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07/05/2012

L'esprit petit-bourgeois contre la patrie

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Ça y est, c'est le triomphe de Flamby.

Moi qui ne regarde plus guère la télé, j'ai fait exception hier soir, pendant un petit quart d'heure à partir de vingt heures, histoire de voir des nigauds se congratuler et d'autres, en tous points semblables pourtant, verser leur petite larme de tristesse. Histoire de vérifier si cette comédie éternelle des dupes électorales était réelle, était encore possible.

Est-ce cet éloignement de la télé qui m'a rendu sensible à un élément particulièrement frappant à mes yeux, ou bien cet élément est-il si frappant qu'il est simplement logique qu'il m'ait littéralement bondi à la figure ?

Je n'ai vu partout que confort matériel et bonne conscience.

Entre la midinette Neuilly-Auteuil-Passy venue pleurer à la Mutualité sur le sort injuste de Ni-co-las et la petite pétasse de la Bastoche, glapissant des « c'est trop géniaaal » à l'adresse de son Fran-çois en guettant l'approbation de ses copains et copines, elle est où, la différence ?

Y en a pas, je vous dis.

Tous, ces braves couillons se ressemblent comme deux gouttes d'eau.

Ils ne veulent, tous, que l'avènement bisounours de leur idéal.

Et leur idéal, quel est-il ?


Que rien ne change, ou que quelque chose change dans le sens de leur confort et de leur bien-pensance conditionnée par les mythes du progrès et de la fraternité universelle, mais sans la moindre conscience que ce qui va leur arriver en pleine gueule, ce n'est pas du tout ce qu'ils connaissent, c'est-à-dire le bien-être et la bonne conscience, mais le tsunami de la crise.

Parce qu'à les voir, ces andouilles formatées consommatrices de mirages, ces anencéphales virtuels qui n'ont de jeune que le visage, ces profiteurs de quelque chose qu'ils n'ont pas gagné mais dont ils ont hérité en croyant y avoir droit, ils ne se doutent vraiment de rien.

A force d'être nantis, gâtés, d'adhérer aveuglément au discours poisseusement rassurant de leurs parents et aînés petits-bourgeois tout en s'offrant des crises d'adolescence adoubées par le système, ils sont arrivés à l'âge du vote comme on arrive au Virgin Mégastore, guidés par la pub et cornaqués par le marketing.

Et qu'ont-ils fait, ces ignares innocents ? Ils ont voté pour l'un des deux produits en tête de gondole, tiens. Fallait pas rater la promo, sinon on passait pour un guignol aux yeux des copains.

Jamais leur milieu d'origine ne les a avertis de la possibilité d'un bug dans la matrice, d'une usure du disque dur, d'une obsolescence du navigateur.


D'ailleurs, le réel, qu'en reste-t-il quand on ne sait de l'existence que la certitude d'un repas trois fois par jour, d'un cocon douillet pourvu d'un lit moëlleux, de toutes les commodités modernes et d'un plan épargne logement alimenté par papa-maman depuis ses huit ans ?

Il n'y a qu'à la télé qu'on voit de la misère et de la violence. Dans la rue, on ne donne pas aux SDF dont on plaint la condition sur les réseaux sociaux, on détourne les yeux dans le métro quand une brave dame se fait bousculer par des australopithèques nécessairement atypiques par rapport à la grande fraternité universelle tant vantée par les autorités morales battant estrade dans tous les azimuts.

Tout cela n'est pas réel. Tout cela ne peut pas l'être, car on ne le vit pas, on ne l'expérimente pas vraiment, on ne le voit que comme une image dans le flux du kaléidoscope quotidien. Ne sont réels que le confort et les bonnes intentions, dont on souhaiterait sincèrement qu'ils soient partagés par tous... surtout s'ils pouvait être financés par d'autres que soi.

Dans les rassemblements de soutien à François Hollande et à Nicolas Sarkozy, il n'y avait hier soir, à part des clients « issus de l'immigration », que des petits-bourgeois sans réelles difficultés socio-économiques.

Les autres - car il y en a, eh oui mes agneaux encore protégés -, ayant voté ou pas, ils sont restés chez eux. A condition d'avoir un toit.


Faut-il se réjouir de ce que 80 % des électeurs inscrits soient socialement des petits-bourgeois (les fameuses classes moyennes) et que (au pifomètre) au moins 50 % le soient en esprit ? Que seuls 20 % ne soient pas allés acheter les promos en tête de gondole ?

Oui, sans doute, si on est bienveillant. Car cela veut dire que quatre Français sur cinq, à peu près, n'ont pas trop de problèmes matériels et que, malgré leur motivation électorale, la situation de la société française n'est pas si mauvaise dans l'immédiat. Sans parler de sa bonne volonté, pleine de générosité et d' « ouverture », comme disent les zélites genre BHL ou Nelly Kapriélian, racistes primaires eux, qui cherchent à tout prix à faire passer le peuple français pour xénophobe, alors pourtant qu'il est surtout plus lucide, en théorie, qu'on ne pourrait le penser.

Mais qu'en est-il, réellement ? Derrière la vitrine des fans juvéniles du nabot et de Flamby, caché quelque part loin des petits-bourgeois soutiens du Virgin Mégastore un jour de promos, y a-t-il vraiment un peuple ? Et les 80 % de votants sont-ils tous venus pour faire une affaire ?

Eh bien, peut-être y a-t-il un peuple, et peut-être a-t-il conscience, majoritairement même, de ne pas faire une affaire, même parmi les 80 % de votants. J'ai déjà évoqué ici le fait que la cote de confiance des partis politiques n'est que de 12 %. Et il est révélateur de constater que 38 % des électeurs de François Hollande au premier tour ont voté contre un autre candidat. Sans doute, au deuxième tour, une bonne partie de ses voix lui sont-elles échues pour la même raison protestataire. Et sans doute en a-t-il été de même pour Sarkozy, en sens inverse.

Malgré tout, le fait que tous ces votants, souvent plus clairvoyants qu'on ne le croirait, aient choisi l'une des deux illusions présentées par le système partitocratique pour assurer sa continuité, témoigne d'une crédulité encore bien ancrée dans ce domaine, d'une louable foi en une démocratie depuis longtemps disparue derrière les rideaux de la société du spectacle...


Il y a quand même, dans la montée historique des votes blancs (7 % des suffrages) qui nous dotent d'un nouveau président même pas élu par la moitié des votants, dans l'ampleur de l'abstention (20 % des inscrits), quelques raisons d'espérer. D'espérer en une nécessaire radicalisation des mécontentements, mais pas de se réjouir. Car l'abstention et le vote blanc témoignent également d'une souffrance et d'une désespérance.

Il reste que l'acteur majeur du système, son principal soutien, reste petit-bourgeois. Jeune, vieux ou entre deux âges, son confort encore préservé et sa bonne conscience pleine de générosité à bon compte le conduisent à se réjouir, ou à s'attrister, du résultat d'une élection dont, pas plus que du reste du spectacle qui se joue sur la scène et de la tragédie qui se prépare en coulisses, il n'a encore compris qu'il est destiné à être la dupe et, en définitive, la victime.

A moi qui suis convaincu de ce qu'une révolution est inévitable dans notre pays - et ailleurs en Europe - la télé a confirmé hier soir, une fois de plus, à travers les images de ces profiteurs et soutiens du système, les conditions essentielles de la réalisation d'un pareil bouleversement : l'effondrement économique, l'écroulement de l'Etat-providence, la paupérisation de la petite-bourgeoisie et la souffrance sociale. A défaut, les illusions de tous ces braves gens crédules ne se dissiperont jamais.

Cela ne me fait aucun plaisir.

Pas plus que quiconque de sensé et surtout, d'humain, je ne souhaite le malheur à mes compatriotes.

Mais s'il est nécessaire d'en arriver là (et je n'y serai pour rien, qu'on ne m'accuse pas de cynisme), ce sera simplement la preuve que la réalité, que l'expérience vécue, est toujours plus instructive que toutes les théories, que toutes les idéologies.

De toute manière, nous n'avons pas le choix. Il n'y aura pas de redressement, le système ne se sauvera pas de l'effondrement. C'est la révolution ou, à terme, notre disparition en tant que peuple (sans même parler de souveraineté politique).

Commentaires

Très bonne synthèse de la pantalonnade de ce soir.

Comptez peut-être comme prémisses à cette révolution la déception très prochaine des petits-bourgeois de la Bastille, quand il se rendront compte d'ici 40 jours, voire avant, que l'antisarkozysme sans sarko, c'est assez creux, et que pourtant, malgré cela, Hollande appliquera quand même une politique ... Laquelle donc ?

Déception, désespoir, iphone bolossé, allocs chômage à la baisse, et maire musulman dans le 18ème, rien que ça risque de dépoter. Ajoutez-y une bonne crise mondiale, et le fruit sera mûr.

Écrit par : Olaf | 07/05/2012

Je ne peux qu'adhérer a 100 % avec ce texte.
Encore bravo pour votre blog, tenez bon !

Écrit par : Wolf | 07/05/2012

Excellent article.

Merci pour votre travail. J'ai decouvert votre blog depuis peu et je suis assez surpris de me retrouver dans la plupart de vos analyses.
Voici un article assez interessant paru sur ER d'un point de vue de gauche assez proche il me semble de ce que vous defendez ici.

http://www.egaliteetreconciliation.fr/Gouverner-par-le-chaos-10989.html

Écrit par : cyaxare2 | 07/05/2012

Non camarade Boreas. Certainement pas Cynique. Réaliste.


"Sans doute, au deuxième tour, une bonne partie de ses voix lui sont-elles échues pour la même raison protestataire. Et sans doute en a-t-il été de même pour Sarkozy, en sens inverse".

"Dans les rassemblements de soutien à François Hollande et à Nicolas Sarkozy, il n'y avait hier soir, à part des clients « issus de l'immigration », que des petits-bourgeois sans réelles difficultés socio-économiques".

"Il y a quand même, dans la montée historique des votes blancs (7 % des suffrages) qui nous dotent d'un nouveau président même pas élu par la moitié des votants, dans l'ampleur de l'abstention (20 % des inscrits), quelques raisons d'espérer".


Tout est dit, tout est là, le décors est planté, les trois coups viennent de retentir.


Il est clair que ces éléments, mis en perspective dans notre contexte actuel et celui à venir dans les prochains mois est corrosif, sinon explosif.

Jamais le pays n'aura été si peu armé pour affronter la crise qui s'annonce et contenir les effets de son hétérogénéité croissante.

Sont sortis des urnes de Garimore, un président "croupion" qui mettra en place un gouvernement structurellement faible qui se révélera bien incapable, faute de représentativité (je n'évoque pas le fait légal de l'élection mais bien la situation réelle), d'affronter ce qui arrive.

Lorsque chacun, sous les coups de boutoir des réalités économiques, va vouloir récupérer ses billes, lorsque la théorie du "vivre ensemble" sera rattrapée par la réalité grandissante du "eux sans nous", toute cette comédie prendra fin et le rideau tombera lourdement sur tous ces tartuffes, laissant place à une période d'intense tragédie.


Bienvenue, donc, à Romulus Augustule!

Ultimum imperator...

Écrit par : léonidas | 07/05/2012

J'ai voté "Evita Duarte de Peron" au 2ème tour .

Nous sommes rentrés dans l'ère de la dictature soft puisque c'est la minorité qui impose son choix à la majorité .

Comme le souligne Boreas , François Hollande n'a pas eu la majorité des votants , simplement celle des exprimés .....


http://elections.interieur.gouv.fr/PR2012/FE.html

M. François HOLLANDE 18 000 438 51,62 %
M. Nicolas SARKOZY 16 869 371 48,38 % des exprimés ( 34 869 809)

mais si on tient compte des blancs et nuls ( 2 147 173 sur 37 016 982 de votants )

on arrive à FH 48,62%
NS 45,57%
blancs et nuls 5,8%

Il rejoint dans le camp des présidents minoritaires Chirac 95 : 15 763 027/ 31 845 819 = 49,5 % ( FH fait même moins bien : c'est le président de la Vème le moins bien élu)


http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_pr%C3%A9sidentielle_fran%C3%A7aise_de_1995

Écrit par : alain21 | 07/05/2012

"mais sans la moindre conscience que ce qui va leur arriver en pleine gueule [...]"

Exact. Je viens de finir le livre de Piero San Giorgio. J'essaie d'imaginer ce que serait une ville comme Le Mans en cas d'effondrement: ce serait un beau bordel! Quant à des métropoles comme Paris, ce serait l'enfer...

Je vous rejoins Boreas sur la proportion de petit-bourgeois "en esprit". Les autres électeurs ont voté soit par suivisme (pas ou peu de culture politique), soit par "révolte". Il ne faut pas désespérer: les gens s'informent/réagissent. Certes, c'est encore très lacunaire, mais la vérité progresse petit à petit...

D'accord aussi sur le fait que les gens ont globalement rien vu de la crise, globalement préservés; elle va commencer maintenant (j'encourage les lecteurs à consulter régulièrement le blogue de Pierre Jovanovic). Tous ces cons qui ont voté Flamby vont s'en mordre les doigts!

Je ne sais pas si c'est du cynisme, mais il faut croire que notre peuple mérite un bon coup de pied au cul pour se bouger! Rassurez-vous: je me suis abstenu dimanche. Je ne suis pas suffisamment fou pour voter Hollande, dans l'espoir que.... Sarkozy a perdu les élections depuis un bon moment de toute façon: http://www.fdesouche.com/298863-ivan-roufiol-la-revanche-des-electeurs-fn-contre-sarkozy

Écrit par : Imperator. | 07/05/2012

Bien que revoir les tronches poussiéreuses de toute cette gauche kéroséne du désastre festif me donna des boutons, il faut bien dire qu'Hollande a la carrure parfaite pour jouer le dernier tsar, de fin de race, de la V république.
Une gauche au pouvoir avant la catastrophe terminale, c'est beau comme un mai 40, sans Pétain, ni Degaulle dans les coulisses de l'histoire. Au bout du bout nous sommes arrivés, et voilà qu'il faut déjà solder les comptes de part et d'autres (je note l'attitude provocatrice de l'acteur Mélenchon, parfait usurpateur du systéme).
La victoire de la gauche, c'est la victoire des rentiers sociaux (fonctionnaires-retraités-cpf) contre les pauvres rentiers financiers de la droite bling-bling.
Au milieu, les travailleurs ont voté, soit Fn, soit blanc ou ne se sont pas déplacés.

Maintenant, c'est cap sur le mur de l'atlantique-dollar, cap sur la descende en enfer, je ne souhaite, et je l'assume, que malheur et douleur à cette bande de moutons, ces couillons mous, qui sont censés descendre des valeureux français. Il est évident qu'ils sont les rejetons d'au moins deux générations d'émasculés, ceux qui sont restés à l'arrière.
Cap sur la BAD pour les dissidents, et les réseaux de solidarité active, Cap sur l'auto-défense collective car cette folie collective ne peut que déboucher sur le grand massacre collectif. J'attends la déflation salariale, les coupes budgetaires, les attaques de la finance anglo-saxonne, et les surprises des lendemains qui chantent et du temps des cerises.

Amen.

Écrit par : Three piglets | 07/05/2012

Vous êtes du Mans Impérator ?

Si un jour vous montez une BAD, sachez que je suis du coin.

Écrit par : polomnic | 08/05/2012

Oui je vis au Mans.

Pour ce qui est de la BAD, je vous avoue que je ne sais pas trop. Je viens à peine de finir le lire de San Giorgio, et je me rend compte que j'ai encore beaucoup, beaucoup à faire! Mais je ne manquerait pas à l'occasion de chercher des compagnons en Sarthe pour en constituer une :)

Écrit par : Imperator. | 08/05/2012

Je vous rejoints complètement, Boréas, sur l'expérience incroyable que constitue le spectacle de la télévision après quelques mois d'éloignement des grands médias (internet compris). Ce n'est qu'alors que l'on comprend vraiment de quoi est faite la société du spectacle, de quelle manière une représentation peut nous voler notre regard pour y substituer un délire de communicants. Il était temps que je m'éloigne un peu de la putréfaction de la réacosphère, pour plonger dans la littérature révolutionnaire des deux siècles derniers. L'héritage idéologique des luttes ouvrières est considérable et d'une puissance rare. Et je me fous des survivalistes et de leurs concepts frelatés (BAD, etc.). La simplicité volontaire a déjà tout dit, en beaucoup moins libéral.

Quand à l'absence du prolétariat (adversaire sémantique de la bourgeoisie) dans les représentations du spectacle, c'est une évidence. Pour le côtoyer à nouveau, il suffit d'éteindre les écrans, et de sortir (jardinage, brocantes, foires, marchés, expos, concerts...).

Écrit par : Christopher Johnson | 08/05/2012

A la liste des faits qui conduiront au piètre bilan de notre Augustule, il en est un, et pas des moindres, il est même essentiel :

http://www.rmc.fr/editorial/254430/hollande-ne-veut-pas-dormir-a-l-elysee/

« C'est vrai qu'il y a des contraintes particulières liées à la sécurité. Mais je veux rester aussi libre que possible. J'espère ne pas créer trop de contraintes et de désagréments. Mais pour moi c'est mieux d'être ici. C'est mon quartier depuis 5 ans, j'y ai mes habitudes : restaurant, boulanger, voisins... Je suis chez moi ».

Le nouveau président français souhaite ainsi, marketing de bazar ou sincérité naïve, conserver le costume de "l'homme normal" au détriment de celui de magistrat suprême.

Il veut bien endosser la fonction, mais pas l'ensemble des contraintes qui y sont liées, qui lui sont même consubstantielles, résumant ainsi à lui seul l'état d'esprit qui caractérise tant cette gôgôche boboïde où la douceur le dispute à l'hédonisme de l'individu roi et à la quelle la faiblesse morale et la mollesse physique interdit d'assumer quoi que ce soit.

S'il habitait chez ses parents, nous aurions Tanguy président ^^

Il est clair qu'il ne fera pas, lui, dont de sa personne à la France.

La tenue qu'il affichera sur sa photo officielle sera d'ailleurs à ce titre des plus intéressantes.

A t'on jamais vu dans notre histoire un tel renoncement à ce niveau là ?

Le problème n'est pas celui de l'étiquette ou du protocole, il va bien au-delà, c'est celui de la puissance de l'Etat, de son rayonnement, du respect qu'il doit inspirer à tous et dont il est la vivante incarnation, qu'il le veuille ou non.

Des empereurs de Rome aux rois de France en passant par les présidents des Républiques successives, tout le monde l'avait bien compris et a fait le nécessaire pour maintenir la pérennité de ce principe fondamental .

Sauf peut être le roi serrurier... et quelques autres, eux aussi emportés par le vent de l'Histoire.

Écrit par : léonidas | 09/05/2012

Je confirme la hausse vertigineuse du vote protestataire en faveur (?) du candidat Hollande au 2ème tour : 55 % ont avant tout voté contre Sarkozy, contre 38 % au 1er tour !

http://lexpansion.lexpress.fr/election-presidentielle-2012/qui-a-vote-hollande-et-qui-s-est-detourne-de-sarkozy_293527.html

De même, 45 % des électeurs de Sarkozy ont avant tout voté contre Hollande, davantage que pour Sarko !

L'enjeu électoral national consiste donc désormais, pour près de la moitié des votants, à éliminer plutôt qu'à construire et pour cause, puisqu'aucun des deux grands partis de l'UMPS Corporation & Associates ne leur inspire plus confiance.

Quant au FN, il est assez facile d'imaginer pourquoi LE parti de LA solution stagne comme il le fait et que Mariiiiiiiiiiiiiiiiiiine 2017 (enfin, s'il y a encore une élection dans 5 ans) ne ferait guère plus que Mariiiiiiiiiiiiiiiiiiine 2012.

Il faut croire que les solutions, le FN ne les a pas vraiment... En tout cas, pas aux yeux de la majorité du peuple français.

Écrit par : Boreas | 09/05/2012

@Boreas

J'aimerai avoir votre avis sur ceci: http://www.polemia.com/article.php?id=4823

Cette comparaison vous parait-elle sensée? Exagérée? Pertinente? Absurde?

Écrit par : Imperator. | 09/05/2012

Je dirais erronée, faute de pertinence.

A mon avis, c'est TP qui a raison, quand il dit que "MLP, c'est Kerenski". Dans le sens où, s'il y a quelque chose de révolutionnaire en France aujourd'hui, ce n'est pas encore mûr mais cela cristallise, pour le moment, un embryon de dissidence, très timide, réformiste et conformiste, faussement dissidente en réalité, faute de radicalité, comme Kerenski finalement, autour du FN ou, en tout cas, autour d'une prise de conscience progressive que le FN porte vaguement quelques thèmes révolutionnaires, sans avoir lui-même ni le courage, ni la volonté, ni surtout la crédibilité de les assumer.

Kerenski voulait une rupture progressive avec le régime tsariste.

Si le régime tsariste, dans l'image employée, c'est notre partitocratie oligarchique, Hollande, lui, NE VEUT PAS de rupture.

Hollande ≠ Kerenski, donc.

Kerenski a pris le pouvoir après la chute du tsar.

Hollande prend le pouvoir (enfin, si on veut) AVANT la chute de la partitocratie, à laquelle il appartient pleinement.

Hollande ≠ Kerenski, donc.

Kerenski est "hostile au communisme" (qui incarne la révolution russe).

Si le communisme, dans l'image employée, c'est la révolution que nous voulons (eh oui, l'image est osée, car ce n'est pas le communisme que nous voulons - mais ce n'est qu'une image, dans le cadre de laquelle c'est le processus qui compte, et non les idéologies), Hollande, lui, est bel et bien hostile à la révolution.

Mais MLP l'est tout autant (elle est assimilationniste, pas vraiment opposée au capital incarné par le Medef et le CAC 40, elle croit au processus électoral truqué dans lequel évolue le FN depuis 40 ans).

Hollande pas plus ≠ Kerenski que MLP, donc.

Kerenski a déçu les attentes des Russes et Hollande décevra celles des rares Français (1/3 environ) qui ont réellement voté pour lui. Il les déçoit même d'avance, si je puis dire, car 55 % de ses électeurs du 2ème tour ont avant tout voté contre Sarkozy !

Mais MLP décevrait encore plus les attentes de ceux qui votent et voteraient pour elle, portés par une réelle envie de révolution.

MLP = Kerenski plus que Hollande, donc.

Michel Geoffroy nous dit que Hollande, comme Kerenski, ne voit pas venir "la force qui vient" ("le rejet de l’immigration de peuplement comme de l’islamisation").

Mais Hollande, c'est l'oligarchie immigrationniste : il s'en fout, de l'identité ! Pour lui, l'immigration est un outil électoral, il n'est pas dans l'opposition au régime comme l'était Kerenski. Alors que MLP, elle, se déclare dans l'opposition et pour "la force qui vient" (comme Kerenski - toujours dans l'image du processus uniquement). Sauf qu'en étant assimilationniste, peu opposée au capital et légaliste-électoraliste, elle est dans une posture insuffisante car "la force qui vient", c'est vraiment le rejet (donc, la nationalisation du grand capital, la réémigration de la plupart des allogènes) et pas seulement l'arrêt des abus les plus voyants. Comme Kerenski, qui était dans une position de transition socialiste, et non révolutionnaire communiste (je rappelle une fois de plus de ne pas s'attacher aux idéologies, juste au processus).

Hollande ≠ Kerenski mais MLP = Kerenski, donc.

Au total, la comparaison MLP / Kerenski me paraît bien plus juste que celle proposant Hollande / Kerenski.

Ce genre de parallèle n'a d'intérêt que si on tient réellement compte des tendances lourdes de l'avenir (radicalisation des dissidents, rejet d'un système truqué à base de ploutocratie et de ses conséquences, à commencer par l'immigration de peuplement).

Or, MLP ne se situe pas dans ces tendances lourdes. Elle est aussi réformiste que Kerenski.

Hollande, lui, ne l'est même pas, réformiste. C'est juste un apparatchik arrivé à la fonction qu'il convoitait et qui ne fera rien, notamment parce qu'il ne peut rien faire. D'ailleurs, le but du système dont il est issu est bien de se maintenir, de conserver le statu quo, d'aggraver la tendance (ingénierie sociale matérialiste-consumériste). Alors pourquoi voudrait-il réformer le système ?

Alors que MLP, pseudo-révolutionnaire, est réformiste, mais reste systémique, pas assez radicale pour ne pas disparaître de la scène, comme Kerenski, quand elle sera débordée par la dissidence réellement révolutionnaire (pléonasme).

Après, ce n'est que mon opinion, pour répondre à votre question.

Écrit par : Boreas | 09/05/2012

@Boreas

Merci.

"Après, ce n'est que mon opinion, pour répondre à votre question."

Votre opinion m'intéresse, justement.

Écrit par : Imperator. | 10/05/2012

Ce que nous voulons dans la révolution bolchévique, c'est la révolution et les méthodes révolutionnaires sans le programme politique bolchévique.
Je lisais la petite bataille entre Boréas et un droitard sur Fdesouche sur la dette: Je crois sincèrement que cette radicalité dont on nous affuble, aujourd'hui confortablement assis derriére un écran, n'est que l'attitude moyenne qu'aura le Fds moyen lorsque nous serons dans une situation grecque.
Une Lepen paraitra pour une gentille assistance sociale, tout au plus.

Idem, je lisais sur ER les commentaires suite à la video de l'Aube Dorée:
Sans regarder la video, je m'attendais à un tribun terrible, à moitié fou et hystérique, raison pour laquelle une bonne moitié des commentaires éprouvaient de la peur.
Je vois quoi? Un homme un peu décidé, un peu en colére, rien de plus.
Quelques malabars ordonnant gentillement aux journalistes de se lever (jusqu'à là rien de terrible) en début de séance.
Rien de vraiment révolutionnaire. Nous sommes trop mous, trop cotonneux que nous avons perdus la moindre parcelle de sérieux et de volonté.

J'attends la faillite générale, le truc argentin qui explose toutes les anciennes valeurs.
Pour l'instant, Lepen, le Fn, Hollande sont des blagues de l'histoire. Je vous assure que ce qui arrive, il faudra le courage d'un poilu durant la bataille de Verdun, dans une tranchée en hiver. Et sa détermination.

Écrit par : Three piglets | 10/05/2012

Je vois que Polémia lit les sites dissidents... Je sais déjà qu'ils lisent scriptoblog par exemple...
Il faut mettre comme sur Fdesouche, un "merci à TP" pour la référence historique.

Écrit par : Three piglets | 10/05/2012

Belle synthèse...

La roue de l'histoire est en marche... Fin d'un cycle...d'une ère...

Écrit par : ari | 16/05/2012

Les commentaires sont fermés.