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15/10/2011

« Occupy Wall Street » vu par Russia Today

 

Il me paraît difficile d'assimiler simplement « Occupy Wall Street » aux Indignés européens, comme de croire aux différentes tentatives de discréditer ce mouvement, soit en le traitant de gauchiste, alors qu'il est manifestement multiforme, soit encore en l'assimilant à George Soros ou à d'autres oligarques, comme Al Gore, auxquels il est aisé de déclarer leur « compréhension » et leur « sympathie », sachant que ce pseudo-soutien risque surtout de semer la confusion, tant en humanisant les requins de la finance aux yeux des naïfs qu'en faisant douter les sympathisants potentiels de la sincérité de la contestation.

Difficile de croire à tout cela, oui ; surtout quand je vois que ce sont les néo-cons « européens » qui diffusent cette propagande, notamment en France.

Je signale aussi la très intéressante série d'articles de Philippe Grasset sur le sujet :

Commentaires

Il est clair que le sujet est évidemment porteur et que toutes sortes de gens ont intérêt à récupérer ou instrumentaliser, discréditer ou amplifier ce "mouvement", dans un sens ou un dans un autre.

Toutefois, les uns comme les autres font preuve de précipitation.

Certes, un phénomène de contestation se développe actuellement un peu partout selon un certain modèle, une certaine forme.
On peut facilement trouver des points communs dans la façon de faire ou de mettre en scène ces démonstrations populaires, que ce soit à Madrid, New York ou ailleurs.

Mais de là à y voir la main d'une organisation, d'une structure. Il est difficile d'avoir des certitudes.

Les similitudes de slogans et d'actions peuvent essentiellement être le fruit de la pensée unique qui existe en matière de contestation, de type "altermachin" et c'est sans doute la raison pour laquelle, les personnes que l'on peut observer sur les images en différents points du globe offrent presque toutes un profil "uniforme". Baba en co(co).
C'est tout à fait logique (à défaut d'être normal), les premiers à se mobiliser avec des pancartes et des messages creux sont toujours les professionnels de la manif, les spécialistes de l'"AG" (assemblée générale), éternels étudiants en psycho ou socio etc.

Excusez la caricature mais bon, comment faire autrement ?

Dans la propagation du phénomène, on ne peut non plus exclure le rôle des réseaux sociaux dont les possibilité en la matière on peu être largement observés (et sans doute modélisés!) durant le début de l'année 2011. Une onde de choc qui en l'espèce vient renforcer celle déjà propagée par les médias télévisuels classiques.
"C'est trop cool, on va faire comme on a vu à la télé, comme les américains, comme..."

Il y a t'il donc matière à extase ? Doit on s'alarmer ? Faut il y voir la naissance d'un mouvement révolutionnaire mondialisé ?

Bof, serais je tenté de dire à l'aune des éléments précédemment livrés.

Sauf que, si ces derniers sont exactes en ce qui concerne le noyau dur et caricatural de toute opposition traditionnelle (le gaucho de base pour faire simple et provocateur), pour contestataires résiduels et autres idiots utiles de profession, il est difficile d'appliquer ce schéma à l'ensemble.

En effet, il est désormais assez clair que "les effectifs" qui s'engagent un peu partout dans cette forme de manifestation dépassent de loin les maigres bataillons qui s'agitent en premières lignes des caméras pour paraitre 1000 quand ils sont 100.

La réalité est cette fois ci toute autre. Le volume des arrestations en atteste, il s'est passé quelque chose qui a su décider "monsieur tout le monde" à descendre dans la rue, et pas pour une journée d'action catégorielle, mais bien pour quelque chose transcendant enfin la vision de son nombril et celle de ses avantages acquis.

On s'installe ici dans la durée, on campe !

Alors il est encore un peu tôt pour dire si le camp de toile et de cartons va se muer en oppidum ou en camp retranché, si ceux qui sont descendus dans la rue vont finalement vouloir la prendre, la conquérir.

Mais il est désormais impossible de ne pas se poser la question.

C'est déjà, en soit ,un énorme changement dans nos sociétés occidentales, un bouleversement propre à susciter l'inquiétude et donc à générer des actions de désinformations, d'intoxications etc.

Finalement, peut être bien que la guerre a commencé...

Écrit par : léonidas | 15/10/2011

Que voilà un bon commentaire, camarade Léonidas.

Je pense, pour ma part et sans vouloir trop m'avancer non plus, qu'on peut au moins voir un signe dans le fait que l'officialité US et ses tentatules européens tentent de discréditer/récupérer "Occupy Wall Street" et ses épiphytes, alors que ce n'était pas le cas des gouvernements européens pour les "Indignés" de chez nous...

Signe que l'émergence d'une contestation véritable (54 % des Américains approuvent OWS, contre seulement 27 % qui apprécient le Tea Party) pourrait bien inquiéter la partitocratie américaine et ses lobbyistes-gouvernants de chez Goldman Sachs et autres.

Écrit par : Boreas | 15/10/2011

Leonidas: la guerre a commencé il y a longtemps.
C'est la Riposte qui vient de naitre.

A suivre.

Écrit par : Three piglets | 16/10/2011

Il y a plus de gens aux USA qui approuvent OWS que de gens qui soutiennent BHO, c'est tout dire. Ce qui n'est pas d'ailleurs sans poser un énorme problème à celui ci pour son hypothétique réélection.
La force de ce "mouvement" est à mon avis qu'il n'exprime rien clairement. Pas de leaders, pas de revendications... Dur de contrecarrer des gens qui ne demandent rien de précis et qui semblent remettre en cause l'ensemble des fondements de la société.
Le coté sociologique de l'affaire est anecdotique, je pense. Qu'on y voie des chevelus ou des déclassés gauchisants, c'est probablement parce que c'est eux qu'on remarque en premier. Derrière, il y a les 50 millions d'américains abonnés aux food stamps, c'est à dire essentiellement des familles qui ont sombré après avoir décroché du système du crédit.

Il faut bien voir que ceci n'existe pas en Europe, et que ces gens n'ont pas grand chose à perdre. La comparaison ainsi que les assimilations dialectiques sont sans objet.

On verra ce type de mouvements chez nous lorsque la protection sociale sautera. Ce qui n'est qu'une question de temps. Alors, nous aussi, nous pourrons clamer "fuck the system" en chœur avec le vaste monde des exploités du néo libéralisme.

Écrit par : Roland | 16/10/2011

"La force de ce "mouvement" est à mon avis qu'il n'exprime rien clairement. Pas de leaders, pas de revendications... Dur de contrecarrer des gens qui ne demandent rien de précis et qui semblent remettre en cause l'ensemble des fondements de la société".

Oui, les exemples tunisiens et égyptiens semblent aller dans ce sens.
Les pseudo alternances qui reposent sur les mêmes fondement, simplement avec des gouvernants différents n'ont en rien apporter de solution au mal être des populations. Rien n'a fondamentalement changé, la situation y est toujours aussi instable. Le nouveau gouvernement tunisien achète la paix sociale avec notre argent et le Caire continue à voir se succéder les antagonismes de tout poil.


"Il faut bien voir que ceci n'existe pas en Europe... On verra ce type de mouvements chez nous lorsque la protection sociale sautera. Ce qui n'est qu'une question de temps".

C'est spécialement vrai en France pour les raisons que vous exprimez: L’État providence.

Il est d'ailleurs piquant de constater que ce modèle français, tant décrié par les anglo-saxons néo libéraux qui le voit comme une verrue, est finalement celui qui offre le plus de résistance aux conséquences de la crise et donc le plus à même de garantir la pérennité du système.
Mais comme vous le dites, Rolland, ce n'est plus qu'une question de temps.

Lorsque nos fonctionnaires recevront le traitement de leurs homologues grecs ou portugais, que les retraites seront véritablement menacées, lorsque le chômage, notamment des jeunes et des seniors dépasseront les seuils admissibles, bref, lorsque les soutiens artificiels de la consommation se tariront, alors oui, la colère va monter à mesure que les frigidaires seront de plus en plus vides...

Quid de la suite ?

Je reviens sur les sorties récentes de Soros et Gore au sujet du mouvement, notamment Soros, milliardaire spéculateur douteux, instigateur des révolutions colorées en Europe de l'Est.

Et je ne peux m'empêcher de faire le lien avec l'histoire même des USA :

http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=4294

Bon, je suis paranoïaque, je vois le mal partout et tous le temps, je ne crois guère au hasard, mais on voudrait créer les conditions d'une réaction de "salut public" pour sauver la démocratie (de Wall-Street) menacée par la pression de la rue, on ne s'y prendrait pas autrement, la technique est ancienne...et a fait ses preuves.

Les USA présentent une grande décentralisation des centres de pouvoir, ce qui les plaçaient structurellement à l'abri des coups de force classiques. Il est très clair également que par le jeu des lobbying en tous genre, le coup d’État à proprement parlé ne s'est jamais imposé car il n'était pas nécessaire pour obtenir des politiques la défense de tels ou tels intérêts.

Mais ce qui valait dans une Amérique prospère est il encore pertinent dans une Amérique en crise menacée de délitement et dont la cohésion est à la limite de la rupture.
Ce contexte n'est il pas propre à provoquer une centralisation du pouvoir destinée à garder le contrôle et donc le pouvoir ?

Ce n'est qu'une question, pas une affirmation.

Écrit par : léonidas | 16/10/2011

@Leonidas:

Pour répondre à votre question, je ne crois pas, pour plusieurs raisons.

Mais tout d'abord je voudrais vous remercier pour la civilité de votre commentaire. Il permet d'ouvrir un débat intéressant sans donner dans l'argument tonitruant. Ce blog semble un endroit plaisant. Ca me change, croyez moi.

Alors, ces raisons?
Tout d'abord, dans l'inconscient collectif américain, on est d'abord texan ou californien avant d'appartenir à la grande nation, phare du monde. Ce qui est corroboré par le fait que la quasi totalité des américains ignorent qu'il y a un monde autour d'eux. Les plus éclairés connaissent la Chine, les plus vieux, l'Europe, mais ça ne va guère plus loin.
Ensuite, l'histoire même des états unis c'est celle du combat nationalisme versus centralisme. J'emploie ces termes à dessein au lieu de patriotisme versus fédéralisme (notions trop européennes).
Il y a une méfiance extrême du fédéral, ce qui explique entre autres que le suffrage présidentiel soit censitaire.

Et puis il y a une chose plus curieuse: on admet généralement que les états unis sont une zone monétaire optimale. Or ce n'est pas le cas. Il existe par exemple de sérieux freins (culturels, ethniques) à la mobilité des populations. Le territoire en lui même est inégal quant aux potentialités économiques. Or la péréquation fonctionne très mal là-bas. L'affaire Katrina suffit à s'en convaincre.

Enfin, un argument de poids anti-centralisation: la taille du pays. Je connais personnellement les états unis pour m'y être rendu de nombreuses fois au cours de ces 30 dernières années et ce qui m'a toujours frappé, c'est l'image d'Épinal qu'on se fait de ce pays. J'y ai vu une grande pauvreté, jamais vraiment prise en compte, un sentiment général d'insécurité (ou un manque de confiance si vous voulez) qui ne s'atténuait que dans le middle-west ou les gens ont encore un comportement de pionniers et sont donc très autonomes.

On est très loin des poncifs hollywoodiens. Donc, même au temps de la prospérité, le centralisme politique était plutôt mal vu. Je ne pense pas que ça se soit arrangé depuis sauf chez les yuppies qui sont indécrottables.

J'ai pour ma part une autre crainte, celle d'un coup d'état militaire si le système financier venait à s'effondrer, ce qui n'est plus un cas d'école maintenant. A ce stade en effet, l'armée serait la seule force organisée cohérente qui puisse assurer un semblant d'ordre.

Mais c'est en soit une vaste question, il faudrait définir ce qu'est l'armée américaine intra muros aujourd'hui, et quels cercles d'influence en son sein seraient susceptibles d'en prendre le contrôle.

Une chose est sure, les financiers et tous les politiques qui leur sont inféodés sont out. Au point ou ils en sont rendus, ils ne peuvent pas reprendre la main. Et je doute que l'armée se mouille pour eux. Elle veut et doit rester l'ultime recours.

Cela dit, je suis comme vous, je m'interroge et n'affirme rien. Au plaisir de dialoguer de nouveau avec vous.

Écrit par : Roland | 16/10/2011

Bon quand Milliere prend position contre une chose, mon instinct naturel est d'etre pour!
Mais ces gens qui occupent wall street ont-ils une idéologie particulière? Car s'ils n'ont pas d'idéologie structurante, leur mouvement est voué a etre sans landemain et à échouer...

Écrit par : Decebal | 16/10/2011

"Wall St. tue l’économie réelle…

Et Wall St. ne veut pas voir qu’il tue la poule aux œufs d’or. Dans cette mafia des mafias, les nice guys ont établi une règle d’or : tant qu’on ne brise pas l’omerta du milieu, les affranchis doivent gagner, toujours, quoi qu’il advienne par ailleurs. (...)

A lire Eric Laurent, et à la lumière de ce que je crois savoir des systèmes du passés qui sont devenus fous (l’empire romain des Caligula et Néron, la Chine impériale des fins de dynastie…), il me semble que la réponse est finalement aussi simple que triste : quand l’être humain accumule trop de pouvoir, et un pouvoir trop stable, trop peu susceptible d’être censuré, le réel n’est plus là pour qu’il se cogne dessus, et quand il passe trop de temps sans se cogner, l’esprit humain perd les pédales. Le sujet se prend, littéralement pour le Dieu de son propre monde. Or, une fois qu’il a goûté à cette illusion enivrante, il ne peut plus s’en passer ; le pouvoir absolu est une addiction.

Cela fait tout simplement trop longtemps que nous avons la même classe dirigeante, sur le plan économique en tout cas. Le petit monde de la finance anglo-saxonne est en place en gros depuis un siècle – disons depuis la création de la FED. Il existait déjà avant, mais n’était pas invulnérable. Depuis 1913, il fonctionne comme un tueur en série, qui entretient son univers fantasmatique avec le sang de ses victimes. Et ça marche – enfin, ça a marché jusque là. 1914-1918 : bénéfice. 1929 : crise, mais finalement bénéfice encore. 1939-1945 : superbe bénéfice. Vietnam : bénéfice. Choc pétrolier : bénéfice. L’Amérique gagne ? Wall St. gagne. L’Amérique perd ? Wall St. gagne aussi. Comment des gens qui ont tant de pouvoir, et dont le pouvoir est si invulnérable qu’il est presque parvenu à se rendre invisible (les hommes politiques sont là pour prendre les coups)… comment ces gens, donc, pourraient-ils ne pas devenir fous ?"

http://www.scriptoblog.com/index.php?option=com_content&view=article&id=741:la-face-cachee-des-banques-e-laurent&catid=48:ecnomie&Itemid=55

Pas étonnant qu'en face de cela, les gens d'OWS n'aient aucune idéologie particulière.

Face à des fous, on veut juste que la folie s'arrête.

La seule véritable idéologie d'OWS, c'est sans doute celle de la santé mentale. Avec son cortège de banale normalité, d'équité sociale et de "common decency".

Écrit par : Boreas | 16/10/2011

Il est certain que notre niveau d'information est faible, mais que font les puissances concurrentes alors qu'elles peuvent exploiter toutes ces fractures US?
Que fait la Russie par exemple?
Alors que l'impérialisme US s'exprime à chaque opportunité, partout, voilà qu'on les laisse tranquillement alors qu'ils sont au bord de la rupture historique...

Écrit par : Three piglets | 16/10/2011

Evidemment, tous les débilo-complotistes tombent dans les premiers panneaux venus :

"Occupy Wall Street est affiliée à l’organisation révolutionnaire professionnelle OTPOR (CIA)"

http://infoguerilla.fr/?p=12235

"Action du 15.10: Foutage de gueule made by United Nations"

http://mahamudras.blogspot.com/2011/10/action-du-1510-foutage-de-gueule.html

D'accord en cela avec les néo-cons :

"Occupy Wall Street: payé par le gouvernement !"

http://www.antagoniste.net/2011/10/09/occupy-wall-street-paye-par-le-gouvernement/

"Insurrection de Wall Street, "des jaloux qui jouent aux victimes" "

http://www.drzz.info/article-insurrection-de-wall-street-des-jaloux-qui-jouent-aux-victimes-86271418.html

Mieux vaut lire ceci (et pourtant ce n'est pas paru dans un média anti-système) :

http://www.slate.fr/story/44957/indignes-wall-street

Écrit par : Boreas | 16/10/2011

Effectivement, l'aspect morcelé des USA est une réalité et cette dernière n'a pas jusqu'ici constitué un obstacle au développement de sa puissance, de son hyper-puissance. Je pense qu'en fait, comme vous le soulignez d'ailleurs la "potentialité économique" des différents n'est pas égale, loin s'en faut.

Il y a donc une "Amérique utile" composée des États les plus riches ou plus exactement à la plus forte valeur ajoutée, que les représentants de l’État fédéral ne peuvent se permettre de voir sombrer dans l'anarchie et qu'ils entendront contrôler coûte que coûte.
Si les moyens d'emprise habituel du softpower n'y suffisent plus (la seconde vidéo montre bien les outils médiatiques dont les grands groupes disposent), hésiteront ils à aller plus loin ?

Si la diabolisation ou le dénigrement ne suffisent plus à contrôler une majorité de moins en moins silencieuse quelle option reste t'il ?

Une guerre?
Qui permettra de détourner la colère populaire vers une menace extérieure.
Ce ne sera toutefois pas chose évidente, depuis le 11 septembre, cet expédient a été tellement employé qu'il parait largement émoussé. Et à moins de trouver une menace directe et crédible pesant sur le sol américain, il faudra sans doute se lever de bonne heure pour mobiliser la population sur le mode patriotique. Vu le contexte économique, il également difficile d'envisager un long conflit conventionnel qui ne soit pas asymétrique l'asymétrie ne paye plus!...). A voir donc.

Un coup de force?
Des militaires ? En tant que tels, ils ne sont pas spécialement programmés pour ce genre d'aventures, recrutés et formés, si ce n'est formatés, pour être soumis au pouvoir politique, les grands chefs US, comme chez nous d'ailleurs n'ont ni le charisme ni les relais pour avoir une chance de succès.
En tant que représentants des intérêts du complexe militaro-industriel, et donc associés aux représentants civiles du même cartel, c'est évidemment autre chose. La force armée viendrait en simple relais des instruments de contrôle désormais insuffisant du système, une sorte de module complémentaire de coercition devenu indispensable.
Théoriquement réalisable pour conserver une Amérique utile.
Encore que, le système militaire US est complexe, notamment en interne et qu'il est difficile de prédire le rôle de la garde nationale dont le gros des cadres et des hommes est issue de la classe moyenne, celle là même qui s'est vu chassée du paradis consumériste par la crise. Aussi, sauf à l'intéresser aux bénéfices, il n'est pas évident de la voir marcher dans une énième combine.

Autres options?
J'avoue à cet instant ne rien voir.
On sait que le système n'est pas vraiment enclin l’auto-réforme vertueuse et que sa marge de manoeuvre est désormais très réduite.

Quid du côté contestation?
Actuellement, le mouvement se distingue par son absence de structure organisatrice unique. Une absence qui ne signifie pas forcément l'absence de toute structure. il en existent bel et bien au sein du mouvement, plus ou moins politisées (une majorité plutôt progressistes , quelques unes plutôt conservatrices comme le Tea Party) autour desquels viennent se fédérer différents groupes (certaines associations de vétérans) et la foule des mécontents, licenciés, laissés pour compte récents.
Une union de la carpe et du lapin qui repose cependant sur un même constat et de la même angoisse face à l'avenir, comme le dit Boreas :
"La seule véritable idéologie d'OWS, c'est sans doute celle de la santé mentale. Avec son cortège de banale normalité, d'équité sociale et de "common decency".
Ce ne sont pas pour l'heure des révolutionnaires, mais des gens qui veulent que tout redeviennent comme avant. Et la normalité n'est certainement pas pour demain...


Combien de temps est ce tenable ?

Ce mouvement, lié à la crise, durera autant qu'elle et vivra à son rythme. Il est toutefois peu probable que les choses restent en l'état.
Comment ne pas concevoir les inévitables récupérations ou instrumentalisations internes aux USA ou externes de ces foules qui représentent une force redoutable. La perspective d'une Amérique déstabilisée et donc affaiblie doit susciter bien des tentations en divers points du globe.

Ce sera peut être là d'ailleurs le principal argument, à terme, de l'inéluctable répression gouvernementale. La 5ème colonne menaçant l'indépendance du pays !

Vers la guerre civile:
Les protagonistes, au final, ont tous quelque part un intérêt à une radicalisation de la foule, à la voir se perdre dans les excès seuls capables de justifier le recours à la mise en œuvre des instruments de pouvoir plus musclés. Les uns pour conserver les manettes, les autres pour voir le système s'effondrer.
En effet, par une logique révolutionnaire éprouvée, certains contestataires, plus déterminés, travaillent peut être déjà à la provocation d'une réponse sévère du pouvoir seule capable de choquer les consciences et de faire grossir les rangs de la contestation, de la résistance.

Nous verrons bien comment cela tourne dans les semaines à venir. Ce sera quoiqu'il en soit une sorte de "stress test" déterminant pour le système :)

Écrit par : léonidas | 16/10/2011

...Et si les pauvres, las de leur misère et de notre indifférence, se fédéraient en hordes barbares ? Dans notre futur immédiat, les déclassés et les déshérités de notre société rançonnent les automobilistes. Ils forment des groupes paramilitaires afin de conquérir les villes… Ils se structurent en parti politique et deviennent graduellement un état dans l’Etat… Sous une fausse identité, un policier limogé infiltre le mouvement.

http://www.sinart.asso.fr/les-hordes-24418

Ceci est le résumé d'une série TV de 4 épisodes diffusée il y a 20 sur France 2, si je ne m'abuse, largement main stream donc, mais intéressant sur le sujet.
1-La guerre des gueux
2-Les hordes noires
3-Les hordes blanches
4-Les hordes d'acier

Hélas, pas trouvé de liens vidéo. Sortie DVD en 2011.
Sans doute le hasard...

Écrit par : léonidas | 16/10/2011

Bien entendu, par définition, je ne crois pas à la manipulation totale du mouvement, pendant du virtualisme total, ce mensonge qu'aime croire les soumis totaux...
tentative de récupération pour les pionniers du chaudbiz?
bien sur.
pour réintégrer le mouvement dans la logique du systéme?
bien sur.

L'hyperclasse fonctionne par opportunité, comme tout bon trader sur un marché.

Mais les fondamentaux sont toujours: déliquescence de ce qui reste de l'économie anglo-saxonne.
la foule veut revenir en arriére?
trop tard et tant mieux, un monde nouveau s'ouvre.
l'entre-deux monde risque d'etre dangereux pour les inaptes à l'action.
mais aprés tout, le ronron du monde marchand nous ennuie non?
en plus de nous étouffer littéralement.

Écrit par : Three piglets | 16/10/2011

La légitimité démonstrative des « indignés » de Wall Street

En interne, on se demande si ce mouvement va continuer à prendre de l’ampleur. Pour comprendre rapidement, le site business insider a mis en ligne un diaporama qui présente l’argumentaire des indignés américains. Il mérite d’être regardé avec beaucoup d’attention car la force de sa démonstration dépasse de très loin le niveau de propagande que la contestation européenne (syndicale, front de gauche et autres alters) est capable de produire sur le sujet.

Il est utile de regarder attentivement les vidéos réalisées sur Occupy Wall Street. Les manifestants sont plus nombreux qu’on ne l’imagine. C’est tout à fait nouveau pour une contestation de nature sociale aux États-Unis, qui plus est sur un terrain qui n’est pas celui d’une zone industrielle ruinée par des délocalisations et des faillites générées par la crise.

http://www.knowckers.org/2011/10/la-legitimite-demonstrative-des-%c2%ab-indignes-%c2%bb-de-wall-street/

Le diaporama :

http://www.businessinsider.com/what-wall-street-protesters-are-so-angry-about-2011-10#lets-start-with-the-obvious-unemployment-three-years-after-the-financial-crisis-the-unemployment-rate-is-still-at-the-highest-level-since-the-great-depression-except-for-

Écrit par : léonidas | 18/10/2011

Hey Wall Street, If You Still Think Occupy Wall Street Is A 'Fringe' Movement, Check This Out

Petit tour du monde des manifestations...

http://www.businessinsider.com/october-15-occupy-wall-street-around-the-world-2011-10#but-some-protesters-showed-up-with-molotov-cocktails-and-it-turned-violent-al-jazeera-reports-4

Écrit par : léonidas | 18/10/2011

Reportage d'une vingtaine de minutes (al jazeera) en anglais sur acteurs et la motivation des manifestants.

Inside Story - Demanding 'economic justice'

http://www.youtube.com/watch?v=LSgarSponOk&feature=player_embedded#!

http://www.theatrum-belli.com/

Écrit par : léonidas | 18/10/2011

Léonidas

Le site Business Insider n'est pas fiable :

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/07/12/anagramme-hostile.html

... mais merci quand même pour ces liens fort intéressants.

Écrit par : Boreas | 18/10/2011

"Le mouvement des indignés "Occupy Wall Street", qui a gagné en l'espace d'un mois le monde entier, suscite une franche sympathie, même auprès des "grands" de ce monde. De son côté, Barack Obama tente bien d'éteindre l'incendie, déclarant dimanche, lors de l'inauguration du Memorial Martin Luther King à Washington, que Martin Luther King "aurait voulu que nous relevions le défi des excès de Wall Street, sans diaboliser ceux qui y travaillent".

Mais, de l'autre côté de l'Atlantique, Angela Merkel, Vladimir Poutine ou encore Jean-Claude Trichet n'hésitent plus à déclarer qu'ils comprennent le mouvement. Et ils ne sont pas les seuls. A la Commission européenne, aussi, l'agacement envers les banques fait ressentir une certaine forme de sympathie envers ce mouvement."

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/20111017trib000657246/meme-eux-se-mettent-a-soutenir-les-indignes-.html

Écrit par : Boreas | 18/10/2011

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