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16/03/2012

« 1788/2012 : Sommes-nous à la veille d'une nouvelle Révolution française ? »

 

« Les amateurs d’histoire s’amuseront à relever les étranges similitudes entre la France d’aujourd’hui et celle des années 1780. Il suffit de lire la Théorie de l’impôt publiée en 1760 par le vicomte Mirabeau, père du Mirabeau qui fit la Révolution, pour comprendre que, dès cette époque, nombreux étaient les Français qui se plaignaient d’être "étouffés sous tant d’entraves d’un fisc usuraire et ruineux" (page 65 de l’édition originale).

On pourrait d’ailleurs prendre plaisir à comparer les débats sur l’impôt d’aujourd’hui avec ceux de cette époque. Alors que l’excellent Thomas Piketty a plaidé, début 2011, Pour une révolution fiscale fondée sur un impôt universel et proportionnel, le vicomte Mirabeau parlait pour sa part du salaire des fonctionnaires comme d’une "subsistance" qui "doit être fournie par l’universalité des sujets, puisqu’elle est employée au service de tous" (page 48 de la Théorie de l’impôt). Il critiquait ainsi le système fiscal d’Ancien Régime où, comme dans la France d’aujourd’hui, les niches étaient pléthoriques et l’imposition de certains écrasante.

Mais le point de similitude le plus frappant est évidemment celui de la dette publique. La France de Louis XVI, comme la France d’aujourd’hui, est structurellement endettée.

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11/03/2012

Tomislav Sunic, à ne pas rater

 

« (...) Dans ses ouvrages, Ernst Jünger décrit les temps du destin par rapport aux temps technocratiques, linéaires et mesurables du Système. Est-ce que la situation en Europe d’aujourd’hui peut être encore pire que ce qu’elle est déjà ? "Le destin peut être deviné, senti, et craint, mais il ne peut jamais être connu. Si cela devait changer, l’homme mènerait la vie d'un prisonnier qui connaît l'heure de son exécution" (Ernst Jünger, Le Mur du temps, 1959). Par conséquent,  afin de mettre en place un avenir prévisible, le Système doit exiger de ses citoyens de se comporter comme des détenus dociles dans le couloir de la mort.

Pour beaucoup d’Européens - et surtout pour les anciens critiques du Système communiste -, le communisme fut le symbole de la fin des temps qui devait fatalement exclure tous les temps ultérieurs. Le cours du temps dans le communisme semblait être bloqué pour toujours. Après le désastre de 1945, de nombreux Européens avaient commencé à croire non seulement à la fin d'un monde mais à la fin du monde tout court. Pour les Européens de la postmodernité, la même question se pose : vit-on les temps finaux européens, ou est-on témoin de la fin des temps mondiaux ? Il se peut que les temps européens soient bien révolus depuis longtemps et il se peut que tous les Européens vivent depuis des décennies dans un profond déclin racial. Peut-être sont-ils arrivés à la fin d’une époque qui n’a pas encore reçu son nom ? Le problème réside dans le fait que les temps du Système actuel, quoique d’une brièveté certaine dans le cadre de la grande histoire, possèdent une durée pénible pour un rebelle. Comment doit-on évaluer ces temps-là ? (...)

On devrait se rappeler la figure de l’Anarque d’Ernst Jünger dans son roman Eumeswil. Le protagoniste, Martin Venator, vit sa double vie dans une société postmoderne et multiculturelle à coté de la casbah d’Eumeswil. Or l’Anarque n'est ni rebelle, ni dissident, ni anarchiste quoiqu’au moment donné, il puisse revêtir toutes ces trois figures à la fois. D’ailleurs, l’Anarque semble s’être très bien inséré dans le système de la pensée unique et de l’autocensure du Système. Il attend patiemment son moment ; il va frapper seulement quand le moment sera mûr. Ce roman de Jünger peut être considéré comme le Bildungsroman pour la génération actuelle de jeunes Européens dont le rôle didactique peut leur faciliter le choix de la figure du rebelle.

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07/03/2012

Igor Panarine : la spiritualité, fondement du renouveau eurasiatique

 

Ci-dessous, la traduction d'un article d'Igor Panarine, l'homme qui a prédit la fin des Etats-Unis (même s'il s'est trompé de date pour cela).

Article, paru dans Russia Today le 02 mars 2012 et qui, dès le lendemain, a fait l'objet d'une très intéressante analyse par Philippe Grasset.


« Bien des événements de l'année 2011 ont explicitement démontré que le monde est entré dans une phase de profonds changement et transformation en ce qui concerne les domaines politique, idéologique, financier et économique. Au moment où la situation économique et les normes sociales aux États-Unis et en Europe continuent de se détériorer, le Nouvel Ordre Mondial est devenu à jamais flagrant en créant un chaos contrôlé. C'est devenu particulièrement évident depuis l'affaire libyenne, quand des membres de l'OTAN ont fait naître un précédent très dangereux à l'intervention dans des nations souveraines et aux semailles du chaos. Aujourd'hui, nous assistons au même scénario en Syrie. Où devons-nous attendre le prochain - en Chine, Inde ou Russie ?

La Russie n'est clairement pas intéressée à déclencher l'instabilité mondiale. Elle prône la transformation au moyen d'un progrès étape par étape, fondé sur une attitude positive. La situation internationale requiert une réponse adéquate de la Russie, particulièrement en termes de création d'un mécanisme de défense contre l'agression des médias étrangers.

Donc, la tâche principale du nouveau chef de la Russie sera de préserver la stabilité de l'Etat et de la société dans un contexte de transformation mondiale complète.

Le président russe devrait d'abord reconnaître que l'idéologie et l'information sont les vulnérabilités de longue date de l'Etat russe, qui ont causé son effondrement à deux reprises au 20e siècle. Par conséquent, il serait utile au développement de l'Etat russe que le gouvernement établisse une idéologie d'Etat (spiritualité, grandeur, dignité) et mette sur pied un mécanisme spécial pour contrer l'agression étrangère des médias, à travers un ensemble de mesures administratives, de relations publiques et médiatiques. Cela permettrait à la Russie de devenir un centre de gravité pan-eurasiatique, en deux sens : économique et spirituel.

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29/02/2012

Libéralisme et conservatisme

Le monde après le libéralisme

 

Trouvées sur le site d'un libéral (anarcho-libéral, dit-il) presque caricatural tant s'étale la candeur de sa foi, un certain François-René Rideau, animateur d'un blog consacré à Frédéric Bastiat, ces quelques phrases frappantes justifiant le terme d' "ennemi" que j'applique à ces extrémistes du « progressisme » le plus échevelé :

« (...) Les libéraux sont pour un État limité à l'enforcement des règles du droit et au contrôle de la gestion des ressources communes (et non pas à la gestion de ces ressources proprement dites). Leur attitude face à l'État est une méfiance de principe ; ils souhaitent un pouvoir exécutif strictement limité et décentralisé, dont le chef éventuel ait une autorité purement morale. Les conservateurs, au contraire, sont pour un État "fort", dotés de "prérogatives" "nationales" qui ne soient pas limitées tant qu'utilisées "pour l'intérêt supérieur de la nation" ; ils revendiquent une "raison d'État" que le libéralisme considère comme une violation extrême de la liberté individuelle. Ils vouent un culte au rôle de chef de l'État, pour lequel ils réclament des pouvoirs étendus.

Les libéraux nient en bloc tous les privilèges, toutes les subventions, etc, et ce d'autant plus qu'elles sont inégalitaires. La seule subvention envisageable serait une subvention "plate", égale pour tous, chômeurs comme millionaires, jeune ou vieux (confiée aux tuteurs des mineurs), homme ou femme, orthodoxosexuel ou hétérodoxosexuel, marié ou célibataire, national ou étranger, etc, etc. Seul critère admissible : la résidence (permanente) dans le pays ou non. La détention d'un bout de papier "national", s'il peut faciliter des démarches administratives, ne saurait en soi ouvrir un quelconque "droit". Pire même, le seul impôt proprement dit compatible avec l'égalité en droit étant un impôt plat, et l'impôt devant dépasser la subvention, la subvention n'a pas lieu d'être. (Ensuite, en dehors de l'impôt proprement dit, on peut vendre des services, récolter des dons volontaires, etc.) À l'opposé, les conservateurs défendent bec et ongles les "privilèges anciens" (version de droite des "droits acquis" de gauche) et autres protections nouvelles (version de droite des "avancées sociales" de gauche). Ils admettent au nom de la paix sociale (version de droite de la "justice sociale" de gauche) que les pauvres se nourrissent des riches, et que les riches trouvent des échappatoires fiscales, que les femmes aient moins de droits que les hommes (à moins qu'on ne leur en ait déjà reconnu autant voire plus), que l'État ait une "politique économique" censée promouvoir la prospérité de la Nation, une "politique familiale" dictant aux uns et aux autres leur conduite maritale et sexuelle, et une "éducation nationale" pour former les esprits dans un même moule ; ils revendiquent que la "nationalité" confère des droits spéciaux.

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24/12/2011

« L'État et les banques, les dessous d'un hold-up historique » par Myret Zaki et Etienne Chouard

 

Conférence du 3 décembre 2011, à Genève.

15:17 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Politique | Lien permanent | Tags : État, banques, hold-up, myret zaki, etienne chouard |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! |

22/10/2011

Trois citations insolites

« J'emmerde la cupidité du monde des affaires » - New York, 15 octobre 2011

 

  • « Je n’ai pas le pouvoir, la France comme le reste du monde est assujettie à une dictature financière qui gère tout. »

(François Mitterrand, cité par sa veuve Danielle dans « Le Livre de ma mémoire », Editions Jean-Claude Gawsewitch, 2007 - cf. la Tribune de Genève du 22 novembre 2007)

 

  • « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique . Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. »

(Francois Mitterrand juste avant de mourir, cité par Georges-Marc Benamou dans « Le dernier Mitterrand », Editions Plon - Omnibus, 1997 - cf. Vigile.net)

 

  • « Une haute bourgeoisie s’est renouvelée. (…) C’est l’appareil d’Etat qui a fourni au capitalisme ses nouveaux dirigeants. (…) Venus d’une culture du service public, ils ont accédé au statut de nouveaux riches, parlant en maîtres aux politiques qui les avaient nommés. »

(François Hollande dans « Devoirs de vérité », Editions Stock, Paris, 2006, p. 159-161 - cf. le Monde diplomatique, juin 2010)

22/09/2011

Jean-Claude Werrebrouck sur la souveraineté monétaire

« La souveraineté monétaire : un rapport de force à organiser entre l’Etat et la finance », exposé de Jean-Claude Werrebrouck, le 14 septembre 2011, lors du colloque « Protéger les intérêts économiques de la France : quelles propositions ? », organisé par l’association Pour un débat sur le libre-échange :
podcast

Le support visuel de cet exposé est constitué des deux illustrations ci-dessous.