Cuzin (président du comité Ukraine 33 et du Comité pour la défense de la démocratie en Ukraine)

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Pourquoi le « Système » fait-il mousser Dieudonné ?

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Un seul homme, un seul, vient d'interdire le spectacle que devait donner Dieudonné M'bala M'bala à Nantes avant-hier soir et, partant, tous ses spectacles en France si on table sur la crainte qu'auront désormais tous les tribunaux administratifs de se faire censurer par la plus haute juridiction de droit interne, pour les même pseudo-raisons.

Cet homme, non content d'être seul et d'avoir statué à la va-vite, alors qu'une décision d'une pareille gravité aurait mérité qu'un collège de sages se penchent sur la question pendant des jours, c'est Bernard Stirn, juge des référés du Conseil d'Etat, juif et, de manière particulièrement remarquable, arrière-petit-neveu d'Alfred Dreyfus et frère de l'inénarrable Olivier Stirn, ancien ministre et membre du comité directeur de l'Association France-Israẽl.

Allons bon, voilà que le « Système » fait comme s'il souhaitait valider en un seul jour et en une seule action toutes les thèses « antisionistes » de sa cible...

Après la circulaire pondue par notre bon ministre de l'Intérieur, dont une déclaration fort connue a consisté en un attachement indéfectible à l'Etat hébreu, et avant les chatteries de notre excellente ministre de la Culture et de notre sublime porte-parole du gouvernement (la première ayant depuis longtemps fait une profession de foi similaire, et la seconde ânonnant laborieusement sa récitation sur l'antisémitisme de la quenelle), est-il vraiment encore besoin de dire à quoi ressemble cet assassinat politico-juridico-médiatique digne des zeurléplusombreudeluèressesse ?

Ne vous y trompez pas, je ne suis pas, loin s'en faut, un grand admirateur de Dieudo, qui est pourtant probablement, en plus de me faire souvent rire même si je préfère de loin Gaspard Proust et Laurent Gerra, un brave gars, aux prises comme beaucoup de métis avec quelques difficultés d'identification et, comme la plupart des ex-membres de la confrérie des bien-pensants ayant incomplètement viré leur cuti, en délicatesse avec la cohérence intellectuelle élémentaire.

Je pense même, pour tout vous dire, qu'à l'instar de la SARL Le Pen et de Soral, Dieudonné fait partie de l'entité-repoussoir systémique, que je qualifie de « Goldstein » par référence au fameux bouquin d'Orwell. Comme pour les autres composantes de cette entité, cela ne signifie pas pour autant, à mes yeux, qu'il souhaite y appartenir, ni qu'il ait conscience d'en faire partie.

C'est juste qu'objectivement, il attire à lui nombre de contestataires de bonne foi, tout en professant un très banal amour universel parfaitement utopique et en ne proposant aucune solution concrète, et piège ses adeptes dans une vision manichéenne azimutée pile-poil vers le créneau porteur de la répression systémique : Léjuif (pardon, Léssioniste).

Soi-disant « anti-système » mais citoyen de partout et de nulle part, faisant du profit en France et plaçant ses avoirs au Cameroun, appelant le si peu exemplaire footballeur Anelka son « frère », excitant l'immigré africain à exiger la repentance européenne pour la colonisation et la traite négrière atlantique sans jamais évoquer la traite arabe, imputant à Israël et au lobby juif tous les malheurs du monde, Dieudo n'est pas un réel dissident, mais juste un indigné sentimental et attrape-nigauds, peut-être un tantinet matois.

Comme souvent chez les pseudo-dissidents, il profère néanmoins, entremêlées à ses erreurs et simplismes, un certain nombre de vérités. Qui, parmi le public un minimum instruit, peut encore douter de la réalité du Shoah-business, dénoncé notamment par des Juifs ? Qui contesterait que la colonisation de l'Afrique et la traite atlantique (d'ailleurs largement imputable à des Juifs) aient été des ignominies ? Qui nierait la puissance du lobby juif et de ses antennes, telles le CRIF et la LICRA ? Qui tiendrait pour négligeables le rôle négatif et la puissance de la banque juive, notamment dans le monde anglo-saxon ?

Seulement voilà, en présentant de tels faits comme pièces à conviction d'une thèse globalement mal ficelée, au service d'un discours ambigu entre universalisme conventionnel et anti-systémisme mal défini, prêtant le flanc à la répression par des provocations trop grossièrement orientées, on ne fait que discréditer les réalités qu'on prétend dévoiler, au profit du « Système » qu'on prétend combattre, et on est facilement dénoncé, par la machine politico-médiatico-judiciaire, comme le monstre nazimorphe qu'on n'est pas.

Pour ma part, le débat qui, à partir de l'affaire Dieudonné, fait rage dans les médias mainstream et même alternatifs au sujet de la liberté d'expression, ne m'intéresse pas. De liberté d'expression, il n'en existe quasiment plus en France et en Europe, si ce n'est dans le monde entier, depuis bien longtemps, à supposer qu'elle ait jamais réellement existé ; mais, en tout cas, aujourd'hui moins que jamais. Je suis quelqu'un de relativement pondéré mais si je disais publiquement tout ce que je pense, je me retrouverais probablement très vite en prison. A tout le moins, je soutiens que nous vivons dans une dictature déguisée et que la vraie nature du Régime relève de plus en plus d'un totalitarisme.

Non, à mon avis, la seule vraie question que pose cette affaire Dieudonné, c'est : en quoi le « Système » a-t-il intérêt à faire, en attisant la sympathie en faveur des thèses de sa cible du moment, en réaction à une répression démesurée et à une maladresse oligarchique apparemment insigne (j'accorde au passage, bien volontiers, à tout contradicteur sur ce point, que Manuel Valls, notamment, manifeste une lourdeur et un manque d'intelligence situationnelle et tactique absolument confondants), la promotion d'un humoriste aussi peu dissident en réalité ?

Cette question, que presque personne ne paraît sérieusement se poser, tant le battage médiatique entraîne des réactions plus ou moins binaires sur un terrain préalablement délimité par l'ennemi, appelle de multiples réponses. J'en vois déjà au moins trois.

Un, l'enfumage, le prétexte. On tape sur Dieudonné pour se donner la possibilité de taper sur n'importe qui, pour n'importe quel motif. Afin de restreindre encore la sacro-sainte liberté d'expression, sous des prétextes aussi flous qu'adaptables à toutes les situations.

S'agissant de l'ordonnance du Conseil d'Etat du 9 janvier 2014, le juge des référés Bernard Stirn a utilisé le motif fourre-tout, qui devrait faire honte à tout juriste digne de ce nom, d' « atteinte à la dignité humaine », en se référant, notamment, de manière transparente, à un précédent arrêt du Conseil d'Etat qui avait, contre toute raison et en violation de l’ordonnance du 9 août 1944, reconnu la responsabilité de l'Etat dans la déportation.

Rien n'interdit désormais, au gré de l'arbitraire gouvernemental, au juge administratif (contrairement aux juges des juridictions de l'ordre judiciaire, recrutés à la sortie de l'ENM, les magistrats concernés sont, comme les hauts fonctionnaires et bien des politiciens, issus de l'ENA, ce qui en dit long sur la consanguinité des autorités et l'absence de séparation des pouvoirs en la matière), d'interdire tout ce qui lui déplaît ou déplaît à l'exécutif, au prétexte de l' « atteinte à la dignité humaine » ni, a contrario, de faire preuve du plus parfait laxisme envers des atteintes à des groupes, à des convictions ou à des professions de foi qui n'ont pas sa sympathie.

Idem, des juges civils et pénaux. Rappelons qu'une photo de Dieudo figurait sur le mur des cons dans les locaux du Syndicat de la magistrature (dont le bureau, je le signale, n'est pas composé de Juifs). Et, que je sache, le photographe Jean-Claude Elfassi qui, invoquant pesamment un humour « façon Dieudonné », a traité celui-ci de « singe » et a qualifié son épouse de « viande à nègre », n'est pas inquiété... Pas plus que d'autres du même tonneau. Bref.

Deuxième mobile possible à la publicité faite à Dieudo par le Régime, une explication en lien étroit avec la première, analysée ci-dessus : culpabiliser et faire peur.

Non seulement le pouvoir se donne une arme juridique inédite, un outil de contrôle et de muselage pour désamorcer et réprimer ce qu'il veut (vous me direz, ce n'est qu'une arme juridique de plus ; certes, néanmoins celle-là est tout de même digne des pires systèmes totalitaires), mais en plus, il se dote, par là, d'un outil de culpabilisation et de terreur sans précédent.

Culpabilisation, par référence, notamment, à l'arrêt précité du Conseil d'Etat ayant reconnu la responsabilité de l'Etat dans la déportation. Décryptage : désormais, si vous mouftez, si vous vous touchez l'épaule, si vous protestez contre un quelconque mot d'ordre idéologico-politique, vous êtes des nazis, des complices en puissance de la Shoah, des antisémites, des monstres contre lesquels tout est permis. Donc, vous devez la fermer. Ou alors (aspect terreur), vous allez voir ce que vous allez voir, bande de chiens.

Pas illogique, comme stratagème, de la part d'un gouvernement inefficace, incapable, impuissant à résoudre le moindre vrai problème, impopulaire au dernier degré, contesté de tous côtés, incarnant avec son chef de l'Etat ridicule un système à bout de souffle.

Voilà qui vérifierait, une fois de plus, l'adage selon lequel l'agressivité est un signe de faiblesse.

Quoi qu'il en soit, dissuader par la terreur de l'arbitraire toute velléité de contestation, c'est certainement un moyen de regagner un peu de puissance dans un contexte de moindre vitalité. Reste à savoir si un outil aussi dangereux, entre des mains si frêles, ne risque pas de se retourner contre ses utilisateurs.

Troisième explication que je vois à la volonté oligarchique de donner raison à Dieudonné en lui donnant tort : évidemment, attirer la dissidence sur une fausse piste, puisque l'humoriste et ses thèses manichéennes n'offrent aucune réelle alternative.

Ce faisant - par le mécanisme classique de l'amalgame -, le Régime ferait d'une pierre deux coups : primo, il égarerait de nombreux dissidents, indignés par le traitement inique réservé à Dieudo, sur la voie d'une pseudo-contestation et, secundo, il affaiblirait d'autant la vraie dissidence tout en diabolisant injustement, mais efficacement, comme cela a déjà été fait avec le FN, tous les ralliés à la pseudo-dissidence circonscrite à une dieudosphère même élargie par un afflux de sympathisants.

Ces trois explications ont-elles une valeur ? Dans l'affirmative, se valent-elles ? Doit-on les combiner et les associer ? Dans la négative, qu'en retenir et qu'en rejeter ?

Ou bien, le Régime est-il simplement devenu totalement stupide, au point de laisser le lobby juif, clairement à la manoeuvre en l'occurrence, dévoiler de plus en plus crûment son impudence communautaire et son mépris des règles traditionnelles de notre Etat de droit ?

J'avoue que je n'ai pas de certitude sur ces points.

Mais s'il y a une chose dont je suis sûr, même si nous vivons des temps difficiles et que nos libertés se réduisent comme une peau de chagrin, c'est que tout cela augure bien mal du sort de nos élites, quand le vent révolutionnaire balaiera le « Système » épuisé jusqu'aux derniers réduits de ses villas avec piscine. Car comme on fait son lit, on se couche. Si bien qu'à force de traiter le peuple comme du bétail, on se prendra fatalement de fameux coups de cornes.

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Dernière minute : le préfet de police de Paris vient d'interdire le nouveau spectacle de Dieudo, « Asu Zoa », nécessairement sans même savoir ce qu'il contient et donc, uniquement parce que Dieudo en est l'auteur !

Quand je parlais d'arbitraire... La réalité totalitaire dépasse désormais la fiction.

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(Mise à jour du 13 janvier 2013)

Ah, finalement, le préfet autorise. C'est la... valse.

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L'avenir de l'Euro : quelles perspectives concrètes ?

 Dionysos enfant chevauchant un tigre

(mosaïque d'El Djem, Tunisie, époque impériale romaine)

 

Après m'être heurté à une certaine incompréhension et avoir essuyé quelques insultes lors d'un récent débat sur un excellent blog consacré à la crise, je ne pouvais qu'avoir envie de compiler et compléter ici mes réflexions, plus générales que techniques (je laisse ce soin aux spécialistes, aux écrits desquels je renvoie), sur le sort de l'Euro, mauvaise monnaie unique mais possible bonne monnaie commune, dans un cadre non fédéral, si son évolution lui faisait prendre cette voie.

 

Il est désormais d'usage, au sein de la « droite nationale » paraît-il largement groupée derrière Marine Le Pen et le nouveau programme économique du Front National, de déduire des justes critiques faites à l'Euro, notamment par des économistes, hétérodoxes ou libéraux, comme Jacques Sapir, Alain Cotta, Jean-Claude Werrebrouck, Hervé Juvin, Gérard Lafay, Jean-Jacques Rosa, etc., la nécessité d'en finir avec la monnaie unique et de revenir aux monnaies nationales.

C'est même un leitmotiv chez beaucoup de patriotes qui, comme les Français en général, sont plutôt peu instruits en matière économique mais qui, de plus, sont nostalgiques du Franc et anti-européens, ce que les Français en général ne sont pas, ni au plan monétaire, ni au plan économique.

A noter, que l'anti-européanisme paraît souvent confondu avec l'anti-européisme. Pourtant, le fédéralisme européen des eurocrates de Bruxelles n'est pas la seule possibilité politique envisageable pour parvenir à une Europe-puissance, dont il est éminemment souhaitable que, contrairement à lui, elle préserve les souverainetés et les particularismes locaux et nationaux. Mais il est vrai que les tentacules technocratiques et non-démocratiques de l'Union Européenne peuvent avoir, intellectuellement, un effet hypnotique proportionné à l'ampleur de leurs ingérences inacceptables, dans des domaines de plus en plus étendus de la vie quotidienne...

Quoi qu'il en soit, il est impossible, ces temps-ci, d'échapper au constat, qui réjouit fort la « droite nationale », de l'essor, bien sûr imputable aux inquiétudes nées de la crise des dettes publiques, des idées anti-Euro dans les médias dominants : Le Parisien, Le Monde, Le Figaro, L'Express, Le Nouvel Obs, Les Echos, Libération, La Tribune, etc., se sont tous plus ou moins fait l'écho de cette nouveauté, donnant souvent la parole aux contestataires confidentiels d'hier, presque devenus des augures admirés aujourd'hui.

Loin de s'étonner de ce curieux retournement de tendance médiatique, en général la « droite nationale » se contente de l'explication simple du révélateur que constitue la crise. Pourtant, que les médias qui, hier, ne juraient que par la monnaie unique et le constructivisme européiste, appellent presque, aujourd'hui, au souverainisme, a de quoi intriguer.

Intriguer, si on oublie à qui ils appartiennent.

Un exemple parmi d'autres : dans Le Monde, Gérard Lafay, professeur d'université dont je ne conteste en rien la pertinence des critiques envers l'Euro depuis toujours, appelle une fois encore à revenir au Franc. Banal, me direz-vous, puisqu'il l'a souvent fait par le passé. Certes. Sauf que, cette fois, il a associé sa plume à celle de Philippe Villin, un personnage libéral-libertaire clairement lié au monde de la finance, qui a déjà sévi, dans la même veine, avec un autre économiste libéral, Jean-Jacques Rosa, précité, mais plus discrètement (les trois compères unissent maintenant leurs efforts).

Que de pareilles gens et leur chef de file, le prophète Pascal Salin, veuillent la fin du fédéralisme européen et de la monnaie unique dont la plupart des libéraux sont, quoi qu'en disent ces hérétiques minoritaires, les plus fervents supporters, pour revenir à une organisation politique et monétaire nationale (qui, a priori, les arrange moins puisqu'elle ne facilite pas le libre-échange auquel ils tiennent tant), cela s'explique, sans doute, par la vision juste des méfaits de l'Euro, à laquelle d'autres s'associent sans pour autant partager leur idéologie. Pour l'anecdote, « Trois profs et un banquier », ça ferait un bon titre de comédie, vous ne trouvez pas (eh oui, Pascal Salin, Gérard Lafay et Jean-Jacques Rosa sont fonctionnaires de l'Education Nationale, comme beaucoup de libéraux, on se demande pourquoi...) ?

Ce qui est étrange n'est pas qu'ils s'expriment de la sorte, c'est qu'ils soient entendus maintenant, au seul prétexte de la crise des dettes publiques. Ce serait un motif suffisant, car raisonnable, si nous n'étions pas soumis à un système médiatique aux mains du capital ; mais, comme le robinet à paroles ne s'ouvre que quand de grandes mains argentées le tournent, je peine à croire à une explication aussi simple que celle qui consisterait en une soudaine compréhension, par les oligarchies financières, d'une impasse, potentiellement ruineuse pour eux, de la monnaie unique. La fortune est voyageuse et n'a nul besoin de s'attacher à une monnaie en particulier.

Encore plus étonnant, même si les motifs affichés ne sont pas les mêmes (à Londres, alors que le Royaume-Uni n'a jamais voulu entrer dans la zone Euro, on défend le fédéralisme et la marche en avant vers l'intégration européenne, vers la gouvernance économique commune !),  les médias anglo-saxons se sont également mis à prôner la rupture, comme le Times, qui conseille, sans rire, à la France de Sarkozy de virer l'Allemagne de Merkel (enfin, de l'inciter à partir d'elle-même, puisque la virer est juridiquement impossible), pour lui apprendre à vivre de n'être pas assez solidaire des dettes des autres. Il est vrai qu'elle n'a pas été très altruiste dans d'autres domaines non plus...

 

Néanmoins, prenons un peu de recul. L'économie, la finance, ce ne sont que des moyens, qui en principe devraient être soumis au politique.

Or, l’avenir est à la coopération franco-allemande (bientôt, nos cousins germains ne pourront se passer de notre agriculture et nous, de leur industrie, etc.) et, par la suite, à l’axe Paris-Berlin-Moscou, indispensable à notre survie dans un monde de blocs géopolitiques régionaux.

Critiquer les méfaits de l’Euro tel qu’il est ne peut suffire. Il faut proposer des remèdes qui tiennent la route et qui, politiquement, ne livrent pas pieds et poings liés une Europe éclatée à la merci de la haute finance anglo-saxonne, de manière pire encore qu’aujourd’hui.

En la matière, le souverainisme au petit pied (c’est-à-dire nationaliste seulement) ne peut suffire.

C’est le piège dans lequel l’anglosphère voudrait que tombe l’Europe continentale de l’Ouest, et dans lequel tombent les nostalgiques sentimentaux du Franc et les démagogues politiques pseudo-dissidents (comme Dupont-Aignan et Asselineau, par exemple), sans parler de Marine Le Pen, dont le plan de sortie de l'euro a été critiqué par Jacques Sapir qui, pourtant, est lui-même favorable à une telle issue.

Quand notre ennemi propose de maintenir un système qui devrait être réformé en profondeur, tout en appelant à la division entre les partenaires naturels que sont la France et l’Allemagne, qu’est-ce que cela veut dire ?

Ne serions-nous pas plus profitables à cet ennemi si nous acceptions tous, Français et Allemands, de continuer à jouer le jeu de l’instrument de servage ? Pourquoi, au contraire, l’ennemi veut-il nous dissuader de poursuivre dans cette voie et nous inciter, sous la houlette de notre Prézydent néo-con, à rompre avec l’Allemagne ?

Bien sûr, le but de la propagande médiatique bien connue (cela fait au moins deux ans que cela dure, notamment de la part du Financial Times) est, comme d’habitude, de faire chuter les Bourses européennes au profit des spéculateurs anglo-saxons, d’affaiblir l’image de l’Europe pour attirer les investisseurs vers les TBonds US (s’il y a encore des gogos quelque part !), et de masquer la situation catastrophique de l’anglosphère derrière un rideau de fumée…

Mais sur le fond, à mon avis, il s'agit surtout de maintenir l’UE dans l’état d’impuissance et de tutelle dans laquelle elle se trouve, en partie à cause des manigances anglo-saxonnes depuis 60 ans mais surtout en raison des propres faiblesses des Européens. De nous inciter à mater l’Allemagne qui commence à se rebeller un peu (de plus en plus anti-fédéraliste) et sous l’impulsion de laquelle, justement, des réformes importantes pourraient s’amorcer.

Le souhait affiché de voir sauver l'Euro sous sa forme actuelle sous-entend, en réalité, de l’empêcher d’évoluer vers la forme plus solide qu’il pourrait prendre si l’Allemagne en restait le moteur, tout en acceptant sa réforme (dans l'immédiat, avec la BCE devenant prêteur en dernier ressort, des défauts partiels sur les dettes, éventuellement une hiérarchisation de celles-ci selon l’idée de Jacques Delpla, des Eurobons, etc.) en contrepartie de l’abandon du fédéralisme.

L'anglosphère veut juste affaiblir l’Euro – mais s'il coulait, elle n’en ferait pas une maladie (l’impuissance européenne n’a pas attendu l’Euro pour exister).

Laurent Ozon vient d’émettre l’idée que les anglo-saxons veulent instrumentaliser MLP et le FN contre l’Euro. Encore un élément qui tend à montrer que le souverainisme national pur et simple ne suffit pas, et que la sortie de l’Euro n’est pas la solution, puisque c’est ce que l’ennemi souhaite.

Pour certains, néanmoins, la solution, ce serait de tout faire sauter. Ils ne voient que l’état actuel de l’UE (et encore, avec un temps de retard sur l’évolution des opinions au sein des élites dirigeantes, quant à l’idéologie fédéraliste, de plus en plus moribonde) : cet état leur paraît, à juste titre, assez négatif, et donc ils veulent supprimer tout ce qui leur déplaît.

Or, il est manifeste que l’ennemi, lui, ne craint pas du tout une telle suppression. Il ne craint pas du tout ce qui pourrait en résulter : une Europe émiettée, une série de pays trop faibles pour peser en tant que bloc contre lui ; trop faibles, surtout, pour lui résister financièrement et économiquement.

Ce qu’il craint, c’est une évolution vers des réformes susceptibles de transformer l’Europe, à terme, en une réelle puissance, tant financière (réformes de la BCE et de l’Euro) qu’économique (protectionnisme européen, réindustrialisation et relocalisation) et politique (confédération plutôt que fédération, fin de la technocratie-bureaucratie, respect des souverainetés et des identités, démocratisation et populisme, fin du « multiculturalisme »).

 

Il est nécessaire de faire front contre l’anglosphère, éventuellement avec l’aide de la Chine qui a toujours soutenu l’Euro, mais surtout, en développant un certain degré de solidarité européenne.

En ce sens, de multiples économistes plus ou moins hétérodoxes, cités au début de ce billet, ont proposé des solutions pour améliorer l’Euro et en faire une véritable monnaie commune, profitant à l’ensemble de sa zone, au lieu d’une monnaie unique permettant des déflations compétitives pour les pays économiquement forts et des explosions d’endettement pour les pays économiqueme

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Conflit asymétrique

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« (...) La gauche, elle, une fois posées les condamnations de principe contre la violence qui n’engagent pas à grand-chose, n’hésite pas à récupérer les débordements de ses extrémistes pour mieux dénoncer un Système oppressif qui ne laisse d’autre choix que la violence à des êtres bafoués.

Un mouvement de contestation, s’il veut être efficace, ne doit pas se couper totalement de ses tendances les plus radicales, même s’il doit savoir les tenir à distance pour ne pas se laisser déborder au risque de se délégitimer. La gauche a toujours su magistralement orchestrer la violence, physique ou verbale, de ses tendances les plus dures pour entretenir un bruit de fond révolutionnaire qui lui permet de cultiver un romantisme puéril de la révolte sur lequel elle fonde sa légitimité historique.

Le peuple de droite, quand il défile, n’a de cesse de se conformer aux injonctions de ses adversaires qui réduisent d’emblée ses marges de manœuvre en l’enfermant dans le cercle vicieux du soupçon de violence extrémiste.

Les défilés de patronage domestiqués par la crainte de tout débordement, aussi massifs et sympathiques soient-ils, n’ébranleront jamais un pouvoir rompu aux méandres de la manipulation politique.

– Mettre en scène l’émotion

Pour lever toute ambiguïté sur notre propos, précisons qu’ "assumer la radicalité" ne veut nullement dire encourager la violence ; cela signifie simplement donner à son action politique une charge émotionnelle qui prête une valeur exemplaire au combat mené.

Cette charge émotionnelle provient prioritairement de la volonté de piéger l’adversaire dans une représentation négative, voire répulsive, qui le renvoie à des accusations auxquelles l’opinion publique sera sensible. Dans le cadre de la Manif pour tous, il est clair que les thèmes de la répression policière et de la manipulation médiatique étaient susceptibles de rencontrer un large écho auprès d’un grand nombre de Français, déjà réceptifs à ces sujets.

La gauche, avec son système actif de diabolisation, nous a montré depuis des décennies l’effet redoutable de ses campagnes de déferlement émotionnel dont l’affaire Clément Méric est le dernier fleuron.

Sans vouloir atteindre un tel degré de violence émotionnelle, qui suppose déjà un contrôle en profondeur de l’univers médiatique et une volonté totalitaire de le mettre en œuvre, il est clair cependant qu’aucun mouvement d’opinion significatif ne peut s’imposer dans le paysage public sans une mise en scène de l’émotion qui départage aux yeux du peuple les "bons" et les "méchants".

Dans ce jeu conflictuel des représentations, le pouvoir socialiste vient de commettre sa première erreur majeure en condamnant le jeune Nicolas à deux mois de prison ferme. Il a fait là un grand pas en direction du camp des "méchants". Les opposants au mariage pour tous peuvent, et doivent, relancer la dynamique de leur mouvement autour de la répression policière et de la dérive totalitaire.

Choqués par la sévérité de la sanction qui frappe un jeune manifestant non violent (à comparer aux peines insignifiantes qui touchent les racailles qui ont violemment défié l’ordre public), les esprits sont mûrs pour suivre cette évolution stratégique indispensable.

– Exercer une pression "citoyenne" sur les médias

Mettre en œuvre une bonne stratégie communicationnelle ne suffit pas nécessairement à franchir la muraille des médias officiels qui fixent encore le cadre autorisé de l’expression publique. Nous retrouvons la question centrale de la forteresse médiatique et des moyens de l’investir.

Nous ne pouvons, dans le cadre restreint de cet article, trop développer cette question, d’autant que chaque cas est un cas particulier. Les acteurs des nouveaux courants de contestation devront pragmatiquement, en fonction des circonstances, trouver leurs propres méthodes d’action. Quelques rapides remarques peuvent cependant permettre de fixer certains repères.

Les médias officiels ont une tendance "naturelle" à ignorer ce qui dérange leurs schémas de pensée à moins que le fait ne devienne par lui-même trop massif pour être occulté sans risquer sa crédibilité. Nous raisonnons ici dans le cadre d’un fait de société qui a franchi le seuil de visibilité médiatique par sa propre dynamique, ce qui est bien le cas de la Manif pour tous dont l’enjeu n’était donc pas d’être visible, mais que ses messages ne soient pas tronqués et son engagement caricaturé.

Dans la logique du conflit asymétrique, le plus faible en termes de forces objectives doit concentrer ses actions sur les points de vulnérabilité de l’adversaire.

Or, si le pouvoir des médias est grand, ces derniers sont loin, pour autant, d’être invulnérables. Leur première faiblesse est économique. La presse écrite quotidienne vit sous perfusion et les radios et télévisions évoluent les yeux rivés sur le taux d’audience dont dépendent leurs recettes publicitaires. Ils sont donc sensibles aux effets d’image et aux réactions du public.

– Utiliser son pouvoir de sanction

Ce dernier doit apprendre à exercer son pouvoir de sanction. Ceci veut dire, notamment, que les leaders de mouvement d’opinion ne doivent pas hésiter à dénoncer publiquement les traitements tronqués d’information de tel ou tel média ou journaliste et d’inciter leurs sympathisants à réagir par la protestation écrite ou verbale et l’abstention.

Michel Denisot a perdu son poste de patron du Grand Journal, après que son émission eut chuté de plus de 13 points d’audience sur la dernière saison. L’explication officielle est le renforcement de la concurrence sur les autres antennes, mais il est fort probable que beaucoup de téléspectateurs aient lâché l’émission phare de Canal+ parce qu’ils n’en pouvaient plus de l’arrogance bobo de la chaîne.

La bonne conscience gauchisante de Libé semble également faire de moins en moins recette puisque le titre a vu ses ventes en kiosque s’effondrer de 40% en une année.

Cette pression citoyenne devra également s’exercer de manière de plus en plus directe sur les médias, avec des manifestations à l’extérieur, voire à l’intérieur, de leurs locaux en fonction du degré de partialité ou d’agressivité qu’ils auront déployé. Là encore, toutes les formes de manifestation sont à envisager en fonction des circonstances. Le temps de l’imagination subversive est venu pour les dissidents.

Enfin, les personnalités engagées dans le débat public qui se confrontent à la partialité du Système médiatique doivent apprendre, dans le cadre des plateaux des médias audiovisuels, à exercer en direct leur droit de suite, en identifiant et en dénonçant les mécanismes des procédés manipulatoires dont ils sont victimes.

Il faut savoir qu’un journaliste en studio se sent vite vulnérable si son image d’impartialité est mise à mal, et qu’il évitera, autant que possible, une situation de confrontation trop directe avec son ou ses interlocuteurs.

En bref, la bonne conscience pharisienne qui caractérise la superstructure médiatique qui maintient le Système en place ne doit plus être considérée comme une fatalité naturelle ou une réalité intouchable.

En guise de conclusion…

Le combat médiatique est une affaire de longue haleine qui dépend des évolutions profondes des mentalités collectives. Il consiste à changer l’ordre des grandes représentations sociales dominantes. L’opinion publique, enjeu central de ce conflit, doit devenir un acteur critique et réactif qui témoigne de son refus de ne plus accepter l’évidence conformiste et oppressive du discours médiatique.

Les Français, les sondages le prouvent, sont prêts à entendre ce propos. »

Source

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