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19/01/2014

« Que la révolution commence », par Garry Leech

Je vous livre la traduction d'un texte essentiel de l'auteur de « Le Capitalisme, un génocide structurel ». Quelque chose me dit que chez les droitards, sa lecture va provoquer quelques sérieux grincements de dents...

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Qu'est-ce que nous attendons ? Combien de temps allons-nous rester assis à ne rien faire et à regarder les bellicistes politiques déployer leurs drones, leurs navires de guerre, leurs bombardiers furtifs, leurs missiles, nos fils et filles et, finalement, leurs armes nucléaires, contre les peuples les plus pauvres du monde ? Combien de temps allons-nous rester indifférents aux entreprises bellicistes maniant leurs baguettes magiques bénéficiaires, qui remplissent à craquer leurs portefeuilles et leurs bedaines, pendant que des millions d'enfants meurent de faim et de maladies évitables ? Combien de temps allons-nous accepter l'inégalité injuste des 1 % empochant une part largement disproportionnée de la richesse créée par le labeur des 99 % ? Combien de temps allons-nous accepter passivement la folie suicidaire consistant à violer et piller les ressources limitées de notre planète, au point qu'aucun de nous ne sera en mesure de survivre ? Que la révolution commence !

Et qu'en est-il de notre peur irrationnelle des armes de destruction massive dans les mains de terroristes, qui nous maintient paralysés et distraits des injustices quotidiennement perpétrées en notre nom ? Les plus mortelles des armes de destruction massive utilisées aujourd'hui dans le monde ne sont pas chimiques ou biologiques ; ce sont les règles établies par l'Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et tous les soi-disant accords de libre-échange qui ne font qu'intensifier les inégalités au plan mondial, la souffrance humaine et la mort. Les élites du monde des affaires et leurs laquais politiques manient ces armes avec peu de souci du bien-être humain ou de l'environnement. Les banquiers d'investissement de Wall Street jouent dans un casino mondial où les dés sont pipés en faveur de la maison, et la maison se trouve être la propriété des 1 %. Pendant ce temps, les plus grands perdants dans ce casino capitaliste perdent plus que de l'argent ; ils perdent leurs maisons, leur santé, leur éducation, leurs moyens de subsistance, leur dignité, même leur vie. Ils sont les millions qui meurent inutilement chaque année de faim et de maladies évitables. Ceux-ci sont les ultimes victimes du capitalisme, génocide structurel. Que la révolution commence !

Ce génocide n'est pas simplement une conséquence malheureuse du capitalisme ; il constitue le fondement même du système. Et nous nous tenons sur ces fondations aujourd'hui ! Tout ce que nous construisons est érigé sur ces fondations gorgées de sang ! Ne sont-ce pas le génocide des peuples indigènes partout aux Amériques, et le vol de leurs terres, qui ont créé la richesse qui a financé la révolution industrielle ? N'est-ce pas le mouvement des enclosures qui a expulsé les gens de la terre et leur a volé leurs moyens de subsistance, afin qu'ils puissent être « libres » de trimer dans les conditions misérables des usines de l'Angleterre industrielle ? Ne sont-ce pas l'enlèvement de millions d'Africains et leur asservissement aux Amériques qui ont alimenté le « développement » des États-Unis et du Canada ? Les mêmes pratiques violentes se poursuivent aujourd'hui avec le déplacement forcé de millions de paysans, afin que des capitalistes requins de la finance puissent continuer d'exploiter les ressources naturelles de la planète, pour tapisser leurs propres poches de luxe. Que la révolution commence !


Aucun système social dans l'histoire humaine ne s'est jamais avéré si génocidaire ; ni le communisme, ni même le fascisme. Et aucune dose de bricolage avec un système qui est intrinsèquement génocidaire, ne mettra un terme au génocide. Pendant la première décennie du 21e siècle, plus de 120 millions de personnes sont mortes parce que les structures du système capitaliste les ont empêchées de satisfaire leurs besoins de base. Pendant ce temps, les Européens dépensent plus d'argent chaque année en crème glacée, que la somme nécessaire pour fournir à tous, dans les pays du Sud, de l'eau potable et un système d'assainissement élémentaire. Et les Américains et Européens dépensent annuellement davantage en aliments pour animaux de compagnie, que la somme nécessaire pour prodiguer les soins de santé de base aux pauvres dans le monde entier. Il n'y a que dans un système génocidaire qu'il paraît plus sensé de produire, pour les riches, de la crème glacée et de la nourriture pour animaux de compagnie, que de l'eau potable et des soins de santé pour des milliards de personnes qui ne constituent pas un marché viable, parce que leur travail n'est pas nécessaire et qu'ils sont trop pauvres pour être des consommateurs. Seul un système génocidaire peut rendre jetable la moitié de l'humanité ! Mais le revers de cette équation est que les pauvres du monde entier n'ont plus rien à perdre. Que la révolution commence !

Mais qu'arrive-t-il quand les pauvres osent résister et se défendre ? Ne sont-ils pas alors les heureux bénéficiaires de la « démocratie » et de la « liberté » distribuées, non seulement par le canon d'un fusil, mais par des bombes et des missiles à guidage laser qui détruisent leurs maisons et taillent leurs membres en pièces ? Ne bénéficient-ils pas de sanctions économiques qui aboutissent à la famine et à la maladie, en raison de la pénurie de nourriture et de médicaments refusés au nom de l'intervention humanitaire ? Ne sont-ils pas considérés comme des terroristes ? Nous les tuions parce qu'ils étaient communistes. Indépendamment de l'étiquette que nous leur épinglons, constituent-ILS vraiment une menace pour NOTRE sécurité ? Et croyons-nous vraiment que les tuer et les mutiler par les bombardements, la famine et la maladie, va leur faire voir le monde comme nous le faisons ? Ou que cela les fera vraiment nous haïr ? Que la révolution commence !

Et qu'en est-il de vous et moi, qui vivons dans le ventre de la bête impérialiste ? NOUS ne sommes pas innocents dans tout cela ! La majorité d'entre nous, dans les pays riches, sommes à la fois esclaves des 1 % et complices de l'exploitation et du génocide des pauvres du monde entier. On nous dit que nos modes de vie sont un produit de notre propre dur travail individuel, et que personne n'a le droit de nous prendre cela. Mais que dire de ceux, dans les pays du Sud, qui peinent 12, 14 ou 16 heures par jour dans une lutte désespérée pour la survie ? Ne travaillent-ils pas dur, eux aussi ? Et pourtant, peu importe combien ils travaillent dur, ils ne seront jamais près d'atteindre un mode de vie comme le nôtre. En fait, ils auront de la chance de préserver leur vie, sans parler de parvenir à un mode de vie confortable. NOS habitudes de consommation et modes de vie sont dépendants de l'exploitation de LEUR travail et de LEURS ressources naturelles. NOUS ne jouissons pas de NOTRE mode de vie parce que NOUS sommes en quelque sorte intrinsèquement plus intelligents, ou supérieurs, ou plus blancs, ou travaillons plus dur qu'EUX, mais parce que nous avons la chance de vivre dans le pays des exploiteurs impérialistes, que ce soit aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Europe continentale, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. NOUS vivons comme nous le faisons, en consommant la part d'autres peuples dans les ressources de la planète. C'est pourquoi l'écart de richesse entre les nations riches et les nations pauvres a augmenté, passant de 3 contre 1 en 1820, à 35 contre 1 en 1950 et à 106 contre 1 aujourd'hui. Et c'est précisément pourquoi nous aurions besoin de cinq planètes Terre pour que la population du monde entier, soit sept milliards de personnes, puisse vivre comme nous le faisons. En réalité, le « rêve américain » est un cauchemar pour des centaines de millions de personnes à travers le monde. N'avons-nous pas de conscience ? Que la révolution commence !

Mais NOUS AVONS une conscience ! Elle a seulement été temporairement intégrée [à une explication globale falsifiée que nous acceptons - NDT], sous le poids de la propagande avec laquelle les élites capitalistes et leurs laquais politiques nous bombardent quotidiennement. Cette propagande nous cache les relations entre nos modes de vie relativement confortables, et la souffrance massive endurée par des millions de gens pour nous assurer ce mode de vie. NOUS bénéficions de la grande richesse générée sous le capitalisme, pendant que la moitié de la population mondiale endure la misère et les privations. Mais même NOS confortables modes de vie sont érodés, avec à peine un coup d'œil de notre part, alors que nous sommes forcés de travailler plus longtemps et d'accumuler des dettes toujours plus élevées, pendant que la richesse créée par notre travail est de plus en plus centralisée dans les mains des 1 %. Il existe une machine de propagande qui nous convainc d'accepter cette réalité injuste. Notre système d'éducation exige de l'ordre et de l'obéissance, au sein de structures autoritaires hiérarchiques qui nous classent et nous catégorisent, en fonction des besoins d'une société dont les valeurs sont dictées par des élites capitalistes. Sinon, pourquoi serions-nous obligés de nous asseoir docilement en rangs et de mémoriser les mythes ridicules au sujet de la « démocratie » et de la « liberté » et de la « justice », dont nous sommes nourris à la cuillère à partir de manuels passés au « blanc » [jeu de mot intraduisible, alliant l'image du lavage du linge en machine à celle de l'ethnocentrisme occidental - NDT] ? Non seulement l'éducation enterre notre conscience, mais elle écrase aussi notre esprit. La seule chose à quoi l'obtention du diplôme nous rend bons, est d'intégrer un lieu de travail tout aussi rigide, qui exige le même ordre et la même obéissance. Nous n'avons pas été éduqués, nous avons été endoctrinés ! Que la révolution commence !

Et les médias, nous éclairent-ils sur cette réalité ? Non ! Ils nous endoctrinent davantage, à travers des histoires à sensation qui servent à renforcer les croyances et les mythes instillées en nous par le système d'éducation, et à nous distraire des vraies questions qui ont un impact sur nos vies et sur le monde dans lequel nous vivons. Il est plus important que nous fassions nos courses, que nous regardions la télévision et lisions des tweets de célébrités, plutôt que d'affronter les dures réalités qui résultent de nos choix de vie. Mais aucune quantité d'achats, ni de télévision, ni de culte de la célébrité ne peut suffisamment engourdir notre conscience ; c'est pourquoi beaucoup d'entre nous sont si dépendants des antidouleur, sous forme d'alcool, de drogues illicites et d'antidépresseurs. N'est-il pas temps de raviver à la fois notre conscience et notre esprit ? Que la révolution commence !

À ceux qui bombardent lâchement les peuples les plus pauvres du monde avec des monstres téléguidés dans le ciel ; à ceux qui croient qu'ils ont un droit inaliénable à perpétrer un génocide structurel à travers leur exploitation brutale des gens et de la nature ; à ceux qui utilisent la richesse générée par NOTRE travail pour construire LEURS demeures et modes de vie privilégiés ; à ceux qui défendent leurs privilèges avec des outils de surveillance high-tech qui espionnent chacune de nos actions et de nos paroles au nom de la sécurité nationale ; et à ceux qui utilisent leur pouvoir et leur influence pour développer des mécanismes de propagande et de contrôle de l'esprit pour nous garder dociles, je donne un avertissement : PRENEZ GARDE ! Car ces armes vont bientôt être retournées contre vous ! Après tout, si les palais politiques connus sous les noms de Maison Blanche, de 24 promenade Sussex [à Ottawa, c'est l'adresse de la résidence officielle du premier ministre du Canada - NDT] et de 10 Downing Street, et les bureaux de sociétés à Wall Street, à Bay Street [centre du quartier financier de Toronto, près de la Bourse du Canada - NDT] et à la City, et les ministères de la guerre situés au Pentagone, au Pearkes Building [siège des quartiers généraux de la Défense nationale canadienne, à Ottawa - NDT] et à Whitehall, devaient tous tomber dans l'oubli, les milliards de personnes opprimées et pauvres dans le monde ne s'en porteraient-elles pas mieux ? Ces établissements et ce qu'ils représentent ne sont pas sources de liberté et de vie, ils sont des fauteurs de souffrance et de mort. Que la révolution commence !

Ne devrait-ce pas être aux élites du monde des affaires de devoir trembler, terrifiées à la perspective de la faim et de la maladie, les ravageant elles et leurs familles, au point qu'elles seraient obligées de mendier des bons d'alimentation et autres aumônes ? Ne devrait-ce pas être aux maisons des gros richards de banquiers d'investissement d'être saisies, de sorte qu'eux-mêmes et leurs familles se trouveraient, non pas bien installés en toute sécurité dans leurs luxueuses communautés fermées, mais vivant dans la rue, dans la peur constante de la violence des hordes en colère dont ils ont détruit la dignité depuis des siècles ? Ne devrait-ce pas être aux politiciens et aux généraux qui manient les modernes épées de la mort high-tech, d'être obligés de vivre dans la peur constante d'être mis en pièces ou mis à la torture, des mains des victimes, pauvres et déshéritées, de leur génocide en cours ? Cela ne serait-il pas justice ? Que la révolution commence !

Et quel genre de monde pourrait-il être gagné, au moyen d'une telle révolution ? Imaginez un monde dans lequel toutes les ressources ont été équitablement réparties, si bien qu'aucun enfant n'a jamais eu faim. Imaginez un monde dans lequel nous nous sommes souciés de notre voisin, plus que nous ne nous soucions d'un candidat à une émission de télé réalité ou d'un personnage dans un feuilleton. Imaginez un monde dans lequel prendre soin de notre Mère la Terre a été plus gratifiant que de faire les boutiques pour acheter une nouvelle paire de chaussures ou le dernier gadget électronique. Imaginez un monde dans lequel nous coopérons, plutôt que de rivaliser les uns avec les autres. Imaginez un monde où la coopération s'étend au lieu de travail et où nous sommes responsabilisés en tant que copropriétaires par un processus collectif de décision, plutôt que d'être de simples appendices du système de production, contraints de suivre docilement les diktats d'autrui. Imaginez un monde où l'autoritarisme n'existe pas dans le domaine politique, sur nos lieux de travail ou dans nos maisons. Imaginez un monde dans lequel nous avons TOUS une voix significative au chapitre, pour toutes les importantes décisions qui ont un impact sur nos vies. Imaginez un monde où TOUS les Noirs, les Blancs, les Bruns, les hommes, les femmes et les pédés sont considérés comme des êtres humains égaux. En bref, imaginez un monde d'harmonie et de compassion. Certains pourraient dire qu'un tel monde n'est rien de plus qu'un rêve utopique, mais je dis que c'est la croyance que nous pouvons continuer comme nous sommes, qui est utopique.

Alors, que la révolution commence, MAINTENANT !

Sources : Counterpunch et le blog de Garry Leech

(N.B. : Garry Leech est un journaliste indépendant ; né en Grande-Bretagne, il donne des cours de science politique internationale dans une université canadienne.)

Traduction par mes soins. – Reproduction autorisée sous réserve de citer verslarevolution.hautetfort.com en source.

Commentaires

En attendant la Rêve-olution, je retourne bosser à Mcdo.
Faut bien croûter.

Écrit par : Rob | 19/01/2014

C'est bien connu, du boulot, y en a plus que chez Mac Do...

Écrit par : Boreas | 19/01/2014

Après une licence et un Cap, tous deux obtenus, pour moi, oui.
Je préfère vendre de la nourriture de zombies, que de m'inscrire chez PoPôle.
En plus, y a pas moins de zombies qu'ailleurs.

Écrit par : Rob | 19/01/2014

Bon, à part votre rébellion du cheeseburger contre Pôle Emploi, vous avez un truc intéressant à dire, ou bien la pensée de Garry Leech vous sert-elle juste de prétexte pour exprimer votre frustration et votre résignation ?

Écrit par : Boreas | 19/01/2014

Bien envoyé!
Frustré, très certainement.
Résigné, non.
Pour autant, "je ne me sens pas né pour couver un œuf dur".

Écrit par : Rob | 19/01/2014

Faut bien que j'essaie d'être fidèle à ma réputation de mauvais coucheur... :-)

Cela dit, à la guerre comme à la guerre, mais malgré la crise, pour les courageux, il y a encore d'autres boulots que vendeur de malbouffe chez l'ennemi (tant qu'à rester dans le domaine alimentaire, ceux qui sont sur Paris peuvent toujours aller voir à Rungis, par exemple).

Bon courage, Rob.

Écrit par : Boreas | 19/01/2014

Merci ;)
Allez, j'arrête de me répandre.

Écrit par : Rob | 19/01/2014

Je reproduis ici le commentaire que je viens d'adresser à deux contradicteurs sur Fortune :

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Il ne s'agit pas de repentance. Le peuple français n'est en rien responsable, ni hier, ni moins encore aujourd'hui, de la colonisation ni de ses effets négatifs, pas plus qu'il n'est responsable de la prédation des multinationales, de la corruption des élites françaises et africaines, etc. Tout au plus, comme le dit Garry Leech, est-il un esclave, complice par son mode de vie de surconsommateur.

Pour autant, sans tomber dans le piège systémique de la culpabilisation et de la bataille victimaire, il ne s'agit pas de nier les faits précités, qui sont incontestables.

Quand même, c'est drôle qu'à chaque fois que quelqu'un évoque le rôle de l'Occident dans la déstabilisation de l'Afrique, il se trouve des Occidentaux pour objecter que les Africains sont en réalité les seuls responsables, en s'appuyant sur un raisonnement plus ou moins inconsciemment malhonnête, qui n'est que l'application d'un double standard.

Si nous ne nous jugeons pas représentés par nos élites, soyons au moins assez honnêtes pour reconnaître que les Africains ne sont pas non plus représentés par les leurs (pour parler de Dieudonné, son sketch sur le président africain est assez éloquent en la matière...).

Par ailleurs et surtout, ne vous est-il jamais arrivé de vous demander si la transposition de VOS références socio-culturelles occidentales à l'Afrique, comme à d'autres zones géographiques non occidentales, est valable ?

De quel droit exigez-vous de peuplades que les colonisateurs ont trouvées, le plus souvent, vivant plus ou moins au stade du néolithique, il y a quelques siècles voire quelques décennies à peine, qu'ELLES adoptent en quelques générations VOS références et VOS comportements ?

D'où êtes-vous issus, VOUS-MEMES (je mets des majuscules, comme Leech :-) ) ?! Combien de temps a-t-il fallu à VOS aïeux pour évoluer lentement vers ces références et ces comportements ? Vous reprochez aux lobbies immigrationnistes de vouloir vous imposer des moeurs étrangères, mais vous voulez imposer vos moeurs à des étrangers sur un autre continent ! Vous voyez où je veux en venir ? Un peu de cohérence, que diable !

Alors, de quel droit exigez-vous de peuplades qui souvent ont encore pour références traditionnelles, quelle que soit la valeur (visiblement nulle) que vous accordez à LEURS traditions, que faire un maximum d'enfants est un bienfait et une richesse, que travailler et acquérir des biens matériels n'est pas une richesse, et qui vivent dans une société très différente de la vôtre, qu'ELLES adoptent immédiatement les VOTRES ?!

Il n'y a pas à tortiller, c'est bien la colonisation, une incarnation de l'idéologie progressiste et libérale ( http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2013/08/03/la-colonisation-une-affaire-progressiste-e-5134682.html ), confiée à des entreprises privées capitalistes, qui a déstabilisé les sociétés traditionnelles du monde entier, notamment en Afrique.

Avant cette colonisation, ces sociétés s'autorégulaient au plan démographique. Nous posaient-elles le moindre problème ? Menaçaient-elle l'équilibre écologique, la suffisance des ressources naturelles ? Non, en aucune façon.

Alors, certes, vous pouvez reprocher aux Africains, par un raisonnement fallacieux et à courte vue, fondé pour l'essentiel sur une simple réaction épidermique aux procès en culpabilisation qui nous sont faits tout aussi fallacieusement par les militants de la concurrence victimaire (progressistes et libéraux eux aussi, comme les colonisateurs ; ironie de l'Histoire), de ne pas contrôler aujourd'hui leur démographie.

Mais comment le pourraient-ils ?! Vous-mêmes, êtes-vous en mesure de changer les us et coutumes de votre société et d'influencer vos élites ?!

Tout comme les politiciens de la "Françafrique" et les acteurs des entreprises multinationales qui pillent les ressources naturelles de l'Afrique en toute bonne conscience (selon eux, "les affaires sont les affaires", n'est-ce pas, et "les Africains n'ont qu'à mieux jouer le jeu du libre-échange"), vous négligez juste l'aspect le plus important de ce que devraient être des relations saines et équitables avec d'autres peuples : la conscience, sans préjugés ni jugement de valeur, de leur différence ; sans naïveté, donc en prenant garde à ne pas tomber dans la bisounourserie, mais aussi en réfléchissant, comme dit Leech, à long terme, c'est-à-dire en refusant de profiter de la différence d'autrui et en considérant l'intérêt de tous, à commencer par celui de la Terre, car nous n'en avons qu'une et elle n'est pas inépuisable, si bien que nous ne pouvons pas nous désintéresser des dégâts que les élites globalisées causent ailleurs que chez nous.

En ce sens, la source de nos problèmes, c'est bien la surconsommation, pathologie occidentale contagieuse par mondialisation, qui ne peut être vaincue que par le retour à la raison et donc, par l'abandon de l'idéologie progressiste et libérale.

A contratrio, l'origine de nos difficultés, ce n'est pas la surpopulation, qui est une question qui peut se résoudre pacifiquement de deux façons : soit, par le retour au mode de vie primitif des autochtones, ce qui paraît malheureusement impossible, soit par l'accès au savoir "à l'occidentale", dont il est prouvé qu'il réduit fortement la natalité mais qui suppose un minimum de sécurité matérielle, donc le co-développement économique.

Le texte de Garry Leech, que personnellement je trouve remarquable, très juste et plus modéré que son style pamphlétaire ne pourrait le faire croire, n'est pas du tout culpabilisateur - à moins que vous ne vous sentiez subitement solidaires de nos élites, ce qui m'étonnerait. Il n'appelle pas non plus à l'invasion migratoire, ni au métissage.

Son but premier, outre de souligner ce qui est pour moi une évidence, à savoir que comme le système de domination est global, il ne peut être anéanti que par l'effet d'une révolution globale, est manifestement de nous inviter à prendre conscience, si ce n'est déjà fait, de ce que même si nous ne sommes pas coupables, nous devons changer de comportement économique et social pour cesser d'être complices de ce système.

Inutile de vous dire que je suis d'accord à 100 % et que je trouve cela non seulement très sain, mais surtout absolument inévitable.

Écrit par : Boreas | 19/01/2014

Quand je vois le mot capitalisme je sors mon 44 automag..euuh non ca c est quelqu un d autre :-) moi je sors mon compte en banque de smicard..je ne connais personne de mon entourage qui ne s efforce pas de cumuler du pognon sur son compte que cette personne soit au RSA voir n apparaissant point chez le Fleau qu est la SS ou bien cadres et superieurs..suis je en droit de me dire:vivants dans des systemes ou le pognon est le seul carburant,tous le monde y vivant,capitalisent a la mesure de ce qui leur est possible de faire de par la quantite de pognon qu ilpercoit regulierement?combien de fois dans combien de bouche et depuis plus de 35 ans ais je entendu "mettre des sous d'cote"peut etre..1M de fois :-)
Signe:Vincenzo Blasco Ibanes ah non ca c est pour inviter Boreas et ceux qui en seraient interesser a parcourir ce site "litteratureaudio";grace a ce site il m est facile de lutter contre le poids du silence la solitude meme au travail,l utilisant comme fond sonore parfois car comme moi je suppose,vous avez jeter les merdias trafiquants d opinions dans des sapes :-))
Ce site est vraiment bien:decouverte d auteurs,donneuses donneurs de voix sont je pense pour certains textes a avoir choisi tel texte de par son tmbre de voix sa sonorite,ce qui accroit l interet d une nouvelle,d une histoire aussi desobligeante soit elle..
Bonnes ecoutes ET telechargements libres!

Écrit par : Dom | 19/01/2014

Beau travail, bravo Boréas

"nous, dans les pays riches, sommes à la fois esclaves des 1 % et complices de l'exploitation et du génocide des pauvres du monde entier. "

J'ajouterai de l'exploitation éhontée de la nature et surtout d'une souffrance animale constituée à un point industriel comme jamais et qui est en elle même réellement inquiétante d'un point de vue métaphysique pour l'avenir spirituel de l'espèce humaine (on parle là d'ame ou de karma...).

Toute la philosophie antique était orientée sur la simplicité de la vie et enseignait une certaine sobriété. Nietzsche


PS/ quant à moi je travaille dans un centre de lutte contre le cancer. Cyniquement, je dis merci à MCdO (au delà à Monsanto et Bayer et associés) et aussi aux bureaux de tabac. Et je mesure l'hypocrisie générale.

Respect à vous Boréas.

Écrit par : Dimezzano | 20/01/2014

Les reportages que je visualisais dans mon exTV montrant ces impressionnants Masais ..peuple totalement insoumis au progres eventuellement proposer pour leur bien etre leur suggere t on..meme pas de tel portable et a peine si un a une montre au poignet;ils ont le choix me semble t il..
Aviez vous vu ce thalassa ou Pernoud faisait comprendre que la manipulation genetique en etait plus loin que du vegetal?que ce procede etait secret,sur du vivant animal! (2 saumons du meme age dont un faisant le double de la taille de l autre..)
Le progres..un Fleau aussi peut etre.

Écrit par : Dom | 20/01/2014

Dimezzano

Merci. Bien d'accord, d'ailleurs, sur la souffrance animale, un symptome parmi bien d'autres, mais particulièrement horrible, de la trahison moderne de nos origines.

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Dom

Je ne regarde plus la télé depuis tellement longtemps que je ne sais même pas si elle fonctionnerait encore.

Écrit par : Boreas | 20/01/2014

Fortune et le Scriptoblog, mes deux sites préférés, m'ont fait l'honneur de reprendre ma traduction :

http://fortune.fdesouche.com/325614-garry-leech-que-la-revolution-commence

http://www.scriptoblog.com/index.php/blog/actu-site-et-amis-du-site/1252-garry-leech-que-la-revolution-commence

Il y a des jours où je me dis que ça vaut vraiment le coup de bosser.

Écrit par : Boreas | 22/01/2014

Bonjour Boréas,

En marge de votre excellente traduction et dans une veine similaire, je ne peux me priver du plaisir de conseiller cette lecture (avec vidéo) pour le moins intéressante :

http://www.albin-michel.fr/page.php?n=265

Beau travail.

Écrit par : Eisbär | 23/01/2014

Eisbär

Pas possible, vous devez être télépathe ! Justement, je cherchais un sujet sur ce bouquin !!

Merci infiniment, je relaie de suite.

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HS : finalement, je n'irai pas à la manif "Jour de colère" du 26.

Rien à partager avec les Talibans de l'AGRIF, les partisans de la Sécu privatisée (comme le frère de Sarko). Et en plus, il y aura sûrement les mythos des JN et de La Flamme, d'autres repoussoirs façon steak de cheval, à devenir végétarien...

Pour une fois d'accord (en partie) avec Asselineau, ça sent la manip FN-UMP à plein nez.

Et si ce n'était pas le cas, de toute façon, être "trans-courants", cela ne va pas jusqu'à servir la soupe à l'ennemi.

Écrit par : Boreas | 23/01/2014

Boreas je me servais de ma TV pour pouvoir brancher une vieille console de jeu!:-)
Au plaisir.

Écrit par : Dom | 24/01/2014

Les années passant, j'ai peu à peu réduit la liste des blogs/sites "réacosphériques" que je visitais régulièrement, précisément parce qu'une ligne de démarcation me semblait de plus en plus épaisse et radicale, et donc indépassable, je veux parler de cette séparation entre les défenseurs du capitalisme (et de tous les avatars qui en sont sortis) et ses pourfendeurs. D'ailleurs, l'idiotie de certains s'évalue généralement à leur propension à vous caser sans ménagement dans la catégorie du bolchévique de service sitôt que vous émettez des soupçons quant au capitalisme. De même, si vous osez jeter un regard critique sur le colonialisme, l'impérialisme occidentaux... le problème, c'est que les imbéciles progressistes de gauche vilipendent le colonialisme et l"impérialisme (bien que leur prisme soit celui du progressisme, là où, personnellement, j'opte pour une lecture traditionaliste, voire pérennialiste), alors critiquer le même objet revient, pour les imbéciles de droite qui vous jugent de haut, à pactiser avec l'ennemi... si bien qu'on vomit la "pensée unique" pour en adopter une autre, et que les soi-disant réacs/rebelles/résistants d'hier deviennent les conformistes d'aujourd'hui... bref, on n'a pas encore suffisamment dégraissé dans "nos" rangs, les bourgeois sont encore en très grand nombre, et à ce titre il ne faut effectivement rien attendre du gros de la MPT, composé de gens pour qui le capitalisme - quitte à fermer les yeux sur les entorses au dogme catholique qu'il implique - est un horizon indépassable.

Merci Boreas pour ce conseil de lecture (m'en vais l'acheter fissa).

Écrit par : Blaise Suarès | 25/01/2014

Je trouve que vous résumez parfaitement la situation (un billet en particulier devrait vous plaire : http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/11/19/rien-a-attendre-des-droitards.html ).

Alors, quand on me parle "d'arrêter de se diviser"... je lève les yeux au ciel.

Les divisions que vous évoquez sont réelles et je ne vois pas comment on pourrait les ignorer ou "les dépasser", sauf par intérêt stratégique (inexistant, en ce qui me concerne, avec les droitards).

Le trans-courants, ça ne peut concerner que les gens qui, historiquement et très schématiquement, peuvent être catégorisés comme étant vraiment de droite (en gros, les Blancs, à l'époque de la Révolution) et ceux qui sont vraiment de gauche (les Rouges).

Leurs intérêts communs qui doivent les rapprocher : le travail (pas au sens capitalistique et bourgeois), le mérite, la justice sociale. Bref, le peuple (un concept qui a de l'avenir, tant tous les autres - de l'UMP, voire du FN, au NPA : les Bleus - n'en ont rien à foutre).

Écrit par : Boreas | 25/01/2014

"HS : finalement, je n'irai pas à la manif "Jour de colère" du 26."

Quelle déception. D'autant que les autres manifs sont toutes en voie de récupération partielle par le Système.

Écrit par : Anne Onyme | 26/01/2014

Quelles "autres manifs" ?

Certainement pas LMPT, qui d'ailleurs ne sera pas présente aujourd'hui.

Écrit par : Boreas | 26/01/2014

Très bonne manif, le JDC. Et pas que pour les droitards. Aussi bien que LMPT, dans un autre genre.

@Boreas
LMPT est récupérée par les UMPistes. Si vous ne me croyez pas, je vous invite à aller vous documenter sur le site du Salon Beige. Comment se fait-il par exemple que certains politiques UMP qui ont pourtant voté pour le mariage gay aient le droit à la parole lors de la manif versaillaise de LMPT tandis que le candidat FN local qui a signé la charte LMPT n'ait pas le droit ? Passé un moment on n'est pas dupes. ONLR.

Écrit par : Anne Onyme | 27/01/2014

Ben non, pas "très bonne manif, le JDC".

Je remets ici ce que j'ai écrit ailleurs :

"Des raisons simples de ne pas aller à la manif du 26 :

- tout mélanger, c'est contre-productif (pêle-mêle des droitards libéraux, des identitaires, des mythos-nazebroques, Camus-Finkielkraut, Dieudonné-Soral, UMP, FN, etc.) ;

- ça permettra aux médias de tout mélanger et de tout amalgamer ;

- ça discréditera tout le monde pour rien, ce dont rêve le Nouvel Obs ;

- même s'il y a 50.000 personnes, ce ne sera rien comparé à LMPT (que l'UMP n'a pu récupérer), donc ça fera flop.

Encore une fois, bonnes intentions, mais erreur totale de stratégie."

"Il n'y a que trois catégories de gens pour croire qu'il faut "dépasser les divisions" entre (droitards) libéraux et patriotes anti-libéraux :

- les droitards qui se figurent qu'après la victoire, ils feront triompher le libéralisme,

- mes anti-libéraux qui s'imaginent qu'après la victoire, ils écarteront les libéraux,

- les imbéciles, qui croient à l'union sacrée entre les patriotes anti-libéraux et leurs ennemis objectifs (les droitards libéraux)."

" "combattre" avec des libéraux qui veulent privatiser la Sécu ?! Avec des crétins qui chantent "Maréchal, nous voilà" ?! Avec des CPF qui ne soutiennent Dieudo que pour la concurrence victimaire africaine contre la juive ?! Avec des petits bourges qui râlent juste pour leurs petits sous ?!"

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LMPT

Je parle de la base nationale, pas d'une manif versaillaise.

Ce ne sont pas les gens qu'on entend à la tribune à la suite de tractations obscures, qui dirigent la base.

Écrit par : Boreas | 27/01/2014

Vous n'êtes pas le seul à avoir des doutes, Boreas. Je n'étais pas non plus à la manif du 26 janvier. Paris, c'est loin pour moi et puis, pourquoi faire concrètement? L'aspect fourre-tout n'est pas très engageant; il est même repoussant (François s'interroge justement sur l'impact médiatique de ce mouvement).

Sans aller jusqu'à partager la paranoïa de l'UPR, il faut rester prudent. Le Système craint ces mouvements. A juste titre, car il suffit d'un discours structurant pour le bousculer, voire même le renverser.

Écrit par : Imperator. | 28/01/2014

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