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03/03/2012

Révolution, un mot tabou

 

C’est fou comme les Révolutions française et russe obnubilent l’imaginaire collectif de la « droite nationale »

Rien que de parler de révolution, c’est déjà tabou.

La révolution, n’est-ce pas, c’est mal. Cela ne peut se faire que dans un seul sens, celui de la subversion et du pourrissement, et certainement pas pour nous sauver.

Nous, nous devons attendre des réformes progressives, une intervention divine (« la France, fille aînée de l’Eglise »…) ou encore un homme providentiel (mais qui nous convienne à 100%, hein, pas un type avec des aspérités…).

Nous sommes, depuis deux siècles, dans l’analyse des causes, le calcul politicien et l’esthétique de la nostalgie. Nous dormons dans le formol et rêvons à un miracle. Puisse notre mort être noble et douce. En pleine démobilisation critique, mais avec la conscience de notre supériorité morale.

Voilà pourquoi je ne crois pas à la « droite nationale ».

Voilà, aussi, pourquoi je crois à la révolution, parce que le peuple, lui, n’en a rien à faire, de la « droite nationale ».

Il veut vivre, lui, pas juste poser au réformiste, au révolté et à l’éternelle victime. On le verra quand ses ressources seront directement entamées et que les Sarkozy et les Hollande devront prendre la fuite, faute d’argent pour continuer d’acheter la paix sociale.

Peut-être alors, quand même, serait-il bon d’avoir une alternative à lui proposer et des gens pour la porter.

Commentaires

La "droite nationale", déjà, rien que le titre, cela sent la cabine téléphonique en perdition.

Écrit par : Three piglets | 04/03/2012

Oui… Restons-en aux bons vieux fondamentaux : le compte en banque et le réfrigérateur.
Quant à la paix sociale, la Phynance y veille, en perfusant « a minima » tout juste ce qu’il faut pour alimenter l’un en monnaie de singe et remplir l’autre de nourritures euthanasiques.

Écrit par : Just | 04/03/2012

Certes, mais je mets au défi quiconque de me citer une révolution, autre qu'une révolte destinée à chasser un envahisseur et aussi la révolution des oeillets, qui ne se soient pas finie en bain de sang, soit par la répression à outrance (menant souvent à l'éradication des révoltés et de leurs demande légitime) ou par l'instauration d'un nouveau régime agressif pour son peuple et pour ses voisins. Sans parler de l'instauration d'un régime à la solde d'une puissance étrangère, comme les EUA essayent de faire dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord...

Bon, j'en ai une, la révolte des Lustucru en 1662. Dans le Boulonnais et contre Louis XIV.

Je continue mes recherches parce que ça fait exception qui confirme la règle.

La désobéissance civile me semble plus efficace, le gramscisme, la résistance passive, le sabotage, le pourrissement de l'intérieur... D'ailleurs c'est comme ça que l'on se fait avoir en ce moment, ce n'est pas par une attaque frontale, mais en nous grignotant.

Écrit par : Archibald | 04/03/2012

Révolution, ça ne veut pas dire qu'il faut "buter" nos ennemis "jusque dans les chiottes" (peux pas m'en empêcher, c'est la Journée Poutine, aujourd'hui... :-) ).

Ça veut simplement dire, dans un proche avenir : ramasser un pouvoir devenu vacant ou quasiment, sous l'effet de la crise, quitte à bousculer un peu ce qui ne demande qu'à tomber, pour ensuite opérer, au sens étymologique du mot Révolution, un retour à des structures et à des valeurs démolies par des décennies de ce pourrissement que vous évoquez ; bref, un nouveau départ.

Quand je dis que la guillotine et la Terreur Rouge obnubilent la "droite nationale", ce n'est pas une vue de l'esprit, c'est un constat.

Dans l'Histoire, il y a eu beaucoup de révolutions qui ont réussi, dans un sens ou dans un autre, mais qui ne viennent pas à l'esprit en tant que telles, car elles n'ont pas porté ce nom et pour cause (les seules dont on garde la mémoire sous cette appellation sont celles qui ont échoué, si bien que "révolution" a pris un sens négatif, ce qui arrange bien les partisans du statu quo - tous les régimes installés, en fait).

Exemples en France, pays issu d'une révolution :

- l'affirmation de Clovis, l'expansion de son royaume, sa conversion au catholicisme et le choix de Paris comme capitale (tout cela était bel et bien une révolution pour l'époque, une série d'actes fondateurs qui ont eu une portée considérable dans le temps et l'espace) ;

- le traité de Verdun en 843, révolution car il inaugure la division de l'empire carolingien, donnant naissance à la France (Francie occidentale) et à l'Allemagne (Francie orientale) ;

- avec la fin des Carolingiens, le début de la dynastie capétienne en 987, qui coïncide avec le début d'une période de croissance économique, architecturale, culturelle, ecclésiastique et ce qu'on a appelé la révolution aristocratique (une féodalité guerrière plus ou moins dévassalisée remplaçant localement le pouvoir en dissolution de l'empire carolingien) ;

- le règne de Philippe Auguste, avec sa révolution administrative (réel début de la centralisation du pouvoir royal) et les coups décisifs portés au pouvoir des grands féodaux (travail poursuivi par Saint Louis et Philippe Le Bel, achevé par Louis XI dont le règne coïncide avec une autre révolution, celle de l'imprimerie, et Charles VIII) ;

- l'édit de Nantes (1598) marquant la fin des guerres de religion et la restauration de l'autorité royale (sa révocation par l'édit de Fontainebleau en 1685 ne fait que confirmer cette tendance, les Protestants n'étant plus une puissance) ;

- la philosophie (idéologie) des Lumières (la véritable "Révolution Française" et pas seulement française d'ailleurs), dont on peut dater les débuts politiques réels de 1715 environ, avec le début du règne de Louis XV sous la régence du duc d'Orléans et sa calamiteuse banqueroute de Law, puis, malgré la trompeuse victoire de Fontenoy et les fastes d'une Cour de plus en plus parisianisée et éloignée d'un peuple virtualisé par le "progrès" et aux prises avec la naissance d'une trompeuse "opinion publique", le travail de sape contre l'autorité royale, mené tant depuis les milieux bourgeois qu'aristocratiques (par exemple, Malesherbes, la Pompadour, sous Louis XV ; Turgot et Necker, sous Louis XVI) ;

- etc. (désolé, plus le temps d'y réfléchir aujourd'hui, mais il y a d'autres exemples, y compris plus contemporains).

"Révolution", à mes yeux, ne veut pas dire nécessairement succès de révolte populaire plus ou moins cornaquée par une élite alternative, mais changement profond, qui peut être accompagné et en partie provoqué.

Ce changement, dans le cadre politique révolutionnaire, n'a besoin que de mots d'ordre, qui peuvent varier du tout au tout, et de travail concret.

Hors de ces exigences pragmatiques, il n'a surtout pas besoin de références à ce que l'imaginaire collectif d'une pseudo-dissidence en carton, fossilisée dans des représentations passéistes étriquées, présente naïvement, dans sa pathologie puriste improductive, comme points de repères obligatoires et repoussoirs cultuels, lui permettant de communier dans la commémoration à défaut de savoir le faire dans l'action.

Je renvoie à ceci :

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/10/29/vive-le-populisme-revolutionnaire.html

Écrit par : Boreas | 04/03/2012

Une précision: c'est sous le règne de Louis XIII que les Grands ont été domestiqué (notamment avec l'aide de Richelieu), et c'est par le traité d'Alès de 1629 qui manque définitivement la fin des guerres de Religion.

Écrit par : Imperator. | 05/03/2012

@ Boréas
Révolution...
Droite Nationale...
Et la révolution nationale? Le terme a pourtant été employé ce me semble. Serait-il devenu tabou?

Écrit par : popeye | 05/03/2012

Vous êtes sérieux, popeye ?

Bien sûr que le terme est tabou. Vous habitez sur la Lune ?

Arborer une référence pareille (qui n'est pas la mienne, je ne suis pas nationaliste, ni pétainiste), c'est un peu comme se déshabiller avant d'aller tout seul et sans armes, un samedi à minuit, crier à une bande de dealers de Bobigny qu'ils sont des invertis. Succès garanti.

Franchement, arrêtez la tisane, ça ne vous réussit pas.

Écrit par : Boreas | 05/03/2012

De la difficulté de faire sentir l'ironie et le second degré par écrit!
Ma fausse naïveté était fichtrement bien imitée puisqu'elle est passée pour de la vraie. Je sais parfaitement que l'association des termes "révolution" et "nationale" vous voue instantanément aux gémonies des poubelles des heures les plus sombres de la bête immonde encore féconde de l'histoire.
Là où je vous rejoins, c'est de dater le début du pourrissement de l'émergence de l'idéologie des lumières. Je lis un peu rapidement et de manière peu suivie (je ne peux décemment pas ne pas décrocher mon téléphone quand il sonne au boulot) tous vos liens. Je vais essayer d'y passer un peu plus de temps et de les ruminer. J'aurais peut-être des remarques ou objections quant à votre position.

Écrit par : popeye | 06/03/2012

Voila, c'est exactement ces commentaires qui me font dire que tout cela sent la naphtaline.
La "droite nationale" porte des lunettes datant des années 40.
Appliqués à notre situation, bah, un désastre d'analyse.
Des vieilles rancunes, des vieilles obsessions (pensons à tous les vieilles peaux nostalgiques de l'Algérie francaise, et leur radotage), des vieux tabous ne pouvant aboutir qu'à la sclérose de la pensée et de l'action.
Car Boréas ne parle même pas de l'imaginaire collectif de cette droite: la sourde volonté d'être des martyrs plus que des acteurs, de mourir pur face aux événements, certainement pour gagner un ticket au paradis nationaliste, la mythologique du dernier baroud, le mythe du Chef providentiel sauvant ces saints de la cause française.

Mais au fait, que partagent les dissidents avec ces gens la?
Je ne vois qu'un point, qui d'ailleurs n'est pas spécifique à la droite nationale: la critique de l'immigration.
Le reste?
Rien, ni l'imaginaire collectif, ni les références culturelles, ni la volonté, rien de rien.

On ne peut être un dissident et se conforter dans l'attentisme crypto-chrétien tout en se lamentant que le monde est moche.

Écrit par : Three piglets | 05/03/2012

"crier à une bande de dealers de Bobigny qu'ils sont des invertis".


Ouais, ben en même temps, il n'y a que la vérité qui fâche !

Est-ce notre faute à nous ? ^^

Écrit par : léonidas | 05/03/2012

"Car Boréas ne parle même pas de l'imaginaire collectif de cette droite: la sourde volonté d'être des martyrs plus que des acteurs, de mourir pur face aux événements, certainement pour gagner un ticket au paradis nationaliste, la mythologique du dernier baroud, le mythe du Chef providentiel sauvant ces saints de la cause française."

Exact. Il m'est arrivé d'évoquer ponctuellement le sujet dans des commentaires sur F.Desouche, mais je n'en ai jamais parlé sur mon blog.

Je ne veux pas trop noircir le tableau collectif, pour ne pas vexer et donc dissuader de réfléchir ceux (surtout les jeunes) qui sont encore susceptibles de prendre conscience de cette erreur.

Mais je dois reconnaître que les exceptions sont rares.

Écrit par : Boreas | 05/03/2012

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