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28/08/2013

Brzezinski sur la crise syrienne

 

Heilbrunn : nous sommes entrés dans la cinquième année de l’administration Obama, et vous déclarez que l’Occident se livre à une « propagande de masse ». Obama est-il entraîné dans l’affaire syrienne parce qu’il est trop faible pour résister au statu quo ? Qu’est-il arrivé au président Obama pour qu’on en soit arrivé là ?

Brzezinski : Je ne peux pas me lancer ni dans une psychanalyse, ni dans un quelconque révisionnisme historique. A l’évidence, il a un problème difficile entre les mains, et il y a un aspect mystérieux à tout cela. Il suffit de considérer la chronologie. À la fin de 2011, on a vu des flambées de violence en Syrie provoquées par une sécheresse et encouragées par deux autocraties bien connues dans le Moyen-Orient : le Qatar et l’Arabie saoudite. D’un seul coup, Obama annonce qu’Assad doit partir – apparemment sans aucune véritable préparation pour faire en sorte que cela se produise. Puis, au printemps 2012, l’année des élections ici, la CIA dirigée par le général Petraeus, selon le New York Times du 24 mars de cette année dans un article très révélateur, monte une opération à grande échelle pour aider les Qataris et les Saoudiens et les relier en quelque sorte aux Turcs dans cet effort. Etait-ce un plan stratégique ? Pourquoi avons-nous tout d’un coup décidé que la Syrie devait être déstabilisée et son gouvernement renversé ? A-t-on jamais fourni une explication au peuple américain ? Puis, dans la dernière partie de 2012, en particulier après les élections, le vent du conflit tourne un peu contre les rebelles. Et il devient clair que certains de ces rebelles ne sont pas si « démocratiques » que ça. Et donc toute la politique doit être reconsidérée. Je pense que ces choses doivent être clarifiées afin que l’on puisse avoir une compréhension plus précise des objectifs de la politique américaine.

Heilbrunn : Historiquement, nous avons souvent aidé des mouvements rebelles - au Nicaragua, en Afghanistan et en Angola, par exemple. Si vous êtes un néo-conservateur ou un faucon progressiste, vous allez dire qu’il s’agit d’une aide destinée à des forces en lutte pour renverser un dictateur. Alors qu’est-ce qu’il y a de mal à entreprendre une intervention pour des raisons humanitaires ?

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