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05/03/2012

Cornelius Castoriadis sur « La montée de l'insignifiance » (1996)

 

29/02/2012

Libéralisme et conservatisme

Le monde après le libéralisme

 

Trouvées sur le site d'un libéral (anarcho-libéral, dit-il) presque caricatural tant s'étale la candeur de sa foi, un certain François-René Rideau, animateur d'un blog consacré à Frédéric Bastiat, ces quelques phrases frappantes justifiant le terme d' "ennemi" que j'applique à ces extrémistes du « progressisme » le plus échevelé :

« (...) Les libéraux sont pour un État limité à l'enforcement des règles du droit et au contrôle de la gestion des ressources communes (et non pas à la gestion de ces ressources proprement dites). Leur attitude face à l'État est une méfiance de principe ; ils souhaitent un pouvoir exécutif strictement limité et décentralisé, dont le chef éventuel ait une autorité purement morale. Les conservateurs, au contraire, sont pour un État "fort", dotés de "prérogatives" "nationales" qui ne soient pas limitées tant qu'utilisées "pour l'intérêt supérieur de la nation" ; ils revendiquent une "raison d'État" que le libéralisme considère comme une violation extrême de la liberté individuelle. Ils vouent un culte au rôle de chef de l'État, pour lequel ils réclament des pouvoirs étendus.

Les libéraux nient en bloc tous les privilèges, toutes les subventions, etc, et ce d'autant plus qu'elles sont inégalitaires. La seule subvention envisageable serait une subvention "plate", égale pour tous, chômeurs comme millionaires, jeune ou vieux (confiée aux tuteurs des mineurs), homme ou femme, orthodoxosexuel ou hétérodoxosexuel, marié ou célibataire, national ou étranger, etc, etc. Seul critère admissible : la résidence (permanente) dans le pays ou non. La détention d'un bout de papier "national", s'il peut faciliter des démarches administratives, ne saurait en soi ouvrir un quelconque "droit". Pire même, le seul impôt proprement dit compatible avec l'égalité en droit étant un impôt plat, et l'impôt devant dépasser la subvention, la subvention n'a pas lieu d'être. (Ensuite, en dehors de l'impôt proprement dit, on peut vendre des services, récolter des dons volontaires, etc.) À l'opposé, les conservateurs défendent bec et ongles les "privilèges anciens" (version de droite des "droits acquis" de gauche) et autres protections nouvelles (version de droite des "avancées sociales" de gauche). Ils admettent au nom de la paix sociale (version de droite de la "justice sociale" de gauche) que les pauvres se nourrissent des riches, et que les riches trouvent des échappatoires fiscales, que les femmes aient moins de droits que les hommes (à moins qu'on ne leur en ait déjà reconnu autant voire plus), que l'État ait une "politique économique" censée promouvoir la prospérité de la Nation, une "politique familiale" dictant aux uns et aux autres leur conduite maritale et sexuelle, et une "éducation nationale" pour former les esprits dans un même moule ; ils revendiquent que la "nationalité" confère des droits spéciaux.

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17/02/2012

Le Parthénon et Beaubourg

Chef-d'oeuvre libéral

 

Chef-d'oeuvre « socialiste »

 

A force de parler des droitards libéraux, auxquels s'applique strictement le qualificatif de « réactionnaires », je m'aperçois que je les ai rarement décrits, tant leur morphotype me paraît facile à repérer et à brocarder.

Il s'agit de ces super-génies qui, tout en admettant que le « Système » est pourri, qu'il enrichit aux dépens de la collectivité des élites improductives et parasitaires, qu'il engraisse des oligopoles et des conglomérats multionationaux (produits logiques d'une concurrence débridée entre squales de concours, dans le cadre d'un libre-échange mondial gangrené de lobbies et d'instances arbitrales noyautées), qu'il appauvrit et déracine les peuples en nourrissant l’immigration et les délocalisations, qu'il entretient et accroît le chômage, nous prient néanmoins de croire que dans cette compétition truquée que leur superstition libérale nomme un darwinisme social, tout le monde a encore sa chance, à condition de s’en donner les moyens, de libérer les énergies, d'amoindrir l'emprise de l'État, blablabla...

Ce discours religieux sans nuance est, le plus souvent, une illustration du comportement de larbin du « Système », car il est en général tenu par des gens qui n'ont rien de grands capitalistes, qui ne rêvent que d'imiter les idoles économiques et financières que leur présentent des médias complaisants (Steve Jobs, Bill Gates, Bernard Arnault...) et, surtout, de devenir aussi riches qu'elles.

Rien d’étonnant à l’échec de la pseudo-contestation « d’extrême-droite libérale » (autre nom de la droite d’argent, dont le domicile français est à l’UMP mais dont certains membres trouvent qu’on n’y tape pas assez fort sur le soviétisme qui, comme chacun sait, est seul à l'origine de tous nos maux, vingt ans après la chute de l'URSS...). Quand on ne comprend rien en-dehors de sa grille de lecture idéologique, on se condamne à ne rien pouvoir changer.

Au fond, d’ailleurs, on ne veut rien changer.

On veut juste nettoyer le lieu où l’on se sent si sûr de son bon droit : le nettoyer des immigrés délinquants ou trop voyants, des chômeurs nécessairement paresseux, des forcément ignares critiques du divin libéralisme…

Mais pas changer de « Système ».

C’est cela qui nous différencie et nous différenciera toujours, Messieurs les super-génies.

Les vrais patriotes ne sont pas préoccupés en priorité par leur confort, ni par le contenu de leur porte-monnaie.

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10/02/2012

L'ethno-différencialisme contre la pensée unique

La pensée unique éclairant le monde

 

« Avec ce qu’il faut désormais appeler l’ "affaire Guéant", nous nageons en plein confusionnisme. D’abord parce que Monsieur Guéant a confondu "Civilisation" et régime politique, ce qui, convenons-en, n’est pas tout à fait la même chose…

Ensuite, parce que la gauche dénonce des propos inscrits dans l’exacte ligne de ceux jadis tenus par Victor Hugo, Jules Ferry, Léon Blum ou encore Albert Bayet (*). Pour ces derniers, il existait en effet une hiérarchie entre, d’une part les "peuples civilisés", c'est-à-dire ceux qui se rattachaient aux Lumières et à l’ "esprit de 1789", et d’autre part ceux qui vivaient encore dans les ténèbres de l’obscurantisme. Jules Ferry déclara ainsi devant les députés le 28 juillet 1885 :
 
"Il faut dire ouvertement qu’en effet, les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures ; mais parce qu’il y a aussi un devoir. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures".
 
Quant à Léon Blum, le 9 juillet 1925, toujours devant les députés, il ne craignit pas de prononcer une phrase qui, aujourd’hui, le conduirait immédiatement devant les tribunaux :
 
"Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d'attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l'industrie".
 
Reconnaissons que Monsieur Guéant est bien loin d’avoir tenu de tels propos clairement racistes. La gauche ferait donc bien de balayer devant sa porte et si les représentants de la "droite" avaient eu un minimum de culture, ils auraient pu, en utilisant ces citations et bien d’autres encore, renvoyer le député Letchimy au passé de son propre parti.
 
Le problème est que Monsieur Guéant est un universaliste pour lequel l’étalon maître de la "Civilisation" est, selon ses propres termes, le respect des "valeurs humanistes qui sont les nôtres".
A ce compte là, effectivement le plus qu’un milliard de Chinois, le milliard d’Indiens, les centaines de millions de Japonais, d’Indonésiens etc., soit au total 90% des habitants de la planète, vivent en effet comme des "Barbares" ou des "Sauvages". Barbares et sauvages donc les héritiers de Confucius, des bâtisseurs des palais almohades et de ceux du Grand Moghol puisqu’ils n’ont pas encore adhéré à nos "valeurs humanistes", ces immenses marques du progrès humain qui prônent l’individu contre la communauté afin que soient brisées les solidarités, la prosternation devant le "Veau d’Or" afin d’acheter les âmes, la féminisation des esprits contre la virilité afin de désarmer les peuples, les déviances contre l’ordre naturel afin de leur faire perdre leurs repères.
 
Face à cette arrogance et à cet aveuglement qui constituent le socle de la pensée unique partagée par la "droite" et par la gauche, se dresse l’immense ombre du maréchal Lyautey qui, parlant des peuples colonisés, disait : "Ils ne sont pas inférieurs, ils sont autres". Tout est dans cette notion de différence, dans cet ethno-différencialisme qui implique à la fois respect et acceptation de l’évidence.
Or, c’est cette notion de différence que refusent tous les universalistes. Ceux de "droite", tel Monsieur Guéant, au nom des droits de l’Homme, ceux de gauche au nom du cosmopolitisme et du "village-terre".
 

(*) Voir à ce sujet les pages 34 à 42 de mon essai Décolonisez l’Afrique !, paru chez Ellipses en octobre 2011. »
 

05/01/2012

Notre Dame de Paris est libérale

« Est-ce qu'il sait seulement que je le suis aussi, cet ahuri ? »

 

« Je suis libéral. La droite aujourd'hui ne l'est pas. La gauche doit se réapproprier avec fierté le mot et la chose. Si les socialistes du XXIe siècle acceptent enfin pleinement le libéralisme, s'ils ne tiennent plus les termes de concurrence ou de compétition pour des gros mots, c'est tout l'humanisme libéral qui entrera de plein droit dans leur corpus idéologique. »

Bertrand Delanoë, dans De l'audace (2008) - Source

Au fait, son autre surnom, c'est Embrayage.

Révolution = par-delà « droite » et « gauche »

Orwell avait raison... Voilà l'ennemi.

 

Paul Jorion a encore vu le loup, mais sans le reconnaître (lisez bien sa dernière phrase) :

« Vous écrivez, dans "La guerre civile numérique" (Editions Textuel, 2011), que nous sommes dans une "situation prérévolutionnaire". N’est-ce pas exagéré ?

Non, le parallèle peut être fait avec 1788 : tout le monde a bien analysé la situation, mais la classe dirigeante reste "assise  sur ses mains", comme on dit en anglais, elle espère que les choses vont s’arranger d’elles-mêmes. C’est criminel.

Vous pensez donc que les gens vont se révolter ?

Oui… Les mouvements d’indignés sont des protestations qui restent assez domestiquées. Dans certains pays, les gens réagissent en fonction de leur degré de souffrance : ils manifestent un peu quand ils souffrent un peu, et davantage s’ils souffrent plus... Mais en France, on n’a pas cette tradition. On encaisse jusqu’à un certain seuil, et puis ça explose.

Et vous pensez que nous y sommes ?

Oui, on arrive à un seuil. Cela se manifeste de manière indirecte, dans le nombre de gens qui se disent prêts à voter pour le Front national. Je discutais l’autre jour avec un chauffeur de taxi : il m’a fait une analyse de la situation qu’on dirait d’extrême gauche, et à la fin il m’a expliqué qu’il allait voter pour Marine Le Pen… Cela n’avait pas de sens au niveau politique, mais c’était sa manière à lui d’exprimer son indignation. »

« Pas de sens au niveau politique » ! Les bras m'en tombent, devant pareil aveuglement.

Pourtant, l'argumentaire pour démolir, idéologiquement, tant la « droite » que la « gauche », on le trouve, par exemple, dans les bouquins de Michéa.

Cet argumentaire revient à dénoncer, chez les uns et les autres, les mêmes aberrations fondées sur les mythes du progrès et de la croissance, et le même désintérêt pour le peuple au nom de principes uniformément libéraux, au plan philosophique, bien que d'apparences différentes.

C'est cela qui étonne Jorion, désarçonné par ce qu'il appelle une « analyse qu'on dirait d'extrême gauche » chez son chauffeur de taxi prêt à voter MLP.

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19/11/2011

« Rien à attendre des droitards »

Affreux gauchiste justement corrigé par la loi et l'ordre

(New York, 17 novembre 2011)

 

« Vouloir tout, tout de suite, en combattant à découvert, en gants blancs et épaulettes rouges, voilà l’horizon stratégique indépassable des "natios" : tout dans le style, zéro efficacité, on tombe au combat avec le sentiment de s’être sacrifié honorablement à la cause, suivant un puissant fond christique de martyre.
Dans un premier temps, on se fiche que les "indignés" se battent pour les peuples européens ("peuples blancs" ne signifie rien), il faut abattre le système de domination, et cela est possible en utilisant un autre biais et avec d’autres personnes (oui, parce que le natio pense aussi qu’il faut tout faire tout seul, sans alliés, même temporaires, c’est le messie en somme).
Les "gauchistes" (les mecs d’Occupy, aux USA, sont protégés, pour une partie, par d’anciens militaires… cela devrait soulever quelques interrogations dans la tête des super-natios) peuvent se retourner contre le système ?
Parfait, excellent même, ne crachons pas dessus, car de toute façon, ils ont 1000 fois plus d’énergie que les "natios".
Après expérience, il n’y a rien à attendre des droitards, ce n’est pas dans leur culture de faire la révolution, de monter des barricades et d’aller au charbon.
Ce sont des passifs, des soumis, d’où toute la rhétorique, confortable, anti-révolutionnaire, qui permet de justifier l’inaction, tout en distribuant les bons et mauvais points.
En Espagne, terre d’immigration, l’effondrement de l'économie a provoqué un arrêt de celle-ci, un retour des immigrés et même [l'Espagne] est devenue une terre d’émigration.
L’effondrement économique a fait plus que n’importe quel posteur de Fdesouche avec ses petites solutions clé en main et ses appels à la Reconquista (alors que le mec n’a jamais touché un fusil de sa vie).
La révolution se fera avec des gens de sensibilité de gauche et des sans-étiquette. »

Three piglets

23/03/2011

L' "écologie", un vrai-faux obstacle pour la partitocratie

Sarkozy (américano) et Cohn-Bendit (écolo), copains comme cochons

 

Dans son style habituel de justicier irascible, Jean-Luc Mélenchon a piqué une colère contre les écolos, coupables de ne pas vouloir se désister au profit du Front de Gauche dans les cantons où celui-ci, qualifié pour le second tour des élections en cours, est arrivé devant Europe Ecologie - Les Verts.

"Vous devez tous vous désister en faveur de celui qui est arrivé en tête, c'est ou ça ou la guerre civile, ou les élections démocratiques tranquilles et fermes, ou alors on se met des gifles", a-t-il élégamment déclaré, avec le sens de la mesure qui le caractérise (sans parler de l'insinuation selon laquelle ne pas lui donner satisfaction serait faire le lit de la Bête Immonde, antienne inoxydable des menteurs professionnels, ici sous forme de "guerre civile", ce qui renouvelle un peu le genre...).

Et il a ajouté : "ça vient de la période où tous les républicains quelle que soit leur allégeance se regroupaient tous au deuxième tour pour empêcher les monarchistes ou les bonapartistes de passer. C'est une vieille histoire, la gauche a toujours fait ça".

Certes, les élections étant vues par les politiciens comme un tremplin financier (subventions) et médiatique, sans parler de la rémunération personnelle des élus, Mélenchon n’a aucun mal à trouver une forte motivation pour ses diatribes apparemment idéalistes, et en réalité tout bonnement intéressées.

Mais, au-delà de cet intérêt de bas étage, la fameuse "gamelle" commune à toute notre classe politique, il joue un rôle, ça me paraît évident.

Celui du passionné, sincèrement indigné, excessif certes dans la forme (c’est pour attirer l’attention) mais "vraie gauche" sur le fond… du moins essaie-t-il de le faire croire, en mélangeant allègrement d’assez bonnes analyses économiques, sur certains points, avec un extrémisme républicain immigrationniste et métissolâtre ; ce qui est bien entendu absurde, puisque défendre d’une main le niveau de vie des Français et inviter de l’autre le monde entier à venir le faire baisser (en niant la réalité du phénomène) est aussi inepte que de prétendre vider la mer avec une cuiller.

Bref, Mélenchon est manifestement en mission pour le PS en particulier et, au-delà de l’étiquette « socialiste » (sociale-libérale, en réalité ; l’UMP étant libérale-sociale), pour les classes dirigeantes, dont le club Le Siècle et autres instances transverses illustrent les nombreuses convergences.

Il a pour fonction de détourner cette fameuse "vraie gauche" (qui existe encore), sincère et motivée, ainsi, par conséquent, que le plus souvent trop naïve, de l’objectif éminemment respectable de défendre réellement les intérêts des Français, ce qui nécessiterait de commencer par leur reconnaître une identité ethno-culturelle bien au-delà de ce que j'appelle "l’extrémisme républicain".

Il a également pour rôle de rabattre vers son parti, et vers la grande fable internationaliste métissolâtre, ceux d’entre les écolos dont ce n’est pas le principal dada (même chez Génération Ecologie – Les Verts, il y a, contrairement à ce que l’on croit souvent, pas mal de gens très pertinents dans leurs spécialités, comme Michèle Rivasi ou Yves Paccalet, évidemment dangereux pour les intérêts de lobbies puissants : pétroliers, nucléaires, pharmaco-agro-chimiques, des opérateurs de téléphonie mobile et, par répercussion, financiers).

Ces écolos, il s’agit, pour Mélenchon, de les rabattre vers le PS dans la perspective des présidentielles de 2012, avec une rengaine du genre : "à gauche d’abord, finalement l’écologie c’est secondaire" ou bien : "sans gauche, pas d’écologie ; donc, priorité à la gauche" ; enfin, des sornettes très classiques, pour capter des soutiens et des voix et, là encore, détourner les véritables écolos (je ne parle pas des Nicolas Hulot ou autres histrions médiatiques) des sujets qui devraient les préoccuper en priorité, à la grande satisfaction des destructeurs de la nature et des négateurs d’alternatives…

Evidemment, je ne peux prouver ce que j'avance, dans la mesure où il n'existe pas de trace accessible d'une collusion franchement exprimée entre le sieur Mélenchon et ses commanditaires.

Mais tout le passé du bonhomme (ancien soixante-huitard - leader lycéen -, ancien trotskiste lambertiste membre de l'OCI, membre du PS de 1977 à 2008, sénateur sous cette étiquette pendant dix-sept ans, ancien ministre sous le gouvernement Jospin, en compagnie de Laurent Fabius et autres Ségolène Royal, révolutionnaires bien connus...) est celui d'un apparatchik du régime.

Même s'il pose au défenseur du peuple contre l'oligarchie (avec laquelle il a collaboré pendant trente ans), même s'il claironne qu'avec DSK candidat en 2012, la gauche irait "au désastre", comment pourrait-on penser un seul instant qu'au second tour, il n'appellerait pas à "veauter" pour le sémillant actuel directeur du FMI - pardon, "contre" les ogres fâââchistes Sarkozy ou Marine Le Pen ?

Je veux bien qu'à défaut de pouvoir changer, on puisse évoluer, mais là...

Maintenant, élargissons un peu la réflexion qui, jusqu'ici, bien qu'anticonformiste, ne nous fait pas beaucoup dépasser l'analyse courante de la politique politicienne.

Posons-nous juste trois questions, beaucoup plus intéressantes que les basses manoeuvres du pantin Mélenchon :

1 – Pourquoi, depuis trente ans, l’écologie (terme d’ailleurs inapproprié, désignant  une science essentiellement anthropocentrique, à l'origine du malentendu selon lequel les tenants de l'écologie politique auraient pour but la préservation de la nature, alors qu'elle ne vise, le plus souvent, qu'à rendre acceptable sa destruction partielle au profit du confort humain ; d'où l'emploi, notamment, du très matérialiste terme "environnement", qui élude toute connotation de sacré et de supra-humain) est-elle toujours "de gauche" ?

Réponse : parce que les classes dirigeantes, soumises aux pouvoirs financiers et industriels (dits "de droite" : des écologistes du même bord étant donc réputés peu crédibles), ont intérêt à ce que les débats et actions relatifs à la préservation de la nature soient stérilisés, en s’inscrivant dans le cadre d’une pseudo-alternative de "la gauche" à "la droite" ; pseudo-alternative qui génère, par amalgames, des oppositions au moins aussi fortes que ses soutiens (de toute façon récupérés par "la gauche", et pas au profit des vrais défenseurs de la nature).

2 – Pourquoi, alors qu’une très forte proportion de Français se soucie de la préservation de la nature, les écologistes "de gauche" sont-ils, dans bien des domaines, non seulement globalement inefficaces, mais encore régulièrement divisés par d’invraisemblables luttes intestines, les discréditant régulièrement ?

Réponse : pour permettre, justement, de discréditer les constats, idées, discours ayant trait à la nécessité de préserver la nature ; tout en suscitant l’impression, dans l’opinion, que ce sujet suscite d’intenses débats et une forte activité ; alors que, pendant ce temps, la prédation et la pollution planétaires ne font que progresser de manière géométrique ; ceux qui pourraient plus efficacement lutter contre, ne bénéficiant quasiment d’aucune tribune médiatique.

3 – Pourquoi, a contrario, malgré tout le battage des médias en leur faveur, les scores électoraux des Verts, puis de Génération Ecologie – Les Verts, sont-ils si faibles, si disproportionnés à ce que mériterait un véritable contre-pouvoir écologiste ?

Réponse : parce que les écologistes "de gauche" sont effectivement assez souvent des utopistes ridicules ou de purs hypocrites, de toute façon globalement inefficaces, et que les nombreux électeurs (et abstentionnistes surtout) qui ne sont pas des bobos, ni de doux rêveurs moutonnants, se rendent bien compte de ce qu’ils ne seraient pas représentés par de pareils champions.

Conclusion : il faut bien comprendre que la préservation de la nature et, notamment, de ses ressources, est indispensable et qu’elle n’est ni "de droite", ni "de gauche".

Ce n’est pas parce qu’une bonne partie des "écologistes" sont "de gauche" que tous sont forcément des bobos et des abrutis, ni qu’ils sont dans l’erreur sur  tous les thèmes "écologiques" qu’ils défendent.

Ce n’est pas parce qu’une bonne partie des "écologistes" sont des crétins ou des escrocs, que l’ "écologie", dans la mesure où elle se préoccupe de dénoncer la destruction de la nature et  de tenter de l'empêcher, est en elle-même une crétinerie ou une escroquerie (tout dépend des sujets abordés, mais la plupart sont amplement légitimes et le seraient d’autant plus s’ils étaient traités correctement).

Il serait temps que les formations politiques nationalistes ou identitaires, qui se veulent une alternative systémique, mettent davantage l’accent sur la préservation de la nature, comme cela commence à être fait quant à la question sociale, trop longtemps laissée par elles à l'arrière-plan de leurs programmes et surtout, de leurs discours quand ils pouvaient être médiatisés.

En effet, ce ne sont pas les ridicules Hulot et Arthus-Bertrand, ni même, plus sérieusement, l’Equipe Cousteau, Brigitte Bardot ou la CRIIRAD, qui, malgré leurs efforts trop isolés, pourront empêcher notre monde de devenir très bientôt invivable si rien n’est fait au plan politique ; ce qui nous concerne tous, tant individuellement que collectivement.

22/01/2011

La jeunesse sacrifiée à la rente

Tous les sociologues et profs à Sciences-Po ne sont pas des imbéciles. Louis Chauvel le démontre.

07/11/2010

Il est en train de se passer quelque chose...

Ô estimables lecteurs, ne sentez-vous pas qu'il est en train de se passer quelque chose ?

Je sais, l'interprétation des augures n'est pas chose facile, bien des signes se bousculent pour indiquer telles directions comme leurs contraires et la prospective, généralement teintée d'idéologie, est un terrain propice à l'hécatombe des ridicules (sans parler des eschatologues de 2012 dont, après tout, l'erreur n'est pas encore avérée, voyez du côté des économistes et des politologues systémiques).

Tant mieux, d'ailleurs. Je trouve qu'il n'y a rien de plus jouissif, en la matière, que de voir un Bac+12 grassement stipendié pour répandre la bonne parole, se heurter à une réalité d'autant plus niée qu'il avait la prétention de l'avoir savamment décryptée en lui donnant un autre sens.

Cela dit, en ce moment, la cohue paraît plutôt montrer à certains la porte de sortie et à d'autres, l'entrée des artistes ; si bien que le scénario de la pièce pourrait bien changer, si ce n'est pas carrément la pièce elle-même.

Laissons, si vous voulez, nos idées préconçues à la porte de notre cabinet de réflexion personnel, autonome et indépendant, et voyons ce que tout ça peut vouloir dire.

Petit rappel liminaire d'une évidence : la télé, la radio, les journaux du système, tous ces mégaphones portant la parole d'un monde qui, à mon avis, s'en va et ne le sait pas encore, ne sont utiles à une pensée potentiellement dissidente que si on a une grille de lecture. Sinon, la sacro-sainte actualité reste un gloubiboulga insignifiant et illisible.

Par conséquent, il faut un minimum de culture générale, un tantinet de sens critique et... beaucoup d'intuition, ce mot qui fait hurler nos modernes Diafoirus, ennemis jurés de l'empirisme, concurrence (dé)loyale à leurs rentables pseudo-sciences.

Je ne prétends pas réunir idéalement toutes ces qualités et, sans doute, dans l'absolu, personne ne les réunit-il à la perfection, mais on est sur un blog, faut bien causer, alors allons-y. Même pas peur.

Trois faits saillants de l'actualité, en guise d'entrailles de poulet où tenter de lire l'avenir.


Premier fait : Obama vient de se prendre une raclée électorale un peu particulière.

Vous allez me dire, les élections, ce n'est jamais qu'une mascarade, un rideau de fumée, on a l'habitude ; Obama, ce n'est jamais qu'une marionnette, on connaît tout ça, pourquoi est-ce que ces élections-là voudraient dire quelque chose de plus que le "rien" habituel ?

Eh bien, parce que cette fois, perce, derrière le sempiternel bipartisme étasunien, une étrange nouvelle entité, une nébuleuse transcourants baptisée "Tea Party", que le système s'est empressé de dénoncer comme facho et tout ce qu'on voudra de pire.

Dans le contexte de la déliquescence économique la plus grave jamais connue par les Etats-Unis, comme de leur affaiblissement en tant que puissance dominante au plan mondial et des menaces de leur éclatement ethnique interne, il y a là, quoi qu'en pensent les Européens habitués (y compris moi) à juger négativement POUR EUX le libertarianisme d'un Ron Paul, un signe.

Le signe de quoi ?

Le signe d'une ultime contorsion d'un système épuisé, visant à faire croire à une alternative qui sera en réalité récupérée, au bout du compte, par le jeu des réseaux et des lobbys, misant sur le caractère hétéroclite de la contestation et les intérêts particuliers de ses représentants ?

Ou plutôt, le signe d'un début de révolution, au sens pacifique, populaire et anti-systémique du terme, appelée à fédérer plus ou moins directement tout ce que les Etats-Unis comptent de pan-sécessionnistes, en vue d'un nouvel isolationnisme et donc, d'une tentative d'évasion hors de la course à l'abîme ?

Difficile à dire.

Une chose me paraît sure : il est trop tard. Quoi que fassent les Américains désormais, la crise est, chez eux, trop avancée pour ne pas produire encore, pendant des années, des effets catastrophiques sur leur économie, sur leur société, sur leur puissance en tant que pays.

Le mouvement "Tea Party" est une réaction désespérée, mais une réaction tout de même, dont le message est : "STOP !"

Et ce message "populiste" est, dans une perspective révolutionnaire, le témoignage d'une inversion du courant.

 

Deuxième fait : nos Tartarins européistes ont décidé d'en faire davantage pour empêcher les Etats-nations membres de la zone euro de "déraper" financièrement et, en plus, ils vont graver cette vertueuse déclaration d'intentions dans le marbre juridique (dame, on sait bien que le papier timbré, ça impressionne Mâme Michu).

Le "non" au traité de Lisbonne, en 2005, ne les pas guéris de leur propension à l'autoritarisme "démocratique", ni de leur constructivisme fédéraliste.

Il faut reconnaître que, si on ajoute les raisons invoquées (le poids des dettes publiques, le sauvetage de la Grèce et le risque d'autres défauts de paiement) au très contradictoire libre-échangisme fanatique de ces schizophrènes, lequel n'arrange rien bien au contraire, ça nous fait un sacré morceau de fuite en avant (dans une "rigueur" et une "austérité" de toute façon totalement insuffisantes pour réduire les dettes et même seulement les déficits annuels, sans même parler de l'illégitimité de l'endettement) ; fuite en avant, dont les mobiles sont en réalité douteux et tournent autour des engagements des banques privées.

On entend néanmoins, comme d'habitude, sur des forums, ou ailleurs, des "patriotes" défaitistes (termes contradictoires, là aussi, ou bien j'idéalise ?) pleurer lamentablement leurs rêves de liberté sacrifiés à une croyance victimaire, en prêtant à cette entreprise une toute-puissance dont nous devrions, selon eux, tous nous persuader.

Bah oui, bouhouhou y a le CFR, bouhouhou y a le Bilderberg, bouhouhou y a la Trilatérale, bouhouhou y a l'OTAN, bouhouhou y a la CIA, bouhouhou y a le Nouvel Ordre Mondial, bouhouhou ils sont trop forts, bouhouhou d'ailleurs Attali l'a dit, bouhouhou on est foutus...

Pour ces naïfs amateurs d'une dramaturgie apocalyptique aussi réellement fantasmée par certains mondialistes qu'irréalisable concrètement par eux (sinon, ils l'auraient déjà menée à bien - enfin, à mal), une petite parenthèse relevant de la psychologie élémentaire.

Quand on fuit en avant, avec une raideur croissante, dans un contexte où tout montre, pourtant, que la fuite n'est pas la solution, qu'est-ce que cela révèle, habituellement ?

La peur, l'impuissance, l'incapacité à se remettre en question, la tentative de passage en force pour maintenir ce qui s'écroule.

En l'occurrence, trois facteurs compromettent la fuite en avant de l'Union européenne vers un fédéralisme dictatorial.

1- La volonté des peuples. Bon, mais ça, on s'en fout ; la démocratie ce n'est qu'un slogan pour les technocrates et les politiciens de Bruxelles, non ? Eh bien, pas forcément. Au plan national, les peuples, ce sont quand même encore des électeurs. Ce ne sont pas les Autrichiens qui diront le contraire. Le système électoral est truqué, d'accord, mais il ne le restera que si le pouvoir n'en décide pas autrement.

2- Or, les "entrepreneurs politiques", comme les appelle Jean-Claude Werrebrouck, ne sont pas tous suicidaires. Il ne leur manque que de comprendre que, justement, la fuite en avant dans la mondialisation libre-échangiste est une folie suicidaire et que, pour conserver une chance de garder quelques miettes du système de demain, via le rejet de l'utopie mondialiste et une approche plus souverainiste des échanges internationaux, il leur faut non seulement descendre du train en route vers l'abîme, mais également proposer à leur clientèle une alternative viable.

3- Les finances feront bientôt défaut, quoi qu'en dise l'officialité. L'UE et, avec elle, ses politico-technocrates mondialo-libre-échangistes (ouf ! Oui, c'est une nouvelle race, celle des PTMLE donc ; heureusement, elle a un défaut génétique qui fait qu'elle va bientôt crever...),  ne vivent que grâce aux subsides des Etats-membres. Autre signe de crispation du "Machin" bleu étoilé, sur ce point : la volonté des PTMLE de créer un impôt européen, pour éviter d'en passer par là. Mais les Etats n'en veulent pas ; curieux, non ?

Bref, nous sommes clairement devant une bande d'autistes, ou d'enfants gâtés sourdingues et cons, comme on voudra, qui, voyant que leur jouet est sur le point de se casser, deviennent tout rouges de colère et crient : "nan, on jouera quand même, na !"

Pitoyable et, à mes yeux en tout cas, très éclairant sur le sens réel de ces gesticulations, ainsi que, surtout, sur l'évolution réelle des choses, bien différente de celle qu'on essaie de nous vendre au "vingt heures".

 

Troisième fait : une certaine gauche (je suis tenté de l'appeler "la vraie", même si elle ne l'est pas encore tout à fait) est, en France, en train de prendre enfin la mesure de la confiscation du pouvoir par l'oligarchie, de droite comme de gauche.

Derrière l'argument constitutionnel de l'illégitimité de ce pouvoir, développé par Jacques Sapir, je lis la critique de la bipolarité systémique telle qu'elle a fonctionné depuis près d'un siècle, d'abord partagée entre marxistes et libéraux, puis, depuis trente ans, entre post-marxistes inassumés (en plein embourgeoisement soixante-huitard, pour tout dire) et sociaux-libéraux, les deux finissant par se rejoindre dans le circuit fermé de l'UMPS, entre les strapontins-repoussoirs du FN et du NPA.

De Marx, cette gauche en rupture de ban garde les éléments d'analyse économique les plus valables.

Saura-t-elle se détacher entièrement de ses solutions utopiques ?

Il est permis de l'espérer, dans la mesure où elle ferait l'effort d'une véritable remise en cause sur la question de l'identité.

Chez elle, cette question est en effet la clé de la rupture d'avec l'extrémisme républicain, consistant à sacraliser le droit du sol et la citoyenneté purement juridique (lecteurs passionnés de Oui-Oui, je vous entends vous étrangler et je vous réponds que je maintiens quand même le terme "extrémisme"...) ; la clé, surtout, des retrouvailles de la gauche avec le peuple "de souche" qu'elle a abandonné une première fois en 1920 et une seconde fois il y a trente ans.

Il ne s'agit pas de savoir, avec certitude, si Mélenchon, issu du système et surmédiatisé, est sincère ou non, ou si ses compagnons de route sont tous sur la même ligne que Jacques Sapir.

Il ne s'agit même pas de savoir si nous sommes pleinement d'accord avec cette gauche qui se veut alternative : nous avons un certain nombre de points de convergence avec elle et, dans une perspective de révolution transcourants, c'est la seule chose qui doit nous intéresser.

Non, la vraie question est de savoir, Messieurs du Parti de Gauche, si vous sentez comme le peuple français a besoin de l'incarnation politique de la question sociale,  certes, mais indissociable de son identité ethno-culturelle (et c'est là que vous butez sur un os) ; si vous entendez comme il vous en crie, comme à toute la classe politique d'ailleurs, l'injuste abandon pour des raisons et pseudo-pudeurs purement idéologiques (je ne parle pas ici, évidemment, de l'intérêt matériel qu'y ont trouvé d'autres responsables, derrière ces alibis théoriques).

Si vous le sentez et l'entendez comme moi, si vous arrivez à admettre enfin que le citoyen multicolore et multiculturel rêvé par l'extrémisme républicain n'a rien à faire avec la question sociale française, vous ne ferez pas l'économie de la remise en cause identitaire.

Dans le cas contraire, vous finirez dans les poubelles de l'Histoire et le "mouvement social" s'incarnera dans d'autres que vous (et que les syndicats-traîtres, dominés par l'adhésion au système).

Ce dont je suis certain, moi, c'est qu'il s'incarnera nécessairement.

La critique par Sapir de l'illégitimité du pouvoir, en est un signe avant-coureur.

La "droite nationale", dans son congélateur estampillé FN (ou plutôt Le Pen), ferait d'ailleurs bien de méditer également la question sociale (la vraie aussi, pas seulement celle de sa constituante bourgeoise libérale et de ses larbins), si elle veut vraiment jouer un jour un rôle autre que médiatique...

 

Que retenir de tout cela, de cette éphémère ronde des phénomènes qui paraît annoncer des changements majeurs dans notre petit aquarium humain ?

La sacralisation libérale des dettes au détriment des peuples, ajoutée à l'entropie générale des structures du système en raison de la crise du sens, font que ça dégringole gentiment vers une révolution qui, si nous savons nous y prendre, nous donnera l'occasion d'une restauration, d'une remontée.

Comme me le disait notre excellent camarade Three piglets (qui a donné le lien vers la vidéo d'hier, ce dont je le remercie au passage) : 

"Un peu de patience et beaucoup de travail".