25/12/2010
L'horreur américaine
Au passage du ridicule Santa Claus, symbole mercantile de la croyance aux bobards chez nos "amis" d'outre-Atlantique, je pense souvent au sort malheureux de Frances Farmer, actrice dans les années 1930.
Un magnifique être humain, révolté et rebelle, dont le rêve américain n'a pas ressemblé aux promesses de ses promoteurs.
En 1982, douze ans après sa mort, un film a plus ou moins retracé son calvaire (elle a passé des années en hôpital psychiatrique, en butte à des traitements inhumains, alors qu'elle n'était à l'évidence atteinte d'aucune pathologie mentale).
En voilà un extrait, avec Jessica Lange dans le rôle-titre :
Et voici la vraie Frances Farmer :
Elle n'avait qu'un défaut.
En plus d'être belle, elle était intelligente.
Les marchands de soupe n'ont pas apprécié.
04:40 Écrit par Boreas dans Cinéma, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : frances farmer, jessica lange, usa, etats-unis, amérique, calvaire, psychiatrie, beauté, intelligence, horreur | Facebook | | Imprimer | |
17/12/2010
Les Russes savent chanter...
... et ce qu'ils expriment est réellement impressionnant, je trouve.
12/12/2010
Sortir du matérialisme par le haut
Merci au camarade "Father Mackenzie" d'avoir rappelé quelques évidences :
"Comme la quasi-totalité des Français je ne comprends rien à l’économie, d’ailleurs je suis persuadé que personne, absolument personne, n’ y comprend quoi que ce soit, pas même les économistes, pas plus que les météorologues ne captent quoi que ce soit à la météo. D’ailleurs, si quelqu’un y entravait quelque chose il n’y aurait pas trente-cinq écoles, vingt-six chapelles et autant de polémiques que d’économistes. Ce bousin est à peu près aussi scientifique que la psychanalyse. Par contre, en toute humilité, comme beaucoup de Français, je crois comprendre quelque chose à la politique et une chose que je sais, c’est que dans ce domaine il n’ y a pas de fatalité, mais qu’ en dernier lieu ce qui décide du sort des peuples, c’est la volonté de puissance. Ce que je vois aussi, c’est que cette prépondérance de l‘économie sur le possible est un ORDRE, un ordre se refuse, comme les ordres peuvent se refuser. Cette crise est le passage d’un ordre à un autre, il ne tient qu’aux principaux intéressés, les peuples, que cet ordre soit à leur service et non pas à celui de leurs nouveaux « propriétaires ». Et quand bien même cette option serait douloureuse, il y a de fortes chances qu’elle le soit moins que de s‘en remettre aux solutions imposés par ceux-là mêmes qui ont créé la situation en cause. De plus, il est largement temps de cesser de penser en boutiquiers et de réhabiliter quelques valeurs comme l’ honneur, le danger et la liberté. C’est un sortilège que de vouloir assujettir nos vies à l’économique, c’est la politique qui doit tout déterminer et non l’inverse. Ceux qui ont répandu la croyance inverse l’ont fait pour assurer leur domination. L’intendance suivra !"
... et de m'avoir fait connaître cette chanson de ce bon vieux Lou Reed, "Men of Good Fortune" (1973) :
Une version un peu plus "musclée" :
Men of good fortune
often cause empires to fall
While men of poor beginnings
often can’t do anything at all
The rich son waits for his father to die
the poor just drink and cry
And me, I just don’t care at all
Men of good fortune
very often can’t do a thing
While men of poor beginnings
often can do anything
At heart they try to act like a man
handle things the best way they can
They have no rich daddy to fall back on
Men of good fortune
often cause empires to fall
While men of poor beginnings
often can’t do anything at all
It takes money to make money they say
look at the Fords, but didn’t they start that way
Anyway, it makes no difference to me
Men of good fortune
often wish that they could die
While men of poor beginnings
want what they have and to get it they’ll die
All those great things that life has to give
they wanna have money and live
But me, I just don’t care at all
Men of good fortune
Men of poor beginnings
...
Les hommes de bonne naissance
causent souvent la chute d'empires
Alors que les hommes d'origine pauvre
ne peuvent souvent rien faire du tout
Le fils de riche attend la mort de son père
les pauvres se contentent de boire et de pleurer
Et moi, je ne m'en soucie seulement pas
Les hommes de bonne naissance
ne peuvent très souvent pas faire une chose
Alors que les hommes d'origine pauvre
ne peuvent souvent rien faire
Au fond ils essaient d'agir comme des hommes
se débrouillent du mieux qu'ils peuvent
Ils n'ont pas de papa riche sur qui se reposer
Les hommes de bonne naissance
causent souvent la chute d'empires
Alors que les hommes d'origine pauvre
ne peuvent souvent rien faire du tout
Il faut de l'argent pour faire de l'argent ils disent
regarde les Ford, mais n'ont-ils pas commencé comme ça
De toute façon, ça ne fait pas de différence pour moi
Les hommes de bonne naissance
voudraient souvent mourir
Alors que les hommes d'origine pauvre
veulent ce qu'ils ont et pour l'avoir pourraient mourir
Toutes ces grandes choses que la vie a à donner
ils veulent avoir de l'argent et vivre
Mais moi, je ne m'en soucie seulement pas
Les hommes de bonne naissance
Les hommes d'origine pauvre
...
14:37 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Musique, Philosophie, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Facebook | | Imprimer | |
11/12/2010
Il n’y a pas d’ "islamophobie" en France
Musulmans en prière, rue Myrha, Paris 18e
A l'heure où, envahis par environ 15 millions d'immigrés extra-européens, dont une bonne part de Musulmans, certains Français de souche, mais aussi certains sous-marins politiques et médiatiques intéressés comme Guy Millière ou Caroline Fourest, s'étonnent et s'indignent de moeurs vestimentaires peu compatibles avec notre culture, de la construction de mosquées sur notre sol (essayez donc de construire une église en Algérie...) ou encore de prières publiques dans la rue, d'autres leur reprochent leur "islamophobie", maladie honteuse de l'intolérance franchouillarde dont seuls peuvent évidemment être porteurs des ploucs à l'esprit étroit, sinon de méchants nostalgiques du fascisme, etc.
Petite mise au point.
D’abord, « phobie » est un terme issu de la psychiatrie.
Or, les Français ne sont pas, par nature, des malades mentaux.
Autre définition, très moderne, du terme "phobie" : "désigne aussi dans le langage courant un sentiment individuel ou collectif allant de la détestation à la haine accompagné d’une attitude hostile, de rejet et de crainte vis-à-vis d’une catégorie de personnes, ou parfois d’une activité ou d’un phénomène" (même lien Wikipédia).
Existe-t-il couramment, en France, un tel sentiment, une telle attitude, vis-à-vis de l’Islam et des Musulmans ?
Non plus.
Mais dans la grande forgerie de mots de l’usine Novlangue, grouillent des foules de parasites, spécialistes de l’amalgame et de la culpabilisation (partis politiques, MRAP, SOS Racisme, HALDE, LDH, GISTI, DAL, RESF, CIMADE, etc., intellectuels et journalistes de tout poil, grands patrons ou ex-grands patrons comme Louis Schweitzer et Claude Bébéar, etc., ectoplasmes divers et variés comme CRAN, PIR, etc. - vous remarquerez la présence insistante des "etc." : on ne compte plus les traîtres...) ; parasites, qui n’ont de cesse d’inventer des formules et des concepts mensongers, comme vache qui pisse.
Martelées par les médias du système, ces âneries que tout le monde reprend, sans y avoir réfléchi et sans s’en soucier plus que cela, puisque personne ne se sent concerné (et pour cause !), finissent par former une brume, un décor, une espèce de fond sonore où la fiction finirait presque par supplanter la réalité.
Certes, l’Islam n’a rien à faire chez nous, c’est une évidence culturelle et historique.
Sauf, au pays de la laïcité et de la liberté de conscience (en théorie), s’il reste dans la sphère privée, sans mosquées, sans signes vestimentaires et comportementaux (ce qui paraîtrait quasiment impossible à bien des Musulmans).
Il n’en est pas moins vrai qu’avoir une vision monolithique de l’Islam, comme croire que nous pourrions "récupérer" le terme "islamophobie", forgé par nos ennemis, afin de nous en servir comme d’un repoussoir contre l'invasion, seraient deux erreurs profondes.
L’Islam est un intrus sur notre sol, certes.
Mais contrairement aux fantasmes de certains, hors de quelques cercles marginaux, il n’a ni choisi d’y venir, ni ne planifie une conquête.
Il accompagne simplement la part musulmane d’une immigration extra-européenne voulue par ceux qui y ont économiquement intérêt, notamment pour faire baisser les salaires, détruire nos identités ethniques et culturelles, saper toute chance de révolte ; en un mot, nous dissoudre dans le melting-pot mondialiste.
Ne nous laissons pas abuser par la propagande soigneusement entretenue par de faux amis, comme les néoconservateurs et les néolibéraux américains : ceux qui jouent les va-t-en-guerre anti-musulmans à la Bat Ye'or ("Eurabia" et blablabla…) et nous appellent à soutenir telle ou telle cause contre les "islamistes" qu’ils voient partout, sont les mêmes qui copinent avec les monarchies fondamentalistes du Golfe, qui ont bombardé la Serbie chrétienne pour les Albanais musulmans du Kosovo, qui ont réduit l’Irak laïc à l’état de poudrière, qui détruisent l’Afghanistan et devront l’abandonner aux "Talibans", qui poussent à l’entrée de la Turquie dans l’UE, qui trouvent normal le voile islamique en Europe, qui menacent de déchaîner le feu nucléaire sur l’Iran qui ne détient pas la bombe…
Pendant que le gouvernement Sarkozy faisait voter une loi (inapplicable) contre "la dissimulation du visage dans l'espace public", l'immigration a-t-elle diminué ?
Le pouvoir a beau jeu de surfer sur l’indignation du quidam, au spectacle d’une bâche ambulante croisée sur le trottoir.
Peut-être même Talonnette 1er compte-t-il ramener vers l’UMP une partie de l’électorat frontiste, déçu par trois années et demie de promesses trahies, en nous refaisant le coup du "kärcher".
Quoi qu’il en soit, ne soyons pas dupes de la manoeuvre.
Il ne s’agit pas de nier l'existence d'islamistes radicaux (souvent utilisés, d'ailleurs, pour faire croire à l'existence d'Al Qaïda), ni de laisser l’Islam devenir hégémonique chez nous, ni de ne pas tout faire pour parvenir à la réémigration de la plupart des allogènes, attirés ici par le mirage consumériste occidental.
Mais en nous en prenant principalement à l’Islam, ou aux immigrés, nous tomberions dans le panneau de conflits souhaités par ceux qui tirent les ficelles pour, sinon nous neutraliser, du moins nous égarer.
17:57 Écrit par Boreas dans Identité, Politique, Propagande, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : islam, islamophobie, france, novlangue, système, musulmans, immigration, voile islamique, mosquées, prières | Facebook | | Imprimer | |
07/12/2010
Wikileaks et la "dynamique formidable"
"Ceux qui attendent une révolution, un coup d’Etat, un nouveau président, comme événement déclencheur d’une séquence complètement nouvelle, ceux-là n’ont pas raison. Ces événements surviendront peut-être, sans doute même, mais ils ne seront que les conséquences d’un changement beaucoup plus fondamental, qui prend sa source, qui s'abreuve à notre perception générale (psychologie) de la réelle situation de cette crise terminale, notamment, pour notre cas, par l’influence de nos psychologies percevant cette sorte d’événements que l’on décrit selon ses caractères véritables. L’essentiel est de bien percevoir la vérité du monde, et la séquence – Wikileaks nous y aide – encore une fois, quels que soient les buts, les intentions, les desseins cachés ou non, la qualité et les vertus et vices des acteurs impliqués. La séquence-Wikileaks nous montre que la mise en cause du Système ne dépend en rien, en aucune façon, des avatars divers de la situation terrestre et des plans divers des acteurs humains – les intentions ou pas d’Assange, Wikileaks et compagnie –, mais bien d’une dynamique formidable qui est en train de s’ébranler et qui risque bien de secouer le monde, et qui nous dépasse évidemment".
"Cablegate, dans sa version n°3 (les câbles diplomatiques), quoi que prétendent les uns et les autres, quels que soient les arguments ronflants sur les droits de l’homme et la liberté de la presse, représente la première très grande offensive nihiliste à l’échelle globale dans l’histoire des insurrections et des révolutions, volontairement ou involontairement mais dans tous les cas systématiquement et stratégiquement. Ils ne veulent rien, ils ne peuvent rien vouloir d’autre que casser – casser la machine, taper sur la bête, frapper le Système là où ça fait mal. (...)
Le Système est une entité colossale de puissance, qui ne permet à rien de constructif de se faire à cause de cette puissance, et qui a perdu elle-même tout sens, tout aspect constructif et structurant – si elle en eut jamais, d’ailleurs, ce que nous réfutons absolument puisque ce Système n’est rien de moins que “la source de tous les maux”. C’est une idée qu’on trouve déjà chez l’historien britannique Arnold Toynbee, mais qu’il n’a pas poussée assez loin. Cette puissance colossale, invincible, irrésistible, couplée à cette absence abyssale et vertigineuse de sens, donne la machine, le monstre, le Système le plus totalement nihiliste qu’on puisse concevoir, l’inversion même du sens du monde et du sens de la vie, la négation de la Tradition et de la structuration de l’univers. Pour lutter contre cette chose, une seule technique qui est celle du contre-feu (brûler une bande de terrain sous contrôle devant un incendie incontrôlé, pour priver cet incendie d’aliment lorsqu’il arrive sur cette bande déjà brûlée) : opposer le nihilisme au nihilisme, frapper le monstre sans autre but que le frapper..."
01:26 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : révolution, philippe grasset, wikileaks, dynamique formidable, julian assange, changement, nihilisme, cablegate | Facebook | | Imprimer | |
06/12/2010
L'archéologie hérétique
Entre ce que certains adeptes des religions monothéistes nous content des origines de l'espèce humaine (créationnisme fixiste ou par "dessein intelligent") et ce que prétend mieux nous en apprendre la "science" officielle (transformisme, puis théorie de l'évolution), où est la vérité ?
On peut se poser la même question, quant à la validité de ce que nous devrions logiquement accepter comme conclusions pratiques de l'une ou l'autre de ces théories ; car ce ne sont que des théories : les preuves manquent, comme vous pourrez le constater ici.
Conclusions, qui présentent de troublantes similitudes, au point qu'on peut se demander si la "science" moderne n'est pas, en grande partie, une laïcisation matérialiste du monothéisme.
Dans le cas du créationnisme : mythe du Salut, vision linéaire de l'Histoire, moralisme (individuel et social) ou déterminisme (prédestination).
Dans le cas de la "science" : mythe du Progrès, vision linéaire de l'Histoire, darwinisme social (toujours en vigueur dans les hautes sphères de nos chères élites) ou utilitarisme.
Partout, l'idée selon laquelle demain sera meilleur qu'hier ; que le bonheur n'est pas ici mais dans l'avenir ou, en tout cas, ailleurs ; que le passé est à rejeter comme obscurantiste et sous-développé.
Même si le documentaire qui suit n'est qu'un résumé très peu détaillé, il est, quant à lui, fondé sur des faits.
Il peut, en sapant les bases des théories créationnistes et évolutionnistes, conduire à mettre également en doute la validité de leurs implications pratiques.
04:02 Écrit par Boreas dans Histoire, Identité, Philosophie, Politique, Société | Lien permanent | Tags : michael cremo, richard thompson, colin wilson, créationnisme, théorie de l'évolution, salut, progrès, darwinisme social, théories | Facebook | | Imprimer | |
29/11/2010
Jean-Claude Michéa flingue le libéralisme
Jean-Claude Michéa, prof de philo (en général, je n'aime ni les profs, ni les profs de philo en particulier, dont Ladislav Klíma disait qu'on les fabrique à partir de la crotte de chien ; mais celui-là est une exception), est l'auteur de plusieurs livres, influencés par la pensée de George Orwell.
Dans l'un d'entre eux en particulier, "L'empire du moindre mal", il démontre que le libéralisme (économique, politique, peu importe, fondamentalement c'est la même chose, avec des variantes dont se servent certains "puristes" pour tenter de faire croire, ou se persuader eux-mêmes, qu'il y existerait des différences radicales - un peu comme entre sectes chrétiennes protestantes aux Etats-Unis) ; que le libéralisme, donc, est en réalité plus progressiste que le collectivisme marxiste lui-même, lequel est notamment moins enclin à la libéralisation des moeurs et donc, à la destruction définitive des structures sociales.
En effet, après la faillite de celui-ci, le libéralisme poursuit, dans la même voie matérialiste, l'achèvement du constructivisme utopique fondateur des "Lumières", ambitionnant prétendument de réaliser, sous les auspices du "Progrès", au moyen de la croissance et de la "liberté", le bonheur de l'Humanité.
En fait, un cauchemar totalitaire croissant, désormais transhumaniste, dans le cadre d'une guerre des classes au sujet de laquelle un des plus distingués parangons des élites libérales, Warren Buffett, troisième fortune mondiale, a élégamment déclaré :
"La guerre des classes existe, c’est un fait. Mais c’est la mienne, celle des riches, qui mène cette guerre et nous sommes en train de la remporter " (New York Times, 26 novembre 2006).
L'orgueil précède la chute...
En tout cas, cette toute récente interviouve nous montre ce dont Michéa est capable en moins de vingt minutes, sans notes ni stylo. Ça flingue dur. Avec un fin sourire, en plus.
02:25 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Identité, Philosophie, Politique, Société | Lien permanent | Tags : jean-claude michéa, libéralisme, george orwell, progressiste, lumières, progrès, croissance, collectivisme, marxisme, liberté | Facebook | | Imprimer | |
07/11/2010
Il est en train de se passer quelque chose...
Ô estimables lecteurs, ne sentez-vous pas qu'il est en train de se passer quelque chose ?
Je sais, l'interprétation des augures n'est pas chose facile, bien des signes se bousculent pour indiquer telles directions comme leurs contraires et la prospective, généralement teintée d'idéologie, est un terrain propice à l'hécatombe des ridicules (sans parler des eschatologues de 2012 dont, après tout, l'erreur n'est pas encore avérée, voyez du côté des économistes et des politologues systémiques).
Tant mieux, d'ailleurs. Je trouve qu'il n'y a rien de plus jouissif, en la matière, que de voir un Bac+12 grassement stipendié pour répandre la bonne parole, se heurter à une réalité d'autant plus niée qu'il avait la prétention de l'avoir savamment décryptée en lui donnant un autre sens.
Cela dit, en ce moment, la cohue paraît plutôt montrer à certains la porte de sortie et à d'autres, l'entrée des artistes ; si bien que le scénario de la pièce pourrait bien changer, si ce n'est pas carrément la pièce elle-même.
Laissons, si vous voulez, nos idées préconçues à la porte de notre cabinet de réflexion personnel, autonome et indépendant, et voyons ce que tout ça peut vouloir dire.
Petit rappel liminaire d'une évidence : la télé, la radio, les journaux du système, tous ces mégaphones portant la parole d'un monde qui, à mon avis, s'en va et ne le sait pas encore, ne sont utiles à une pensée potentiellement dissidente que si on a une grille de lecture. Sinon, la sacro-sainte actualité reste un gloubiboulga insignifiant et illisible.
Par conséquent, il faut un minimum de culture générale, un tantinet de sens critique et... beaucoup d'intuition, ce mot qui fait hurler nos modernes Diafoirus, ennemis jurés de l'empirisme, concurrence (dé)loyale à leurs rentables pseudo-sciences.
Je ne prétends pas réunir idéalement toutes ces qualités et, sans doute, dans l'absolu, personne ne les réunit-il à la perfection, mais on est sur un blog, faut bien causer, alors allons-y. Même pas peur.
Trois faits saillants de l'actualité, en guise d'entrailles de poulet où tenter de lire l'avenir.
Premier fait : Obama vient de se prendre une raclée électorale un peu particulière.
Vous allez me dire, les élections, ce n'est jamais qu'une mascarade, un rideau de fumée, on a l'habitude ; Obama, ce n'est jamais qu'une marionnette, on connaît tout ça, pourquoi est-ce que ces élections-là voudraient dire quelque chose de plus que le "rien" habituel ?
Eh bien, parce que cette fois, perce, derrière le sempiternel bipartisme étasunien, une étrange nouvelle entité, une nébuleuse transcourants baptisée "Tea Party", que le système s'est empressé de dénoncer comme facho et tout ce qu'on voudra de pire.
Dans le contexte de la déliquescence économique la plus grave jamais connue par les Etats-Unis, comme de leur affaiblissement en tant que puissance dominante au plan mondial et des menaces de leur éclatement ethnique interne, il y a là, quoi qu'en pensent les Européens habitués (y compris moi) à juger négativement POUR EUX le libertarianisme d'un Ron Paul, un signe.
Le signe de quoi ?
Le signe d'une ultime contorsion d'un système épuisé, visant à faire croire à une alternative qui sera en réalité récupérée, au bout du compte, par le jeu des réseaux et des lobbys, misant sur le caractère hétéroclite de la contestation et les intérêts particuliers de ses représentants ?
Ou plutôt, le signe d'un début de révolution, au sens pacifique, populaire et anti-systémique du terme, appelée à fédérer plus ou moins directement tout ce que les Etats-Unis comptent de pan-sécessionnistes, en vue d'un nouvel isolationnisme et donc, d'une tentative d'évasion hors de la course à l'abîme ?
Difficile à dire.
Une chose me paraît sure : il est trop tard. Quoi que fassent les Américains désormais, la crise est, chez eux, trop avancée pour ne pas produire encore, pendant des années, des effets catastrophiques sur leur économie, sur leur société, sur leur puissance en tant que pays.
Le mouvement "Tea Party" est une réaction désespérée, mais une réaction tout de même, dont le message est : "STOP !"
Et ce message "populiste" est, dans une perspective révolutionnaire, le témoignage d'une inversion du courant.
Deuxième fait : nos Tartarins européistes ont décidé d'en faire davantage pour empêcher les Etats-nations membres de la zone euro de "déraper" financièrement et, en plus, ils vont graver cette vertueuse déclaration d'intentions dans le marbre juridique (dame, on sait bien que le papier timbré, ça impressionne Mâme Michu).
Le "non" au traité de Lisbonne, en 2005, ne les pas guéris de leur propension à l'autoritarisme "démocratique", ni de leur constructivisme fédéraliste.
Il faut reconnaître que, si on ajoute les raisons invoquées (le poids des dettes publiques, le sauvetage de la Grèce et le risque d'autres défauts de paiement) au très contradictoire libre-échangisme fanatique de ces schizophrènes, lequel n'arrange rien bien au contraire, ça nous fait un sacré morceau de fuite en avant (dans une "rigueur" et une "austérité" de toute façon totalement insuffisantes pour réduire les dettes et même seulement les déficits annuels, sans même parler de l'illégitimité de l'endettement) ; fuite en avant, dont les mobiles sont en réalité douteux et tournent autour des engagements des banques privées.
On entend néanmoins, comme d'habitude, sur des forums, ou ailleurs, des "patriotes" défaitistes (termes contradictoires, là aussi, ou bien j'idéalise ?) pleurer lamentablement leurs rêves de liberté sacrifiés à une croyance victimaire, en prêtant à cette entreprise une toute-puissance dont nous devrions, selon eux, tous nous persuader.
Bah oui, bouhouhou y a le CFR, bouhouhou y a le Bilderberg, bouhouhou y a la Trilatérale, bouhouhou y a l'OTAN, bouhouhou y a la CIA, bouhouhou y a le Nouvel Ordre Mondial, bouhouhou ils sont trop forts, bouhouhou d'ailleurs Attali l'a dit, bouhouhou on est foutus...
Pour ces naïfs amateurs d'une dramaturgie apocalyptique aussi réellement fantasmée par certains mondialistes qu'irréalisable concrètement par eux (sinon, ils l'auraient déjà menée à bien - enfin, à mal), une petite parenthèse relevant de la psychologie élémentaire.
Quand on fuit en avant, avec une raideur croissante, dans un contexte où tout montre, pourtant, que la fuite n'est pas la solution, qu'est-ce que cela révèle, habituellement ?
La peur, l'impuissance, l'incapacité à se remettre en question, la tentative de passage en force pour maintenir ce qui s'écroule.
En l'occurrence, trois facteurs compromettent la fuite en avant de l'Union européenne vers un fédéralisme dictatorial.
1- La volonté des peuples. Bon, mais ça, on s'en fout ; la démocratie ce n'est qu'un slogan pour les technocrates et les politiciens de Bruxelles, non ? Eh bien, pas forcément. Au plan national, les peuples, ce sont quand même encore des électeurs. Ce ne sont pas les Autrichiens qui diront le contraire. Le système électoral est truqué, d'accord, mais il ne le restera que si le pouvoir n'en décide pas autrement.
2- Or, les "entrepreneurs politiques", comme les appelle Jean-Claude Werrebrouck, ne sont pas tous suicidaires. Il ne leur manque que de comprendre que, justement, la fuite en avant dans la mondialisation libre-échangiste est une folie suicidaire et que, pour conserver une chance de garder quelques miettes du système de demain, via le rejet de l'utopie mondialiste et une approche plus souverainiste des échanges internationaux, il leur faut non seulement descendre du train en route vers l'abîme, mais également proposer à leur clientèle une alternative viable.
3- Les finances feront bientôt défaut, quoi qu'en dise l'officialité. L'UE et, avec elle, ses politico-technocrates mondialo-libre-échangistes (ouf ! Oui, c'est une nouvelle race, celle des PTMLE donc ; heureusement, elle a un défaut génétique qui fait qu'elle va bientôt crever...), ne vivent que grâce aux subsides des Etats-membres. Autre signe de crispation du "Machin" bleu étoilé, sur ce point : la volonté des PTMLE de créer un impôt européen, pour éviter d'en passer par là. Mais les Etats n'en veulent pas ; curieux, non ?
Bref, nous sommes clairement devant une bande d'autistes, ou d'enfants gâtés sourdingues et cons, comme on voudra, qui, voyant que leur jouet est sur le point de se casser, deviennent tout rouges de colère et crient : "nan, on jouera quand même, na !"
Pitoyable et, à mes yeux en tout cas, très éclairant sur le sens réel de ces gesticulations, ainsi que, surtout, sur l'évolution réelle des choses, bien différente de celle qu'on essaie de nous vendre au "vingt heures".
Troisième fait : une certaine gauche (je suis tenté de l'appeler "la vraie", même si elle ne l'est pas encore tout à fait) est, en France, en train de prendre enfin la mesure de la confiscation du pouvoir par l'oligarchie, de droite comme de gauche.
Derrière l'argument constitutionnel de l'illégitimité de ce pouvoir, développé par Jacques Sapir, je lis la critique de la bipolarité systémique telle qu'elle a fonctionné depuis près d'un siècle, d'abord partagée entre marxistes et libéraux, puis, depuis trente ans, entre post-marxistes inassumés (en plein embourgeoisement soixante-huitard, pour tout dire) et sociaux-libéraux, les deux finissant par se rejoindre dans le circuit fermé de l'UMPS, entre les strapontins-repoussoirs du FN et du NPA.
De Marx, cette gauche en rupture de ban garde les éléments d'analyse économique les plus valables.
Saura-t-elle se détacher entièrement de ses solutions utopiques ?
Il est permis de l'espérer, dans la mesure où elle ferait l'effort d'une véritable remise en cause sur la question de l'identité.
Chez elle, cette question est en effet la clé de la rupture d'avec l'extrémisme républicain, consistant à sacraliser le droit du sol et la citoyenneté purement juridique (lecteurs passionnés de Oui-Oui, je vous entends vous étrangler et je vous réponds que je maintiens quand même le terme "extrémisme"...) ; la clé, surtout, des retrouvailles de la gauche avec le peuple "de souche" qu'elle a abandonné une première fois en 1920 et une seconde fois il y a trente ans.
Il ne s'agit pas de savoir, avec certitude, si Mélenchon, issu du système et surmédiatisé, est sincère ou non, ou si ses compagnons de route sont tous sur la même ligne que Jacques Sapir.
Il ne s'agit même pas de savoir si nous sommes pleinement d'accord avec cette gauche qui se veut alternative : nous avons un certain nombre de points de convergence avec elle et, dans une perspective de révolution transcourants, c'est la seule chose qui doit nous intéresser.
Non, la vraie question est de savoir, Messieurs du Parti de Gauche, si vous sentez comme le peuple français a besoin de l'incarnation politique de la question sociale, certes, mais indissociable de son identité ethno-culturelle (et c'est là que vous butez sur un os) ; si vous entendez comme il vous en crie, comme à toute la classe politique d'ailleurs, l'injuste abandon pour des raisons et pseudo-pudeurs purement idéologiques (je ne parle pas ici, évidemment, de l'intérêt matériel qu'y ont trouvé d'autres responsables, derrière ces alibis théoriques).
Si vous le sentez et l'entendez comme moi, si vous arrivez à admettre enfin que le citoyen multicolore et multiculturel rêvé par l'extrémisme républicain n'a rien à faire avec la question sociale française, vous ne ferez pas l'économie de la remise en cause identitaire.
Dans le cas contraire, vous finirez dans les poubelles de l'Histoire et le "mouvement social" s'incarnera dans d'autres que vous (et que les syndicats-traîtres, dominés par l'adhésion au système).
Ce dont je suis certain, moi, c'est qu'il s'incarnera nécessairement.
La critique par Sapir de l'illégitimité du pouvoir, en est un signe avant-coureur.
La "droite nationale", dans son congélateur estampillé FN (ou plutôt Le Pen™), ferait d'ailleurs bien de méditer également la question sociale (la vraie aussi, pas seulement celle de sa constituante bourgeoise libérale et de ses larbins), si elle veut vraiment jouer un jour un rôle autre que médiatique...
Que retenir de tout cela, de cette éphémère ronde des phénomènes qui paraît annoncer des changements majeurs dans notre petit aquarium humain ?
La sacralisation libérale des dettes au détriment des peuples, ajoutée à l'entropie générale des structures du système en raison de la crise du sens, font que ça dégringole gentiment vers une révolution qui, si nous savons nous y prendre, nous donnera l'occasion d'une restauration, d'une remontée.
Comme me le disait notre excellent camarade Three piglets (qui a donné le lien vers la vidéo d'hier, ce dont je le remercie au passage) :
"Un peu de patience et beaucoup de travail".
23:53 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Identité, Politique, Société | Lien permanent | Tags : actualité, prospective, obama, tea party, union européenne, fédéralisme, finances, jacques sapir, gauche, crise, révolution | Facebook | | Imprimer | |
06/11/2010
La jeunesse, au pouvoir !
19:43 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Identité, Politique, Société | Lien permanent | Tags : identitaires, chevalier bayard, projet apache, jean-david catin, mai 1968, soixante-huitards, racailles, immigration, libéralisme, guerre des classes, conflit générationnel | Facebook | | Imprimer | |
31/10/2010
Conformisme social : l'expérience de Asch
Voilà une autre vidéo "psy" relative à l'état moutonnier de la nature humaine ; non pas pour démoraliser mais, au contraire, pour réfléchir aux moyens d'en sortir.
A l'université d'Harvard, Solomon Asch a été le directeur de thèse de Stanley Milgram, dont la fameuse expérience ultérieure a été intégrée au scénario du film "I comme Icare".
L'expérience de Asch, publiée en 1951, démontre qu'un individu isolé au sein d'un groupe a tendance à se conformer à la volonté de celui-ci et à ne s'en démarquer, voire à ne s'y opposer, que si son isolement est rompu, ou si le groupe est lui-même divisé.
Un enseignement précieux pour qui vit dans une société atomisée (a contrario, cela explique également pourquoi le marketing des sphères de pouvoirs veut l'atomisation, qui permet d'amoindrir les résistances économiques, culturelles et politiques) ; société, dont les mécanismes de division sont artificiels.
La solitude, c'est bien, mais la solidarité, c'est indispensable.
De même, retourner contre le système ses propres principes de fonctionnement, en y introduisant une véritable division, pour briser la tenaille, par exemple sur la question de l'immigration et de la rente, voilà une stratégie intéressante.
Surtout pour envisager une révolution contre "le système à tuer les peuples".
17:14 Écrit par Boreas dans Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : solomon asch, stanley milgram, expérience, conformisme, social, solidarité, division, système, révolution | Facebook | | Imprimer | |