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22/07/2014

Le Questionnaire

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Si je me permets de reprendre, pour ce billet mi-sérieux, mi-grotesque, le titre du chef-d'oeuvre d'Ernst Von Salomon (un livre absolument indispensable à la compréhension de la deuxième guerre mondiale, de l'âme allemande et de la vraie nature de la dignité humaine), c'est parce qu'un débilo-complotiste de bas étage m'y a fait songer sur un autre blog, en m'enjoignant ainsi qu'à @Tarkan (« réponse urgente et argumentée attendue ») de répondre à dix questions comme si, nous aussi, nous étions suspects d'avoir commis des actions pas très ragoûtantes, ainsi que l'était aux yeux des Alliés le peuple allemand dans son ensemble, au milieu de ses ruines, en 1945.

Dix questions pondues, cette fois-ci, par le ministre délégué à la Défense de la Fédération de Russie, Anatoli Antonov et qui, selon ce haut personnage, seraient susceptibles, je n'invente rien, de contribuer à la prévention de catastrophes aériennes comme celle du MH17 que son gouvernement déplore mais qui, à l'insu de son plein gré, vient de se produire en Ukraine.

Dix questions qui, bien sûr, ne nous ont pas été présentées comme émanant de l'Etat russe, mais comme un genre de production éthérée, que l'ahuri qui nous les agitait virtuellement sous le nez venait subitement de sortir d'un vaste chapeau d'initié, sorte de corne d'abondance pleine de toutes ces fumisteries d'embrouilleurs ourdies dans de vagues officines, que ces idiots utiles, tout à l'extase d'une supposée trempette dans les coulisses du monde, croient donner sur un océan de secrets à eux seuls réservés.

Bref, un illuminé novorussien, brandissant probablement un bout de ruban de Saint Georges sur son canapé quelque part en France, nous défie de franchir le Seuil.

Que faire ? Eh bien, pour ma part, j'ai choisi la dérision. Ces gens-là ont beaucoup d'humour (ils me traitent quasi-quotidiennement de renégat, de traître et de crétin, c'est vous dire), alors pour espérer rivaliser, autant y aller carrément et essayer de me mettre dans la peau d'un poutinolâtre moyen - fin, cultivé et d'une indépendance d'esprit à toute épreuve.

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28/10/2011

Marre de l'économie ?

 

La crise ? La crise ? Mais c'est toujours la crise ! La vie entière est une crise. C'est « l'inconvénient d'être né ».

Vous en avez assez qu'on ne vous parle plus que de l'explosion prétendument imminente de la « zone euro » (comme si ce n'était pas assez la zone comme ça...) ?

Ça vous fait bâiller que les médias débiles des vendeurs de « temps de cerveau disponible » n'aient plus à la bouche que les montants astronomiques de la dette grecque, les plans de sauvetage, les écart de taux des obligations soi-disant « souveraines » et la valse du CAC 40, quand ils n'en pipaient mot à l'époque, pas si lointaine, où vous, vous connaissiez déjà tout ça par coeur  ?

Parce qu'en plus, ces clowns, bien dressés à coups de pubs Coca Connard, ils oublient toujours l'éléphant au milieu du couloir : vous savez, les grands patrons de New York et de la City, les mafiosi, les dealers de billets verts tout frais sortis de la planche à imprimer et de CDS adossés à l'air du temps, c'est-à-dire au vide sidéral d'une production si délocalisée qu'elle est partie en voyage sur le Styx...

Ils ne disent pas le quart de la vérité et cette vérité est si déformée, si commanditée, que leur matraquage racoleur finira par abrutir jusqu'au plus dopé des traders (vous me direz, on n'abrutit pas les abrutis...).

Dans ce brouhaha incantatoire de banquiers interlopes, de politicards demi-mondains et de vraies putes journalistiques, on finirait presque par se demander ce qui peut bien nous rester, à nous les proscrits, les interdits de parole, les pestiférés « fâââchistes », à part sortir le flingue virtuel de nos piaffantes velléités révolutionnaires et défourailler dans le gras de tous ces histrions communicants pour leur apprendre à fermer leurs mouilles.

Eh ben, mes camarades, c'est comme la pluie. On attend un peu, et le soleil reparaît. Toujours. Bon, perso j'aime la pluie, donc ce n'est pas une image idéale, mais pourtant c'est aussi simple que ça.

Donc, on attend. De préférence, comme c'est l'automne, au coin du feu, tous instruments d'abrutissement médiatique éteints ou lancés à les écrabouiller, depuis belle lurette, dans le conteneur à ordures dont ils n'auraient jamais dû sortir, et on se prélasse un peu. Avec une jolie femme ou, faute de grive, avec une tablette de chocolat noir aux noisettes et une bonne bouteille de Corbières. Et des bouquins. Et même de la musique.

Bah oui, l'action, ce n'est pas toujours de se remuer. Ce qui manque aujourd'hui, c'est plus souvent la réflexion (sans parler de la pensée), la tranquillité, la sensualité, et le silence. Et pourtant, on dit « se cultiver » et moi, ça m'évoque davantage les labours, l'odeur de la terre et de la sueur, l'effort du paysan et du petit hobereau sur les paysages français, que le smokinge à l'opéra ou les tortillages de cul aux vernissages d'art contemporain...

A propos, un bon feu, c'est facile à faire. Une jolie femme, des tablettes de chocolat et des bouteilles de Corbières, c'est facile à trouver et ça ne coûte pas cher (enfin, sauf la jolie femme bien sûr). Et des bons bouquins, d'hier et d'aujourd'hui, vous n'aurez pas assez de toute votre vie pour en lire.

Pour ma part, je préfère la compagnie d'Ernst Von Salomon à celle de Jacques Attali, celle de Dominique Venner à celle de Marc Fiorentino et celle de Jure Georges Vujic à celle de Herman Van Rompuy.

Vous pouvez aussi écouter ça, par exemple, c'est tellement équilibré que ça vaut presque le silence :


 

Aaaaahhh... Ça va déjà mieux, non ?