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Le PS : 30 ans de trahison des classes populaires

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« (...) Depuis la victoire de Mitterrand en 1981, le PS n'aura cessé de s'éloigner du peuple. Bertrand Rothé retrace l'histoire de ce divorce dans un livre implacable à paraître ce jeudi 10 janvier : "De l'abandon au mépris".

(...) l'histoire du «réalisme de gauche», cette maladie infantile des modernisateurs qui rognent sur l'idéal pour ne plus avoir à se soucier de la justice sociale et pour renvoyer le peuple dans les cordes.

Il a écrit un livre sur la traîtrise de cette "gauche divine" qui, en deux générations à peine, est passée, comme disait avec humour Jean Baudrillard, de "la lutte enchantée à la flûte finale". Car il aura fallu jouer bien des airs pour en arriver à trahir à ce point la classe ouvrière et à se mettre à dos les classes populaires – qui, contrairement à une idée reçue, ne sont pas majoritaires au sein de l'électorat FN –, pour être sûr de ne pas désespérer Bruxelles et les actionnaires des firmes mondialisées.

Bertrand Rothé pratique avec tact cet art de la superposition. Il fait converger les éléments factuels, les fermetures d'usines depuis le 10 mai 1981, par exemple, avec les choix stratégiques des hiérarques socialistes, sans oublier la cohorte d'intellectuels, d'économistes, de communicants – Alain Touraine, Michel Wieviorka, Daniel Cohen, pour ne citer qu'eux –, qui ont laissé croire que la désindustrialisation de la France était inéluctable (...) »

Source (avec quelques extraits du livre)

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Quatrième de couverture :

« Comment, en l’espace de trente ans, le PS et le monde ouvrier sont-ils passés de l’amour fou au mépris ? Ce livre tient la chronique tragique d’une longue histoire passionnelle, émaillée de séparations fracassantes et de retrouvailles douloureuses, de drames et d’engagements non tenus. Il explique pourquoi, en 1981, 70 % des ouvriers avaient contribué à la victoire du PS, alors que c’est aujourd’hui le FN qui est qualifié de "premier parti ouvrier de France".

Entre ces deux dates, au fil des choix politiques engagés par les hiérarques du Parti socialiste, et des réactions plus ou moins avisées des représentants de la classe ouvrière, notre couple, de plus en plus mal assorti, doit faire face à l’effondrement du monde communiste, à l’arrivée de la "deuxième gauche", à la montée du chômage et à la conversion des socialistes à l’Europe, au libéralisme et à la société postindustrielle. Les noms de François Mitterrand, Jacques Delors, Laurent Fabius, Pierre Bérégovoy, Dominique Strauss-Kahn, Lionel Jospin et François Hollande, entre autres, marquent les étapes de ce désamour, de l’abandon au mépris.

Au terme de nombreuses péripéties, que Bertrand Rothé rappellent de façon cinglante, le vieux couple en arrive aujourd’hui au divorce. (...) »

Source

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Dernière minute : vous pouvez lire sur le site de Libé un entretien avec l'auteur.

A noter que comme Hervé Algalarrondo, il a le courage d'évoquer l'immigration :


« (...) A partir des années 1980, en revanche, les socialistes ont abandonné cette catégorie sociale [la classe ouvrière] pour se consacrer à la défense des minorités ethniques. Et pas de tous les immigrés, pas des vieux par exemples : des jeunes immigrés, sous la devise un brin condescendante "Touche pas à mon pote". C'est médiatique, ça passe bien, ça fait festif. (...) »

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11/01/2013 | Lien permanent

Le CAC 40 se fiche bien de l'Ukraine

C'est à partir de 3' 30" et jusqu'à 10' 00" :

Canal+, La Nouvelle Edition du 17 septembre 2014 - Partie 4 : Les amis français de Poutine

En complément, lisez aussi ce billet.

Pendant que j'y suis, sans rapport direct avec le sujet et parce que je ne peux pas reproduire sur ce blog tout ce que je trouve d'excellent sur la Toile, concernant la crise ukrainienne, je vous recommande aussi la lecture de ce très bon article.

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Remplacement Bleu Marine

Communiqué de presse de Bertrand Dutheil de La Rochère, Conseiller République et laïcité de Marine Le Pen :

Dans l’islam sunnite, il n’existe pas de clergé. Chaque croyant peut s’ériger en autorité religieuse légitimée par les croyants qui lui reconnaissent cette qualité. Les autorités politiques des différents pays se déclarant musulmans investissent donc des autorités religieuses et enjoignent à leurs administrés de les reconnaître comme telles. Les musulmans des pays qui ne sont pas musulmans ont tendance soit à se constituer en communautés politico-religieuses, soit à se rattacher à une autorité d’un pays musulman. Aujourd’hui, en Europe occidentale, cette dernière option est d’autant plus la règle que les musulmans d’immigration récente ont conservé de nombreux liens avec leurs pays d’origine.

Cette situation ne répond pas à la culture de la nation française. Pays gallican, elle a toujours institué une césure entre religion et politique. La France monarchique s’est opposée au Pape, parfois avec violence. La laïcité républicaine s’inscrit dans cette continuité. Depuis bientôt trente ans, pour permettre un islam de France, les différents gouvernements ont voulu créer une instance représentative du culte musulman. Implicitement, ils avaient en modèle l’organisation du judaïsme par Napoléon. À deux siècles d’intervalle, la situation des deux religions est bien différente sur le sol national comme dans le monde. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) n’a que l’audience que chaque musulman en France veut bien lui accorder. En conséquence, s’il est nécessaire que ce Conseil et les autres autorités musulmanes condamnent le terrorisme pratiqué au nom de l’islam, chaque musulman doit aussi veiller à ne pas faciliter des amalgames en suivant des imams aux positions pour le moins ambiguës

Avec Marine Le Pen, le Rassemblement Bleu Marine condamne tous ceux qui veulent confondre l’islam, qui est une religion, avec l’islamisme, qui est un totalitarisme. Parallèlement, il dénonce toute complaisance et toute faiblesse envers ceux qui commettent des crimes en invoquant cette religion. En revanche, l’islam est une religion et non une race : critiquer l’islam, comme critiquer le christianisme, ne peut être considéré comme une forme de racisme. Enfin, chacun doit être libre de changer de religion ou de ne pas avoir de religion. Plaçant les croyances métaphysiques dans la sphère privée, la France unit dans l’espace public tous les Français au sein d’un même peuple sans autre critère que leur citoyenneté.

Front National (de mes couilles)

Ça ne date pas d'hier. Exemple : JMLP en février 2009 :

 

MLP et Soral en campagne en 2007 :

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Non à la récupération

L'aile soi-disant patriote de l'UMP fait tout pour récupérer la MPT. L'autre jour, c'est encore Hervé Mariton qui est allé constater une semaine après les faits, avec quelques autres parlementaires de son bord, que Nicolas Bernard Busse avait été incarcéré dans des conditions indignes.

Or, Mariton a promis, en tant que maire, de célébrer des mariages gay, traitant même de lâches sur Facebook les élus municipaux qui s'y refuseraient.

Ce à quoi les Hommen, décidément intraitables, ont réagi avec vigueur sur Twitter :

 

Source

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Gayflop

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500.000 manifestants attendus, 15.000 venus, ça se passe de commentaire. En un mot, pas la Gaypride mais le Gayflop.

Les Hommen, encore eux, en ont profité pour résumer la situation :

« Activistes LGBT,

Vous instrumentalisez les homosexuels qui ne vous ont rien demandé pour faire adopter des lois dont les Français ne veulent pas. Sachez que désormais les Hommen n'auront de cesse de révéler à nos compatriotes l'étendue de votre escroquerie.

Oui, vous êtes des escrocs ! Vous n'oeuvrez pas à l'acceptation de l'homosexualité, vous enfermez les homosexuels dans une image de folle en string panthère qui est aussi irréelle que dégradante.

Vous ne défendez pas les homos, vous les réduisez à leurs pratiques sexuelles en voulant faire de votre sexualité une identité. Mano Solo chantait : "je suis esprit avant d'être un corps", le poète doit se retourner dans sa tombe...

Vous ne luttez pas contre l'homophobie, vous en vivez ! Vous savez pertinemment que malgré vos happenings provoquants et vos slogans haineux comme "un hétéro une balle, sa famille une rafale", l'écrasante majorité des français n'a rien contre les homosexuels. Qu'à cela ne tienne, vous montez en épingle le moindre fait divers pour culpabiliser nos concitoyens et tenter de légitimier votre lobbying communautaire.

Nous refusons ce chantage à l'homophobie. Nous défendons l'ordre naturel, le bon sens et les enfants. Vous pourrez pleurnicher tant que vous voudrez et nous accuser de tous les maux, nous ne varierons pas d'un iota. Chaque enfant a le droit à un père et à une mère. Beaucoup d'homosexuels moins égoïstes que vous l'ont compris. En adultes capables de gérer leurs frustrations, ils refusent de faire passer leurs désirs avant l'équilibre des enfants. A dire vrai, la grande majorité des homosexuels ne veut pas de votre activisme et de vos prétenues avancées. Combien il y a-t-il eu de participants à votre Grand Salon du Mariage Gay ? A peine 150 ! Et encore, la moitié étaient des figurants de l'inter-LGBT !

Vous ne représentez rien ! Vous n'êtes qu'une poignée de professionnels de l'agitation médiatique, arrosés par les millions de Pierre Bergé. Certes, ces millions vous ont acquis la classe politique et les médias, mais malgré toute la propagande que vous lui avez fait ingurgiter depuis 30 ans, le pays réel continue à penser, bonhomme, que s'il faut un homme et une femme pour faire un enfant, c'est peut-être qu'il faut aussi un homme et une femme pour l'élever. Vous pouvez contraindre les maires à vous marier, faire placarder des affiches sur lesquelles des types se taillent des pipes, remplacer les drapeaux français par des drapeaux gay sur le fronton des mairies, vous n'éteindrez pas les braises de bon sens qui subsistent chez nos compatriotes. Comptez sur nous pour souffler franchement dessus. »

Source

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« Du bouche-à-bouche à un cadavre »

Pierre Bergé avec François Hollande : le mécène et l'obligé

 

Je remercie @Popeye de m'avoir fait découvrir ce brûlot lancé par les Hommen lors de la manif de dimanche soir dernier à Paris, place Dauphine, contre le sort scandaleux réservé par le régime à Nicolas Bernard Busse :

« Alors si on fait les comptes :

*Vous faites adopter une loi qui viole les droits de la majorité et des plus vulnérables pour plaire à un lobby qui représente la minorité d'une minorité.

*Vous manipulez les sondages en dissociant les questions de mariage et d'adoption quand la loi porte sur les deux ensemble.

*Vous ignorez des centaines de milliers de personnes descendues pacifiquement dans la rue à plusieurs reprises et falsifiez les chiffres de leurs mobilisations.

*Vous foutez au panier une pétition historique de 700.000 signatures.

*Vous accélérez le calendrier législatif pour prendre de vitesse les opposants.

*Vous refusez d'organiser un référendum en invoquant le fait que l'article 11 ne prévoit qu'on y ait recours que pour les questions sociales et non sociétales ; alors même que le terme "sociétal" est un néologisme qui n'existait pas en 58, et que la commission choisie pour examiner le texte à l'assemblée est précisément la commission des affaires SOCIALES.

*Vous laissez des racailles de flics en civil malmener des jeunes filles et tabasser des gamins de 14 ans.

*Vous refusez aux maires leur droit à l'objection de conscience en les menaçant de 7 ans de prison.

*Vous faites coffrer des promeneurs parce qu'ils portent un sweat de la Manif.

*Vous multipliez les détentions arbitraires et les procédures abusives.

Et maintenant vous foutez en taule un étudiant qui est allé chanter la Marseillaise sur les Champs Elysées...

Mais continuez M. Hollande ! A ce train-là vous finirez par faire tirer sur la foule...

Continuez mesdames et messieurs les juges, ministres, chroniqueurs et autres bonnes consciences subventionnées ! Bientôt vous réhabiliterez la gégène…

Continuez ! Vous êtes en train de forger une génération de résistants.

Vous croyez n'avoir à faire qu'à des cathos réacs mus par leur sentiment religieux ? Vous êtes mal ! L'ordre naturel qu'ils défendent est universel et vos coups de tonfa ont trempé leur conscience politique. Ils ont compris que ce mariage homo était le fruit vénéneux d'un arbre pourri par le mépris du peuple, la propagande médiatique et la dictature des minorités. S'ils pointent encore le fruit, ils pensent désormais à couper l'arbre. Et demain ils rallieront à eux le pays réel qui ne supporte plus votre condescendance.

Continuez ! Votre société utopique ne fait plus rêver. Notre génération en a soupé de votre progrès. Nous avons vu où mène votre libération des mœurs, votre marché-roi et votre relativisme déguisé en ouverture d'esprit. Nous sommes les enfants du divorce de masse, de la gay pride et de l'adultère en publicité dans le métro. Nous ne voulons pas de vos vies de merde de cocus compréhensifs et de working-girl dépressives.

Continuez ! De toute façon vous avez déjà perdu... Déjà Cohn-Bendit est tombé, le monde dégueulasse qu'il incarnait le suit. Votre activisme n'y changera rien, c'est du bouche-à-bouche à un cadavre. »

Source

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Hollande sifflé et hué sur les Champs-Elysées

 

Même si le régime a placé la foule le plus possible en retrait par rapport au parcours du command car présidentiel, même si Manu le Chimique est venu en personne s'assurer de l'absence de terroristes, même si nos chers commissaires politiques ont sans doute briefé (mais était-ce nécessaire ?) les commentateurs de la Drucker's family qui ont fait comme si de rien n'était sur France 2, on ne pouvait pas, ce matin, même à la télévision de nos impôts, ne pas entendre partout les huées et les sifflets des opposants au mariage gay, voir partout leurs drapeaux.

Je ne suis pas le seul à l'avoir noté :

Même Julien Dray s'est aperçu de quelque chose :

Rien sur Libé et Le Monde, les Pravdas les plus proches du pouvoir, mais le message est d'ores et déjà passé. Nous verrons si des médias étrangers en feront état. Dernière minute : ça commence.

 

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Manif Pour Tous et anti-impérialisme, même combat

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Missile libéral-libertaire

 

« Entre la loi Taubira et les tentations de guerre punitive à Damas, deux sujets qui auront dominé l’actualité depuis le début de l’année, quoi de commun ? Les soutiens au lobby gay et aux "guerres humanitaires" ne sont pas sans s’inspirer des mêmes logiques, à commencer par la théorie du chaos.

APPAREMMENT rien de commun entre le prétendu "mariage" pour tous et le projet d’intervention des forces françaises en Syrie : une réforme du droit civil interne d’un côté, un problème politique et diplomatique à l’autre bout de la Méditerranée, de l’autre. Si les partisans de l’un et de l’autre, on le verra, sont à peu près les mêmes, leurs opposants les plus virulents ne se recouvrent pas. Pourtant, beaucoup de choses relient ces deux événements. Nous voudrions montrer le parallélisme des logiques à l’œuvre dans l’un et l’autre cas.

De nombreuses convergences

D’abord, n’hésitons pas à le dire : dans les deux cas, la politique du gouvernement français conduit à piétiner l’héritage chrétien. Même si le mariage homme-femme est de droit naturel et transcende donc croyances et cultures, il a été porté en Europe et dans une partie du monde, sous sa forme monogame, par le christianisme. En promouvant l’homosexualité, en organisant des cérémonies que certains peuvent juger parodiques, c’est, de fait, l’héritage chrétien qui est visé. Le mariage, même civil, appartient dans notre culture à la sphère du sacré ; organiser des mariages pour personnes du même sexe est tenu par beaucoup, croyants ou non, pour un blasphème.

La présence française au Proche-Orient est inséparable d’une mission historique, celle de la "fille aînée de l’Église" qui était de protéger les minorités chrétiennes de Terre sainte et des pays environnants. Mission reconnue par l’Empire ottoman sous Louis XIV, assumée ensuite par le Second Empire et la IIIe République, même dans ses phases anticléricales. Les chrétiens d’Orient furent de ce fait, pendant longtemps, les efficaces vecteurs de la francophonie et de la culture française.

La guerre que se propose de mener le gouvernement français dans cette région du monde consiste au contraire à combattre un régime, sans doute odieux à bien des égards, mais qui protège les chrétiens de Syrie et à soutenir par la force armée des opposants qui, de leur propre aveu, se proposent de les exterminer. Que le pape et les autorités de toutes les confessions chrétiennes de la région se soient élevées de manière unanime contre le projet d’intervention est impressionnant. Le gouvernement français ne pouvait prendre plus directement à contre-pied la ligne politique traditionnelle de la France.

Dans les deux cas, François Hollande exprime son profond mépris pour l’héritage chrétien.

Mais sa politique menace aussi l‘homme et l’humanité. La Loi Taubira, par-delà la question du mariage, remet en cause une certaine idée de l’homme. Une intervention militaire en Syrie, compte tenu du caractère troublé de la région et du soutien que la Russie a promis d’apporter au régime de Damas, emporte un risque de guerre mondiale : il met en péril, non seulement l’homme mais l’humanité.

Pour qui douterait de la pertinence du parallélisme, il suffit, pour s’en convaincre, de voir une Caroline Fourest éructer sa haine contre le régime Assad et appeler à la guerre avec autant d’ardeur qu’elle avait combattu La Manif PourT ous.

Les politiques en cause bafouent également le bon sens.

Instaurer un mariage entre personnes du même sexe constitue une offense au bon sens et à la raison dès lors que l’on admet que le but du mariage est de donner un cadre social à l’union de l’homme et de la femme et que ce cadre n’a d’utilité que parce que l’union de l’homme et de la femme est susceptible de générer des enfants auxquels il faut donner des repères.

La raison n’est pas moins offensée par la politique française (et occidentale) au Proche-Orient. Elle ne le serait pas si elle servait des intérêts clairs de notre pays, ou à la rigueur de nos amis (Liban, Israël) : or tel n’est nullement le cas. La Syrie a certes, dans le passé, menacé nos positions au Liban, mais elle ne le fait plus. Le régime actuel ne menace plus aucun de ses voisins depuis longtemps, en particulier Israël. La Syrie n’a pas de pétrole. Les autres objectifs que l’on pourrait assigner à la politique d’intervention : déloger la Russie du Proche-Orient, démonter l’ "arc chiite" qui va du Liban à l’Iran, détruire la base arrière du Hezbollah soit s’avèrent contestables — au nom de quoi prendrions-nous parti pour les sunnites contre les chiites ? — soit comportent des risques disproportionnés à l’enjeu.

Et si cette intervention n’est justifiée que par la promotion de la démocratie et des droits de l’homme, il est patent que les opposants au régime Assad sont au moins aussi dangereux que ce régime lui-même ; il est patent également que le régime appartient à la catégorie des dictatures militaires classiques, très éloignées du totalitarisme, comme il y en a encore beaucoup dans le monde et comme il nous est même arrivé encore d’en soutenir ici ou là. Rien qui justifie la diabolisation absolue que nous servent les médias.

Dans les deux cas, mariage homosexuel et, encore plus guerre en Syrie, les gens raisonnables ne manquent pas d’éprouver ce sentiment d’absurdité, d’irrationalité folle que les opposants aux régimes totalitaires, communiste et nazi, nous disaient avoir ressenti. Au dire de ceux qui les ont décrits, par exemple Soljenitsyne, ce sentiment d’être dans un monde de fous était même ce qu’il y avait de plus pénible à supporter.

Le mécanisme de la déraison

Dans les deux cas, l’absurdité est l’aboutissement de raisonnements sophistiques, viciés à la base, dont le point de départ affiché est la morale, mais dont l’effet est la déraison et parfois le crime.

La théorie du genre, qui sous-tend le "mariage pour tous", part du principe d’égalité et de non-discrimination. Mais elle ne se contente pas, comme il serait normal, de promouvoir des droits égaux entre l’homme et la femme, tout en admettant leur évidente différence. Par une logique devenue folle, toute différence pouvant être discriminante, elle proclame l’identité absolue, la fongibilité, l’interchangeabilité de l’homme et de la femme et par là des couples composés d’un homme et d’une femme, d’un homme d’un homme, d’une femme et d’une femme. Elle tend même à effacer la notion d’homme et de femme, celle de père et de mère, d’oncle et tante, etc., des Codes français. Au mépris de la nature, la logique de la loi Taubira conduit à organiser des simulacres d’engagement par des duos d’hommes ou des duos de femmes, à faire, au nom du principe d’égalité, et au moyen d’artifices techniques et légaux, comme s’il pouvait y avoir engendrement par des personnes du même sexe ; cela seul montre le caractère absurde et même mensonger de la démarche.

La légitimation de l’intervention en Syrie repose sur la diplomatie dite humanitaire, ou des droits de l’homme. L’Occident aurait la mission de faire respecter les droits de l’homme et d’imposer la démocratie partout dans le monde, et par tous les moyens y compris en lâchant des bombes sur des populations civiles (c’est que l’on qualifie de "dommages collatéraux"). Double aberration : la diplomatie, dans son sens classique, vise d’abord à défendre des intérêts, et pas des principes. Et si l’on veut à toute force défendre des principes, on ne le fera pas en lâchant des bombes. D’autant que les partisans de l’intervention, pour justifier celle-ci, usent systématiquement de deux poids et deux mesures, ignorant par exemple les monarchies, encore plus oppressives du Golfe. Mais ce biais systématique dans l’analyse des réalités que l’on veut réformer est sans doute intrinsèque à une démarche diplomatique qui s’apparente cliniquement à l’hystérie !

Dans les deux cas, également, les promoteurs des prétendus droits veulent instaurer une rupture radicale avec le passé. Marx considérait que, avec le socialisme, l'humanité sortait de la préhistoire. Le mariage homosexuel et la théorie de genre, au dire de leurs promoteurs, constituent une révolution par rapport à des siècles d’oppression des femmes et des homosexuels. La diplomatie des droits de l’homme nous introduit, par rapport au jeu classique des puissances, à ce que Fukuyama avait appelé "la fin de l’histoire".

Dans les deux cas, des démarches animées du souci du bien aboutissent à des monstruosités. La théorie du genre conduit à considérer l’enfant (au moins certains enfants, donc l’enfant dans son principe) comme un objet, objet de satisfaction des désirs des adultes, au mépris de l’héritage kantien selon lequel l’homme doit être tenu pour une fin et jamais pour un moyen.

La diplomatie prétendue des droits de l’homme conduit à violer le droit international, à prolonger et aggraver une guerre civile déjà extrêmement cruelle, et à mette en danger la paix mondiale au risque de faire courir un risque d’anéantissement à l’humanité.

Idéalisme des ambitions, sophisme du raisonnement, prétention de fonder une ère nouvelle, effets pratiques désastreux ; nous trouvons là, sous une forme nouvelle, les principaux traits de l’idéologie, au sens où le communisme était une idéologie et telle que nous l’a décrite Hannah Arendt. Une idéologie qui conduit à l’intolérance, ses partisans étant toujours chauffés à blanc contre leurs opposants.

Le rôle des États-Unis d’Amérique

Dernière convergence, moins visible : le rôle que joue dans la promotion de ces idéologies des droits, la puissance dominante dans le monde — les États-Unis d’Amérique.

Ce rôle est évident dans le cas du Proche-Orient puisque la politique française n’y est rien d’autre que l’alignement pur et simple sur la politique américaine, quand elle ne tente pas, généralement de manière pathétiquement impuissante, à faire de la surenchère, comme le roquet tente d’aboyer plus fort que le molosse.

Ce rôle est aussi réel dans le cas du mariage qu’on appelle gay et qui porte un nom anglais précisément parce qu’il vient d’Amérique. Non seulement la théorie du genre est partie d’outre-Atlantique mais la diplomatie américaine, au moins sous présidence démocrate, s’efforce de la promouvoir à travers le monde, soit directement, soit par le biais des institutions internationales, dûment noyautées. En même temps que se discutait en France la loi Taubira, le mariage homosexuel était en débat à la Cour suprême. Plus de deux cent grandes sociétés américaines se sont portées, comme la loi américaine le permet, amici curiae auprès de la Cour, pour apporter leur appui à la légalisation généralisée du mariage homosexuel sur le territoire américain. Parmi ces sociétés, des banques comme Goldman Sachs ou Citigroup, qui se trouvent au centre de la sphère financière mondiale. Parallèlement, les ambassades américaines ont été investies de la mission de surveiller dans leur pays de résidence les progrès de l’égalité et donc de la théorie du genre ou des droits des homosexuels.

Il convient évidemment d’approfondir les raisons pour lesquelles les États-Unis et spécialement leurs principales forces économiques appuient le mouvement en faveur des homosexuels (et évidemment aussi les "guerres humanitaires"). Contentons-nous de dire pour le moment que le libéral est inséparable du libertaire. Et aussi que la théorie du chaos, selon laquelle une grande puissance, quelle qu’elle soit, assoit mieux sa domination dans un environnement chaotique, dans une société nationale ou internationale atomisée, s’applique aussi bien au chaos politique et militaire qu’un chaos moral et familial.

La diabolisation de la Russie

Dans les deux cas, la Russie apparaît comme un môle de résistance à l’entreprise idéologique soutenue par les États-Unis (ou de certaines forces au sein des États-Unis). Vaccinée par 73 ans d’athéisme officiel, la Russie de Poutine se veut aujourd’hui une nation chrétienne. Elle résiste autant qu’elle peut aux prétentions des lobbies homosexuels et à la subversion religieuse. En matière diplomatique, elle soutient la conception classique fondée sur la souveraineté nationale, le principe de non-ingérence et la diplomatie d’intérêts et, pour ces raisons, défend contre les ingérences étrangères le gouvernement en place en Syrie. Elle prétend aussi prendre le relais de la France si honteusement défaillante dans la défense des chrétiens d’Orient.

Du fait de cette posture, la Russie se trouve prise à partie de manière violente par une propagande mondiale qui tend à l’identifier à une dictature effroyable et à un régime conquérant. Elle interdit la propagande homosexuelle auprès des mineurs et on dénonce des lois homophobes. Une vision largement biaisée, et même mensongère. Si la démocratie est loin d’y être parfaite, la situation des droits de l’homme n’en est pas moins incomparablement meilleure qu’au temps du communisme, meilleure aussi que dans des pays comme la Chine ou l’Arabie saoudite qui ne font pas l’objet de la même propagande hostile. Les plus hystériques des adversaires de la Russie, qui sont généralement les mêmes que les promoteurs du mariage homosexuel ou de l’intervention en Syrie, parlent de boycotter les Jeux Olympiques d’hiver qui doivent se tenir en 2014 à Sotchi dans le Caucase.

Il n’est pas étonnant que ce régime soit pris pour cible non seulement par la propagande américaine et les médias occidentaux, spécialement français, mais aussi par des groupes subversifs comme les Pussy Riots, qui ont entrepris de profaner les symboles nationaux et religieux de l’orthodoxie ou les Femen. Les Femen sont parties d’Ukraine et sont financées par les mêmes groupes financiers nord-américains ou allemands qui ont appuyé, dans ce pays, la "révolution orange", en particulier la Fondation Soros "pour une société ouverte". Il est significatif que les Femen, importées en France pour contrer La Manif Pour Tous, se peignent la poitrine avec des slogans exclusivement en anglais, marque suprême de mépris pour le pays qu’elles ont décidé d’investir et dont la langue nationale doit s’effacer devant l’universalisme libertaire anglo-saxon.

Vers une seule résistance à la déraison ?

Fort de tant de parallélismes, peut-on dès lors rapprocher le combat pour le mariage homme-femme et le combat pour la paix et contre l’intervention de l’OTAN en Syrie ?

L’identité des promoteurs de ces deux politiques est certes patent : en premier lieu le milieu médiatique-mimétique français et occidental qui, jour après jour, a multiplié les anathèmes les plus haineux, hier contre les opposants au mariage homosexuel, aujourd’hui contre le régime que la Superpuissance a placé dans son collimateur.

Si les promoteurs sont identiques, les opposants ne le sont cependant pas complètement. Aujourd’hui, l’opinion hésite face à la perspective d’intervention en Syrie, comme elle avait hésité sur la loi Taubira au début de débats. Au départ, l’opinion, matraquée sans merci, tend à épouser le point de vue médiatique dominant ; toutefois, au bout de quelques semaines de réflexion, elle s’éloigne peu à peu de ce point de vue. C’est ce qui s’était passé en début d’année sur le mariage unisexe, c’est ce qui se passe aujourd’hui sur le problème syrien.

Mais dans l’opposition, certain groupes sont en pointe. Le noyau dur de La Manif Pour Tous se trouve dans la bourgeoisie catholique de l’Ouest parisien, un milieu social où les États-Unis ont longtemps été regardés avec les yeux de Chimène : souvenir des "boys" de 1944, du Plan Marshall et du "camp de la liberté" au temps de la Guerre froide, mais aussi révérence envers un pays modèle de libéralisme et protection ultime du droit de propriété menacé par les mouvements sociaux européens. On a perdu de vue les pressions de Washington pour désarmer la France dans l’entre-deux guerres ou son soutien au FLN qui obligea le général de Gaulle à précipiter la fin de la guerre d’Algérie. Il s’en faut de beaucoup, encore aujourd’hui, que ces milieux aient pleinement pris conscience de la prof

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« On pensait bien qu'il y en aurait un, un jour, qui viendrait nous voir... »

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Bah oui, Monsieur le Député, c'est que vous découvrez l'eau chaude. La rupture est totale entre le peuple et ses soi-disants représentants, et rien ne pourra plus vous sauver, vous et vos pareils, bande d'autistes rentiers du foutage de gueule :

« Neuf personnes sur dix me disent : ça va péter. Et encore, j'ai du mal à trouver la dixième. On nous déteste, nous les politiques, on n'a plus confiance en nous. Alors, tout y passe : les affaires, le mariage gay... l'actualité. Mais l'on sent que le rejet est plus profond, c'est un rejet total.

Je ne suis pas un oiseau tombé du nid. Depuis 1977 j'ai occupé tous les mandats locaux que l'on peut avoir et pourtant, je me rends compte que la réalité de notre pays est pire que ce que j'avais imaginé.

[J'ai senti] s'accroître le décalage entre le peuple et ses représentants. La réalité est difficile à percevoir depuis les bancs de l'Assemblée et même dans ma circonscription ou dans les discussions avec les proches.

Les gens que je rencontre, c'est Monsieur tout le monde. Et, à ma grande surprise, ils ne sont pas étonnés par ma démarche, c'est comme s'ils me disaient : "on pensait bien qu'il y en aurait un, un jour, qui viendrait nous voir en dehors des campagnes électorales".

Une phrase revient tous les jours. "Ne déformez pas ce que nous vous avons dit, dites-leur qu'on n'en peut plus, que la cocotte minute va exploser, qu'on n'a plus aucune confiance en vous, les politiques". Seuls les maires sont épargnés parce qu'on les connaît et qu'on peut les engueuler tous les jours.

Autre rejet que je n'avais pas identifié à ce point : l'Europe. On n'a pas cru le peuple assez compétent pour construire ce grand projet qui n'était pas de leur niveau. Le non au référendum sur la constitution que Sarkozy a fait ensuite adopter par le parlement a été vécu comme une trahison. Et puis, ces questions récurrentes, comment a-t-on pu laisser tomber notre agriculture, notre industrie sans que personne ne s'y oppose. [Il y a] un sentiment d'abandon et de colère.

Dans le monde rural, habitué aux grandes manifestations, au dialogue fort, on sent aujourd'hui de la résignation. Même chose dans l'industrie où le seul objectif, c'est d'essayer de négocier au mieux la prime la plus élevée du plan social.

Par dessus tout cela, il y a la question de l'identité. "On ne sait plus si on est Lorrain, Français, Européen, Mondiaux. On n'a plus idée de qui on est et de qui nous dirige. Vous parlez du peuple M. le Député, mais de quel peuple ? On n'est qu'un troupeau de gens éparpillés aux quatre vents". »

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Intégration, qu'ils disent

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Il y a quelques jours, je disais que « le modèle communautariste anglo-saxon a complètement supplanté le modèle assimilationniste républicain ».

Malgré les dénégations de Jean-Marc Ayrault, sur le site fonctionnel duquel on trouve le fameux rapport sur la soi-disant intégration, commandé par lui à un aréopage d'idéologues et de lobbyistes de l'immigration, c'est bel et bien un fait.

Comme le dit Zemmour, avec ce rapport, nos élites « passent à la deuxième étape ».

Pour s'en convaincre, il suffit de lire un simple extrait du second volet de ce monument de falsification historique, de terrorisme intellectuel, de novlangue jargonnante et de délire technocratique, ironiquement intitulé « Faire société commune » (pages 3 à 5), que je commente succinctement - passages en rouge.

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I. Un contexte de crise, des référentiels politiques épuisés : la nécessité de changer de paradigme de politique publique

Liberté, égalité, fraternité et laïcité, sont les valeurs et principes fondateurs de la république française.

Si le R minuscule dont le texte affuble notre République n'était pas un signe suffisant du mépris dans lequel les rédacteurs de ce torchon la tiennent, ajoutons que même ça, déjà, c'est faux. Robespierre et sa Fête de l'Etre Suprême, ainsi d'ailleurs que ses autres projets de fêtes calendaires, dont celle de l'Amour de la Patrie, sont la démonstration de ce que la laïcité, seulement intégrée à l'appareil constitutionnel français en 1958, n'est pas une valeur fondatrice ni un principe de la République. Il s'agit simplement d'une falsification historique courante, utilisée pour subvertir la société française et justifier le grand n'importe quoi communautariste selon lequel tout vaudrait tout et tout devrait être autorisé.

Si ces valeurs ont vocation à protéger et à émanciper, force est de reconnaître que le modèle français d’intégration tel qu’il s’est développé au milieu des années 80, en même temps que la politique de la ville ou les politiques d’insertion, et qui ont prévalu jusqu’à présent, peinent à conférer à ces valeurs fondamentales une effectivité, une réalisation concrète pour l’ensemble des concitoyens particulièrement pour les descendants d’immigrés coloniaux et postcoloniaux. Ces derniers, bien que français, bien qu’ayant grandi en France, ayant fait leurs études dans l’école de la république française, développé une activité dans l’économie française, fondé un foyer sur le sol français, contribué à enrichir culturellement la société française restent encore, trop souvent, perçus comme des français illégitimes érigeant ainsi, au sein même de la société française une frontière intérieure symbolique qui rend difficile, actuellement, toute construction d’une société commune.

Je passe rapidement sur ce classique condensé d'abyssale mauvaise foi et/ou de connerie intégrale, consistant à prétendre qu'une situation de fait, imputable à des réalités anthropologiques et culturelles, relèverait d'une injustice - sous-entendu, de la part des méchants Français de sang forcément « racistes » -, en dépit des moyens colossaux consacrés durant des décennies par le pays hôte, que je suppose donc en pleine schizophrénie, à accueillir des invités qu'en réalité il déteste...

L’épuisement des référentiels politiques (intégration, politique de la ville, prévention de la délinquance, insertion), contemporains de la marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, est lié, selon nous, à la manière de considérer le problème, imputant aux seules classes populaires la responsabilité de leur non insertion, et aux seuls immigrés et à leurs descendants la responsabilité de leur supposée non intégration exonérant l’Etat et la société de toute forme de responsabilité.

Que viennent faire, dans ce charabia, les « classes populaires » et leur soi-disant « non insertion »?! Notez que la phrase différencie bien les classes populaires, prétendument non insérées, des immigrés et de leurs descendants, supposés non intégrés nous dit-on. Néanmoins, il s'agit clairement d'un amalgame, visant à faire gober au lecteur (lequel ? Qui peut encore gober une énormité pareille, à part les bisounours du MJS ?) qu'il existerait une identité de destin, voire d'intérêts, entre le prolo FDS victime des racailles et de la concurrence de la main-d'oeuvre immigrée, comme des délocalisations, et l'allogène, outil de la déflation salariale voulue par les promoteurs de l'immigration économique, et instrument de l'idéologie libérale libertaire du vivre-ensemble ? Quant à « l’Etat et la société », qui seraient donc les vrais responsables de tout cela, de qui s'agit-il ? Sauf à accuser les gouvernements successifs et le CAC 40 - bref, les zélites mondialistes et leurs larbins, ce qui serait exact, car effectivement ni les prolos ni les immigrés ne sont responsables de la situation -, je ne vois pas.

Ce n’est qu’à partir de la toute fin des années 90 et du début des années 2000, que le dévoilement de processus diffus sinon massifs de discrimination ethno-raciale et sa mise sur agenda du problème public ont permis de sortir de cette construction unilatérale du problème public laissant jusqu’alors penser qu’il n’était que le problème des publics.

Bon, alors là, les rédacteurs de cette invraisemblable sous-copie d'examen d'entrée à Sciences-Po ont vraiment un tel problème avec la langue française que, n'étant pas Champollion - lequel, d'ailleurs, n'était pas confronté à un vulgaire sabir à prétentions savantes -, je renonce à tenter un réel décodage. En gros, ce que je crois comprendre de cette diarrhée verbale, c'est que les pouvoirs publics ne seraient pas seuls responsables. Si quelqu'un est plus accoutumé à l'idiome des lobbies auteurs de cette infecte bouillie, qu'il se manifeste.

Le contexte actuel de crise sociale, économique, morale y est-il plus favorable ? Alors que l’on constate chaque jour que les processus de désaffiliation économique, sociale et civique se croisent et se renforcent ? Qu’ils affectent tout particulièrement les milieux populaires ? Que les discriminations hier encore signalées aux autorités existantes sont banalisées par ceux-là même qui les subissent ? Alors que les discours publics et médiatiques disqualifiant les populations dites Roms, agitant la peur de l’islam, stigmatisant les jeunes des quartiers populaires, prônant la remise en cause du droit du sol se multiplient et se banalisent ? On pourrait en douter.

Passons sur la formulation, qui témoigne d'auteurs à l'esprit toujours aussi embrumé, d'une profonde incohérence conceptuelle, formaté superficiellement à la glu. Les ahuris qui ont pondu ces slogans mal recopiés de tracts de SOS Racisme, en remettent une louche avec les « milieux populaires » et, cette fois, les « jeunes des quartiers populaires ». Qu'est-ce à dire ? Que la cible « des discours publics et médiatiques », c'est le peuple ? Mais alors lequel ? En réalité, cette loghorrée compassionnelle et victimaire fait référence aux mots d'ordre de Terra Nova, le think tank du PS. Pour ces gens, il faudrait pouvoir amalgamer la clientèle électorale immigrée au populo, présumé égaré au FN. Nulle part, bien entendu, on n'avouera qu'en réalité, le peuple français ne se trouve pas, majoritairement, ni dans les sacro-saintes banlieues, ni dans les meetings de MLP, mais, tout simplement, hors des grandes agglomérations, là où s'installent le déclassement et la paupérisation, comme l'a montré, par exemple, Christophe Guilluy.

Pourtant nous postulons lucidement, raisonnablement, le contraire. Ce contexte de crise (Il nous semble important de souligner ici que la crise des années 30, en bien des points semblable à celle que la France connaît aujourd’hui, a conduit, en 1932, au vote, à l’unanimité de l’assemblée nationale, de lois de protection de la main d’œuvre nationale, discriminantes sur le critère de la nationalité, soutenues conjointement par les syndicats de salariés et le patronat. Elles étaient, pour nombre d’entre elles, encore effectives, inscrites dans le fonctionnement sociétal, au moment de la sortie, en mars 2000, de la note n°1 du Groupe d’étude et de lutte contre les discriminations, Une forme méconnue de discrimination : les emplois fermés aux étrangers (secteur privé, entreprises publiques, fonctions publiques).), précisément, constitue une opportunité historique pour faire un nouveau pas sur le chemin politique de l’égalité, pour construire un destin commun à la nation française autour d‘un « vivre ensemble égalitaire » (L’expression est celle du collectif « Vivre ensemble l’égalité » réunissant des jeunes de 16 à 22 ans réunis autour d’un centre social à Lormont. Le collectif « Vivre ensemble l’égalité » a été auditionné par le groupe de travail « Faire société : égalité réelle » le 10 septembre 2013). Si l’on reprend ces mots célèbres d’Aimé Césaire qui résonnent singulièrement aujourd’hui « Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde » (Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme suivi du discours sur la négritude, Présence Africaine, 2000), on comprend aisément que la prise en considération du problème des discriminations et des inégalités sociales à la hauteur du problème qu’il pose à la société française, à son idéal égalitaire, à la prétention universelle de la république, en fait un véritable défi de civilisation.

Sonnez trompettes et résonnez hautbois ! Vous n'avez pas le choix, bonnes gens, les plus hautes autorités morales vous l'enjoignent, à rebours de l'Histoire vous devez fermement agir, à vous ouvrir pleinement à l'altérité vous ne pouvez que vous résoudre, il n'y a pas d'autre chemin, sans quoi... Oui, sans quoi, quoi ? Je demanderais bien à Aimé Césaire ce qu'il en pense, lui qui parlait de « génocide par substitution » au sujet de la Martinique, et disait qu' « il ne serait pas sage de ne pas tenir compte de ce réveil des identités », etc., etc. Manque de bol, il est mort.

Faire société commune dans une société diverse, c’est porter un projet politique, au plus haut niveau de l’Etat, de reconnaissance de la diversité de population française, de reconnaissance de la prégnance des pratiques discriminatoires et inégalitaires qui font obstacle à la construction d’un universel commun et à la construction d’un droit commun qui soit véritablement commun.

Qu'il s'agisse d'un « projet politique », on ne le leur fait pas dire. Qu'il s'agisse d'un projet schizophrène, en revanche, car prétendant égaliser les règles et les conditions sur le fondement d'un multiculturalisme à l'anglo-saxonne et donc d'un communautarisme, comme on peut le voir ailleurs dans ce rapport, voilà qui ne paraît pas les avoir effleuré. Cette utopie est irréalisable, elle ne peut déboucher que sur le Brésil ou l'Afrique du Sud, sur le chaos et la violence.

La refonte de la politique d’intégration : l’attente d’un signe politique fort

La refonte de la politique dite d’intégration constitue une fenêtre d’opportunité politique pour une reconnaissance politique du problème public des discriminations, problème longtemps occulté, puis porté de façon principalement sinon exclusivement technocratique. Pour autant, il ne s’agit pas de penser que cette question nodale du vivre ensemble, du vivre en commun ne concerne que les populations qui y sont directement confrontées. Il s’agit d’une question qui interpelle l’ensemble de la société française et tout autant l’Etat à son plus haut niveau, que les institutions publiques, les élus, les associations, ou encore les chercheurs, dans leur capacité à le construire comme un véritable problème public. Comme le soulignaient déjà il y a près de cinquante ans, aux Etat unis [sic], les membres de la « Commission nationale consultative sur les désordres civils de l’été 1965 » : « Aucune société démocratique ne peut fonctionner normalement s’il existe au cœur de ses principaux centres urbains un nombre important de citoyens collectivement aigris, convaincus aussi que l’administration ne remarque pas ou ne se soucie pas des injustices dont ils sont victimes et n’a ni les moyens ni le désir d’y remédier » (Collectif, Le rapport noir, Edition spéciale, 1968).

Bref, désormais, il faut bien vous mettre dans le crâne que si l'intégration ne marche pas, c'est à cause « des discriminations ». Surtout, ne réfléchissez pas. Sinon, vous risqueriez de percevoir comme une bouffée d'intense racisme derrière cette proposition. Bah oui, si c'est la discrimination qui empêche les allogènes d'être vos égaux, c'est non seulement que vous êtes racistes, mais aussi qu'en fait, les allogènes sont meilleurs que vous car, à conditions égales, ils sont de meilleure volonté, plus gentils, voire plus doués puisqu'il vous faut les freiner pour qu'ils ne vous évincent pas. Ce sont les bons. Vous êtes les méchants. Tenez-vous le pour dit.

Le terme intégration est discutable parce qu’il peut être vécu comme stigmatisant pour des populations installées en France depuis trois génération. Au-delà d’une police du langage qui impose de ne pas stigmatiser les héritiers de l’immigration qui auraient toujours à justifier de leur droit à être là et de faire partie de la communauté nationale, il s’agit de reconnaître avec Dominique Schnapper (Dominique Schnapper, La France de l’intégration, Gallimard, 1991) que le sens de l’intégration nationale a changé et que le lien social relève moins aujourd’hui d’une mise en forme et en conformité à des normes institutionnelles que de l’inventivité des acteurs sociaux, leur capacité à transformer la société française. L’Etat serait fidèle aux valeurs de la République française en accordant sa confiance aux milieux populaires, à la capacité d’initiative et au désir des individus les plus fragilisés d’être sujets de leur propre vie et de leur propre histoire et d’apporter leur contribution au changement sociétal.

Nous y voilà. Non seulement les « milieux populaires » (comprenez, nos remplaçants, les Français plus français que les Français, les immigrés meilleurs que nous qui incarnons l'esclavage, la discrimination, le racisme) sont le vrai peuple français, au regard d'une définition de la République revue et corrigée pour les besoins de la cause, mais encore ce vrai peuple a le droit de nous imposer ses propres valeurs, ses propres normes, ses propres codes, ses propres règles. Nous n'avons pas à moufter, nous sommes coupables. Le changement nous attend, la transformation se fera à nos dépens car nous l'avons mérité.

La République française et son objectif de solidarité et de citoyenneté pour tous ne saurait se satisfaire d’un dispositif social à plusieurs vitesses qui rejette dans la précarité une part toujours plus nombreuse de sa population. La France est historiquement forte de son Etat et elle a su ainsi surmonter ses crises en assurant sa cohésion dans le pluralisme de ses composantes sociales ou culturelles en réaffirmant à chaque fois son universalité. C’est au nom des valeurs fondatrices d’une République effective qu’il faut une reconnaissance franche du pluralisme de la société française et d’une république de la diversité. La France est déjà un pays pluriethnique et pluriculturel ; elle le sera de plus en plus à l’avenir, et un pluralisme harmonieux reste à construire.

C'est un fait accompli, on vous dit. Vous n'y pouvez rien, pas de retour en arrière possible. L'assimilationnisme républicain est mort et enterré, vous n'avez plus qu'à VOUS intégrer au multiculturalisme ou à disparaître. Disparaître comment ? Bah, bonnes gens, l'Etat, détourné à notre profit, va vous l'expliquer ; on va faire ça à la schlague, s'il le faut. Vous avez vu comment on a fait taper sur les dernières manifs de fachos opposés au mariage gay ou à l'écotaxe ? A vous aussi, on vous destine un tonfa gravé à vos initiales, qui n'attend que votre tête pour produire sa petite note sourde !

Dans un contexte de crise et de profondes mutations, notre

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