16/12/2011
Etats-Unis et Royaume-Uni à l'agonie...
... Selon le LEAP :
« (...) Avec 1.800 milliards de Livres d'argent public investis dans les banques pour éviter leur effondrement en 2008, les contribuables britanniques sont (...) ceux qui ont payé le plus cher le sauvetage des établissements financiers. Et le gouvernement anglais peut bien continuer à exclure cette somme du calcul de son endettement public en prétendant qu'elle est un "investissement", de facto, de moins en moins de monde imagine que les banques de la City se remettront de la crise, surtout depuis l'aggravation du second semestre 2011 : les actions achetés par l'Etat ne valent en fait déjà plus rien. Le "hedge fund UK" est au bord du précipice (que soit du fait de la dette publique ou de la dette privée. Ainsi, en 2012 les investisseurs immobiliers britanniques vont être incapables de refinancer 156 milliards de dollars de prêts. Source : Bloomberg, 09/12/2011)… et grâce à David Cameron et à la City, il est isolé, sans personne pour lui venir en aide, ni en Europe ni aux Etats-Unis. (...)
les Etats-Unis terminent l'année 2011 dans un état de faiblesse sans équivalent depuis la Guerre de Sécession. Ils n'exercent plus aucun leadership significatif au niveau international. La confrontation entre blocs géopolitiques s'aiguise et ils se trouvent confrontés à presque tous les grands acteurs du monde : Chine, Russie, Brésil (et plus généralement quasiment toute l'Amérique du Sud) et désormais l'Euroland. Parallèlement, ils n'arrivent pas à maîtriser un chômage dont le taux réel stagne autour de 20% sur fond d'une réduction continue et sans précédent de la population active (qui est tombée désormais à son niveau de 2001 (alors que dans le même temps la population US s'est accrue de 30 millions de personnes, soit une hausse de 10%. Source : Washington Post, 02/12/2011) ).
L'immobilier, fondement de la richesse des ménages US avec la Bourse, continue à voir ses prix chuter année après année malgré les tentatives désespérées de la Fed (pour notre équipe, 2013/2014 va offrir, via le Congrès et du fait d'un soutien massif dans l'opinion publique, une occasion sans précédent de réclamer un démantèlement de la Fed. Les convictions anti-fédérales des Tea Parties et celles anti-Wall Street d'OWS trouveront là un irrésistible point de convergence) de faciliter les prêts à l'économie via son taux zéro. La Bourse a repris sa baisse interrompue artificiellement par les deux Quantitative Easing de 2009 et 2010. Les banques américaines, dont les bilans sont beaucoup plus chargés en produits financiers dérivés que leurs homologues européennes, s'approchent dangereusement d'une nouvelle série de faillites dont MF Global est un signe avant-coureur, démontrant l'inexistence des procédures de contrôle ou d'alerte trois ans après l'effondrement de Wall Street en 2008 (à ce sujet, il est particulièrement intéressant de constater que les agences de notation, Moody's en tête, n'ont à nouveau rien vu venir puisque, jusqu'à la fin de l'été 2011, MF Global était recommandé par ces agences… alors même que la société était déjà en train de ponctionner les comptes de ses clients pour tenter de survivre. Que ceux qui croient que leurs investissements sont mieux protégés à Wall Street ou la City méditent sur ce "détail").
La pauvreté s'étend chaque jour un peu plus dans le pays où un Américain sur six dépend désormais des bons d'alimentation (sources : MSNBC, 11/2011 ; RT, 08/12/2011) et où un enfant sur cinq connaît des épisodes de vie dans la rue (ce sont des chiffres qui classent dorénavant le pays intégralement dans la catégorie "tiers-monde" en matière sociale. Source : Beforeitsnews, 29/11/2011). Les services publics (éducation, social, police, voirie…) ont été considérablement réduits dans tout le pays pour éviter les faillites de villes, comtés ou Etats. Le succès rencontré par la révolte des classes moyennes et des jeunes (TP et OWS) s'explique par ces évolutions objectives. Et les années à venir vont voir ces tendances s'aggraver.
L'état de faiblesse de l'économie et de la société US de 2011 est paradoxalement le résultat des tentatives de "sauvetage" conduites en 2009/2010 (plans de stimulation, QE…) et de la dégradation d'une situation "normale" pré-2008. 2012 va marquer la première année de dégradation à partir d'une situation déjà très détériorée (le pays ne parvient plus à générer de la croissance comme l'explique Gregor McDonald dans SeekingAlpha du 05/12/2011).
Les PME, les ménages, les collectivités locales (source : Washington Post, 29/11/2011), les services publics… n'ont plus de "matelas" pour atténuer le choc de la récession dans laquelle le pays est à nouveau tombé (en fait, il ne l'a jamais quitté depuis 2008, sauf techniquement du fait des mesures macro-économiques. Mais personne ne se nourrit de macro-économie… sauf les économistes). Nous avons anticipé que l'année 2012 allait voir une baisse de 30% du Dollar US par rapport aux principales devises mondiales. Dans cette économie qui importe l'essentiel de ses biens de consommation, cela se traduira par une baisse quasiment équivalente du pouvoir d'achat des ménages US sur fond d'inflation à deux chiffres.
TP et OWS ont donc de beaux jours devant eux car la colère de 2011 va devenir de la rage en 2012/2013… »
21:28 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique | Lien permanent | Tags : etats-unis, royaume-uni, agonie, leap | Facebook | | Imprimer | |