Notre Dame de Paris est libérale (05/01/2012)
« Est-ce qu'il sait seulement que je le suis aussi, cet ahuri ? »
« Je suis libéral. La droite aujourd'hui ne l'est pas. La gauche doit se réapproprier avec fierté le mot et la chose. Si les socialistes du XXIe siècle acceptent enfin pleinement le libéralisme, s'ils ne tiennent plus les termes de concurrence ou de compétition pour des gros mots, c'est tout l'humanisme libéral qui entrera de plein droit dans leur corpus idéologique. »
Bertrand Delanoë, dans De l'audace (2008) - Source
Au fait, son autre surnom, c'est Embrayage.
20:58 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : bertrand delanoë, libéral, droite, gauche, libéralisme | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
C'était aussi le surnom d'André Labarrère , ancien maire de Pau .
Embrayage = pédale de gauche .
Écrit par : alain21 | 05/01/2012
Cette citation est très intéressante en ce sens qu'elle illustre parfaitement le virage sociétal de la prétendue gauche. Virage que Clouscard a su si bien définir en son temps et que Michéa valida par la suite.
A partir de là, la boucle est bouclée et la démocratie de marché spectaculaire peut jouer sa ritournelle débilitante sur l'air de la clownesque "alternance". Ce qui ne peut nous empêcher de saisir intimement que nous vivons en pleine dictature démocratique. A ce point de décomposition de la machine, rien ne peut nous empêcher du reste, de constater à quel point nous ployons sous le poids du RIEN absolu et définitif cher à Joseph de Maistre. Chaque jour passé dans l'enfer de ce paradigme d'aliénation, ce poids nous étouffe, nous dévore, nous dénature et, comme on l'aura compris, seule la révolution pourra provoquer la catharsis qui nous libérera du joug systémique.
Car dans l'imbroglio inverti qu'est la technique système monde qui nous opprime, l'oligarchie, qui en guide le flux, a renversé toutes les valeurs. Les progressistes sont les caciques du conservatisme le plus farouche et les réactionnaires sont ceux qui veulent changer le monde.
Comme Michéa l'a bien compris, le combat se joue entre les tenants du progrès et de la modernité et ceux qui défendent la tradition et l'identité.
L'époque veut que les masques tombent, et je trouve qu'en ce moment ils tombent en série. Pas plus tard que ce matin, je me suis pris à écouter, sur Novopress, l'interview accordée par l'inénarrable Guillaume Faye. Je n'ai jamais apporté trop d'importance à ce triste personnage, une sorte de Dantec qui prétend les mêmes inepties que Dantec sur la proximité culturelle américano-européenne avec le talent littéraire en moins (talent qui me fait apprécier le Dantec littéraire). Pire je l'ai même toujours considéré comme un dingo délirant, un comique médiatique qui nous vient tout droit de la nébuleuse radio libre et qui utilise l'outrance verbale pour masquer ses paradoxes et ses contradictions.
Et bien ce matin, lors de cette interview audio que vous trouverez tous sur Novopress dans le lecteur de la page d'accueil, le fâcheux s'est confondu de lui-même. Le défenseur de la Tradition nous a montré son progressisme et son amour de la Technique.
Une fois sa haine du "bougne" éructée dans des obsécrations immuables tant il les aura ressassées en boucle (sans doute pour accroître sa crédibilité réactionnaire ce qui est à mourir de rire si ce n'était bête à pleurer), nous en sommes venus au fait, à savoir que derrière une prétendue défense des valeurs éternelles de la civilisation occidentale (concept creux s'il en est), l'idiot utile Faye s'est fait le zélote assidu des manipulations génétiques et donc du progrès. Là où Delanoé défend le progrès sociétale, Faye, derrière une pseudo rhétorique de réactionnaire allumé, défend le progrès technologique. Pour moi les deux se rejoignent, les deux sont dans le même camp : celui de la modernité.
Or donc, et pour conclure sur l'imposture généralisée de notre temps qu'il faut démasquer afin de retrouver le sens du combat, je ne saurais trop que répéter à quel point celui-ci doit se considérer de manière fondamentale. La lutte, la seule qui compte, est celle de la Tradition contre la Modernité. Elle est celle de la valeur partagée contre l'intérêt qui divise. Celle de l'esprit ancestral contre la matière qui corrompt tout.
Tous les moyens sont bons pour engager le combat. De l'objection de croissance à la lutte armée ; tout refus de la modernité systémique préside à la lutte utile et nécessaire.
Selon moi, il va s'en dire que l'abstention électorale et un moyen (non suffisant mais nécessaire) pour dire non. D'autant plus dans le cadre de la mascarade démocratique qu'alimente assez notoirement de ses saillies ineptes le triste sire objet de ce billet et son funeste parti...
Écrit par : Eisbär | 06/01/2012
@Eisbär :
« Selon moi, il va sans dire que l'abstention électorale est un moyen (non suffisant mais nécessaire) pour dire non ».
Voilà bien des années que l’on s’abstient ; sans aucun effet. Ce qui confirme votre déclaration : elle n’est pas suffisante.
Mais je crains de plus, qu’elle ne soit même pas nécessaire : puisque les règles actuelles de scrutin rendent l’abstention inopérante.
Une solution ? Ne pas s’abstenir et tenter le coup : voter pour quelqu’un qui vous paraît le plus à même de changer les règles actuelles de scrutin, même si son programme ne vous satisfait pas par ailleurs.
Au moins, aurons-nous essayé…
Écrit par : Just | 08/01/2012
ahhh quel pitre!
Écrit par : hoplite | 09/01/2012