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06/04/2014

Un crime serbe parmi d'autres : Vukovar, 1991

La bataille de Vukovar

Le massacre de Vukovar (Ovčara)

Commentaires

Bonjour,

Je ne devine pas la motivation à cette publication, liée à la Serbie sans lien à l'actualité immédiate. C'est avec émotion que je retrouve Jean-Michel Nicollier. C'est un nom inconnu de moi jusqu'à l'année dernière, jusqu'au n°3092 de Rivarol daté du 03 mai 2013. J' ai été bouleversé par cette vidéo que vous mettez en ligne. Le passage furtif d'un sourire d'archange face à des journalistes français perplexes lors de la reddition de Vukovar. Suspect d'appartenance à l"'extrême droite" jusqu'à cette émission, il demeure une figure reléguée - y compris largement par cette dite "extrême-droite". Un livre récent fulgurant écrit par une catalane, "La Fille de l'Est", de Clara Uson, Gallimard 2014, à partir d'Ana Mladic, fille suicidée en 1994 du général bien connu. A la manière du "Limonov" de Carrère, Anna est le fil d'Ariane métaphorique de la guerre en ex-Yougoslavie côté serbe. Le roman donne une épaisseur humaine qu'un livre d'histoire ne peut transmettre.
Salutations franciliennes.

Sur les volontaires tués en Croatie:
http://www.croatia.org/crown/articles/9991/1/481-foreign-volunteers-from-35-countries-defended-Croatia-in-1991-1995.html
Un article de l'Est républicain de mars 2013:
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/03/16/le-frenchie-de-vukovar

Écrit par : Sébastien | 06/04/2014

Bonjour Sébastien et merci pour votre intervention et vos liens.

Pour répondre à votre question, mon blog n'est pas forcément lié à l'actualité. Je ne me sens pas tenu de la suivre, en tout cas, et j'essaie en général de rester relativement en recul par rapport à elle.

Disons que je traverse une période où la coupe est pleine, en ce qui concerne certains bobards. L'affaire ukrainienne servant de révélateur.

Ras-le-bol de la propagande russe. Ras-le-bol de la propagande serbe (les deux étant assez liées, d'ailleurs). Comme de la propagande occidentale, quand elle existe, que je ne me suis pas privé de dénoncer également.

Entendons-nous bien, je n'ai rien contre les Russes, ni contre les Serbes, individuellement comme en tant que peuples. Il y des cons et des salauds partout, parfois plus chez certains, mais aussi des gens bien partout. Banalité de café du commerce, mais simplement vraie.

Disons, pour ce qui est des agressions et des crimes serbes contre les voisins croates, bosniaques et albanais, que j'estime qu'il est temps de rétablir un minimum de vérité en un temps où, par exemple, la soi-disant dissidence française est complètement intoxiquée par la propagande serbe et, sous des prétextes divers et par amalgames, croit que les victimes de ces agressions et crimes étaient et sont de condamnables "fascistes", "musulmans" (et alors ? S'ils sont chez eux ?), "trafiquants d'organes", "criminels" et autres sornettes ; et, a contrario, que la Serbie de Milosevic et Mladic était une pauvre cible innocente de la méchante OTAN, que les méchants Albanais lui ont volé le Kosovo, soi-disant son "coeur historique", etc.

Il est regrettable que le peuple serbe ait eu à subir à son tour ce que ses dirigeants communistes ont lontemps infligé à ses voisins précités, mais en quelque sorte les premiers nommés l'ont bien cherché. Je ne vous apprends rien, je pense.

Comme l'a écrit James Oliver Curwood, "Il serait à souhaiter qu'une puissance prestigieuse surgît et montrât à l'homme sa petitesse. Seulement alors les épines et les broussailles s'écarteront du sentier qui mène à la paix et au bonheur vers lesquels il soupire, et qu'il découvrirait s'il n'était aveuglé par sa propre importance."

On peut rêver.

Écrit par : Boreas | 07/04/2014

"Les victimes serbes ignorées par la justice internationale"
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/12/14/les-victimes-serbes-ignorees-par-la-justice-internationale_1806590_3232.html
Franchement Boreas, s'il y a un équilibre à rétablir quant à cette période des balkans, il me semble que, médiatiquement et judiciairement, les victimes serbes comptent pour très peu, comparativement aux victimes des serbes.
Par ailleurs, je n'ai jamais vraiment lu dans les écrits de la dissidence que les serbes étaient des anges, ni qu'ils étaient les bons et les autres les méchants. Lors d'une guerre civile, c'est toujours l'horreur, quel que soit le camp.

Quant au trafic d'organes, il ne s'agit pas de sornettes.

Écrit par : polomnic | 07/04/2014

Qu'il y ait eu des victimes serbes, c'est indéniable mais, pour l'essentiel, c'est la conséquence des agressions et des massacres serbes, commis notamment par les fameux Tchetniks au service du régime communiste de l'ex-Yougoslavie.

Prenons l'exemple de la Krajina :

http://www.cronet.org/actualites/lemonde-ourdan-exode-serbe.htm

Les exactions et le nettoyage ethnique imputables aux Serbes, dans une région où, historiquement, leurs compatriotes fuyant le joug turc avaient été accueillis de force par les Croates, à l'initiative des Habsbourg, sont inqualifiables.

A contrario, ce que les Croates ont fait subir aux Serbes en reconquérant légitimement la Krajina QUI LEUR APPARTIENT et où leurs hôtes s'étaient conduits en véritables coucous pour finir par attaquer la Croatie, ne fut vraiment pas bien méchant. Ante Gotovina est bel et bien un héros et s'il a été acquitté par le TPI, contre l'avis de l'hystérique Carla del Ponte également auteur de l'invention des trafics d'organes par les Albanais, c'est tout simplement parce que, contrairement aux massacres commis par les Serbes, il n'y a pas eu de crimes de guerre côté croate.

Qui est en tort, dans cette histoire ? Non mais, il faut vraiment arrêter avec la propagande serbe !

Idem, en Bosnie, attaquée par l'armée "yougoslave" (serbe) parce qu'elle avait proclamé son indépendance : pas le droit de se libérer de l'ex-Yougoslavie et de son régime communiste !

Ne parlons même pas des Serbes de Bosnie et de leur chef, le sinistre Mladic, héritiers de colons poussés par l'empire byzantin. Là encore, les Serbes prétendent se constituer en république autonome CHEZ LES AUTRES.

Je rappelle aussi que si les Bosniaques et les Albanais sont musulmans (argument dont se sert beaucoup la propagande serbe), c'est parce qu'ils ont été obligés à la conversion par l'occupation ottomane. Les Albanais étaient catholiques, avant, et ont été les derniers à résister aux Turcs dans la région. Par ailleurs, leur pratique de l'islam est en général très loin d'être rigoureuse, et ce sont, ethniquement, des Européens, pas des Arabes ou des maghrébins !

Quant au Kosovo, soi-disant "berceau du peuple serbe" (alors qu'en réalité ce berceau se situe en Rascie, au centre de l'actuelle Serbie), il est historiquement albanais et non serbe. Les Albanais sont, à l'évidence, les descendants des Illyriens, premiers habitants connus de la région. Ils sont d'ailleurs les seuls à s'en revendiquer et sinon, où seraient passés ces Illyriens ? Et d'où viendraient les Albanais ?

http://www.europa-planet.com/albanie/histoire.htm

Les Serbes ne sont arrivés qu'au XIe siècle, n'ont colonisé le Kosovo que très partiellement, et n'y ont régné que pendant un siècle et demi, sans assimiler les Albanais présents avant eux.

Pour ce qui est de la bataille du Champ des Merles, le mythe fondateur serbe, c'est une prétention complètement bidon puisqu'en cette occasion, contre les Turcs étaient unis tous les chrétiens (serbes, mais aussi albanais - alors catholiques -, hongrois, croates de Bosnie, valaques, etc.).

Certes, ce ne sont pas, pour une fois, les Serbes qui ont déclenché la guerre du Kosovo, mais l'UCK. Cela dit, on peut comprendre la revendication nationaliste albanaise, et estimer que la réaction militaire serbe a été disproportionnée (et d'ailleurs contre-productive, car ce sont ses excès qui ont provoqué le renforcement considérable de l'UCK, comme l'intervention de l'OTAN).

Pour finir, sur le prétendu trafic d'organes, on attend toujours la moindre preuve, et pour cause. Et ce n'est pas le fait que certains Albanais ne soient pas, c'est le moins qu'on puisse dire, des enfants de choeur, qui peut constituer une preuve en ce sens, malgré le sens surdéveloppé de l'amalgame (vieille habitude soviétique) des propagandes serbe et russe.

Propagandes, qui contre l'évidence, continuent d'essayer de nous faire croire que les Serbes ne sont que des victimes, dans ce domaine aussi :

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C5%BDeljko_Ra%C5%BEnatovi%C4%87

http://www.courrierinternational.com/article/2014/03/31/la-chute-de-darko-le-narco

Écrit par : Boreas | 07/04/2014

Toujours le même écueil, chez les défenseurs de la cause serbe, au moins ceux de chez nous (je mets de côté les nationalistes serbes, qui ont leurs propres raisons, et leurs propres ornières, leur nationalisme ayant d'ailleurs, me semble-t-il, le sérieux défaut d'être plus impérialiste que patriotique... comme une certaine Russie poutinienne prétendument « nationaliste »...).

Toujours le même écueil, plus généralement, chez ceux qui ont un rôle de « dissidents » à tenir, et qui, trop souvent, avec ce type de conflit, font montre de leur parfaite aptitude à penser de façon binaire, sans trop se soucier de la vérité ni faire dans la dentelle, avec en prime l’occasion d’exposer leur position vachement rebelle de pourfendeur de la « pensée unique » qui-se-laisse-pas-manipuler-par-les-médias-occidentaux (= stade puéril du fasciste de salon).

Comprenez : en liguant contre elle l'OTAN (= l'Empire) et les musulmans du coin (= traîtres achetés par l'Empire), la Serbie nationaliste de Milosevic, bien qu'héritière de la Yougoslavie titiste (mais oublions les nuances et tout ce qui pourrait gâcher une claire lisibilité de la lutte du Bien et du Mal qui s’est jouée là-bas), ne pouvait qu'être la gentille et innocente victime d'un complot occidentalo-démocratiste (ou cthulhulien, après tout). Les méchants ne peuvent s’en prendre qu’aux gentils. Et à partir de là, les boucheries orchestrées par Mladic n'étaient que de saines représailles, des réactions (certes un peu violentes) à des provocations. Il n'est peut-être pas impossible, d'ailleurs, que les histoires de charniers aient été le résultat de montages, de photomontages, de témoignages bidon et de manipulations éhontées. »

J'imagine qu'on trouve semblable simplisme pour plein d'autres sujets, qu'il y a par exemple des "anticonformistes" capables (avec le sourcil légèrement relevé et le sourire en coin de l'initié, et, au passage, en se servant malhonnêtement des études d'un Bernard Lugan) de minimiser, voire de nier l’intensité et la froide planification du génocide des Tutsis par les FAR et les miliciens hutus.
Choisir un camp, et de préférence celui qui n'a pas les faveurs du Grand Satan, voilà en peu de mots ce sur quoi repose l'imposture de certains « dissidents ». Bref, de la posture, comme d'habitude, une jubilation à s'opposer systématiquement au « conformisme ». Il y a bien le même type de purisme à la con chez certains fans de rock indé, qui sous leur mépris (très branché) de la musique « mainstream », cachent plus du narcissisme puant qu'une véritable mélomanie. Alors, en politique…

Écrit par : Blaise Suarès | 08/04/2014

Blaise, décidément, vous lire est un régal.

Écrit par : Boreas | 08/04/2014

Allons, allons ! vous êtes trop bon avec moi ;-)

Écrit par : Blaise Suarès | 08/04/2014

Disons que votre prose me change un peu de certaines autres... ;-)

Écrit par : Boreas | 08/04/2014

@Blaise

D'une certaine manière, je pourrais vous retourner la même rhétorique
Je me demande si à force de faire de la dissidence, on en vient pas à faire de la dissidence de la dissidence.
M'enfin, c'est le propre de la dissidence, de toujours vouloir être celui à qui on ne la fait pas, quitte à utiliser la technique rhétorique de l'épouvantail ou de l'homme de paille.
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pouvantail_%28rh%C3%A9torique%29

Car enfin, je ne crois pas qu'à part quelques personnes à la marge, quiconque dans la dissidence affirme que les crimes serbes n'ont pas existé. Laa dissidence dit, en général, que la faute de cette guerre civile n'incombe pas uniquement aux serbes. Car, tout d'abord, les antagonismes dans les balkans ne datent pas de la dissolution de la Yougoslavie, mais sont pluri-centenaires. Mais il suffit de remonter à la seconde guerre mondiale et aux lois raciales à l'encontre des serbes pour se rendre compte que toute cette affaire est bien plus compliquée que cette simplification outrancière consistant à dire que les serbes, criminels ou innocents, ont finalement ont bien mérité le tapis de bombes que leur a déversé l'OTAN, parce que serbes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crimes_de_l%27%C3%89tat_ind%C3%A9pendant_de_Croatie

Mon propos n'est pas ici de dédouaner les serbes de leurs crimes, mais juste de rappeler qu'il s'est agi d'une guerre civile, par définition barbare et la pire guerre qui soit, qui plonge ses racines dans les siècles passés, et que je me garderais bien de décréter qui sont les bons et les méchants dans cette affaire.
Une chose est sûre, des éléments extérieurs sont venus mettre la mèche dans cette poudrière, et il serait à mon avis un peu court de résumer cela à du complotisme ou à de l'anti-américanisme primaire, ou plutôt dans le cas qui nous occupe de l'anti-germanisme primaire. Car le rôle de l'Allemagne dans la guerre des balkans n'est nullement à ignorer.

Je vous invite à lire ce texte de Ralph Hartmann, ancien ambassadeur de la République démocratique allemande en Yougoslavie :
http://www.kosovojesrbija.fr/fr/temoignages/le-role-des-allemands-dans-les-balkans-un-ancien-ambassadeur-temoigne.html

Écrit par : polomnic | 08/04/2014

Polomnic, tout ce que vous dites est juste et parfaitement mesuré.

Et loin de moi l'idée de me faire passer pour un authentique dissident (je vais encore au supermarché et n’ai commis aucune action à l’encontre du pouvoir en place, ni aucune forme de rébellion, sinon purement intellectuelle, contre le système dans son ensemble : je suis donc loin d’être le parfait dissident) s'attachant à condamner systématiquement les anti-consensus sous le seul prétexte qu'ils joueraient les rebelles ; l’ « antiposture » a vite fait de devenir une posture à son tour, l'anticonformisme un conformisme, je vous l’accorde volontiers, et il arrive un moment où jouer la carte du scepticisme permanent, prétendre à une objectivité insaisissable, bref : jouer au petit malin, revient à tenir la position confortable et roublarde du parfait couard au ventre mou. C’est une chose que je voudrais éviter, même si, bien souvent (et Boréas en a parfois fait les frais, il me semble), le simple fait de ne pas choisir un « camp » aveuglément et sans recul, vous fait passer pour un renégat doublé d’une fiotte.

Je viens de lire le texte de Hartmann. J'avais déjà lu des choses semblables. Il ne s'agit évidemment pas pour moi, non plus, de faire des nationalistes de Milosevic les seuls barbares de ce conflit, ni d'éluder le rôle potentiel de puissances extérieures dans cette terrible guerre. Je voulais simplement dire qu’entre la logique de l’OTAN (et/ou de l’Allemagne en premier lieu) – qui avaient des intérêts plus qu’humanitaires pour intervenir –, la logique des séparatistes bosniaques, croates (...), et la logique serbe nationaliste, je n’ai aucune raison de préférer un camp à l’autre. Le massacre de civils bosniaques/croates (les patients de l'hôpital de Vukovar, par exemple) m’aurait peut-être fait choisir le camp anti-Milosevic si j’avais été sur place à cette époque (ou la fuite… après tout, je n’ai jamais été confronté à la guerre, je ne sais pas ce que valent mes tripes, comme la plupart d’entre nous). Pour autant, le bombardement impitoyable de Belgrade et, par la suite, le partitionnement un peu cavalier de la région, avec tout ce qui s’ensuit de vengeances contre les civils serbes, me sont tout aussi écœurants.

Maintenant, comme vous le dites, les négationnistes des crimes de guerre serbes sont une infime minorité. Mais il y a ceux qui les minimisent sans vergogne… bien souvent des russolâtres, d’ailleurs… ceux-là même qui s’agenouillent devant le Poutine Pantocrator...

Écrit par : Blaise Suarès | 09/04/2014

Tant de mots pour masquer la plus élémentaire logique:

Comment etre bombarde par la propagande russe ou serbe dans des sphères géographiques dominées par d'autres puissances?
Rappelons au lecteur curieux passant dans le coin, et trouvant etonnant de lire une prose digne de "la regle du jeu", qu'en 91, internet, n existait pas.
Nous resterons donc face a ce mystere de colleurs d etiquettes (il est aussi difficile de trouver un poutinolatre qu un reel raciste en France).

Écrit par : Three piglets | 10/04/2014

Bah, comment la Russie de Poutine et la Serbie sont-elles aussi populaires au sein de l'ED française, alors ? Car je ne parle pas de l'effet de leur propagande sur le grand public, mais seulement de leur impact sur la "dissidence".

Il n'y a pas si longtemps, cette même ED française était moins sensible aux nationalismes à tendance impérialiste, surtout quand ils prétendent intégrer un passé toujours sensible sous formes de statues de Lénine et de Staline, comme de drapeaux de l'URSS.

Au point que les lamentations serbes ne faisaient guère de dupes, et que des volontaires français allaient risquer leur peau pour défendre la Croatie. On en retrouve quelques-uns aux côtés des patriotes ukrainiens, aujourd'hui.

Le fait est que maintenant, les relais français des versions russe et serbe de l'Histoire disposent d'Internet pour relayer des mensonges d'autant plus efficaces qu'ils sont martelés par des pseudo-"dissidents" à des incultes "antisionistes" et à des "penseurs" rêvant de puissance dans leur salon et tombant à pieds joints dans le binaire (le grand Chauprade a dit être "en convergence avec Soral sur l'international", le grand Ozon pourrait en dire autant).

Pour ce qui est de la propagande russe, il suffit de voir l'influence des médias d'Etat russes sur la "mouvance", de RIA Novosti à Russia Today en passant par La Voix de la Russie et Pro-Russia TV. Quant à la propagande serbe, voir Slobodan Despot et Nikola Mirkovic, mais surtout BHL et Kouchner, qui ont suscité des réactions binaires par leurs simples prises de position.

Donc, le point Godwin BHL, je m'en fous. Je partage à peu près autant d'idées avec BHL qu'avec Obama ou Pascal Lamy, c'est-à-dire un chiffre proche de zéro.

On oublie simplement qu'à l'époque où l'ED française était encore un peu lucide, ses meilleurs éléments étaient tous partisans de la troisième voie anti-impérialiste, aussi anti-américaine et anti-libérale qu'anti-collectiviste et donc, anti-soviétique.

C'est ma position depuis toujours, même s'il fut un temps où j'ai cru que Poutine avait rompu avec le passé de la Russie rouge (j'avais été influencé par Alexandre Latsa et Xavier Moreau, ce même Xavier Moreau qui trouve actuellement si génial le parti communiste ukrainien et hurle au "néo-nazisme" du Secteur Droit...).

Or, la Russie est simplement passée de la Nomenklatura soviétique à la Nomenklatura libérale. Pour le reste, rien n'a beaucoup changé, sauf les moyens de la puissance. Mais ce n'est pas parce que Poutine a moins de moyens qu'Obama qu'on est obligé de soutenir sa politique.

Bref, aucun "mystère de colleurs d'étiquettes" là-dedans. Pour trouver des poutinolâtres en France, il suffit de jeter un oeil à la pseudo-"dissidence". On n'y trouve quasiment que des kremlinophiles - et des serbophiles, les deux postures étant liées.

Écrit par : Boreas | 11/04/2014

"Bah, comment la Russie de Poutine et la Serbie sont-elles aussi populaires au sein de l'ED française, alors ?"

ED pour extrême droite , je suppose .

Boreas , vous vous sentez encore (toujours) d'extrême droite ?

Pour ma part, je ne reconnais plus dans ce concept , je me sens populiste .

Même si ce terme est péjoratif dans les grands media , je le relève et je le porte bien haut (comme le chevalier de Capestang face à Concini dans le "Capitan") ;-)

" Capestang ? Allons donc ! Regarde-le ; c’est Capitan qu’il faut dire ! c’est le Capitan de la comédie, braillard, vantard, et qui a besoin qu’on lui tire les oreilles !"

...

"Capitan ! vociféra le chevalier. Eh bien ! soit ! Capitan me va ! J’accepte Capitan ! Je ramasse Capitan ! Et ce nom je le hausse à ma taille ! Arlequins, Pulcinelles, Pantalons, prenez garde au Capitan !"

http://fr.wikipedia.org/wiki/Capitan_%28commedia_dell%27arte%29
http://librairie.immateriel.fr/fr/read_book/9782824709215/chap_0008
http://librairie.immateriel.fr/fr/ebook/9782824709215
http://librairie.immateriel.fr/fr/list/auteur-2747-michel-zevaco/page/1/date

Écrit par : alain21 | 11/04/2014

D'extrême droite, non, pas vraiment. Cette auberge espagnole ne veut pas dire grand-chose pour moi.

Révolutionnaire conservateur, c'est d'extrême droite ? Alors, je suis d'extrême droite. Quand même !

Populiste, en ce qui me concerne aussi, c'est juste une provocation. Terme effectivement toujours utilisé par l'ennemi de façon péjorative. Pas tout à fait à tort, mais en un sens qui n'est pas celui qu'il lui donne, car du peuple on n'aperçoit plus rien de bien réel depuis longtemps. L'aristocratie sort toujours du peuple, alors il en faut bien un. On ne peut pas défendre l'une sans défendre l'autre.

Espérons que tout cela a encore le moindre sens. Et si ça n'en a pas, de toute manière la mort est la trame du monde. Elle mettra inévitablement tout le monde d'accord.

Bref, les idées, c'est comme les chapeaux. L'un vous va, l'autre pas. On ne choisit pas celles qui nous vont, ce sont elles qui nous choisissent. Ce qui compte, c'est de faire de son mieux dans le rôle qui nous est attribué.

D'extrême droite ? Populiste ? Le rôle dit oui, alors oui.

Écrit par : Boreas | 11/04/2014

Merci de ces précisions, Boreas

Populiste , juste une provocation . Et alors , qui est l'auteur de ce billet ? ;-)
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/10/29/vive-le-populisme-revolutionnaire.html

Dans mon commentaire précédent , je faisais allusion au "Capitan" écrit par Michel Zévaco.

Sa bio wikipédia nous renseigne sur son parcours . En particulier ,

"En raison de la virulence de ses propos, en pleine période d’attentats anarchistes, Michel Zévaco est condamné à plusieurs séjours à la prison Sainte-Pélagie. Par exemple, il est condamné le 6 octobre 1892 par la cour d'assise de la Seine pour avoir déclaré dans une réunion publique à Paris :

« Les bourgeois nous tuent par la faim ; volons, tuons, dynamitons, tous les moyens sont bons pour nous débarrasser de cette pourriture "

http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Z%C3%A9vaco

Écrit par : alain21 | 12/04/2014

"Populiste , juste une provocation . Et alors , qui est l'auteur de ce billet ?"

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Certes et je n'en renie rien (sauf peut-être la mention de "l'anticommunisme anachronique" - pas si anachronique que ça, finalement).

Mais provocation quand même, parce que si j'avais été totalement sincère j'aurais écrit "patriotisme". Le mot a infiniment plus de sens pour moi.

Quant à Zévaco et aux bourgeois, juste une banalité.

On tuerait autant de pourris qu'on voudrait, pour "se débarrasser de la pourriture" (pourquoi pas ? Pour ma part, je ne fais pas grand cas de la survie de quiconque), qu'on ne s'en débarrasserait toujours pas. Entre-temps, on serait devenu aussi pourri soi-même, si on ne l'était pas déjà.

A mon avis, une véritable révolution ne passe pas prioritairement par l'élimination physique des sphères de pouvoir, mais d'abord par l'éradication en soi de tout attachement au système de domination. Car sans l'adhésion collective à ce système, il disparaîtrait, bourgeois ou pas.

Jack London, à la fin de sa courte existence (40 ans), l'avait compris, ce qui montre que c'est possible et que les matérialistes, dont il avait fait partie, prennent le problème à l'envers.

Après, par quel miracle en venir à une telle compréhension au plan collectif ? Plusieurs pistes :

- construction d'une contre-société, devenant un pôle d'attraction par son succès (je n'y crois pas beaucoup, mais après tout...),

- effondrement économique et social brutal, rendant cruellement manifestes les erreurs issues de la pseudo-philosophie des "Lumières",

- rupture oligarchique-dictatoriale généralisée avec la pseudo-démocratie, débouchant par réaction sur un conflit interne-externe avec les oligarchies, comme en Ukraine mais dans les pays riches avec, in fine, renversement-dictature patriotique (on peut rêver),

- entrisme élitaire combiné à une révolte des élites restées saines, débouchant sur une révolution interne au système.

L'ennemi, c'est une mentalité qui s'incarne dans un système de domination.

L'erreur des marxistes, comme Francis Cousin, est, entre autres, de croire que cette mentalité remonte à la féodalité et que tout pouvoir est nécessairement issu de la fortune matérielle.

Le système tient par la pseudo-démocratie, la fabrication non-violente et séductive du consentement, où n'importe quel clodo alcoolique a le même droit de vote qu'un citoyen éduqué et responsable (type humain d'ailleurs en voie de disparition, la clochardisation mentale touchant désormais même les élites des classes dites "supérieures").

Je suis convaincu que ce système doit aller au bout de sa logique et s'autodétruire par pléthore et excès, parce que les apprentissages ne se font que dans la douleur :

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/03/04/dressage.html

La pseudo-démocratie est un mécanisme contre-nature, elle doit donc disparaître et être remplacée par une aristocratie fondée sur des principes non matérialistes.

Peu importent le nom d'un tel gouvernement et les moyens d'y parvenir, mais une chose est sûre, ça ne se fera pas (seulement) par l'élimination des élites actuelles. Il faudra qu'il y ait quelqu'un pour les remplacer et le gros problème, c'est celui-là.

Écrit par : Boreas | 12/04/2014

... ça pourrait devenir pénible à la fin, mais je suis encore une fois d'accord avec ce que vous écrivez, Boréas.

"Il faudra qu'il y ait quelqu'un pour les remplacer et le gros problème, c'est celui-là." > C'est d'ailleurs sur ce genre de questionnement que je me fais deux réflexions : 1/ le monde est-il d'ors et déjà assez mature pour cela, je veux dire : pour accepter un changement ?, 2/ si c'est le cas, ai-je un rôle à jouer, pas forcément pour faire partie de la nouvelle élite, mais au moins pour préparer son émergence ?

Écrit par : Blaise Suarès | 12/04/2014

Franchement, Blaise, je n'ai pas de réponse.

Le coeur de ce blog, même si je pense que ça doit être quasiment incompréhensible par rapport à vos questions et surtout, apparemment "pas concret" :

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2010/09/10/maintenant.html

A partir de là, tout est possible.

Mais pour moi, à partir de là seulement.

En-deça, nous ne sommes que des fantômes.

Écrit par : Boreas | 12/04/2014

"A mon avis, une véritable révolution ne passe pas prioritairement par l'élimination physique des sphères de pouvoir, mais d'abord par l'éradication en soi de tout attachement au système de domination. Car sans l'adhésion collective à ce système, il disparaîtrait, bourgeois ou pas."

"L'ennemi, c'est une mentalité qui s'incarne dans un système de domination."


ça y est : je viens de comprendre le concept de "révolution intérieure" que vous avez développé chez Hoplite . Oui , d'accord je suis long à la détente ;-) mais je me soigne , je fréquente ce blog :-)

"La pseudo-démocratie est un mécanisme contre-nature, elle doit donc disparaître et être remplacée par une aristocratie fondée sur des principes non matérialistes."

Cela pose quand même une question : doit on refuser de collaborer avec une partie de ce système.Je m'explique . J'ai pris récemment des fonctions de représentation à l'intérieur de mon entreprise (CE , Délégué du personnel) . Par notre seule participation de représentants du personnel , mes collègues et moi ne légitimons nous pas ces structures qui se donnent l'apparence d'un contre-pouvoir et qui ne feraient que conforter le système ?

Écrit par : alain21 | 12/04/2014

L'entrisme, c'est une des pistes.

Peu importent les structures, ce sont les hommes qui comptent.

C'est pour ça, notamment, que les souverainistes férocement anti-UE me font sourire. Une UE dirigée par des gens sains évoluerait vers une Europe-puissance quelles que soient ses structures, alors qu'une France "souveraine" laissée aux cliques actuelles péricliterait autant, sinon davantage, qu'au sein de l'UE actuelle.

Écrit par : Boreas | 12/04/2014

Je n'avais pas lu le commentaire de Blaise Suarès chez Hoplite ; en effet , les 2 commentaires se recoupent . Sacrée coïncidence.... ou pas , d'ailleurs . Cela veut peut être dire que certaines choses sont dans l'air et ne demandent qu'à cristalliser.

Écrit par : alain21 | 12/04/2014

@ Boréas

J'entends bien. J'ai, en ce moment, une petite poussée d'interrogations, de désirs d'action... je réalise combien mes questions sont ridicules, triviales, et ont déjà été posées ; de même que je sais bien qu'il n'y a pas de réponse "concrète" pour le moment.

@ alain21

La question est de savoir si vous pouvez survivre dans ce "biotope" sans vous laisser vous ramollir. Sinon il ne peut qu'y avoir des intérêts à infiltrer les lignes ennemies ;-) pour ma part, à mon humble échelle, j'essaie d’œuvrer pour la cause tout en préservant une certaine couverture (surtout dans mon milieu : médiathèque, où il est de bon ton d'être progressiste convaincu & brasseur de concepts festivistes).

P.S. : si la question n'est pas trop indiscrète, Boréas et alain21 (et d'autres), vous êtes dans quelle partie du pays, grosso modo ?

Écrit par : Blaise Suarès | 12/04/2014

Poitou-Charentes, pour ma part.

Écrit par : Boreas | 12/04/2014

non , ce n'est pas indiscret ...puisque le 21 , c'est le département de mon domicile.

Écrit par : alain21 | 12/04/2014

"alain21"... oui ça semblait évident... je suis à une trentaine de bornes de la Côte-d'Or (département de l'Aube).

Écrit par : Blaise Suarès | 12/04/2014

"Bah, comment la Russie de Poutine et la Serbie sont-elles aussi populaires au sein de l'ED française, alors ? "

Par un réflexe psychologique très simple car s'appelle l'attraction/répulsion.

Ensuite, pour ta culture personnelle, saches que chaque nation est prisonnière de sa géographie.
La Russie, la France, l'Allemagne et l'Uk.

Staline ne fit pas différemment que les Tsars et Poutine est sur cette ligne, sans aucune différence.

Faut apprendre à lire une carte.

Écrit par : Three piglets | 13/04/2014

"Par un réflexe psychologique très simple car s'appelle l'attraction/répulsion."

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Oui, réflexe binaire certes, mais suscité par qui ?

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"Staline ne fit pas différemment que les Tsars et Poutine est sur cette ligne, sans aucune différence."

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Ah bon, les tsars ont suscité des partis tsaristes en France, en Espagne, en Allemagne et en Chine ? :-)

Sinon, j'ignorais que l'empire russe, l'URSS et la Fédération de Russie fussent une "nation".

Merci de m'instruire. J'en apprends de belles.

Écrit par : Boreas | 13/04/2014

Russia Today a diffusé voici une quinzaine de jours un témoignage involontairement très révélateur sur les bombardements de l'OTAN tels qu'ils ont été vécus par la population serbe. Le plus surprenant était l'incapacité des témoins à comprendre, dix ans après, pourquoi leur pays avait pu être ainsi touché par la guerre. Une telle réaction est proprement hallucinante s'agissant d'un pays directement impliqué dans quatre années d'une guerre cruelle dans les états voisins.

Écrit par : Marcel | 14/04/2014

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