Libéralisme et conservatisme (29/02/2012)
Le monde après le libéralisme
Trouvées sur le site d'un libéral (anarcho-libéral, dit-il) presque caricatural tant s'étale la candeur de sa foi, un certain François-René Rideau, animateur d'un blog consacré à Frédéric Bastiat, ces quelques phrases frappantes justifiant le terme d' "ennemi" que j'applique à ces extrémistes du « progressisme » le plus échevelé :
« (...) Les libéraux sont pour un État limité à l'enforcement des règles du droit et au contrôle de la gestion des ressources communes (et non pas à la gestion de ces ressources proprement dites). Leur attitude face à l'État est une méfiance de principe ; ils souhaitent un pouvoir exécutif strictement limité et décentralisé, dont le chef éventuel ait une autorité purement morale. Les conservateurs, au contraire, sont pour un État "fort", dotés de "prérogatives" "nationales" qui ne soient pas limitées tant qu'utilisées "pour l'intérêt supérieur de la nation" ; ils revendiquent une "raison d'État" que le libéralisme considère comme une violation extrême de la liberté individuelle. Ils vouent un culte au rôle de chef de l'État, pour lequel ils réclament des pouvoirs étendus.
Les libéraux nient en bloc tous les privilèges, toutes les subventions, etc, et ce d'autant plus qu'elles sont inégalitaires. La seule subvention envisageable serait une subvention "plate", égale pour tous, chômeurs comme millionaires, jeune ou vieux (confiée aux tuteurs des mineurs), homme ou femme, orthodoxosexuel ou hétérodoxosexuel, marié ou célibataire, national ou étranger, etc, etc. Seul critère admissible : la résidence (permanente) dans le pays ou non. La détention d'un bout de papier "national", s'il peut faciliter des démarches administratives, ne saurait en soi ouvrir un quelconque "droit". Pire même, le seul impôt proprement dit compatible avec l'égalité en droit étant un impôt plat, et l'impôt devant dépasser la subvention, la subvention n'a pas lieu d'être. (Ensuite, en dehors de l'impôt proprement dit, on peut vendre des services, récolter des dons volontaires, etc.) À l'opposé, les conservateurs défendent bec et ongles les "privilèges anciens" (version de droite des "droits acquis" de gauche) et autres protections nouvelles (version de droite des "avancées sociales" de gauche). Ils admettent au nom de la paix sociale (version de droite de la "justice sociale" de gauche) que les pauvres se nourrissent des riches, et que les riches trouvent des échappatoires fiscales, que les femmes aient moins de droits que les hommes (à moins qu'on ne leur en ait déjà reconnu autant voire plus), que l'État ait une "politique économique" censée promouvoir la prospérité de la Nation, une "politique familiale" dictant aux uns et aux autres leur conduite maritale et sexuelle, et une "éducation nationale" pour former les esprits dans un même moule ; ils revendiquent que la "nationalité" confère des droits spéciaux.
Les libéraux sont attachés au droit individuel de se livrer ou non à l'avortement, à la contraception, à la consommation de substances psychédéliques, etc., comme à des libertés individuelles inaliénables, tant qu'elles ne mettent pas autrui en danger (en s'y prenant assez tôt, donc, pour l'avortement), même si par ailleurs ils peuvent détester ces activités comme hautement immorales. Les conservateurs nient arbitrairement certains de ces droits (selon les uns), au nom d'un "ordre moral" traditionnel. Plus généralement, les libéraux sont opposés à toutes les prohibitions proposées au nom de la morale ; la morale est pour les libéraux une affaire purement privée : il n'y a aucune moralité à faire quoi que ce soit sous la menace d'une sanction de la force publique. Et quand bien même Dieu ne serait pas d'accord, chaque individu répondra personnellement de ses actes devant Lui, sans que nul homme n'ait l'autorité de se substituer à Lui. Les conservateurs, comme les socialistes et autres étatistes, prétendent faire répondre les individus de la moralité de leurs actes, non pas devant Dieu seul, mais devant un collège politique de censeurs se proclamant représentants de Dieu sur terre.
En matière de politique étrangère, les libéraux revendiquent une neutralité totale de l'État, et une liberté totale d'engagement (commercial, caritatif ou militaire) des particuliers (à titre strictement personnel, et en engageant leur responsabilité individuelle, évidemment), au nom de ce que l'État national n'a tout bonnement pas à se mêler de tout ça : chacun doit pouvoir agir à sa guise, et ne pas être forcé de participer, directement ou par le biais de la taxation, à une action pour ou contre de parfaits étrangers. Tout juste l'État doit-il assurer, si besoin est, par une force armée permanente pas plus grande qu'il n'est nécessaire, la sécurité des individus vis-à-vis d'éventuelles agressions (étrangères ou non), si elles sont probables. Par contre, les libéraux reconnaissent l'utilité des cours d'arbitrage internationales, et exigent que l'État prête son concours à l'application de leurs décisions, tant que ces cours et cet État restent chacun dans leur juridiction légitime. S'ils souhaitent l'amitié entre les peuples, les échanges culturels, et la prospérité partagée, ils savent que la liberté et l'initiative privée sont les meilleurs moyen de les promouvoir. Les conservateurs, tout au contraire, comme tous les étatistes, veulent que leur État fort soit "dominant" sur la scène internationale, et comptent sur lui pour promouvoir la "grandeur" et le "rayonnement" de la Nation ; cependant, ils demandent au même État de repousser les étrangers qui, convaincus par leurs précédentes gesticulations, viendraient se presser aux frontières nationales. Pour établir la grandeur du pays, seules les contraintes budgétaires limitent à leurs yeux la taille de l'armée, les dépenses somptuaires d'apparat, les œuvres culturelles, etc. Pour eux, l'État doit composer des alliances internationales, fût-ce en soutenant activement les pires des régimes, au nom de l'intérêt national. L'État peut selon eux s'engager dans des actions commerciales protectionnistes offensives ou défensives. Ils prétendent n'avoir de compte de rendre à personne qu'à la "Nation" (prétexte qui leur permet d'omettre de prêter l'oreille à toute opinion individuelle dissidente), et doutent de la légitimité des cours internationales, qu'ils n'écoutent qu'à regret, et n'aident que s'ils y voient leur intérêt au cas par cas.
Enfin, les conservateurs insistent lourdement sur l'"indépendance" "nationale". Les libéraux à l'opposé n'ont que faire d'une telle abstraction qui n'est que prétexte à guerre et à oppression : Ils savent bien que les "libertés collectives" ne sont jamais que la dictature déguisée. Ils savent que l'autarcie forcée mène à la misère et l'échange volontaire à la prospérité, et qu'on est plus libre et indépendant par cette prospérité. Ce qu'ils demandent, c'est un respect absolu des libertés individuelles, c'est un état de Droit (the Rule of Law), quel que soit par ailleurs la couleur du drapeau national et le titre du chef de l'État si tant est qu'il faille l'un ou l'autre. Les libéraux ne croient pas particulièrement au concept de nation, mais affirment que chacun peut suivre ses propres traditions, locales ou étrangères (et ils ressentent en général ce droit individuel comme une obligation morale personnelle) ; ils exigent de chacun le respect des libertés et propriétés d'autrui dans l'exercice de ces traditions, et adhèrent au principe de subsidiarité pour déterminer les arbitres à d'éventuels conflits, principe qu'ils poussent jusqu'au niveau individuel. (...) »
On ne le lui fait pas dire. Rideau, c'est le mot.
Les choses sont claires, pour ces destructeurs imbéciles de tout, les peuples et les pays peuvent crever, rien ne compte hormis leur sacro-saint « individu » (une aberration philosophique) et sa divine « liberté » (une autre chimère). Et ce, même si, parmi eux, les droitards libéraux sont des « réactionnaires », une forme de conservateurs de carnaval comme je l'ai expliqué ailleurs et le maintiens, puisque pour eux, ce qui compte avant tout, c'est la possibilité de jouir et de s'engraisser ; ce qui les fait pester contre ce qui peut les en empêcher et peut donc créer, notamment, l'illusion qu'ils sont patriotes.
Contre de tels ennemis, les termes de Révolution Conservatrice et de Populisme Révolutionnaire prennent tout leur sens.
Je préviens honnêtement : en cas de guerre civile, je saurais sur qui tirer, et je ne me gênerais pas (Messieurs les possibles censeurs, notez l'emploi du conditionnel).
01:15 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : libéralisme, conservatisme, libéraux, conservateurs, etat, liberté individuelle, individu, droit, nation, nationalité, sexualité, impôt, immigration, étrangers, pauvres, riches, morale, propriété, traditions, gauche, droite | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
Merci Boreas ,
Rien de tel que ce texte pour me rappeler pourquoi je suis anti-libéral . Les jours de "coup de mou" , je m'en reservirai pour me revivifier ;-)
Écrit par : alain21 | 29/02/2012
Merci aussi de mettre a disposition des textes venus de blog que je ne saurai lire ...
Ils peuvent donc bien s'attaquer a la "gauche" , cela en dit long sur ce que veut dire droite/gauche aujourd'hui.
La lecture de Michea ou Clouscard leurs faciliteraient le transit intestinal !
Écrit par : jbcmoi | 29/02/2012
Bon, l'intérêt du blog en question est de fournir les oeuvres complètes d'un auteur.
Le texte que vous citez, cher Boreas, est un parfait exemple d'excité libéral à tendance "mondialisto-atlantiste". Il y avait une perle dans l'huître que je vous ai proposé :-D
Ce genre d'individu est aussi dangereux qu'un collectiviste de type stalinien! Il s'imagine qu'il détient une vérité applicable partout.
Je m'étais déjà embourbé dans un débat sur un site libéral où je soutenais la position qu'un système politique n'est pas réellement meilleur qu'un autre mais que les systèmes politiques étaient des outils. Quelle soit socialiste ou libérale, une idée devient dangereuse quand elle est vue comme une vérité absolue. La Solution, avec un grand S. Le risque c'est l' "hypersolution", le "truc" qui marche à tout les coups.
Il y a une capacité naturelle chez l'humain à s'auto-organiser quand il est en petit groupe. A l'échelle locale l'intervention d'un état centralisé ne me semble pas une bonne solution. A l'échelle nationale il y a forcément un besoin de coordination. Mais gérer la vie des gens est il la meilleur voie pour former une population vive et forte? Plus les décisions seront prises de façon libre et responsables, sans interventions extérieures, plus le peuple jouissant de ce privilège de mener lui-même sa barque (avec ses errances et ses triomphes) sera indépendant , fière, jaloux de sa liberté et de sa terre. L'état, quant à lui, me semble à sa place quand il assure la sécurité intérieure comme extérieure, gère les réseaux à l'échelle nationale, comme les autoroutes ou l'électricité ( je fais une parenthèse pour attirer l'attention sur un problème : en gérant le réseau électrique à l'échelle nationale, n'empêche-t-on pas toute solution à l'échelle locale de production? Nous ne pouvons même pas savoir si cela fonctionne puisque le réseau national fausse la donne.) puisqu'ils impliquent toute la nation, plutôt que de chercher à contrôler les licences de taxis par exemple.
Quand l'état se pique de faire distribuer des crédits à des gens qui ne pourront jamais les rembourser (EUA) ou de faire pousser du maïs dans des steppes arides (URSS) nous verrons toujours une catastrophe!
Je pense que nous avons besoin de nous libérer en augmentant notre autonomie, capacité de décision et d'entreprendre (entreprendre au sens large du terme, pas seulement ouvrir une boutique de chaussettes.) Lorsque l'on voit comment les états manipulent les opinions, oui, je pense que l'humain doit se libérer et qu'il a encore beaucoup de chemin à faire!
Écrit par : Archibald | 29/02/2012
A vous lire, Archibald, je suppose que vous êtes à peu près d'accord avec mon embryon de programme, voulu comme pragmatique et anti-idéologique :
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2010/10/18/que-creve-le-systeme.html
Je suis convaincu que ce qui compte avant tout, ce sont les hommes, non le système.
Un bon système peut certes freiner les perversions humaines, mais un système médiocre peut fonctionner correctement avec des acteurs intègres.
Si je fais volontiers référence au mouvement ouvrier du XIXe siècle, à Proudhon, à Georges Sorel, à Silvio Gesell, etc., c'est parce qu'il ne s'agissait pas d'idéologues persuadés de détenir la vérité absolue.
D'ailleurs, à l'époque, le terme "socialisme" n'avait pas, sauf aux yeux de crétins hypocrites comme Bastiat ou Say, la connotation négative ("gauchiste", "libérale libertaire"...) qu'il revêt assez communément aujourd'hui.
Le mot traduisait simplement la volonté de voir prendre en compte l'ensemble de la société, de se soucier aussi des intérêts des pauvres, choses que la Révolution Française, d'essence d'abord libérale même si elle a pu prendre tardivement et passagèrement l'apparence d'une utopie communiste, avait détruites avec le décret d'Allarde, la loi Le Chapelier, etc.
Hormis quelques excités fouriéristes, les ouvriers de l'époque auraient été bien étonnés qu'on les assimile plus tard à ce qu'on appelle aujourd'hui improprement "la gauche" et qui n'est, en fait, qu'un gloubiboulga de bourgeois et petits-bourgeois dont les préoccupations sont toutes, philosophiquement, libérales, voire libertaires... c'est-à-dire individualistes et non solidaristes, matérialistes et non idéalistes.
Comme disait à peu près mon père, c'est chez les communistes qu'on trouve, derrière les clôtures les plus hermétiques, les gens les moins partageurs qui soient. Je trouve que c'est loin d'être caricatural.
Pour en revenir aux systèmes, il est en grande partie faux d'accuser l'Etat américain, d'ailleurs très fortement noyauté par la finance privée :
http://fortune.fdesouche.com/6578-societe-generale-comment-se-preparer-a-un-%c2%ab-effondrement-mondial-%c2%bb/comment-page-1#comment-2588
... d'avoir provoqué la crise des "subprimes". Un article de Jorion a fait justice de cette fable il y a déjà un bon moment et ce n'est pas défendre cet Etat que de le dire :
http://fortune.fdesouche.com/15383-les-vraies-raisons-de-la-crise-des-%C2%AB-subprime-%C2%BB
Quant aux fonctionnements locaux, je dois dire qu'en matière de services publics essentiels, j'ai toujours été mieux servi, par exemple, par les régies des eaux que par les concessionnaires privés. Un blog très intéressant sur ce sujet : http://delegation-service-public.over-blog.com/
Alors, autant je pourrais tomber d'accord avec vous sur les nécessaires responsabilisation et autonomisation de bien des gens, autant je ne peux que répéter que s'il y a une façon d'arriver à ça, ce n'est certainement pas le libéralisme qui nous l'enseigne, mais une société bien structurée où les familles, les repères moraux et coutumiers sont solides et stables, ou le soi-disant "individu" ne compte pas plus que la collectivité et où l'appât du gain n'est pas une valeur forte.
Bref, une société de type traditionnel et naturel, une société du type de celle qu'exècre le libéralisme et qu'il cherche à détruire.
Nous ne pourrons revenir à ce type d'organisation, que quand la crise aura suffisamment fait souffrir les rêveurs protégés des réalités par le confort matériel et donc intellectuel, et qu'elle leur aura démontré qu'il n'existe pas de meilleur système que la solidarité pour affronter les épreuves de l'existence.
Les difficultés stimulent l'expression des qualités humaines, alors que le confort, idéal de tous les imbéciles, entrave les forts et dégrade encore davantage les faibles.
Voilà pourquoi notre civilisation connaît de moins en moins de libertés (quant à LA liberté, elle ne peut être que spirituelle, sans quoi c'est une simple chimère au passif des libéraux). Les libertés et, a fortiori, la liberté, ne peuvent exister que dans des sociétés où le confort est relativement faible ou du moins, où il n'est pas conçu ni vécu comme une priorité.
Pensez aux Grecs à l'époque de Périclès et comparez leur confort et leur façon de le vivre, avec le nôtre. Ensuite, comparez les oeuvres, à tous points de vue.
YAPAFOTO...
Écrit par : Boreas | 29/02/2012
@Archibald
Ce que vous décrivez ressemble beaucoup au principe de subsidiarité .
Le principe de subsidiarité est une maxime politique et sociale selon laquelle la responsabilité d'une action publique, lorsqu'elle est nécessaire, doit être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème d'elle-même.
Je doute que l'individu guidé par son libre arbitre (égoïsme ?) puisse être la plus petite entité capable de résoudre n'importe quel problème . C'est pour cela que je ne suis pas libéral et aussi parce que je n'ai jamais cru comme le résume Mandeville que les "vices privés font la vertu publique" .
Écrit par : alain21 | 29/02/2012
"Je suis convaincu que ce qui compte avant tout, ce sont les hommes, non le système.
Un bon système peut certes freiner les perversions humaines, mais un système médiocre peut fonctionner correctement avec des acteurs intègres."
Je pense exactement la même chose, c'est déjà une bonne base! :)
Mais certaines choses nous éloignent totalement. Par exemple je suis réformiste et anti-révolutionnaire. Je sais, ce n'est pas glorieux, c'est très politique en charentaises, mais, de mon point de vue une révolution fragilise l'organisme national et permet à toutes sortes de virus et bactéries de l'infester. Les révolutions françaises et russes nous ont montré comme les pires individus s'infiltrent rapidement. Une longue période de réforme menée par Louis XVI ou Nicolas II n'aurait jamais conduit à une tel triomphe du vice et de la violence la plus abjecte.
J'ai lu votre article que crève le système, je suis en accord sur beaucoup de choses, dont un bon nombre de choses essentielles, mais hélas je n'ai pas la possibilité de développer ma pensée. J'espère pouvoir continuer demain.
Écrit par : Archibald | 29/02/2012
C'est une excellente objection. Etant historien amateur, je ne puis que confirmer ce que vous dites. Les périodes de trouble sont toujours propice aux gens douteux, à la racaille comme on dit aujourd'hui, aux bandits, aux pervers, etc.
Il est exact que si, pour reprendre vos exemples, Louis XVI (ou Nicolas II) avait réformé ses institutions politiques et économiques, les révolutions eussent été impossible. Mais le problème, Boreas l' a bien souligné, est que nous n'avons pas vraiment de temps (voire même pas du tout). Sans oublier une chose essentielle qui a fait défaut à ces deux rois, qui n'étaient pas du tout des cr.étins et animés de bonnes intentions: la volonté. L'avons-nous? Voulons-nous le changement? Et jusqu'où?
Je souhaite moi aussi que les choses se passent à peu près tranquillement. Est-ce se sera possible?
Enfin, pour reprendre une discussion (http://fortune.fdesouche.com/273275-la-precarite-dans-le-travail-sest-imposee-comme-une-norme/comment-page-1#comment-108010), dans quelle mesure serons-nous acteur et/ou spectateur des évènements?
Écrit par : Imperator. | 01/03/2012
"de mon point de vue une révolution fragilise l'organisme national et permet à toutes sortes de virus et bactéries de l'infester"
Je pense vraiment que, même si vous n'avez pas tort quant aux exemples historiques que vous évoquez, la question n'est pas là.
Nous ne sommes pas dans une situation où nous pourrions nous permettre de faire les difficiles parce que nous aurions le choix entre plusieurs solutions.
C'est beaucoup plus grave que ça. C'est notre survie qui est en jeu.
Soit nous continuons comme actuellement, dans une sorte de gangrène progressive de tout ce qui fait de nous un peuple (gangrène par le matérialisme, par la déculturation, par la pollution et l'abrutissement, par l'immigration-invasion, par le décervelage consumériste et la paupérisation, par la dégradation des moeurs et de la conscience, etc., etc.), et alors il n'y a aucun moyen d'en sortir, ni par des élections, ni par le communautarisme qui nous est d'ailleurs interdit à nous FDS ; soit nous disons stop ! - et alors en effet, pour peu que nous réussissions à profiter de la "fenêtre de tir" offerte par la pire crise jamais vue, nous avons une chance de nous sauver.
Toute autre issue est illusoire, tout le reste mène à notre destruction, alors même s'il fallait coopérer avec les pires crapules pour renverser la vapeur, personnellement je le ferais.
Écrit par : Boreas | 29/02/2012
Ah oui, c'est une "belle" trouvaille!
Quand je dis que la Gauche (notez la majuscule) règne dans les esprits, nous avons là un bel exemple. La Nation, le Peuple, les traditions.... Tout ca n'est rien. Seul compte leur idéologie!
Mais comment expliquer à nos compatriotes, qui pensent encore droite/gauche, et des références qui datent des années 1970?
Merci beaucoup Boreas. C'est toujours un plaisir de venir sur votre blogue.
Écrit par : Imperator. | 01/03/2012
@ alain21
Merci de me remettre en mémoire ce mot. Oui, le principe de subsidiarité me semble être un outil puissant pour empêcher un gouvernement de devenir oppresseur, tout comme excellent moyen de responsabiliser et donner l'envie au peuple de s'impliquer dans la politique de leur pays.
@ Imperator
Pour ce qui est de la volonté de faire des réformes, il y a eut Alexandre II de Russie. Mais vous connaissez la triste histoire. Si il avait pu mener à bien toute ses réformes y aurait il eut la révolution de 1917?
@Boreas
Pourquoi je m'intéresse au libéralisme économique? Parce que, au-delà de la foi souvent fanatique dans le bonheur par le commerce et l'avoir que l'on trouve chez les libéraux, on trouve chez eux une réflexion économique ne prenant en compte que le désir de possession qui est en chacun de nous. Ce jusqu'au boutisme, cette vision du monde poussée jusqu'à l'absurde rejetant tout autre angle d'analyse nous éclaire sur un aspect de l'être humain qu'il faut absolument prendre en compte dans toute réflexion politique.
Sur les sites et blog libéraux j'ai de nombreuses fois lu des réflexions très pertinentes sur les rapports état / citoyen et sur la gestion de problèmes économiques (Madelin, par exemple préconise le principe de subsidiarité.) Mais, et vous l'avez déjà constaté par vous même :-) on trouve chez eux une agressivité presque immédiate, une certitude de connaître la vérité ultime, des tics de langage curieux et surtout un sentiment d'être les grands incompris, les victimes de l'esprit étroit d'une humanité dégénérée collectivo-stalinienne.
Dans les faits, la grande majorité des gens se partagent entre ceux qui veulent conserver ou obtenir un statut de fonctionnaire privilégié ou de minorité protégée (votant PS) et ceux qui veulent conserver leur acquis financier ou acquérir un patrimoine comme un cow-boy reaganien mais qui sera garanti par l'état une fois entre leur mains (votant UMP.) Dans l'ensemble c'est très médiocre, c'est normal, médiocre signifiant en position intermédiaire. Et puis c'est ce qu'on nous donne à manger, les gens font avec.
Observer les libéraux est fascinant, tout comme observer les communistes (qui n'ont pas du tout disparus, ils sont juste changé de nom). Les uns comme les autres hurlent à la liberté grandiose ( qui n'est pas si recherchée que ça par la population) tout en préconisant une politique qui donne toutes les cartes en main pour permettre à des oppresseurs psychopathes de prendre le contrôle.
Les communistes centralisent et s'immiscent partout dans la vie du peuple. Une fois un Staline au pouvoir, il a le contrôle sur tout immédiatement. Les libéraux croient dur comme fer que la libre concurrence se perpétuera... Non, bien évidemment, rapidement des monopoles se formeront, les secteurs encore libres seront rachetés et les grands groupes auront le pouvoir de fait. J'imagine même qu'ils manipuleront la population pour faire élire leur candidat qui imposera plus d'état ( une pseudo-démocratie bipartite par exemple :-) )
Mais , ni les uns, ni les autres, tant ils ont la foi dans leurs systèmes ne le voient. Ce sont les bords, au centre il y a une masse médiocre UMPS et sur les bords des mystiques de l'économie. Ce n'est pas encourageant, mais il faut accepter toute ces tendances. La Nation et sa perpétuation étant un objectif transcendant nous pouvons nous adapter à toute les situations. Quelque chose de bien plus grand nous conduit. Tout bords politiques peuvent s'entendre s'il y a l'amour de la nation derrière. Seulement pour une majorité un système politique est surtout destiné à leur satisfaction immédiate. Lancez un débat politique, refaites le monde et vous verrez rapidement les gens taper leur gamelle contre la table en préconisant des lois adaptées à leur situation personnelle qu'ils veulent imposer à tout le monde en les présentant comme justes et naturelle (Bastiat décrivant l'état comme une fiction à partir de laquelle chacun s'efforce de vivre au dépend des autres est en partie vrai.)
Je pense qu'il faut adapter les différents systèmes politico-économiques par tranche dans la société afin qu'ils se contrôlent et annulent leur effets négatifs.
Écrit par : Archibald | 02/03/2012
Vous avez raison de mentionner le tsar Alexandre, plutot que Nicolas II, qui lui ne s'est intéressé qu'aux affaires externes; ce qui a causé entre autre sa perte.
Votre réflexion sur les libéraux et leur mystique est pertinente. On l'observe facilement: la constitution de monopoles ou plutôt d'oligopoles rend illusoire la "concurrence libre te non faussée" etc. De même pour la psychologie humaine, en l’occurrence le désir de possession (la "gamelle"). Je l'ai observé à mon échelle: faire des débats sur de vrais sujets n'attirent pas vraiment les gens :( Non c'est plutot qu'est-ce qu'on va faire pour moi, mon nombril, ma retraite, mon boulot, etc...
S’adapter oui, mais c'est dur, très dur!
Écrit par : Imperator. | 02/03/2012