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21/12/2010

Ancienne URSS, nouvelle Russie

 

La Russie n'est pas très bien vue chez nous, c'est un euphémisme.

Pas une semaine ne se passe sans que le complexe médiatico-politique ne nous serve un petit laïus bien moral sur le méchant FSB, sur le sort funeste qui attend un pays que les donneurs de leçons ont pourtant bien enfoncé en leur temps, sur la "dictature" poutinienne ou encore sur son laxisme quand il s'agit de lutter pour la "diversité" que nos élites aiment tant... N'en jetez plus. Ah si, tiens : encore un autre lien, juste pour rigoler un peu de ces tartuffes.

Certains auteurs, comme Hélène Blanc et Pierre Avril, dont les allégations ont été contestées par Xavier Moreau et Alexandre Latsa, se sont spécialisés dans le dénigrement de la Russie, fondant notamment leurs attaques sur le fait que le pouvoir actuel serait la continuation cachée du régime soviétique.

Sans parler, du côté de la droite catholique, de Pascal Bernardin qui, dans les années 1990, appelait la même thèse au service d'une vision antimondialiste par ailleurs fondée sur des éléments intéressants, quant à l'exploitation des théories du réchauffement climatique. C'est nettement plus pertinent.

En 1984, un transfuge du KGB, Anatoli Golitsyne, publiait un livre intitulé "New lies for old" (De nouveaux mensonges à la place des anciens), dans lequel il dévoilait une stratégie à long terme, élaborée, selon lui, par les Soviétiques dès la fin des années 1950, pour duper l'Occident en travestissant le communisme en libéralisme afin, en définitive, de conquérir le monde par la subversion. Ce plan aurait été mis en application à partir des années 1980.

Aux Etats-Unis, le néo-conservateur Jeffrey Nyquist s'efforce d'accréditer l'idée selon laquelle ce plan serait toujours en cours d'exécution.

Qu'en est-il ?

Une bonne partie des prédictions de Golitsyne se sont réalisées.

Les meilleurs experts américains du renseignement ont été dans l'impossibilité de démontrer que ce transfuge manquait de sincérité.

Les dirigeants de la CIA se sont disputés longtemps à ce sujet, sans jamais parvenir à établir si Golitsyn était ou non un agent double.

Contrairement à ce que se sont demandé certains chercheurs, il n'était pas davantage un agent de longue date de la CIA.

Tout cela donne à penser que le plan a bel et bien existé, mais qu'à un moment donné, il a cessé d'être appliqué, tout en laissant la poursuite des intérêts géopolitiques constants de la Russie faire croire à certains, intéressés ou non, que persistait une continuité globale.

On peut croire d'autant plus à l'existence de ce plan, en lisant le dissident Vladimir Boukovski sur le faux putsch d'août 1991 contre Gorbatchev, en examinant les tenants et les aboutissants du vrai putsch de décembre 1991 contre ce même Gorbatchev, ainsi qu'en faisant le bilan des dévastations de l'ère Eltsine, encouragées et mises à profit par l'Occident.

Mais on peut également croire à l'échec final de ce plan, avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, pourtant ancien du KGB et donc, selon les théoriciens du complot soviétique, agent du plan décrit par Golitsyn.

En effet, rien depuis 2000, hormis la continuité de la nation russe (continuité, sauf pendant la période gorbatchévo-eltsinienne du rapprochement suicidaire avec l'Occident), ne va dans le sens de ce plan. Si continuité il y a, elle est nationaliste et géostratégique, mais pas impérialiste ni expansionniste ; autoritaire dans le sens tsariste si on veut (la Russie n’a jamais été démocratique), mais pas totalitaire.

Non seulement la Russie en a fini avec la désintégration, mais elle recommence à parler et à agir comme une puissance de premier plan et - ce qui gêne ses ennemis au plus haut point - comme une puissance pleinement souveraine.

"Russie unie", le parti du président Medvedev et du premier ministre Poutine, se déclare "conservateur", c'est-à-dire ni excessivement libéral (loin, donc, de la grande braderie eltsinienne), ni socialiste, ni internationaliste.

La tradition nationale est une valeur très importante pour le pouvoir russe, qui entend la concilier avec l'indispensable modernisation sans laquelle le pays ne pourrait résister à ses ennemis.

Si Medvedev et Poutine tentent de rapprocher la Russie de l'Europe de l'Ouest, c'est avant tout en vertu d'une compréhension supérieure des intérêts communs de ces deux entités, au plan économique comme en matière géopolitique (l'Eurasie est la hantise de l'anglosphère, notamment dans la doctrine Brzezinski).

Cela n'a rien à voir avec une fantasmatique tentative de subversion de l'Union européenne, qui est déjà dans un tel état libéral-soviétique (Boukovski précité n'a pas vraiment vu l'aspect libéral, mais n'a pas tort sur le reste...) que c'est plutôt la Russie qui souffrirait de trop se rapprocher d'elle - ce qu'elle ne souhaite heureusement pas.

 

Bref, la grille de lecture des adversaires actuels de la Russie, quand ils sont sincères, a trente ans de retard et de plus, leur point de vue est occidental, à la sauce atlantiste, consciente ou non.

En voyant les choses d’un point de vue strictement européen, en intégrant à la réflexion les impératifs de la stratégie de Poutine (notamment électorale, une grande partie du peuple russe ayant la nostalgie nationaliste de la puissance stalinienne), la situation paraît toute différente de celle décrite par la propagande ambiante.

Exemple : en Ukraine, la Révolution Orange. Combien nous a-t-on seriné que l’empoisonnement du président Iouchtchenko serait l’oeuvre des Russes !

Mais à qui profiterait le crime ? Uniquement à ceux qui soutiennent la Révolution Orange, ourdie par les USA (voir notamment le rôle joué par George Soros, également dans la Révolution des Roses en Géorgie), qui peuvent accuser les Russes à des fins de propagande et ainsi détourner l’attention de l’échec de la tentative de subversion américaine.

Autre exemple : l'officialité soupçonne la Syrie et, derrière elle, la Russie, d’avoir fomenté voire commis l’assassinat de Rafik Hariri. Mais à qui profite le crime ? A Israël et à son allié US, qui peuvent tirer de cette insinuation des arguments de propagande contre la Syrie et ses soutiens iranien et russe.

Et quant à tuer Anna Politkovskaïa, c’est ridicule : quel intérêt ? Les Russes savent très bien que les médias occidentaux sont les plus puissants du monde et que si le pouvoir tuait – en plus, en la flinguant dans un ascenseur ! Le poison, la crise cardiaque, ça n’existe plus ?!… – une journaliste quasiment inconnue en Russie mais chérie des bien-pensants de l’Ouest, ils se feraient traiter d’assassins tout autour du globe (ce qui est arrivé : à qui cela profite-t-il ?) ! Les prend-on pour des imbéciles ?

D’ailleurs, l’indignation sélective fonctionne bien dans ces mêmes médias. D’autres journalistes russes n’ont pas eu droit aux mêmes cris d’orfraie.

Et pourquoi pas Litvinenko (ex-agent du KGB lui aussi, soit dit en passant) ?

Il y a bien d’autres pistes pour ces deux affaires et surtout une, celle qui a été suggérée par les Russes, alors forcément on ne va pas y croire, n’est-ce pas, c’est celle de cette ordure mafieuse de Berezovsky.

On se trompe, et on trompe, sur la Russie.

Contrairement aux USA, les Russes, qu’ils soient ou non encore nostalgiques, au bas de l’échelle sociale, de l’URSS qui leur assurait la sécurité matérielle minimale en échange de leur liberté (définition du communisme par Alexandre Zinoviev), ne veulent pas nous dominer et le voudraient-ils, d’ailleurs, qu’ils n’en auraient pas les moyens.

Ils ont besoin de nous et, principalement, de l’Allemagne et de la France, pour faire contrepoids à la Chine et (encore, mais probablement plus pour très longtemps) aux Etats-Unis ; comme nous avons besoin d’eux.

C’est une nécessité géopolitique, pas une affaire d’idéologies.

Il ne s’agit pas, ni pour nous de nous jeter tout ligotés dans leurs bras, ni pour eux de se livrer garrottés à une UE qui s’empresserait de n’en faire qu’une bouchée mondialiste…

Il s’agit juste de survivre, en tant que peuples et identités, face aux menaces multiples, la première étant encore la pourriture occidentale, dont le centre névralgique est bel et bien aux USA.

 

Personne ne songe à nier l’influence de l’URSS et du KGB pendant la guerre froide, etc.

Il suffit de lire "Le terrorisme intellectuel de 1945 à nos jours" de Jean Sévillia, pour récapituler les effets de tout cela en France.

Mais :

1/ il n’y a pas eu que l’influence soviétique (beaucoup de marxistes-léninistes, staliniens, trostkistes européens n’ont jamais mis les pieds en URSS ni été en contact avec le PCUS, ni même le PCF pourtant très puissant à l’époque, les petits maoïstes de mai 1968 étaient tous des fils de « bonnes familles » bourgeoises influencés par leurs lectures, plus que par des séjours chez les Komsomol ou dans une ambassade à Moscou comme quelques rares Pierre Joxe) ; la contamination idéologique est aussi venue de la société de consommation et de son confort, permettant de croire que n’importe quelle idée gauchiste n’était pas dangereuse pour la bourgeoisie, que l’on pouvait, dans les beaux quartiers, se payer une tranche de bisounoursisme idéologique sans en subir les conséquences à la Pol Pot (mai 1968, c’était ça : du théâtre ; d’ailleurs, tous les cadres de mai, ou presque, sont assez rapidement devenus très intégrés à la société marchande et politiquement correcte – on dirait UMPS, aujourd’hui) ;

2/ l’URSS, comme l’Occident, ont produit des nomenklaturas (en ce sens, notamment, l’URSS était un capitalisme comme un autre) ; c’est le matérialisme qui fonde les deux systèmes, la croyance en le fait qu’il n’existe rien au-dessus des hommes, que la nature est faite pour être asservie et exploitée, que le bonheur ne peut être que matériel, soit en gagnant de l’argent (libéralisme), soit en travaillant pour partager le produit d’efforts communs (communisme) ; mais, en réalité, il y a toujours une « superclasse » qui profite de la croyance des gogos à ces beaux discours utopiques ;

3/ nous avons, en France, un système hybride, fondé tant sur des illusions libérales que sur des vieilles lunes marxistes, en effet, mais également sur le vieil esprit français, tout simplement, et qui remonte au Moyen-Age et, probablement, à des époques encore antérieures ; la solidarité existe depuis longtemps et est indispensable, ce n’est pas parce que le collectivisme marxiste est venu partiellement couvrir cette solidarité de ses formes idéologiques que cela cesse d’être vrai et, par exemple dans le Sud-Ouest de la France, il existe encore beaucoup de traces d’un vivre-ensemble rural, familial, clanique, qui n’a rien de gauchiste ou métissoïde mais qui aboutit, vu superficiellement, à faire croire que le vote en majorité PS de toutes ces régions est idéologique, alors qu’il est surtout la traduction d’un attachement à un modèle ancien, menacé par la société mercantile ;

4/ le système français, mais aussi occidental en général, de gouvernement, est actuellement soviéto-libéral, ou libéral-soviétique (c’est ce qu’on appelle, en novlangue, la « social-démocratie »), par l’effet d’une convergence progressive des modes de manipulation employés par les élites qui, d’un côté s’enrichissent en faisant venir des immigrés pour peser sur les salaires, mondialisent par le libre échange, déréglementent la finance et le commerce internationaux et, de l’autre, achètent la paix sociale à coups d’Etat-Providence, en cas de crise sauvent les grandes entreprises aux frais du contribuable, promeuvent la régulation quand cela sert leurs intérêts : libéralisme-prétexte et collectivisme-prétexte se rejoignent, toujours au profit des mêmes ;

5/ l’URSS est morte et enterrée et si la Russie, par la voix de Poutine, contrairement aux USA, pointe l’immigration en Europe de l’Ouest (Poutine a déclaré en 1995 à l’agence Tass : "La France deviendra dans moins de vingt ans la colonie de ses anciennes colonies"), ce n’est pas pour l’encourager mais, bien au contraire, pour la déplorer ; parce qu’elle sait, pour des raisons que j’ai déjà évoquées, avoir besoin comme partenaire d’une Europe de l’Ouest forte, et non d’un magma consumériste affaibli par le métissage et les sirènes hédonistes.

Bref, ce n’est pas en faisant une fixation sur l’URSS et le KGB, malgré les réalités indéniables du passé, que nous sortirons de l’étau, actuellement bien réel, de la "soft-idéologie" (François-Bernard Huyghe) dont nous bassine la superclasse, pour nous maintenir dans un esclavage mondialiste et destructeur qui n’a plus de « russe » (et encore, ni Marx, ni Engels, ni Gramsci, ni Althusser, ni Mao, ni Ho Chi Minh, etc., n’étaient russes…), en partie, que l’origine historique.

Il est aussi naïf, aujourd’hui, de croire encore à la réalité du communisme que de croire à celle du libéralisme.

Il n’y a plus que des nigauds pour défendre l’un ou l’autre, alors que les tenants du "système à tuer les peuples" (Guillaume Faye, à l’époque où il était pertinent) se moquent des idéologies et ne poursuivent que leur intérêt propre (voir Brzezinski, qui le dit ouvertement dans ses livres).

On pourrait même dire que tomber dans ce genre de piège aujourd’hui, c’est offrir aux mondialistes soviéto-libéraux une prime au décervelage : la propagande actuelle se réfère toujours au passé.

06/12/2010

L'archéologie hérétique

Entre ce que certains adeptes des religions monothéistes nous content des origines de l'espèce humaine (créationnisme fixiste ou par "dessein intelligent") et ce que prétend mieux nous en apprendre la "science" officielle (transformisme, puis théorie de l'évolution), où est la vérité ?

On peut se poser la même question, quant à la validité de ce que nous devrions logiquement accepter comme conclusions pratiques de l'une ou l'autre de ces théories ; car ce ne sont que des théories : les preuves manquent, comme vous pourrez le constater ici.

Conclusions, qui présentent de troublantes similitudes, au point qu'on peut se demander si la "science" moderne n'est pas, en grande partie, une laïcisation matérialiste du monothéisme.

Dans le cas du créationnisme : mythe du Salut, vision linéaire de l'Histoire, moralisme (individuel et social) ou déterminisme (prédestination).

Dans le cas de la "science" : mythe du Progrès, vision linéaire de l'Histoire, darwinisme social (toujours en vigueur dans les hautes sphères de nos chères élites) ou utilitarisme.

Partout, l'idée selon laquelle demain sera meilleur qu'hier ; que le bonheur n'est pas ici mais dans l'avenir ou, en tout cas, ailleurs ; que le passé est à rejeter comme obscurantiste et sous-développé.

Même si le documentaire qui suit n'est qu'un résumé très peu détaillé, il est, quant à lui, fondé sur des faits.

Il peut, en sapant les bases des théories créationnistes et évolutionnistes, conduire à mettre également en doute la validité de leurs implications pratiques.

24/11/2010

Si rivolta e si ribella

A Charles, mon ami.

Canta u Populu Corsu

"Sintineddi"

Tali un ochju lampatu à u mare latinu
O una mani porsa à l'imperi à liventi
Un sognu maladettu d'eternu scarpiddinu
O una chjama antica chi più nimu n'ùn senti

Tali i voci chi funu da culandi à l'ora
E li visi di petra chi dissinu di nò
Quidda sumiglia strana chi ùn si volsi mora
E l'idea chi tandu tuttu quì principiò

Tali a mani chi vensi in tempu d'ancu à fà
E vi feci d'altura cù quiddu arti supranu
Un era ancu lu mondu é n'erati digià
Guardiani impitrati di u ricordu umanu

Tali l'abbracciu primu chi u silenziu vi deti
E li sapienzi arcani cù li so canti immersi
Di ciò chì ùn hè storia tiniti li sicreti
Tali una citatella chi a mimoria persi

menhir-filitosa.jpg

Filitosa

10/11/2010

Radiographie de l'anglosphère, par Michel Drac

Emission Méridien Zéro du 7 novembre 2010, sur RBN France (durée : 1 heure).

Thème : "Choc et simulacre", ouvrage collectif disponible ici.


podcast

obama-brzezinski.jpg

Source : Méridien Zéro


01/11/2010

Toussaint

18:56 Écrit par Boreas dans Histoire | Lien permanent | Tags : toussaint, morts, france |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! |

29/10/2010

Grandeur du classicisme

Karl Böhm, probablement le plus grand chef d'orchestre germanique du XXe siècle, à la baguette du célèbre Philharmonique de Vienne, pour l'immortel Requiem de Mozart.

Incomparable puissance d'évocation d'un monde disparu, appelé à renaître au petit matin, quand nous, les éboueurs de la vulgarité moderne, aurons mis à la benne les moisissures qui le recouvrent.

Extrait :

28/10/2010

Quand Zbigniew Brzezinski reconnaissait qu' "il n'y a pas d'islamisme global"

 

Au risque de passer, à leurs yeux myopes, pour un défenseur de "l'islamisme", ce que je ne suis pas du tout, j'ai été repêcher à l'intention des quelques indécrottables qui s'imaginent que le monde tourne autour de l'opposition entre le gentil Occident et le méchant Islam, une vieille interviouve du mentor néolibéral d'Obama, Brzezinski, l'auteur du fameux "Grand échiquier".

On notera que le bonhomme avoue par ailleurs que les Etats-Unis ont poussé l'URSS à la guerre en Afghanistan. Détail...

C'était dans le Nouvel Observateur du 15 janvier 1998 :

« Oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes... »

Le Nouvel Observateur. – L’ancien directeur de la CIA Robert Gates l’affirme dans ses Mémoires (1) : les services secrets américains ont commencé à aider les moudjahidine afghans six mois avant l’intervention soviétique. A l’époque, vous étiez le conseiller du président Carter pour les affaires de sécurité ; vous avez donc joué un rôle clé dans cette affaire. Vous confirmez ?

Zbigniew Brzezinski (2). – Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité, gardée secrète jusqu’à présent, est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là, j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques.

N. O. – Malgré ce risque, vous étiez partisan de cette « covert action » [opération clandestine]. Mais peut-être même souhaitiez-vous cette entrée en guerre des Soviétiques et cherchiez-vous à la provoquer ?

Z. Brzezinski. – Ce n’est pas tout à fait cela. Nous n’avons pas poussé les Russes à intervenir, mais nous avons sciemment augmenté la probabilité qu’ils le fassent.

N. O. – Lorsque les Soviétiques ont justifié leur intervention en affirmant qu’ils entendaient lutter contre une ingérence secrète des Etats-Unis en Afghanistan, personne ne les a crus. Pourtant, il y avait un fond de vérité... Vous ne regrettez rien aujourd’hui ?

Z. Brzezinski. – Regretter quoi ? Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège afghan et vous voulez que je le regrette ? Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : « Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam. » De fait, Moscou a dû mener pendant presque dix ans une guerre insupportable pour le régime, un conflit qui a entraîné la démoralisation et finalement l’éclatement de l’empire soviétique.

N. O. – Vous ne regrettez pas non plus d’avoir favorisé l’intégrisme islamiste, d’avoir donné des armes, des conseils à de futurs terroristes ?

Z. Brzezinski. – Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre froide ?

N. O. – « Quelques excités » ? Mais on le dit et on le répète : le fondamentalisme islamique représente aujourd’hui une menace mondiale…

Z. Brzezinski. – Sottises ! Il faudrait, dit-on, que l’Occident ait une politique globale à l’égard de l’islamisme. C’est stupide : il n’y a pas d’islamisme global. Regardons l’islam de manière rationnelle et non démagogique ou émotionnelle. C’est la première religion du monde avec 1,5 milliard de fidèles. Mais qu’y a-t-il de commun entre l’Arabie Saoudite fondamentaliste, le Maroc modéré, le Pakistan militariste, l’Egypte pro-occidentale ou l’Asie centrale sécularisée ? Rien de plus que ce qui unit les pays de la chrétienté...

Propos recueillis par Vincent Jauvert

(1) « From the Shadows », par Robert Gates, Simon and Schuster.

(2) Zbigniew Brzezinski vient de publier « le Grand Echiquier », Bayard Editions.

 

Brzezinski s'inquiète aujourd'hui officiellement de "l'éveil politique des masses" (ne prêtez pas attention à la présentation "conspi" de la vidéo à laquelle mène ce lien, seul le film a de l'importance).

Avec l'approfondissement de la crise, il est à espérer que cet éveil se concrétise par l'éjection de ce salopard et de ses semblables.

En attendant, ces jours-ci, Oussama Ben Laden, dont plus personne n’a la moindre preuve d’existence depuis des années, nous menacerait soi-disant des pires maux si nous ne quittions pas l’Afghanistan (où nous n’avons aucun intérêt à rester, sauf celui des USA).

"La France authentifie le message de Ben Laden" (ou plutôt, s’empresse de le faire, en bon toutou qu'elle est des Etats-Unis - il faut dire que notre Prézydent pourrait avoir quelques accointances avec eux) et l’ex-maoïste Kouchner, devenu néo-con(servateur), de japper que ces menaces sont "inacceptables".

Or, on sait que "Al Qaïda n’existe plus", selon un ex-chef de la DGSE.

Sans oublier que, même pour l'Histoire officielle, la CIA est pour beaucoup dans la création d’Al Qaïda et l’émergence de Ben Laden, et qu’elle a déjà fait diffuser de fausses vidéos de celui-ci.

Traduction : l’Oncle Sam a encore besoin de nous en Afghanistan, mais notre opinion publique est contre ; donc, l’Oncle Sam (voire le Quai d’Orsay aux ordres) bidouille un message radio de l’autre barbu pour que le brave pékin s’indigne et dise : “puisque c’est comme ça, on va y rester, sale con de barbu !”.

Se faire avoir encore par des manipulations si grossières, ce serait être incurable.

18/10/2010

Que crève le système

Dans le contexte actuel de dé-mondialisation, on a pu lire récemment sur le blog de Paul Jorion, parlant de la divergence désormais avérée des grandes puissances économiques dans leur quête désespérée d'une illusoire reprise : « l’affirmation renforcée d’une politique du chacun pour soi (...) ne fera qu’accentuer la crise ».

C’est exactement ce que dit le LEAP (Laboratoire Européen d'Anticipation Politique) depuis l’an dernier, même si, au plan chronologique, ses prévisions se sont avérées à trop court terme : « d’ici la fin de l’été 2009. Sur fond de cessation de paiement des Etats-Unis s’ouvrira alors la période à partir de laquelle le « chacun pour soi » deviendra la règle du jeu international ».

Or, en effet, même dans le « chacun pour soi », ne gît aucune solution de continuité pour le système.

Parce qu’aucun des prétendus remèdes n’est viable (la planche à billets aux Etats-Unis et au Japon, les politiques d'austérité de droite - réduction des dépenses publiques - comme de gauche - augmentation des recettes publiques - en Europe).

Pas de remède, parce qu'à une crise de la dette, donc à une crise de solvabilité, on répond comme à une crise de trésorerie, donc à une crise de liquidités.

Qu’on veuille, aux USA et au Japon, créer ex nihilo de l’argent pour donner du liquide à quelques grands acteurs de l'économie et/ou relancer l’inflation, ne répond pas au besoin de l’économie réelle, qui a vécu sur le crédit pendant des décennies et n’a tout simplement plus suffisamment de création de richesses à présenter pour garantir sa consommation excessive.

Quand on n’est plus solvable, parce qu’on a vécu au-dessus de ses moyens pendant trop longtemps, qu’on est étranglé par ses créanciers et qu’on n’a plus rien à vendre pour les payer, ce n’est pas l’injection ponctuelle d’un peu de cash qui va régler le problème.

Quant à la politique d’austérité entamée en Europe, on voit déjà ses premiers résultats en Grèce et on peut s'attendre à des métastases partout, notamment en Irlande, en Espagne, au Portugal et même en Italie.

Là encore, ce n’est pas au moment d’une crise de solvabilité qu’il faut accroître la charge pesant sur les débiteurs, comme sur les producteurs (puisqu’on diminue mécaniquement la consommation, donc la croissance).

Or, c’est ce que l’on fait en augmentant les prix et les impôts, en diminuant les revenus, tout cela au profit de la prétendue réduction de la dette publique, sacralisée par l'idéologie libérale (en réalité, on ne fait que freiner les déficits annuels, si bien qu’en fait la dette continue de s’accroître, mais évidemment personne n’explique cela au grand public qui n’y comprend rien).

La seule chance du système aurait été de resolvabiliser ses débiteurs, avant que la machine du crédit ne se grippe complètement – ce qui est le cas aujourd’hui.

Aucune injection pseudo-« keynésienne » (Keynes, tant critiqué par les libéraux d'aujourd'hui, a bon dos, lui dont les remèdes valaient pour une période où, contrairement à notre époque, existaient protectionnisme et, en général, souveraineté monétaire...) de liquidités, à aucun niveau (banques, entreprises, consommateurs), ne peut plus sauver la situation.

La solution, personne ne paraît l’avoir compris ou personne ne veut l’admettre, c’est tout simplement de rompre avec le système.

Les élites actuelles sont-elles capables de penser une telle rupture ? Vu leurs cursus habituels de formation, privilégiant l'autogamie, la pensée analytique, la théorie et l’idéologie en circuit fermé, au détriment de l’esprit de synthèse et du pragmatisme, on peut en douter.

Il conviendrait de redonner leur souveraineté politique, économique et financière aux Etats-nations, par le monopole de la création monétaire, par la restauration d’échanges commerciaux sains et équilibrés au travers de frontières fiscales, douanières et humaines rétablies, par la réindustrialisation de la plupart des pays occidentaux, par l’anticipation de la crise énergétique et alimentaire, par mille et une réorganisations bien éloignées de la gabegie libéralo-soviétique actuelle.

Ce qui est bien, ce qui est juste, ce qui est satisfaisant dans la fuite en avant actuelle, c’est que du refus des puissants de changer de système, ne peut découler qu’une aggravation à l’infini de la situation ; aggravation qui est déjà, en soi, un changement de système puisqu’elle pousse la désorganisation à son paroxysme et qui, surtout, ne peut, à terme, que déboucher sur le nouveau système nécessaire.

 

Ce nouveau système, en quoi devrait-il consister ?

Michel Drac a parfaitement résumé le modèle alternatif idéal :

« Je crois que le « modèle », c’est le bon sens. En gros : l’Etat à sa place, le marché à sa place, une régulation raisonnable et un protectionnisme raisonné. Inutile de vous dire que ce modèle qui n’est pas un modèle est justement ce dont nos « élites » ne veulent pas entendre parler. Leur stratégie : utiliser l’ultra-libéralisme comme repoussoir de l’étatisme forcené, et réciproquement. Et ça dure depuis 100 ans…  »

Ajoutons qu'un des artifices du système consiste à s'abriter derrière la prétendue "science" économique.

Ni les libéraux, ni les collectivistes n’ont rien à faire avec la défense des identités et souverainetés françaises et européennes.

Leurs dogmes, pour la plupart utopiques et irréalisables, quant ils ont pu être appliqués, s'en sont révélés, consciemment ou non, les ennemis.

Les libéraux, de « droite » ou de « gauche » défendent en général, avant tout, les intérêts de leur classe sociale (la bourgeoisie, plus ou moins « bobo  », et sa mentalité d’épicier et/ou de rentier).

Croire sincèrement à un Grand Matin du « vrai » libéralisme aujourd’hui, après que l’histoire économique ait démontré que l’égalité des chances au départ est une fable bisounours, c’est aussi naïf que de succomber au mythe du Grand Soir, chez les voisins d’en face, après avoir lu « Le livre noir du communisme ».

Les collectivistes, dont l’influence a beaucoup baissé compte tenu de l’échec des pays communistes, sont essentiellement représentés, curieusement, non parmi le petit peuple que défendait jadis la gauche, mais parmi les « avantagés » de l’étatisme social-libéral ou libéral-social, parmi les assistés et certains fonctionnaires, parmi les étudiants-poil-aux-dents et les gosses de riches en mal de rébellion boutonneuse.

Et qui représente encore, justement, le peuple, le « pays réel » ?

Les « petits » : artisans, commerçants, ouvriers, « prolos » divers et variés, employés, agriculteurs sur petites exploitations, petits retraités, etc.

Que veulent tous ces gens (aux alentours de 80 % de la population, probablement) ?

Que le politique reprenne le dessus sur l’économique et sur les idéologies.

Qu’on arrête toutes les conneries soviéto-libérales et qu’on mène une politique équilibrée entre :

- la libre entreprise raisonnable (celle qui n’a pas le droit de fabriquer et de vendre n’importe quoi, sous le seul prétexte théorique libéral de la liberté absolue d’entreprendre),

- la juste rémunération du travail et du mérite,

- la solidarité et la justice entre les différentes catégories sociales,

- la protection contre les abus du libéralisme (libre-échange déséquilibré détruisant notre économie par l’exposition à une concurrence avec les pays à bas coût de main-d’oeuvre, encouragements à l’immigration pour pousser à la déflation salariale « compétitive », excès délirants de la finance et de la rente…),

- comme de l’étatisme et du fiscalisme (assistanat hyperbolique et ouvert au monde entier, excès du « maternage » moralisateur en matière de santé et de sécurité, hypertrophie de la Fonction Publique et gabegie népotique…),

- et l’intervention de l’Etat, qui ne peut être limitée aux fonctions régaliennes, dans la mesure où les grandes stratégies industrielles, énergétiques, d’infrastructures, etc., si elles doivent être conduites en concertation avec le secteur privé, ne peuvent lui être abandonnées purement et simplement.

Pour cela, sont préalablement nécessaires :

- le retour aux frontières politiques, économiques et financières, aux Etats-nations, à la souveraineté nationale pleine et entière, notamment en matière de création monétaire,

- l'annulation des dettes publiques, que leur ampleur rend irremboursables, sans parler de leur illégitimité (forfaiture de la loi Pompidou-Giscard du 3 janvier 1973) et la renégociation des dettes privées (« euthanasie du rentier » sans états d’âme, si son capital n’est pas investi dans des entreprises nationales, productives de richesses réelles), la nationalisation des banques sans reprise des dettes spéculatives,

- la dissolution ou la réorientation en profondeur de tous les organismes supranationaux vecteurs des effets négatifs du libre-échange mondialisé : UE, FMI, Banque Mondiale, OMC, etc.,

- la poursuite des échanges internationaux avec une monnaie non indexée sur les métaux précieux (l'étalon-or, notamment, fondé sur un métal trop rare et inégalement réparti dans le monde, est connu pour avoir favorisé la thésaurisation et la rente et donc, l'exploitation des pauvres par les riches ; voir les révolutions industrielles) et ne présentant malgré tout aucun des inconvénients de « l’étalon-dette » que nous connaissons (c'est-à-dire, les monnaies fiduciaires et scripturales obéissant au mécanisme des changes flottants, créées à partir de rien et pourtant vendues fort cher par la finance privée) : Silvio Gesell, le premier, avait imaginé une telle monnaie alternative, baptisée IVA, « International Valuta Association » (voir pages 287 et suivantes – pages 83 et suivantes du fichier PDF où mène ce dernier lien),

- la réindustrialisation nationale à but d’autosuffisance, sinon d’autarcie, tant civile que militaire,

- la suppression des syndicats et la re-création des corporations professionnelles, adaptées de celles qui existaient sous l’Ancien Régime,

- la réémigration pacifique, négociée et aidée, d’au moins 90 % des allogènes installés ou nés en Europe, vers leurs pays d’origine,

- et d’abord, fondamentalement, le préalable à tout : l'éjection de la clique de profiteurs, de boutiquiers, de technocrates, de médiocres arrivistes, de sans-imagination, de sans-couilles qui prétend, comme Christine L’Hagarde, nous imposer toujours plus de grisaille, toujours plus d’idéologie « TINA » (« There Is No Alternative » : il n’y a pas d’alternative - à la mondialisation libérale -, expression prêtée à Margaret Thatcher), toujours plus de soumission à ses intérêts et à ses profits.

Bref, une politique économique mesurée, faisant appel tant à l’initiative privée qu’à l’intervention étatique.

Il paraît que cela a fonctionné, pendant des milliers d’années, un peu partout, avant que des intellectuels aux perruques poudrées et aux idées farfelues ne viennent expliquer au paysan aux mains calleuses comment tenir sa bêche, et au maître artisan héritier de l’efficacité de ses aïeux comment rationaliser sa production.

Le tout, pour qu'en réalité, l'absence de corps intermédiaires imposée par la loi Le Chapelier permette aux libéraux, instigateurs et grands bénéficiaires de la Révolution Française, d'atomiser l’homme et de libéraliser le marché du travail ; c’est-à-dire, d'abaisser les coûts salariaux dans les relations de riche à pauvre.

D’où les révolutions ultérieures.

Mais les syndicats, le droit de grève et les conventions collectives ne remplaceront jamais les corporations de l’Ancien Régime, parce qu’ils ne reflètent plus les anciennes communautés socio-professionnelles organiques.

Ils ne font qu’organiser en lobbies idéologiques et en garanties contractuelles anonymes, l’opposition à la toute-puissance du sacro-saint Marché.

Autant dire qu’ils participent de la déliquescence, plutôt que de la combattre.

On le voit bien, à l’heure où manifestent en masse des pseudo-protestataires, pour le maintien des avantages attendus du système et non contre ce système qui, pourtant, crée les inconvénients dont ils se plaignent.

Pseudo-protestataires qui, en réalité, ont été avalés depuis plusieurs générations par le consumérisme ambiant, voire l’exaltent.

Comme l’écrivait Nietzsche, le prolétaire n’est qu’un bourgeois en devenir.

Nous y sommes. Libéralo-soviétisme.

Il ne s’agit plus que de se partager un gâteau devenu trop petit pour l’avidité de tous.

Bref.

 

J’entends d’ici les habituels cris d’orfraie de la « droite d’argent » (les « nationaux-libéraux ») : « bouh, scandaleux, espèce de communiste, la vérité c’est que tout vient du trop d’Etat, des fonctionnaires, du socialisme, blablabla… ».

Eh bien non, Messieurs les tartuffes.

TOUT ne vient pas QUE d’un excès d’Etat-providence et de collectivisme. Oh que non.

Il va bien falloir un jour que vous sentiez la poutre qui obture votre oeil unique, au lieu de reprocher à certains, moins boutiquiers dans l’âme, la paille que seraient, selon vous, des concessions à votre repoussoir exclusif.

La gauche, le socialisme, le collectivisme, l’Etat providence, la gabegie fiscale, le trop-plein de fonctionnaires, la politique des politiciens, ne sont pas l’explication principale des délocalisations et de la désindustrialisation.

Ils ne sont pas non plus l’explication exclusive, loin de là, de l’énormité de la dette publique.

Ils ne sont toujours pas l’explication exclusive, loin de là, du chômage, de l’immigration-invasion, des excès de la finance, de la pollution, de la corruption, du népotisme qui règne dans les milieux consanguins des affaires et de la politique, etc.

C’est votre merveilleux libéralisme, tendance « néo » mais peu importe tant le ver a toujours été dans le fruit, qui, avec sa privatisation de la création monétaire, créatrice d’intérêts injustifiés pour la finance privée, son libre-échangisme mercantile, insoucieux de l’intérêt des peuples, son cynisme darwinien (ou tendance « néo » : pareil, peu importe) pesant sur les salaires, totalement irrespectueux des petits et des sans-grades, jouant l’immigré contre le « de souche », le pays à bas coût de production contre la patrie, le profit immédiat contre le gain à long terme et même souvent contre la santé, les copains et les coquins contre l’intérêt général ; c’est votre merveilleux libéralisme, qui est en grande partie responsable de la situation.

Alors oui, pour ma part, aucun doute, aucune hésitation, je préfère une certaine gauche à cette pseudo-droite qui n’a de nationale que le nom qu’elle se donne elle-même.

Entre gens sincères, on se reconnaît.

Alors que le bourgeois, lui, ne connaît, avant tout, que son intérêt.

Son intérêt qui, trop souvent, n’est pas celui du peuple.

Il est nécessaire de se désolidariser tant du collectivisme que du libéralisme, d'extirper de son cerveau ces deux utopies, soeurs dans ce même matérialisme destructeur d’humanité, à rejeter la primauté donnée à l’intérêt individuel, à retrouver les valeurs éternelles, les identités et les solutions qui ont fait la France.

Il serait bon, également, de relativiser l’importance de l’avoir et de privilégier l’être. Qu’emporterez-vous, dans votre tombe ?

Retenons, dans le domaine économique, les solutions éprouvées de tous les temps, et non uniquement les utopies des idéologies libérale et marxiste.

La révolution se fera d’abord dans les têtes et dans les coeurs.

Il faut donc boycotter les supermarchés du prêt-à-penser et du prêt-à-sentir, même quand leurs démarcheurs se présentent parmi nous en essayant de nous faire croire qu’ils sont des nôtres.

Tout est une question de valeurs et, dans une société normalement organisée, l’économie ne doit pas prévaloir sur le politique, c’est aussi simple que ça.

La mentalité mercantile, qu’elle soit mercantiliste au sens strict ou libre-échangiste, n’est pas porteuse de valeurs suffisantes pour fonder une société (sauf une société anonyme, ce que nous voyons aujourd’hui au plan mondial).

 

Il existe aujourd’hui, à gauche comme à droite, un clivage entre ceux qui défendent leurs intérêts catégoriels, et ceux qui défendent les intérêts du peuple (et de la nation, au sens étymologique de groupe humain de même origine et de même culture).

Les premiers nommés se retrouvent dans le socialisme libéral et dans le libéralisme social, alibi d’un système ayant abouti à l’alliance objective du libéralisme et du soviétisme ; leurs idiots utiles respectifs, idéologues crédules ou hypocrites, étant les libéraux « purs et durs » et les socialistes « réellement de gauche ». Leur système est voué à l’écroulement.

Les seconds, eux, sont l’avenir.

Les lignes bougent, les convergences deviennent conscientes.

Il existe, notamment, une gauche nationale et elle est même en développement.

Ce qui est normal, puisque la gauche socialo-libéralo-marxiste ne défend plus le peuple depuis longtemps.

La gauche historique, celle du mouvement ouvrier et du syndicalisme révolutionnaire, réactions aux révolutions industrielles, n’est d’ailleurs pas particulièrement marxiste. Elle est socialiste et populaire et le marxisme ne convainc pas tous ses membres.

Jusqu’au marxisme d’un Georges Marchais, défendant, malgré l’alignement internationaliste, l’ouvrier français contre l’immigration.

On finirait, sous le déluge de propagande UMPS-NPA et médias, par oublier que Ledru-Rollin, Louis Blanc, Proudhon, Blanqui, Georges Sorel (celui-ci témoignant des hésitations de l’époque entre marxisme et « national-populisme »), ont existé, que Jaurès a été cité par le FN lors d’une récente campagne électorale, que le vote à gauche dans le Sud-Ouest, par exemple, n’est souvent que l’expression d’un attachement viscéral, enraciné, aux solidarités traditionnelles ; comme l’était la première révolte des Canuts de Lyon en 1831, contre « les féodalités de l’argent », contre la monarchie bourgeoise libérale écrasant le petit peuple…

L’internationalisme marxiste n’a pas, loin de là, convaincu et entraîné toute la gauche française (un bon quart des congressistes de la SFIO en 1920, n’ont pas voté l’adhésion à l’Internationale Communiste).

Un Jacques Sapir est, de nos jours, l’illustration d’une vision souverainiste et protectionniste, bien que de gauche (si cet homme large d’esprit voisine, au Parti de Gauche, avec le déplaisant internationaliste Mélenchon, c’est pour des raisons qui lui sont personnelles, mais qui ne transparaissent pas dans ses écrits), de l’économie française.

Aucun grand parti politique de gauche ne représente encore la gauche nationale, mais cela pourrait venir, compte tenu de la progression de la crise et du fait que bien des électeurs penchant « du côté du coeur » commencent à réaliser que l’immigrationnisme et l’internationalisme sont peut-être des mensonges du même ordre que la négation de l’Holodomor et du Goulag à l’époque du PCF aligné sur Moscou…

Je le répète, les lignes commencent à bouger. Il y a beaucoup de gens sincères et naïfs à gauche. Laissons-leur le temps de réaliser qu’ils ont été bernés.

Dans l’immédiat, au-delà d’une tendance déjà dissidente, notamment présente au sein du journal Marianne, encore infectée de miasmes de la gauche « coco », voilà quelques exemples de « gauche nationale » :

- Socialisme et souverainté

- Parti Ouvrier Indépendant

- Organisation socialiste révolutionnaire européenne

Il est aisé de constater qu’il y a de nombreuses convergences entre cette mouvance et « nous » (c'est-à-dire la soi-disant « extrême-droite », en réalité, les patriotes : identitaires, nationalistes, européistes des nations, souverainistes, anti-matérialistes, et même les royalistes, les nostalgiques et les romantiques - bref, toute la galaxie que les belles âmes hypocrites de gauche comme de droite, spécialistes de l'anathème incantatoire, diffamatoire et intéressé, rangent dans la catégorie des « fachos »).

Mais quand je dis « nous », j’exclus radicalement les « nationaux-libéraux », qui font passer leur idéologie libérale avant leur sentiment national.

Leur véritable chapelle est l’UMP.

Ils traitent de « communiste » quiconque critique les méfaits imputables à l'application de leurs dogmes ?

Il veulent des réformes et non une révolution ?

C'est donc bien qu'à supposer qu'il soit amendé selon leurs désirs, le système leur convient ?

Qu'ils crèvent avec lui, alors.

11/10/2010

De l'absurdité du "choc des civilisations"

Cette émission date de 2002, mais n'a rien perdu de sa pertinence :

03/10/2010

Battons-nous, ou mourons comme des lâches

Trois films, trois exemples à suivre - quant à leur esprit viril uniquement, puisque l'attaque frontale en terrain découvert serait, de nos jours, aussi suicidaire que stupide et ne fait plus fantasmer que les romantiques au petit pied et les frustrés en mal de défoulement.

D'abord, vive l'Ecosse.

Tirée du film de Mel Gibson, "Braveheart" (1995), la harangue de William Wallace avant la bataille de Stirling (11 septembre 1297), prélude à l'indépendance du pays arrachée à l'ennemi anglais (1328) :

Voilà des mots qui devraient nous toucher particulièrement.

Non seulement parce que les Ecossais sont nos amis, au moins depuis l'Auld Alliance, non seulement à cause de l'exécration que tout bon Français voue à l'Angleterre, et pas uniquement  à cause de Jeanne d'Arc ; mais surtout en raison de notre situation de peuple soumis à l'Occident anglo-américain, avec ses pseudo-valeurs et son matérialisme répugnant ; de peuple soumis à l'hyperclasse transnationale issue de cet Occident, et envahi tant par ses produits marchands et sous-culturels que par une immigration de peuplement qui lui sert d'outil de contrôle social.

Comme pour les Ecossais en 1297, ce qui est en jeu pour nous, c'est notre survie et notre liberté en tant que peuple.

Nous ne ferons pas l'économie du combat, et pas seulement derrière un écran d'ordinateur.

*

Ensuite, à bas l'Anglosphère et ces rats de Yankees.

En VO (mais c'est sans importance), extraite du film éponyme de Kevin Kostner (1990), la scène de la libération de "Danse avec les loups", ex John Dunbar, devenu un vrai Sioux Lakota :

... John Dunbar, devenu un vrai Sioux Lakota, puisqu'il est impossible pour "un véritable être humain" (dixit "Oiseau bondissant", le shaman du film) d'avoir quoi que ce soit en commun avec la civilisation des "tuniques bleues", mélange de mercantilisme bien-pensant et d'hystérie vétérotestamentaire assassine.

Car, comme le disaient les généraux Sherman : "Nous devons agir avec une sérieuse détermination contre les Sioux, même jusqu'à leur extermination, hommes, femmes et enfants. (...) Au cours d'un assaut, (...) les soldats ne peuvent s'arrêter pour distinguer entre hommes et femmes, ou même faire une discrimination entre les âges" et Sheridan : "Les seuls bons Indiens que j’aie jamais vus étaient morts".

Alors qu'au contraire, la noblesse est du côté indien.

N'en déplaise aux américanolâtres et aux esprits binaires obsédés par la seule couleur de peau, je trouve jouissif de voir, dans cette scène de bataille, des Sioux sans la moindre arme à feu massacrer des dégénérés surarmés, avec la participation de leur frère blanc qui n'a en rien renié, lui, les qualités de tout homme digne de ce nom.

*

Et enfin, via le rêve d'un monde ressemblant peut-être à notre lointain passé, mais qui est en même temps une allégorie de notre époque, voici une guerre entre l'idéal de nous-mêmes et tout ce qui est sot, agressif et laid.

Aragorn, "Grand-Pas", le héros de Tolkien, fait son véritable retour dans ce troisième volet de la trilogie cinématographique du "Seigneur des anneaux" ("Le retour du roi", 2003), et sera couronné après la défaite du Big Brother de l'histoire, Sauron, "l'oeil qui voit tout" et envoie ses contrefaçons d'humains, les Orques, tenter de conquérir un monde qu'il jalouse et convoite pour une simple et bonne raison : il n'y aura jamais part ; ce qu'il essaie d'en faire est impossible ; le monde des hommes n'est pas pour les monstres et le pouvoir n'y est que transitoire.

Finalement, c'est peut-être à cela que se résume notre destin : vaincre les monstres issus de l'achèvement d'un cycle de civilisation, pour restaurer la sagesse, la force et la beauté, ces trois piliers du temple de notre âme et de notre identité que, pour l'anecdote, la franc-maçonnerie spéculative, cette contrefactrice des arcanes antiques, a repris à son compte dans l'inversion ambiguë de toutes les valeurs.

Une belle scène de bataille, en tout cas, qui voit l'arrivée des cavaliers du royaume du Rohan, au secours de Minas Tirith, la capitale assiégée du Gondor :


La suite (non montrée ici) comporte une lutte victorieuse contre des ennemis venus du sud, montés sur des Oliphants, sortes d'éléphants géants, transparente allusion à la bataille de Zama qui, en 202 avant JC, illustra le triomphe de l'intelligence romaine sur la force carthaginoise.

Qui n'a rếvé de combattre aux côtés d'Aragorn, de se battre pour sa liberté et celle de ses semblables ?

Au lieu de crever dans son lit, comme un bourgeois pétochard essayant juste de conserver son confort, dût-il abdiquer toute dignité ; comme Harpagon protégeant sa cassette.

Alors, battons-nous.

Peut-être pas joliment, comme dans ces films qui ne sont que des évocations.

Mais courageusement, intelligemment et sans trêve.

Soyons rusés et déterminés.

Soyons solidaires, pensons collectif.

Vive la crise.

Vive la révolution.