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07/09/2011

Islamisation de la France : l’action des décideurs non musulmans

 

Ces jours-ci, les articles de qualité pleuvent sur mes sites préférés. Après Jean-Yves Le Gallou sur Polémia, voilà Thierry Mudry sur Realpolitik.tv.

Morceaux choisis :

« tous les immigrés ne sont pas musulmans, loin s’en faut. Une partie non négligeable d’entre eux provient de l’Extrême-Orient ou de l’Afrique sub-saharienne, chrétienne et animiste. D’autre part, l’immigration musulmane elle-même ne relève bien évidemment pas d’un projet pan-islamiste de conquête de l’Europe, mais bien plutôt de la volonté séculaire du patronat français de disposer sur place d’une main d’œuvre bon marché, et de la volonté des immigrés de trouver en France, pour eux-mêmes et leur famille, des conditions de vie meilleures que dans leur pays d’origine.

En outre, les citoyens ou les résidents français d’origine musulmane sont loin d’être tous pratiquants, voire croyants, et, dans l’immense majorité des cas, leur pratique religieuse, alignée sur les traditions familiales, se limite à consommer de la viande halal (ou, à tout le moins, à ne pas manger de porc) et à observer, plus ou moins rigoureusement, le jeûne du ramadan . Selon un sondage CSA réalisé pour l’hebdomadaire catholique La Vie du 17 avril au 30 août 2006, 88% des musulmans de France affirmaient faire le ramadan, 43% faire les cinq prières quotidiennes, 20% lire le Coran au moins une fois par semaine, 17% aller à la mosquée au moins une fois par semaine, et 4% être déjà allés à La Mecque. Il convient de préciser que ce sondage a été réalisé auprès de personnes se déclarant de confession musulmane, ce qui exclut les personnes d’origine musulmane qui s’affirment incroyantes ou qui adhèrent à un credo religieux non musulman, dont la proportion reste à déterminer ! »

« Au bout du compte, peut-on parler d’une influence religieuse grandissante de l’Islam en France ? Cela reste à prouver : la multiplication des mosquées est, en effet, moins le signe du dynamisme de l’Islam en France que celui de son atomisation, les pratiquants se répartissant en associations cultuelles distinctes, qu’il n’est pas abusif de qualifier pour certaines de « sectes », s’opposant vivement sur l’interprétation du corpus islamique.

En revanche, le poids politique de l’Islam se fait sentir en France, quoi qu’indirectement, avec le Conseil français du culte musulman, volontiers consulté par le pouvoir politique, au même titre toutefois que les représentants des autres confessions de France, chrétiennes et juive ».

« Cette visibilité sociale, ce poids accrus de l’Islam en France sont-ils imputables aux musulmans eux-mêmes ? Ne sont-ils pas plutôt le fait de l’État français, des collectivités publiques et des grandes entreprises, qui manifestent ainsi un parti-pris idéologique en faveur du multiculturalisme (ou de « la diversité », pour reprendre le jargon en vigueur) – un parti-pris favorable qui ne s’étend toutefois pas aux cultures et aux langues régionales – et la volonté de contrôler, ou d’encadrer, les nouvelles populations implantées en France?

Notons d’abord que le Conseil français du culte musulman créé en 2003 à l’instigation des autorités françaises, en particulier de Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur chargé des cultes, n’apparaît guère représentatif de la population musulmane de France. Ses membres sont d’ailleurs élus par un collège électoral restreint composé de délégués des associations cultuelles largement soumises à l’influence des Etats étrangers (Algérie, Maroc et Turquie surtout) et des groupes proches des Frères musulmans ».

« Quant aux grandes entreprises, en accordant des salles de prière sur le lieu de travail, des aménagements des horaires de travail en fonction des fêtes religieuses et des repas halal à leurs employés, sans même que des exigences dans ce sens aient été formulées par leurs employés musulmans ou par une majorité de ceux-ci, elles entendent clairement développer une stratégie « identitaire » de gestion des ressources humaines dans le droit fil du multiculturalisme ambiant.

C’est là qu’il apparaît clairement que l’islamisation de la France, voire de l’Europe, s’accorde parfaitement avec leur américanisation, avec la transposition locale du modèle américain.

Il n’y a à cela rien d’étonnant quand on sait que, loin d’être nécessairement hostile aux États-Unis, l’Islam, dans certaines de ses expressions dont la Turquie de l’A.K.P., la fraction moderniste des Frères musulmans et les Etats du Golfe offrent l’exemple le plus éclairant, peut se révéler parfaitement américano-compatible, géopolitiquement et économiquement parlant, et même sur le plan civilisationnel, ainsi qu’en témoignent la reconnaissance et l’approbation par ces courants islamistes de l’hégémonie états-unienne, leur adhésion au néo-libéralisme mondialisé décrit comme profitable aux élites musulmanes, et leur promotion du consumérisme de masse à peine amendé par quelques interdits alimentaires et prescriptions vestimentaires ».

[Suit un rappel de la collusion de l'Etat et du secteur privé, dans les affaires du Quick halal et de l'abattage rituel.]

« On voit bien que, si islamisation de la France il y a, celle-ci, même si elle répond aux vœux d’une minorité des musulmans, est essentiellement le résultat de l’action des décideurs – des décideurs non musulmans ».

Pour lire l'article en entier, cliquez ici.

04/09/2011

« La Novlangue de l'Union européenne » : un bréviaire indispensable

« La guerre, c'est la paix. L'esclavage, c'est la liberté. L'ignorance, c'est la force. » (George Orwell, 1984)


C'est encore l'excellent Jean-Yves Le Gallou, qui est l'auteur de ce petit manuel de décryptage de la propagande fédéralo-mondialiste en usage chez les eurocrates de Bruxelles.

Vous trouverez ça sur Polémia, en deux parties, et ici.

Quelques extraits particulièrement remarquables :

« Le mot peuple n’apparaît guère qu’une fois dans le Traité consolidé issu des négociations de Lisbonne, je cite : "Les peuples d’Europe en établissant ente eux une union sans cesse plus étroite ont décidé de partager un avenir pacifique fondé sur des valeurs communes". Une affirmation au demeurant inexacte puisque les peuples français et néerlandais ont rejeté par référendum le texte qui leur était proposé en 2005 ; qu’à la suite de ce vote, le référendum prévu en Pologne a été supprimé et qu’en 2007 le peuple irlandais a refusé, lui, le traité de Lisbonne qui reprenait quasiment le même texte. En fait, les institutions de Bruxelles n’aiment pas l’expression collective des peuples, ils lui préfèrent le concept individualiste de "citoyen" ».

« Les valeurs européennes : telles qu’évoquées par l’Union, elles ne s’appuient sur aucun héritage, ni sur les chants de l’Iliade et de l’Odyssée, ni sur la Vie des hommes illustres de Plutarque, ni sur la vie des saints, ni sur cette merveilleuse synthèse qu’on a appelé les Humanités classiques depuis la Renaissance jusqu’aux dernières décennies du XXe siècle. Non, les valeurs de l’Union européenne sont hors sol, hors histoire, hors civilisation ! Les voici, selon la Charte des droits fondamentaux de l’Union : "L’Union se fonde sur les valeurs indivisibles et universelles de dignité humaine, de liberté, d’égalité et de solidarité, elle repose sur le principe de la démocratie et le principe de l’État de droit". Tout dépend évidemment de l’interprétation… »

« Le mot identité n’apparaît lui aussi que marginalement.

L’identité européenne n’est nulle part définie. Si ce n’est négativement dans la mesure où la référence chrétienne a été délibérément évacuée, notamment selon Valéry Giscard d’Estaing, rédacteur du premier projet de Constitution, pour ne pas heurter les religions minoritaires, qui précisément ne sont pas constitutives de l’identité européenne.

L’identité nationale, elle, est évoquée marginalement ; mais sans contenu réel, pour au moins trois raisons :

  • L’Union européenne est une machine à normaliser et donc à éradiquer les particularités nationales.
  • L’Union européenne interdit explicitement (article 81), je cite : "toute discrimination en raison de la nationalité".
  • Enfin le principe généralisé d’ouverture des frontières interdit toute préférence nationale ou locale.

Le mot préférence a lui aussi disparu alors même que la notion de "préférence communautaire" était au cœur du premier Traité de Rome. Deux mots se sont imposés à sa place : libre circulation (y compris pour les ressortissants et les marchandises des pays tiers) et non discrimination.

Quant au mot frontière, il apparaît certes mais… négativement :

  • D’abord, l’Union européenne n’a pas défini de frontières, ni géographiques, ni culturelles : ainsi la Turquie a participé comme observateur aux négociations sur les derniers traités ; or c’est pour l’essentiel un pays asiatique de culture musulmane ; l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne mettrait celle-ci directement en contact avec la Géorgie, l’Arménie, l’Irak, l’Iran et la Syrie… L’élargissement au monde balkanique ne va non plus sans poser des problèmes. Sans parler d’Israël ou du Maroc.
  • Ensuite, le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) interdit (article 63) toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre États membres mais aussi entre États membres et pays tiers ; c’est le même esprit qui prévaut à l’article 32 sur l’Union douanière qui insiste (paragraphe a) sur "la nécessité de promouvoir les échanges commerciaux entre les états membres et les pays tiers".
  • S’agissant de la circulation des hommes, c’est la même idéologie libre-échangiste, laisser-fairiste et sans-frontiériste qui prévaut : d’une part, l’Union supprime les contrôles aux frontières intérieures y compris pour les migrants ; d’autre part, elle encadre les contrôles extérieurs tout en protégeant les droits des migrants ».

« La confusion entre l’Union européenne (institution politico-bureaucratique politiquement correcte) et l’Europe (héritage culturel et mythologique) est un mensonge qui fait beaucoup de mal. Car ce qui va de travers est attribué à l’Europe alors que ce qui est en cause, c’est l’Union européenne et son idéologie néfaste ».

Terrorismes - Violence et Propagande

François-Bernard Huyghe m'a fait l'honneur de m'inclure dans sa liste de diffusion pour annoncer la sortie de son dernier livre. Je relaie donc cette information concernant un auteur que j'apprécie tout particulièrement.

« La mort d’Oussama Ben Laden, la commémoration du 11 septembre 2001, les débats autour d'une décennie de "guerre au terrorisme"… autant d’événements qui suscitent l’envie de comprendre un phénomène qui concerne aujourd'hui tous les États. Depuis la fin des années 1870, des groupes armés clandestins commettent des attentats à but politique, souvent pour venger et éveiller – disent-ils – les opprimés.

Tuer pour l'idée, répandre l'idée... Les milliers d'attentats commis chaque année sous toutes les latitudes montrent la permanence d’une violence politique et symbolique née dans la Russie tsariste. Depuis, des centaines de groupes ont pratiqué la lutte armée clandestine au nom de leur idéologie : nihilisme ou anarchisme, indépendantisme ou anticolonialisme, réaction ou révolution mondiale, peurs apocalyptiques ou jihad planétaire. IRA, ETA, "bande à Baader", Action directe, Brigades rouges, groupes palestiniens, Tigres tamouls, FARC ou Al-Qaïda marquent leur époque.

François-Bernard Huyghe analyse les terrorismes à travers la diversité des discours et symboles qui les inspirent et pose la question de leur efficacité stratégique : le terrorisme fait-il avancer les causes dont il se réclame ? Y a-t-il une fin au terrorisme comme forme de lutte du faible ?

Introduction

Dix ans après le 11 septembre 2001, le spectre du terrorisme hante la mondialisation.

Chapitre 1 - Tuer pour l'idée

Répandu à partir du XIXe siècle, le terrorisme est une méthode de combat qui met la violence au service de l'idéologie, qu'elle soit anarchiste, nationaliste, révolutionnaire, jihadiste, etc., et qui justifie le crime par l'idéal.

Chapitre 2 - Modes d'action

Tout groupe armé clandestin, quelle que soit sa couleur politique, doit résoudre des contraintes pratiques et inventer des stratégies pour mener la « guerre du pauvre » : survivre, s'armer,se cacher.

Chapitre 3 - Discours

Le groupe terroriste a besoin de s'exprimer, donc de médias et de tribunes, pour revendiquer, convaincre ou provoquer. À l'époque de la rotative comme à l'ère numérique, le terrorisme reste une propagande par le fait.

Chapitre 4 - Une fin au terrorisme

Comment finit un groupe terroriste ? Vainqueur aux yeux de l'Histoire ? Écrasé militairement, arrêté par la police ? Converti ou découragé ? À moins qu'il ne se rallie à l'action politique classique. »


Editions Gallimard
Collection Découvertes (Histoire)
Paru le 25 août 2011
ISBN : 978-2-0704-4207-2
128 pages, 13,20 €

Retrouvez tous les écrits de François-Bernard Huyghe sur son blog.