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22/10/2014

Un seul être...

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Il s'appelait Valentin et c'était l'être le plus splendide et le plus merveilleux que vous puissiez imaginer. Aussi splendide et merveilleux que l'étaient Pimprenelle, Gaspard, Achille et Louison, ses compagnons félins. Tous morts en l'espace de ces deux dernières années. Gaspard, comme Valentin, tué par une saloperie de crétin assassin en bagnole, juste devant la maison. Les trois autres, par la maladie.

Et pourtant, ici c'est le fin fond d'une campagne reculée, un trou perdu où aucun de ces connards compulsivement agrippés à l'hystérie citadine ne viendrait perdre son précieux temps, consacré à communier indéfiniment dans l'agitation festive, dans la frénésie de l'occupation consistant à ne surtout jamais être un peu seul et - soi-disant - désoeuvré. Ah, l'ennui ! Qu'est-ce qu'on s'ennuie hors des villes, hein !

Eh bien, le croirait-on, même dans le coin le plus paumé qui soit, des tarés profonds trouvent le moyen de tuer des chats (et autres animaux innocents) en se prenant pour Senna au volant de leur Clio, sur des routes à peine plus praticables que des chemins vicinaux. Et vous enlèvent, comme rien, des êtres que vous aimez bien plus que vous ne pourriez aimer la plupart des pseudo-humains, à supposer que vous ayez encore envie d'en rencontrer davantage après ça, sans parler de l'envie de les massacrer, juste pour équilibrer les comptes de la tuerie gratuite.

Valentin, tu viens de succomber à l'essence même de la modernité : l'ahurissement, l'insensibilité, l'absence de conscience, le machinisme intégré aux mentalités, la fuite à toute vitesse et en permanence devant l'introspection et la remise en question, les certitudes orgueilleuses et prétentieuses, la croyance religieuse à d'infects bobards. Les homoncules circulants ne se tueront jamais assez nombreux au volant de leurs corbillards : il y en a trop, hélas.

Je t'aimais, Valentin, je t'aimerai toujours. Je veux croire que tu as rejoint le paradis des chats, rois de la création, bien supérieurs à nous autres misérables bipèdes, comme seuls l'ont compris ceux qui savent le voir. Et tes meurtriers, je ne suis même pas capable de les haïr. A peine, de les mépriser. Ces fantômes sont si loin de la réalité qu'ils me deviennent invisibles.

Felix qui potuit rerum cognoscere causas. Oui, felix.

16/09/2014

Le sacrifice des classes populaires

Source

(Merci à l'ami @Alain pour le tuyau.)

16/04/2013

L'ami américain

 

Voir aussi cet article, sur un site qu'on ne peut pas soupçonner de fâââchisme.

03/07/2012

Les villes, laboratoire du communautarisme mondialisé

 

« La transformation des anciens quartiers populaires en quartiers bourgeois et l’appropriation d’un parc de logements historiquement destinés aux couches populaires par des catégories supérieures ne suscitent aucun émoi particulier. Alors que les discours incantatoires sur le manque de logements sociaux n’ont jamais été aussi présents, rares sont les politiques qui s’émeuvent aujourd’hui de la conquête par une petite bourgeoisie du parc privé “social de fait” des grandes villes.

Ce silence est d’autant plus étourdissant que c’est ce parc privé, et non le parc social, qui, jusqu’à aujourd’hui, a toujours répondu majoritairement aux besoins des couches populaires, et l’ampleur de cette perte ne sera que très partiellement compensée par la construction sociale.

Le changement de destination d’un parc de logements occupés depuis deux siècles par des catégories modestes est d’autant moins dénoncé qu’il bénéficie aux catégories supérieures et aux prescripteurs d’opinions. On arrive ainsi à une situation ubuesque où ces catégories moyennes et supérieures, celles qui participent le plus à l’éviction des catégories populaires et à l’appropriation de leurs logements, sont aussi celles qui plébiscitent le plus la mixité dans la ville et qui soulignent la nécessité de construire des logements sociaux.

En réalité, et au-delà des discours grandiloquents, ce sont des logiques foncières et patrimoniales qui déterminent les dynamiques à l’œuvre. Ainsi, si les espaces publics dans les grandes villes ont donné lieu à un partage savant qui permet de maintenir le décorum ouvriériste ou ethnique, les commerces ethniques et les hard-discounters côtoient désormais les bistrots-bobos et les supérettes bio. En revanche, la répartition du patrimoine immobilier ne fait l’objet d’aucune “négociation” de la part des couches supérieures. On accepte à la rigueur le maintien d’un parc social marginal (surtout s’il est destiné aux petites classes moyennes), mais pas le maintien dans le parc privé des catégories populaires. Dans ces quartiers, les bobos sont en train de se constituer un patrimoine d’une très grande valeur en acquérant de grandes surfaces industrielles, artisanales ou en réunissant de petits appartements. Les services des impôts ont ainsi enregistré une explosion des ménages payant l’ISF dans tous les quartiers populaires des grandes villes et notamment à Paris.

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