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14/03/2014

La cause de l'Ukraine est notre cause

Secteur%20Droit.jpg

 

« Ceci est un appel a tous les nationalistes européens.

Nous, les nationalistes ukrainiens du "Maïdan", ne voulons, ni faire partie de l'Union Européenne, ni de l'OTAN, ni être contrôlés par le FMI et la Banque Mondiale. Nous ne voulons pas non plus de cette mascarade de démocratie qu'essayent de nous vendre les sociaux-démocrates atlantistes et capitalistes de vos "démocraties modernes".

En cela, la Russie de Poutine nous rend plutôt service et est un allié objectif. La "crise" en Crimée nous arrange plutôt... Soyons clairs ! Poutine n'a pas, ni n'a jamais eu l'intention d'envahir l'Ukraine. Il montre ses muscles à l'Occident et sauve la face pour sa politique intérieure en Russie. Il obtiendra pour nous de "l'Occident" ce que [celui-ci] nous aurait refusé. Pas touche à l'Ukraine ! Merci à lui et aux Russes ! C’est exactement ce que nous voulions. Quant à la Crimée, les choses se régleront avec le temps, diplomatiquement. Une large autonomie, la présence de bases navales et de troupes russes garantie par le nouveau gouvernement ukrainien, etc. Tout cela n'est qu'un prétexte ! Un point de fixation.

En attendant, cela maintient l'instabilité à Kiev et dans le reste du pays et exacerbe le sentiment nationaliste en Ukraine. Cela va nous permettre de gagner du temps. Et du temps, nous en avons vraiment besoin : pour recruter de nouveaux militants, les entraîner, pour nous équiper, nous organiser, nous préparer à notre vrai combat. Celui du front intérieur : peser aux prochaines élections nationales de mai en Ukraine. Un nouveau Président et une nouvelle Assemblée élue a la proportionnelle. Nous avons pris le pouvoir au prix d'une centaine de morts à Kiev et dans tout l'ouest du pays. Nous ne nous laisserons pas voler notre révolution par des politiciens corrompus avides de pouvoir et notre pays par des intérêts étrangers soutenus par des banquiers apatrides sous couvert de libéralisme économique...

Comprenez-nous bien ! Nous ne combattons ni la Russie de Poutine, ni la minorité russophone en Ukraine, ni aucune de nos minorités. Notre ennemi est votre ennemi ! Le même... Un ennemi politique, impérialiste, internationaliste, sans nation, sans racines, mondialiste, capitaliste, voulant la mort des Etats-nations, la ruine, l'exploitation de nos peuples et la fin de notre histoire.

Aidez les nationalistes du "Maïdan" ! Pour une Troisième Voie ! Et pour une Europe libre, sociale, nationaliste et chrétienne !

Gaston Besson - Le "Pravyi Sektor " / "Secteur Droit " - Social, national et radical ! »

Source

N.B. : je me suis contenté de corriger les fautes d'orthographe et de grammaire, ce texte ayant été rédigé par Gaston Besson mais me paraissant initialement avoir été traduit, alors qu'en définitive il dit transcrire les idées exprimées par les cadres du Pravyi Sektor lors d'une réunion à laquelle l'auteur a participé (voyez ici le commentaire de Besson du 13 mars 2014 à 08 H 13).

En réalité, il semble, d'après l'ami @Ambact qui le connaît, qu'il soit, je cite, « un petit peu moins anti-russe » que ses amis ukrainiens, qui n'ont « pas tout à fait le même ordre de priorités que lui », et qu'il exprime donc en partie sa propre opinion.

Il est possible de se faire une idée plus précise de la ligne du Pravyi Sektor en allant tout simplement sur la traduction Google de son site internet, ici.

Commentaires

L'ennui pour un nationaliste d'un pays faible, c'est que les contraintes géopolitiques l'obligent à naviguer, qu'il le veuille ou non, dans le sillage de l'une ou l'autre des grandes puissances, afin de faire avancer ses légitimes revendications.
L'autonomie politique suppose la puissance et des moyens financiers et militaires. C'est bien là tout le dilemme de nous autres nationalistes des pays moyens ou faibles.

Il s'agit donc de faire un choix, ce qui ne signifie pas nécessairement se soumettre à l'une ou l'autre de ces puissances, dans l'attente des moyens politiques de notre autonomie.
Si l'on fait le point sur notre situation actuelle, force est de constater que nous sommes totalement inféodés à la puissance atlantique. Par conséquent, récupérer des marges de manœuvre suppose donc de s'appuyer sur la puissance russe.
Or le cas ukrainien est inverse au nôtre, d'où la polémique qui peut exister entre les nationalistes français pro-russe et ceux pro-nationalistes pro-ukrainiens qui semblent s'appuyer sur les forces de l'OTAN pour se dégager de la tutelle.

En bref, les intérêts immédiats des nationalistes ukrainiens ne convergent pas avec les nôtres, même si les objectifs sont identiques.
Part conséquent, il importe selon moi, sans pour autant les condamner, de ne pas soutenir un mouvement, qui même si sympathique d'un point de vue purement nationaliste, aura pour conséquence d'affaiblir le seul contrepoids à l'hégémonie américaine sur le continent européen et donc d'accroître encore un peu plus les moyens de notre soumission.
Car bien sûr il ne faut pas écarter les visée expansionnistes et dominatrices russes, néanmoins dans la situation actuelle il faut bien admettre que la domination que nous subissons n'est pas russe mais bel et bien américaine et que c'est donc de celle-ci qu'il faut nous dégager. Et ce n'est certainement avec nos seuls petits muscles d' ex-puissance en fort déclin qui nous y parviendront.
C'est tout simplement de la RéalPolitik.

Écrit par : polomnic | 15/03/2014

Pas d'accord du tout.

La domination américaine n'existe que parce que l'Europe de l'Ouest y consent, parce que les peuples européens souscrivent au modèle américain et élisent des politiciens atlantistes et libéraux qui avantagent des multinationales au libre-échangisme déstructurant et déploient un étatisme dévoyé aux conséquences tout aussi dissolvantes.

Il n'y a pas de chars américains sur les Champs Elysées, pas de Colt braqué sur notre tempe, et ce n'est pas parce que le soft power américain existe qu'il a le pouvoir d'hypnotiser les Européens.

Donc, c'est la seule passivité et la seule adhésion de ces derniers à un modèle, qui pose réellement problème. Le modèle occidental étant en pleine déconfiture, nous verrons si la poursuite de son affaiblissement, voire son effondrement, change la donne. L'adhésion dépend de la séduction, donc si le modèle ne plaît plus, le changement peut être rapide.

En attendant, rien ne nous empêche d'agir dans la mesure de nos moyens, en tant que dissidents, par exemple dans des structures politiques existantes, mais aussi dans le quotidien, à tous les niveaux possibles.

Quant à l'avenir géopolitique, se jeter dans les bras d'un empire pour échapper à l'emprise d'un autre, ce n'est qu'une chimère. La Russie ne nous sauvera pas, ne bougera pas le petit doigt pour nous et nous vassaliserait même avec plaisir si elle le pouvait.

La seule solution pour la dissidence européenne puis, dans l'hypothèse d'une révolution populiste-patriotique, pour des nations ouest-européennes libérées de la partitocratie libérale-atlantiste actuelle, c'est de se constituer pays par pays, avec une solidarité entre pays, pour ensuite former un bloc d'alliances.

Pas d'abandonner maintenant un ou plusieurs pays à un empire indifférent, sous des prétextes fumeux de géopolitique ultérieure.

Parce qu'un tel abandon peut concerner également n'importe quel pays d'Europe de l'ouest, y compris le nôtre.

Et que, par ailleurs, si la dissidence ne s'affirme pas clairement anti-impérialiste, surtout en Europe (et l'Ukraine fait partie de l'Europe), 1/ elle ne pourra jamais se constituer en bloc géopolitique, puisque chacun ne fera que suivre le plus fort ou le plus proche, au gré d'intérêts nationaux à court terme et 2/ la Russie ne respectera jamais autre chose qu'un bloc européen, peu lui important alors l'anti-impérialisme de celui-ci.

Écrit par : Boreas | 15/03/2014

Je crois que vous m'avez mal compris. Il ne s'agit pas de quitter un empire pour un autre, mais de de jouer un empire contre un autre. Or, celui qui nous domine aujourd'hui, c'est bien l'empire américain.

Et s'il n'y a pas de chars américains sur les Champs Elysée c'est seulement qu'ils n'en ont pas besoin, vu l'état de soumission totale dans lequel nous sommes à l'heure actuelle. Mais rappelez vous que l'empire est tout à fait capable de bombarder un pays qui irait à l'encontre ses intérêts géostratégiques, comme l'a subit il y plusieurs années la Serbie, jusqu'à ce qu'elle se soumette.
Or ce fût possible à l'époque parce que justement la contre poids géostratégique de la Russie n'existait plus à l'époque.

Mais même sans aller jusqu'au bombardement, les officines américains sont tout à fait capable de fomenter des troubles internes pour déstabiliser des pays qui auraient des velléités d'émancipation. Ce n'est pas un hasard si justement mai 68 s'est déclaré peu de temps après que de Gaule ait décidé de rapatrier l'or français, face à l'escroquerie du dollars or.

de Gaulle avait bien conscience que le principal ennemi de notre indépendance alors, c'était l'empire américain. D'où son tiers mondisme, et son rapprochement avec l'URSS et la Chine, afin d'édifier un contre poids à l'hégémonie américaine.
Même Mitterrand avait pleinement conscience de cet antagonisme entre la France et les Etats Unis, qui disait sur son lit de mort :
"La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l'Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C'est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort"

Alors oui, nos ennemis irréductible c'est bel et bien l'empire anglo-saxon, et non la Russie. Cette dernière d'un point de vue géostratégique est un allié naturel. Et je dis bien allié et non suzerain. Alliance ne signifie pas soumission. Quand François Ier ou Louis XIV s'allient à la Sublime Porte il ne s'agit pas de soumission, mais d'une alliance tactique pour contrer l'hégémonie d'en empire. Car c'était tout simplement le seul moyen de survivre pour la France.

PS : Je vous invite à revoir cette émission d'"Apostrophe" et notamment l'intervention de Jean Cau sur l'opposition radicale entre la civilisation française et la "civilisation" américaine.
http://www.dailymotion.com/video/xakvt9_le-colonialisme-americain_school#from=embediframe

Écrit par : polomnic | 15/03/2014

Je suis bien d'accord sur l'anti-américanisme, que je partage. Comme sur la qualité d'allié potentiel de la Russie.

Mais pour "jouer un empire contre un autre", il faut être soi-même une puissance, ce que l'Europe de l'Ouest, actuellement, n'est pas (le ridicule nain politique UE ne peut tenir ce rôle).

Or, sans être une puissance, abandonner un pays européen, en l'occurrence l'Ukraine, à l'un des empires, n'est qu'un signe de faiblesse et de soumission, sans aucune contrepartie.

Nous ne sommes pas invités dans le jeu des empires, donc jouons le nôtre.

P.S. : quant à la Serbie du dictateur communiste Milosevic, les bombardements de l'OTAN n'ont fait, en définitive, que régler le problème de la constante agressivité de ce pays envers ses voisins ex-yougoslaves (Croatie et Bosnie, puis Kosovo qui, contrairement à ce qu'affirme la propagande serbe, est historiquement albanais).

Je suis bien loin de les approuver purement et simplement, notamment en raison de leurs effets meurtriers sur les civils serbes, mais il faut reconnaître qu'objectivement, ils avaient une logique qui n'est pas celle de la simple défense des "intérêts géostratégiques" des Etats-Unis.

Écrit par : Boreas | 15/03/2014

impressionnant le témoignage du Gaston Besson++

Écrit par : hoplite | 16/03/2014

http://blog.realpolitik.tv/2014/03/1945-2014-de-yalta-a-yalta/#more-459

"C’est ce nouveau Yalta mondial que les Européens de l’Ouest et du Centre doivent embrasser : il peut nous permettre de faire définitivement la paix avec la Russie et d’édifier avec elle une grande unité européenne, fondée d’abord sur la souveraineté et la liberté de chacune des nations de notre belle civilisation.

Soit nos dirigeants sont visionnaires et comprennent cela, et alors la livraison par la France, dans quelques semaines, du BPC au nom prémonitoire de Sébastopol (!) prendra justement tout son sens ; soit ils ne comprennent rien, ni à Paris, ni à Berlin, et alors la Russie se tournera vers la Chine pour édifier un ensemble eurasiatique. Ce serait alors une nouvelle bipolarité, donc le péril d’une nouvelle déflagration mondiale.

J’aurais vécu 45 ans dans ce monde de Yalta I né en 45. J’entre avec espoir et optimisme, aux côtés de tous ceux qui veulent refonder la France et l’Europe, et malgré les risques de tension que je ne minore pas, dans le monde de Yalta II."

l'ami Chauprade!

Écrit par : hoplite | 16/03/2014

Chauprade comme Xavier Moreau sont aveuglés par leur poutinolâtrie.

Et ils aveuglent avec eux, beaucoup de patriotes français.

Alors, un ami, non, pas vraiment.

Écrit par : Boreas | 16/03/2014

http://www.dedefensa.org/article-apr_s_kiev_moscou_15_03_2014.html

l'"ami" Mac Cain, loin d'être poutinolatre, lui...le BAO en folie.
ça fait une moyenne..

Écrit par : hoplite | 16/03/2014

Perso, je me fous autant de Mac Cain que de Poutine.

Ce sont les patriotes ukrainiens que je soutiens, pas leurs ennemis.

A ce sujet, un article fondamental, vieux de 10 ans mais toujours d'actualité, sur la Russie de Poutine et sa stratégie vis-à-vis de nous :

http://www.diploweb.com/forum/thom2.htm

Un autre, du même auteur, tout aussi prémonitoire :

http://www.diploweb.com/Russie-Europe-les-risques-du.html

Egalement :

http://www.rfi.fr/emission/20140315-1-crimee-russie-referendum-autodetermination/

Écrit par : Boreas | 16/03/2014

Très très intéressant les articles de cette Françoise Thom, Boréas

Écrit par : Cotuatos | 17/03/2014

passionnant l'article de Thom..je comprends mieux ta position. thanks

Écrit par : hoplite | 17/03/2014

Thom est une atlantiste avérée. Elle a l'air a d'avoir été de tous les combats néo-cons.
Seulement le camp d'en face et sa théorie de la Russie en héraut de la multipolarité ne colle plus.
La sienne, intéressée ou non, après le coup de force en Crimée a au moins le mérite d'être toujours cohérente.

Écrit par : Cotuatos | 18/03/2014

Peu importent les idées politiques de Thom, si elles n'interfèrent pas dans ses analyses des faits.

Ce qui compte, c'est en effet la pertinence de celles-ci ; pas de savoir si l'auteur préfère la choucroute.

Mais évidemment, n'importe quel deux-neurones décrétera que c'est un agent de la CIA, de l'OTAN, de la constellation d'Orion... Ou au minimum, qu'étant atlantiste, ses analyses ne valent rien.

Pour ma part, cela fait assez longtemps que je tape sur les néo-cons, je pense, pour ne pas être suspect d'avoir subitement retourné ma veste.

Simplement, on ne trouve pas, chez les géopolitologues "de chez nous", d'analyse objective de la situation. Moi-même, sans faire partie de cette savante corporation, je me suis fait relativement enfumer par Poutine pendant longtemps, mais j'estime qu'il est plus grave de relayer doctement des mensonges avérés quand on se prétend "spécialiste" : ça décrédibilise complètement.

Comme les réactions au suicide de Dominique Venner l'an dernier, celles à l'ingérence russe en Ukraine et à l'invasion de la Crimée servent de "détecteur à (autocensure)". Et pour moi, les surprises sont, je dois dire, nombreuses et parfois douloureuses.

Tout le monde, ou presque, oublie complètement les patriotes ukrainiens, décrétés uniformément "néo-nazis" (même s'il est vrai que certains le sont, en général cela s'explique par l'histoire du pays dans l'enfer de l'URSS - je voudrais bien y voir Chauprade ou Latsa, on rigolerait ; ç'a été autre chose que notre Occupation !).

Et non seulement tout le monde les oublie, mais tout le monde emboîte le pas aux relativistes, voire nostalgiques de l'URSS ! Incroyable comment les Sapir et Soral ont réussi à retourner la plupart des patriotes français, traditionnellement anti-impérialistes et anti-communistes.

J'avais déjà constaté les effets de la propagande serbe dans les années 1990, même si je m'étais fait avoir quand même au sujet du Kosovo, pendant un certain temps.

A l'époque antérieure de l'agression serbe contre la Croatie, on avait déjà vu une bonne partie de l'ED française prendre parti pour les Serbes, contre toute raison.

Idem, concernant désormais Israël : tous les suiveurs soraliens "antisionistes" sont pro-palestiniens et gobent tous les mensonges des Arabes, grands spécialistes de la posture victimaire eux aussi, alors que traditionnellement, l'ED française est sioniste pour une raison bien simple : un peuple, une patrie (et on préférerait BHL et Attali en Israël qu'en France, non ?).

Bref, c'est une espèce de grand retournement où la raison et la nuance n'ont pas leur place.

Je pense décidément que Jean-Pierre Petit a raison, avec son image du pigeton et son avis selon lequel seuls 5% des gens sont capables de penser par eux-mêmes :

http://fortune.fdesouche.com/332713-j-p-petit-les-dechets-nucleaires-bombe-retardement-planetaire

Écrit par : Boreas | 18/03/2014

Le problème selon moi c'est qu'il n'y a pas de choix parfait.
Choisir les nationalistes ukrainien, c'est de facto choisir la cause atlantiste, même si ces derniers s'en défendent.
Les vrais rapports de force se font entre le bloc atlantiste et le bloc russe sur le continent européen. Le reste ce ne sont que des marionnettes.
Croire en une troisième voie, est à mon avis totalement illusoire dans la situation actuelle.

Après, jouer un camp contre un autre, ne signifie pas adhérer à l'un au l'autre camp. C'est bien pourquoi je me garderais bien de traiter les défenseur des patriotes ukrainiens d'atlantistes ; mais de la même manière il serait souhaitable que ceux envisageant l'option russe ne soient pas non plus taxés de Poutinolâtre.
Nous sommes bien conscients que le but de la politique de Poutine n'est pas de construire un monde multipolaire bisounours. Son but est bien de faire de la Russie la puissance la plus forte possible. C'est à priori, le but de tout dirigeant qui n'est pas inféodé à une autre puissance.

Mais la question que doit se poser un patriote français, conscient des faiblesses de son pays et de la domination qu'il subit, est de savoir quelle est la meilleure option pour son pays en l'état actuel des forces en présence.

Le fait est qu'à l'heure actuelle ce n'est pas la puissance russe qui nous domine, même si cela était son but à terme, mais bel et bien l'empire atlantiste.
Et je ne comprends pas que vous mettiez sur le même plan la propagande russe et la propagande atlantiste. Franchement, les rares fois où j'allume ma radio ou ma télé, j'ai plutôt l'impression d'entendre radio Tel Haviv ou radio Washington plutôt que la Pravda.
Les dirigeants de la France actuelle me semblent davantage baignés de culture hollywoodienne que de littérature russe. Ceux-ci n'ont à priori pas été formés dans les komsomol soviétiques, mais bien davantage dans des organisations du style young leaders.

Bref, il me semble tout de même que l'emprise russe sur notre pays est bien ténue comparativement à celle des l'empire anglo-saxon.

Qu'il faille garder un esprit critique sur la politique poutinienne, j'en conviens aisément. C'est le minimum d'hygiène intellectuelle requis, mais mettre sur le même plan l'impérialisme russe et l'impérialisme yankee est, me semble t il, totalement exagéré.

La Russie fait sa politique selon ses intérêts, mais eux au moins ne nous enfument pas avec leurs considérations démocratiques, les droits de l'homme et tous le fatras puant de la modernité, qui doiventt nous convaincre que nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes intérêts que l'axe atlanto-sioniste.
La réalité des relations internationales, et c'est comme cela de tout temps, est de jouer des antagonismes entre puissance afin de faire avancer nos propres pions dans la mesures de nos pions. Que la puissance russe contrebalance la puissance yankee est donc une très bonne chose pour nous, et nous ouvrent des marges de manoeuvres, dont il faut savoir tirer profit, et que cela se fasse au détriment des patriotes ukrainiens, cela ne m'émeut guère.
Je ne crois guère à l'internationale des patriotes.
En matière de diplomatie il n'y a que des alliances de circonstances.

C'est malheureux à dire, mais depuis la fin du Moyen Age, les valeurs chevaleresques sont devenues les ennemis des intérêts nationaux. Azincourt en a sonné le glas et ouvert les portes à Machiavel.

Écrit par : polomnic | 18/03/2014

Polomnic

Vous êtes manifestement intoxiqué par les thèses soraliennes et chaupradesques.

Le régime de Poutine de vaut pas mieux que celui de Bush et Obama, malgré les apparences qu'il se donne :

http://www.scriptoblog.com/index.php/component/content/article/60-le-meilleur-du-web/geopolitique/1338-reflexion-sur-la-multipolarite-pour-les-camarades-pro-russes-partisans-de-l-unite-continentale-et-de-la-voie-eurasiste

http://www.lemonde.fr/international/article/2014/03/14/la-toile-d-araignee-des-oligarques-russes-au-royaume-uni_4383088_3210.html

Écrit par : Boreas | 18/03/2014

Boreas.

Rassurez-vous, je ne suis pas dupe de la perversion qu'entraîne le pouvoir et je ne doute pas que Poutine en tire un profit personnel. Mais encore faudrait il déterminer si la fortune dont il jouit est constituée de biens propres ou bien appartiennent à l'état.
Car si l'on cumule l'ensemble des biens dont bénéficient nos chefs d'états occidentaux, on peut fortement revaloriser leurs patrimoines.
Bref, on sera fixé exactement lorsque Poutine quittera le pouvoir. Il suffira de voir si son train de vie reste inchangé.

Par ailleurs que le régime de Poutine ne vaille pas mieux que celui d'Obama c'est possible, mais cela c'est le problème des russes. La seule petit différence, et elle est notable, c'est qu'en Russie l'oligarchie est inféodée au régime, tandis qu'aux Etats Unis c'est l'inverse. Donc force reste à l'état. Les différents oligarques russes emprisonnés ou exilés le démontrent. Les autres peuvent continuer à profiter de leur fortune tant que leurs intérêts ne contreviennent pas à ceux de l'état.

Mais la question reste la même, quelle stratégie en tant que patriotes français devons nous privilégier, sachant que la puissance n'est pas de notre côté ? Personnellement, je pense que la seule réaliste reste celle de de Gaulle, c'est à dire naviguer habilement entre les deux puissances, en s'appuyant sur l'Est pour se défaire de l'emprise de la puissance dominante sur notre territoire, à savoir l'empire anglo-saxon, tout en limitant les ambitions expansionnistes russes.
Tout le reste c'est du romantisme. Malheureusement.
Les états sont des monstres froids.

Écrit par : polomnic | 19/03/2014

"je ne doute pas que Poutine en tire un profit personnel. Mais encore faudrait il déterminer si la fortune dont il jouit est constituée de biens propres ou bien appartiennent à l'état."

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Les sources que j'ai données et que je rappelle ici :

http://www.therichest.com/celebnetworth/politician/president/vladimir-putin-net-worth/

http://www.thesundaytimes.co.uk/sto/news/world_news/Europe/article814724.ece

... parlent bien de fortune personnelle.

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"en Russie l'oligarchie est inféodée au régime"

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A mon avis, l'oligarchie C'EST le régime. Corruption érigée en système.

Par ailleurs, pas sûr que de pèleriner dans le désert et d'acheter des clubs de foot anglais, ce soit vraiment "russe"...

http://fr.ria.ru/society/20120406/194215874.html

http://www.lemonde.fr/international/article/2014/03/14/la-toile-d-araignee-des-oligarques-russes-au-royaume-uni_4383088_3210.html

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"naviguer habilement entre les deux puissances, en s'appuyant sur l'Est pour se défaire de l'emprise de la puissance dominante sur notre territoire, à savoir l'empire anglo-saxon, tout en limitant les ambitions expansionnistes russes"

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Cela, à mes yeux, c'est juste un voeu pieux.

D'ailleurs, de Gaulle avait beau jeu de prétendre à l'indépendance française, bien à l'abri du parapluie nucléaire américain... Posture, pas puissance.

Or, l'histoire démontre que les empires ne respectent que la puissance, et particulièrement côté russe.

Tant que l'Europe ne sera pas une puissance, la Russie ne pourra être considéré comme un allié potentiel.

Ou alors, expliquez-moi comment nous allons nous y prendre pour "limiter les ambitions expansionnistes russes"... On va juste leur dire : "c'est pas bien, ce que vous faites" ? Lol

Écrit par : Boreas | 19/03/2014

En l’occurrence pour la Crimée, peut on parler d'expansionnisme quand on sait que cette région appartient à l'empire russe depuis plusieurs siècles et ne s'est retrouvée en Ukraine que parce que Kroutchvev faisait de la politique intérieure à une époque où l'effondrement de l'URSS était loin d'être à l'ordre du jour.
De plus l'Ukraine n'a jamais été une nation pérenne à travers l'histoire.

A ce tarif là pourquoi ne pas soutenir les indépendantistes corses, bretons, basques, occitans et catalans ?

Quant à l'Europe puissance, personnellement, je n'y crois nullement. C'est un vœux pieux, mais qui n'a aucune consistance dans les faits. Les seuls moments où l'Europe a pu être considérée comme une puissance continentale, c'est sous Charlemagne, l'empire austro-hongrois et sous napoléon. Celui de Charlemagne était puissant mais n'a pas duré, l'empire austro-hongrois a lui duré davantage, mais n'a jamais eu de réelle cohésion, quant à Napoléon il a duré encore moins longtemps et était en réalité très faible.

Vous savez Boreas, je ne cherche pas à vous porter forcément la contradiction. Ce que j'essaie juste de faire, c'est de voir les forces en présence et d'essayer dans la mesure de nos moyens de faire valoir nos intérêts nationaux.
Et la seule Europe puissance possible est une Europe dont la plupart des nations seraient dominées par une seule. C'est d'ailleurs toujours comme cela que se sont constituées les nations, la France en l'occurrence avec la domination de la Francie sur les autres duchés de l'Hexagone.
Mais rassurez vous, je n'ai pas envie d'être dominé par les russes, mais juste de continuer la politique capétienne qui a toujours consisté en une patiente diplomatie, jouant sur les antagonisme des empires. Voir les alliances de François 1er et de Louis XIV avec l'empire Ottoman afin de ne pas se faire avaler par le Saint Empire.

Écrit par : polomnic | 19/03/2014

Vous aurez peut-être remarqué que je soutiens les autonomistes corses, justement. ;-)

Les autres non, ce n'est pas pareil (sauf peut-être pour les Catalans, et encore).

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"l'Ukraine n'a jamais été une nation pérenne à travers l'histoire."

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Eh bien si, et d'ailleurs ceux qui prétendent fallacieusement que Kiev est le berceau de la Russie devraient demander, s'ils étaient logiques avec eux-mêmes, le rattachement de celle-ci à l'Ukraine.

Ce n'est pas parce que celle-ci a été sous domination étrangère pendant des siècles, qu'elle n'est pas une nation. Il y a d'autres exemples, comme récemment la Pologne.

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"l'Europe puissance, personnellement, je n'y crois nullement. C'est un vœux pieux, mais qui n'a aucune consistance dans les faits"

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Il y a un peu plus d'un siècle, personne ne croyait non plus à l'automobile, au chemin de fer, au voyage dans la Lune...

Si l'Europe n'a jamais pu se faire, c'est parce qu'elle n'en a jamais réellement eu besoin.

De Charlemagne à Hitler, quand elle s'est faite, cela a toujours été de façon incomplète, par un membre puissant de l'Europe contre les autres.

Depuis 1945, ce qui s'est construit sous parapluie nucléaire américain n'est qu'une caricature d'Europe-puissance.

Mais nécessité fait loi, et si cette Europe-puissance ne se fait pas, à mon avis nous sommes morts. Parce que demain, elle sera éminemment nécessaire pour tous les Européens, sauf à être soumis, submergés, détruits.

La puissance continentale, c'est l'échelle actuelle de la nécessité :

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2013/11/14/le-pic-de-l-energie-aiguillon-incontournable-de-l-europe-des.html

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2012/05/01/la-nation-et-son-futur-retour.html

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"continuer la politique capétienne qui a toujours consisté en une patiente diplomatie, jouant sur les antagonisme des empires"

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Il y a juste un petit obstacle à ce fixisme géostratégique.

Il s'appelle la technologie.

Avec une armée minable, vous ne pouvez pas contrer une armée puissante.

Ce n'est pas comme dans le temps, où tout le monde avait les mêmes armes et où un petit peuple pouvait résister à un gros.

Idem, avec les communications. En quelques jours, des millions d'ennemis peuvent arriver des antipodes (j'exagère à peine).

Avant l'ère moderne, un voyage à pied de quelques centaines de kilomètres, c'était le bout du monde.

Etc.

Écrit par : Boreas | 19/03/2014

Je partage l'avis de polomnic, mais à la lecture de vos articles et commentaires, je comprends mieux votre agacement Boreas.

Le point Godwin distribué et réutilisé vis à vis de Svoboda est pénible et moche. Il n'y a qu'à se souvenir comment on a traité Chrissy Avgi...

Etre souverainiste (je n'aime pas ce mot) suppose qu'on veuille que son pays soit libre et pouvoir l'être. Vouloir est une chose (on a tous plein d'idées), mais pouvoir en est une autre... Que peuvent les partisans du Maïdan?
Je rejoins parfaitement polomnic: il ne s'agit nullement d'échanger un maitre pour un autre : combien de fois je lève les yeux au ciel quand des crétins affirment sans rire que Poutine va venir nous sauver? Poutine ne s'occupe que de son pays. Il n'en a rien à faire de nous, sauf quand il s'agit d'argent.

Deux choses à rappeler tout de même: la Russie ne pouvait pas laisser l'OTAN s'installer à Sébastopol. De plus, ce fut une belle connerie que d'abolir le statut officiel de la langue russe en Crimée. Il est évident que les Russophones (Russes ethniques et les autres) allaient voir rouge (si je puis dire). C'est comme si on allait abolir le français dans la partie wallonne de la Belgique.... Le référendum n'est qu'un spectacle, je ne suis pas dupe. Mais d'un autre coté Poutine n'allait pas rester là sans rien faire.

Je doute que tout ca finisse en 3e GM. Mais ca va entretenir un climat exécrable vis à vis de la Russie. C'est peut-être un des buts recherchés.

Écrit par : Imperator. | 24/03/2014

c'est la gloire, l'immonde danielle bleitrach cite ton blog !

http://histoireetsociete.wordpress.com/2014/09/05/pravy-sektor-france-se-reconvertit-vive-poutine-a-bas-lotan/

Écrit par : Colbert | 06/09/2014

En même temps, la gloire chez les fossiles du PC"F" (vu sa fiche wiki, elle a 76 ans, Bleitrach)... :-)

Mais bon, il paraît que le communisme protège de l'immigration (authentique commentaire d'un authentique "dissident" autoproclamé, ailleurs), alors j'imagine que je ne suis pas dans le sens de l'Histoire, lol.

Écrit par : Boreas | 06/09/2014

J'aime le commentaire qui suis où le type écrit le mot fascisme 4 fois sur la même ligne en faisant un texte de 20 lignes... Du coup, quand on enlève le mot fascisme, on a... Plus rien!!!

Écrit par : tarkan | 06/09/2014

Mouhahaha, je me suis baladé un peu sur le blog de cette vieille dame, ça envoie du lourd!!!

Alors en fait, ils sont tous nazis, la Voix de la Russie est nazie, les USA sont nazis, le FN est nazi, l'Ukraine est nazi, L'Europe est nazi, même les bretons sont devenus nazis!!!!!

Bon en fait on est encerclé de nazis. Je crois n'avoir jamais autant lu le mot "fascisme" et "nazi" dans un espace aussi réduit.

C'est tout de même assez limité intellectuellement, puisque ça en devient le PC vs le reste du monde (fasciste)

Écrit par : tarkan | 06/09/2014

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