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21/03/2011

Les USA et l'obsession du machiavélisme

 

"Hier [vendredi 18 mars 2011], à la Commission européenne, c’est-à-dire dans les couloirs nombreux et très longs, on se félicitait de l’incomparable habileté de la partie américaniste dans cette affaire d’intervention en Libye. Ainsi va l’interprétation qui procurait des gloussements de plaisir : les “interventions anti-interventionnistes” du secrétaire à la défense Robert Gates constituaient une manœuvre d’une suprême habileté pour contenir les pressions anti-guerres des Chinois et des Russes, alors qu’on préparait l’intervention, dont les boys seraient évidemment. Gates aurait donc “joué” à être l’opposant qu’il ne serait finalement pas, à cette opération contre la Libye avec participation US. Il est toujours surprenant de mesurer l’extrême ignorance de ce qu’est la psychologie américaniste, de la part de tous ces bureaucrates non-US éperdus d’amour depuis bien plus d’un demi-siècle pour le parrain Sam d’Outre-Atlantique. Mais quoi, ne dit-on pas que l’amour rend aveugle ?

Si un Gates proclame partout qu’il est contre tout nouvel engagement extérieur, y compris et particulièrement en Libye, s’il le dit publiquement et devant les futures élites de la nation (les élèves-officiers de West Point, d’Annapolis ou de l’Air Force Academy), c’est qu’il le pense vraiment. On ne plaisante pas avec la formation morale des futures élites de la nation, c’est-à-dire qu’on ne les floue pas avec des mensonges tactiques. La psychologie américaniste n’a pas l’habitude de dissimuler lorsque l’image et le statut de la puissance américaniste sont en jeu ; elle déteste le machiavélisme d’essence européenne, qui a toujours marqué cette politique européenne que l’Amérique a dénoncée dès son origine.

Les USA pratiquent des politiques cyniques, vicieuses, brutales, sans le moindre souci des convenances et des obligations, mais ils ne s’en dissimulent pas, justifiant d’ailleurs ces politiques par des buts qu’ils jugent élevés (notamment l’instauration de la démocratie, de style US et à l’avantage des USA) et dans lesquels ils croient. Si Washington avait été uni dans sa volonté d’intervenir en Libye et selon une décision déterminée depuis un certain temps, il l’aurait fait savoir également depuis un certain temps ; Washington (le Pentagone) n’aurait pas permis que cette intervention soit envisagée hors du cadre OTAN, où elle aurait dû se couler dès le début et d’une façon stricte, il aurait exigé le commandement visible et proclamé de l’opération de toutes les façons, y compris la plus visible par proclamation publique et mondiale."

Philippe Grasset

13/03/2011

Zbigniew Brzezinski et "l'éveil politique" de l'humanité

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« Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, pratiquement toute l’humanité est politiquement active, politiquement consciente et politiquement interactive. Il ne reste que quelques poches dans les coins les plus reculés qui ne sont pas politiquement éveillés et connectés aux troubles politiques qui sont si répandus dans le monde. Le militantisme global fait émerger l’exigence d’un respect culturel et de justice économique dans un monde marqué par le souvenir de dominations coloniales ou impériales... L’aspiration globale à la dignité humaine constitue le défi principal inhérent au phénomène de prise de conscience politique globale.

L’Amérique doit affronter une nouvelle réalité globale : la population mondiale connaît une prise de conscience politique sans précédent de par son ampleur et son intensité. Il en résulte que les politiques populistes sont en train de transformer les politiques de pouvoir. La nécessité de répondre à ce phénomène massif pose un dilemme historique à l’Amérique : quel devrait être la définition du rôle global de l’Amérique ? Le défi principal de notre époque n’est pas le terrorisme global mais plutôt les troubles croissants provoqués par le phénomène de prise de conscience politique globale. Cette prise de conscience est massive en termes sociaux et radicale en termes politiques.

… Il n’est pas exagéré de dire que maintenant au 21ème siècle la population d’une bonne partie des pays en voie de développement est politiquement agitée et dans de nombreux cas en ébullition. C’est une population dotée d’une conscience aiguë des injustices sociales, sans précédent, et souvent irritée contre ce qu’elle perçoit comme un manque de dignité politique. L’accès quasi généralisé à la radio, à la télévision et de plus en plus à l’Internet est en train de créer une communauté qui partage les mêmes analyses et ressentiments qui pourraient être galvanisés et canalisés par des passions politiques ou religieuses démagogiques. Ces énergies transcendent les frontières et représentent un défi à la fois pour les états existants et la hiérarchie globale existante, au sommet de laquelle se trouve encore l’Amérique.

La jeunesse du Tiers Monde est particulièrement agitée et irritée. De plus, la révolution démographique est une bombe politique à retardement. A l’exception de l’Europe, du Japon et de l’Amérique, le groupe démographique des tranches d’age autour de 25 ans est en rapide expansion et est en train de créer une masse énorme de jeunes impatients. Leurs esprits ont été agités par les sons et les images lointains qui amplifient leur désaffection pour tout ce qui les entoure. L’avant-garde d’une révolution potentielle émergera probablement de ces millions d’étudiants concentrés dans les « troisièmes niveaux » intellectuellement douteuses des systèmes éducatifs des pays en voie de développement. Selon la définition des troisièmes niveaux, il y a actuellement entre 80 et 130 millions d’étudiants « d’université ». Typiquement, ils sont originaires des classes moyennes inférieures et sont enflammés par un sentiment de révolte social et ces millions d’étudiants sont des révolutionnaires en puissance, déjà à moitié mobilisés au sein de larges congrégations, connectés par Internet et prépositionnés pour rejouer à une plus grande échelle les événements qui ont eu lieu il y a quelques années à Mexico City ou sur la place Tienanmen. Leur énergie physique et leurs frustrations émotionnelles n’attentent que l’étincelle d’une cause, d’une croyance ou d’une haine pour exploser. »

Extraits d'un discours prononcé par Zbigniew Brzezinski à Chatham House (l'équivalent anglais du CFR) en novembre 2008, et dont une version édulcorée a été reprise par le New York Times.

Pour approfondir le sujet, lire cet article.

23/02/2011

Liberté pour Leonard Peltier !

... Pour qui ?

Oh, pour personne.

Juste pour un "moins que rien" d'Amérindien. Un Sioux Lakota, pour être précis, membre de l'American Indian Movement, c'est-à-dire, à peu près, de l'équivalent de notre Bloc Identitaire, si nous étions complètement envahis et colonisés et que, plus d'un siècle après la fin officielle des hostilités, les colons cherchaient toujours à nous détruire davantage encore.

Juste pour le plus ancien prisonnier politique au monde. A l'évidence innocent, mais gênant pour toutes les administrations successives des USA depuis 1976.

Désolé pour les non-anglophones, mais le documentaire d'une heure et demie qui suit (réalisation :  Michael Apted, 1992 ; narration : Robert Redford) est en américain, et pas sous-titré. Cela ne lui enlève toutefois qu'une partie de son intérêt. Certains d'entre vous ont peut-être vu l'excellent film de fiction "Coeur de Tonnerre" (Thunderheart), du même réalisateur et de la même année : il est également très instructif. Bande annonce à suivre.

Si vous souhaitez faire quelque chose, pour que ces ordures de Ricains sachent que nous sommes nombreux à penser qu'ils sont des ordures et qu'ils devraient libérer Leonard Peltier  (ainsi que faire tout un tas d'autres bonnes choses) avant que le monde entier ne leur foute sur la gueule, ne vous faites pas d'illusions, c'est inutile.

Donc, le monde entier leur foutra sur la gueule. Et faudra pas qu'ils viennent pleurer.

Personnellement, je leur écraserai plutôt la tête dans un cheeseburger. Qu'ils périssent par où ils ont péché ! Parole de "païen".

08/02/2011

"Homo americanus, rejeton de l'ère postmoderne", par Tomislav Sunic

Emission Méridien Zéro du 30 janvier 2011, sur RBN France (durée : 1 h 30).


podcast

Source : Méridien Zéro

 

A lire en introduction, cet article de Polémia.

Une visite directe à l'auteur est également possible.

Couverture du livre de Tomislav Sunic

09/01/2011

L'homme qui trouvait tout le monde "stupide"...

... C'était Edward Bernays, neveu de Sigmund Freud et père de la propagande consumériste.

26/12/2010

Selon Pierre Jovanovic, l'anglosphère a déclaré la guerre à la France

Paris XVIIIe, rue Championnet, avril 1944

 

Lors de sa revue de presse du 22 décembre 2010 sur Radio Ici et Maintenant, ce journaliste et écrivain non-conformiste a évoqué le fait suivant, qui, à son avis que je partage, devrait nous inciter à la résistance et à la révolution.

Il est désormais plus cher, pour la finance privée qui nous prête si généreusement de quoi nous esclavager au maximum, de s'assurer contre le non-remboursement de la dette publique française (alors que la France bénéficie pourtant de la note maximale de solvabilité attribuée par les agences), que contre celui du Panama, un pays à la solvabilité considérablement plus faible !

Il faut savoir que, dans le monde, une bonne moitié des contrats d'assurance de ce type, qui font partie de ce qu'on appelle les produits dérivés et, plus particulièrement, des dérivés de crédit (Credit Default Swaps ou CDS, notamment) sont détenus par des grandes banques américaines (quatre surtout : JP Morgan Chase, Bank of America, Citigroup et Goldman Sachs), ce qui est proportionnellement bien supérieur à la part de l'économie américaine dans l'économie mondiale (un quart environ, en partie fictif).

Les banques de l'anglosphère sont clairement les principaux acteurs de ce que l'on appelle la titrisation des dettes.

Donc, de qui, à votre avis, le coût dissuasif des CDS-France peut-il majoritairement émaner ? Et à qui cela profite-t-il ?

Alors que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont nettement plus endettés que la zone euro (dette totale - publique et privée - des USA : environ 370% du PIB ; zone euro : environ 220% du PIB ; selon les calculs de l'Université de Fribourg en Allemagne, tenant compte de la distinction entre dettes explicites et implicites, l'Amérique arrive même à 624% du PIB rien que pour sa dette publique, soit deux fois plus que la France ou l'Allemagne) ?

Et qu'il leur est de plus en plus difficile de trouver des prêteurs sur les marchés financiers internationaux, alors qu'ils ont d'énormes besoins de financement ?

Pierre Jovanovic a déclaré, à ce sujet :

"Eh oui, il importe de flinguer la France pour préserver l'Angleterre et les Etats-Unis dans une situation bien pire que nous ! C'est ce que j'appelle la guerre de l'information".

Le sujet a été repris sur son blog, à la même date du 22 décembre 2010.

Voilà l'extrait vidéo de son émission, entre des images des récentes émeutes en Grèce et assaisonnée d'un bon humour potache :

25/12/2010

L'horreur américaine

Au passage du ridicule Santa Claus, symbole mercantile de la croyance aux bobards chez nos "amis" d'outre-Atlantique, je pense souvent au sort malheureux de Frances Farmer, actrice dans les années 1930.

Un magnifique être humain, révolté et rebelle, dont le rêve américain n'a pas ressemblé aux promesses de ses promoteurs.

En 1982, douze ans après sa mort, un film a plus ou moins retracé son calvaire (elle a passé des années en hôpital psychiatrique, en butte à des traitements inhumains, alors qu'elle n'était à l'évidence atteinte d'aucune pathologie mentale).

En voilà un extrait, avec Jessica Lange dans le rôle-titre :


Et voici la vraie Frances Farmer :

Elle n'avait qu'un défaut.

En plus d'être belle, elle était intelligente.

Les marchands de soupe n'ont pas apprécié.

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10/11/2010

Radiographie de l'anglosphère, par Michel Drac

Emission Méridien Zéro du 7 novembre 2010, sur RBN France (durée : 1 heure).

Thème : "Choc et simulacre", ouvrage collectif disponible ici.


podcast

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Source : Méridien Zéro


20/10/2010

Moutons partout, humains nulle part ?

Extraits du film « I comme Icare » (1979), fondés sur l'expérience de Milgram, menée aux Etats-Unis de 1960 à 1963.


 

 

11/10/2010

De l'absurdité du "choc des civilisations"

Cette émission date de 2002, mais n'a rien perdu de sa pertinence :