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20/03/2013

La bombe de la dette vient de grossir

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Ci-après, ma traduction d'un article de Max Keiser, paru le 18 mars 2013 sur le site Russia Today.

Je ne suis pas vraiment d'accord avec l'opinion de l'auteur au sujet de l'affaire de Chypre, quant à laquelle Patrick Reymond et Philippe Grasset me paraissent plus lucides, mais les éléments factuels présentés sont exacts et leur potentiel, vertigineux.

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Le montant mondial de la dette dépasse l'ensemble des dépôts bancaires dans le monde, et la situation financière actuelle à Chypre est l'inévitable prochaine phase : la confiscation.

Toute prétention à une « titrisation » de la croissance par les banquiers centraux ou la finance mondiale en conditionnant et reconditionnant la dette, en hypothéquant et ré-hypothéquant la dette, en régulant et en re-régulant la dette, est désormais révolue. Depuis le début de la reprise du marché obligataire dans les années 1980 (oui, c'est si vieux que ça), les banques centrales et la finance mondiale - le FMI, l'UE et la BCE, pour n'en nommer que quelques-uns - et leurs frères de Wall Street et de la City de Londres ont fait face à chaque crise par une augmentation de la dette et une extension de la maturité de la dette.

Le résultat a été - en 2007 - la plus haute montagne de dette au bilan et hors bilan dans l'histoire : une dette astronomique de 220.000 milliards (si l'on inclut toutes les dettes publiques, privées et contingentes des programmes de prestations non financés) dans l'économie américaine seule, avec ses 14.000 milliards de dollars de PIB. Le volume des dérivés mondiaux de la dette se situe maintenant à plus de 1.000.000 de milliards de dollars, surfant sur un PIB mondial d'environ 60.000 milliards de dollars.

Mais à partir de 2007, puis devenant spectaculairement apparente en 2008 avec la faillite de Lehman Brothers, la capacité des contribuables du monde entier à payer les intérêts ou le principal de la dette a heurté un mur de briques. Et depuis plusieurs années, les gouvernements du monde entier ont essayé les mêmes vieux trucs : « faire comme si ». Reconditionner et allonger la maturité, et prier pour que les recettes fiscales permettent de récolter assez pour rembourser une partie de la dette. Cela n'a pas fonctionné. La bombe de la dette vient de grossir. Maintenant, à Chypre, nous voyons l'inévitable prochaine phase : la confiscation.

Pour payer les dettes qui ont été contractées pour financer la plus forte ponction de richesses de l'Histoire, nous voyons à Chypre, ainsi que chez les institutions bancaires centrales et la finance mondiale, une tendance à juste capter et saisir l'argent des gens sur leur compte bancaire « assuré ». Nous aurions dû avoir compris ce qui se préparait quand JP Morgan (lisez : Jamie Dimon) a capté et saisi illégalement plus de 1 milliard de dollars en devançant les clients de MF Global [juste avant la faillite de celle-ci], avec l'aide de son copain-copain Jon Corzine.

Avons-nous appris notre leçon ? Ils ont plus de dettes à payer qu'il n'y a d'argent sur tous les comptes bancaires dans le monde. Cela signifie qu'il y a des chances pour que vous - qui que vous soyez, et quel que soit votre pays de résidence - ayez un pourcentage non négligeable de votre épargne volé par les banksters.

Depuis que la crise a frappé (et depuis plusieurs années qui ont précédé), nous avons recommandé sur le « Keiser Report » de convertir autant d'argent que vous le pouvez en or et en argent. Notre conseil hier et aujourd'hui est : le seul argent que vous devriez garder dans une banque, c'est de l'argent que vous êtes prêt à perdre.

(Traduction par mes soins. – Reproduction autorisée sous réserve de citer verslarevolution.hautetfort.com en source.)

Commentaires

Merci pour la traduction Boreas.

Dans la dernière émission de Jovanovic consacrée à Chypre, il estimait que la somme des CDS était de l'ordre de 600 000 milliards de dollars, je ne sais pas d'où il tire ce chiffre mais s'il est vrai ça fait froid dans le dos. Allons-nous vers un défaut généralisé ? Quid alors de ces CDS ?

Écrit par : hugues capet | 22/03/2013

Si Jovanovic a dit ça, il a confondu avec le total (notionnel) des produits dérivés, qui ne comprennent pas que les CDS.

Max Keiser parle de 1.000.000 de milliards, j'ignore d'où il sort ce chiffre, à ma connaissance on est plutôt aux alentours de 640.000, mais en général il sait de quoi il parle. Je suppose qu'il ne parle pas que des dérivés classiques, mais y ajoute une évaluation du volume de la "finance de l'ombre" (dont Myret Zaki dit qu'elle pèse 67.000 milliards "seulement", et d'ailleurs il ne s'agit pas a priori de dérivés uniquement) - bref, je n'en sais rien...

Je précise que les banques américaines détiennent environ la moitié des produits dérivés, à elles seules.

Voilà les chiffres d'il y a trois ans :

http://gillesbonafi.skyrock.com/2811463888-La-descente-aux-enfers-des-Etats-nations.html

Vous pouvez aller voir les derniers chiffres sur le site de la BRI (Banque des Règlements Internationaux) :

http://www.bis.org/statistics/otcder/dt1920a.pdf

... et pour les Etats-Unis, sur celui de l'OCC (Office of the Comptroller of the Currency) :

http://www.occ.gov/topics/capital-markets/financial-markets/trading/derivatives/dq412.pdf (à partir de la page 29).

Et si le total notionnel n'est pas ce qui menace, le total réel d'engagements de couverture que représentent tous ces dérivés est quand même largement supérieur aux capacités de règlement de leurs émetteurs.

Ça ne veut pas dire que ceux-ci devront y faire face d'un seul coup, tous en même temps ; mais enfin, ça veut quand même dire qu'ils assurent des risques dépassant largement leurs moyens (à tel point que même le PIB mondial est largement inférieur au montant de ces engagements).

Il suffirait d'un gros risque qui se réalise (un grand pays qui fait faillite, comme la Grande Bretagne, par exemple), et plouf, réaction en chaîne sur les dérivés, avec tous les détenteurs qui se tiennent par la barbichette car ces produits ont été titrisés de multiples fois.

Où allons-nous ?

Ben, vers un effondrement mondial de la finance et de l'économie. Vous en doutez ? :-)

Écrit par : Boreas | 22/03/2013

Je ne pense pas que 1000k milliards ou 640k milliard voir même QUE 240k milliard feront une grande difference quand tout va péter. Car quelque soit la somme, il n y a pas d argent pour la rembourser. Le PIB mondiale ( en esperant qu il ne soit pas calculer comme celui des USA) n est que de 60k milliard.
Ces chiffres sont pour moi obsenes, car ils ne representent plus rien, que des 00000 empilés les uns derrieres les autres.

Écrit par : libherT | 23/03/2013

@libherT:

affirmatif.

@Boreas:

Oui je sais, mais si l'effondrement pouvait attendre un petit peu le temps que je finisse ma BAD et que j'y convertisse mes voisins :-)

Écrit par : hugues capet | 24/03/2013

"Ben, vers un effondrement mondial de la finance et de l'économie. Vous en doutez ? :-)"

bonne question, ami Boreas (et merci pour le boulot de traduction). bien que je m'y prépare depuis un bail (BAD et esprit d'autonomie), oui, il m'arrive d'en douter. J'écoute ceux qui disent que les US se dirigent droit vers un krach obligataire, un effondrement du dollar et une crise planétaire mais je me demande pourquoi ça tient encore alors que tous les institutionnels connaissent la réalité de la situation (comme dit Drac, l'"occident c'est ENRON!")...

qu'est-ce qui peut bloquer la machine?

Écrit par : hoplite | 24/03/2013

C est nous qui bloquons la machine.
Des que la confiance partira, tout s écroulera.
Les Americains disent que l illusion de richesse vient de wall street, qui monte, monte. Cela crée une bulle, mais tant que la bulle tiens, le moral tiens.
Nous sommes dans un grand monde virtuel, les democraties sont gentils, les banquiers sont sympa, les politiques sont a l écoutent, les journalistes sont integrent.
Quand la réalités rencontrera la mort des illusions, allez vous enterrez dans votre BAD.

Écrit par : libherT | 26/03/2013

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