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10/12/2012

« Arrogance surréaliste »

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Bienveillance élitaire manifeste

 

« (...) En 1938, Orwell écrivait qu’il était difficile d’échapper à l’idée que "les hommes ne sont moraux que lorsqu’ils sont sans pouvoir". Ce jugement n’est pas aussi pessimiste qu’il y parait. Il prend simplement acte du fait que le pouvoir (et cela inclut évidemment celui que confère la richesse ou la célébrité) tend naturellement à enfermer ceux qui le détiennent dans un univers séparé de la réalité commune et des limites qui la définissent. C’est pourquoi l’habitude de vivre au dessus (et sur le dos) de ses semblables finit presque toujours par altérer le sens des autres et celui des réalités les plus élémentaires. De là, cette arrogance surréaliste et ce terrible manque de bon sens qui caractérisent généralement les élites modernes – c’est-à-dire celles qui ne possèdent même plus cette culture morale partagée ("noblesse oblige") qui permettaient, de temps à autre, aux anciennes aristocraties de se comporter de façon honorable. C’est un point que l’Evangile avait déjà su mettre en évidence lorsqu’il enseignait qu’il "est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer au royaume des Cieux". Si l’on préfère une formulation plus laïque de cet axiome populiste (ou anarchiste) on se souviendra également de la magnifique formule de Camus (dans la postérité du soleil) : "Ici vit un homme libre, personne ne le sert". (...) »

Jean-Claude Michéa (merci à @alain21 pour le tuyau)

Commentaires

"Ici vit un homme libre, personne ne le sert"

Fantastique !

Écrit par : Jean-Pierre | 12/12/2012

Ragemag a publié la suite de l'article de Michéa .

"Si nous avons lancé Ragemag, il y a quelques mois, c’est que nous considérions qu’il n’existait (à notre connaissance) aucun média dont la ligne éditoriale incluait une critique du libéralisme dans son ensemble.

La pensée de Jean-Claude Michéa, ainsi que celles de ses auteurs fétiches, George Orwell et Christopher Lasch, constituent le fondement intellectuel de notre magazine. Jean-Claude Michéa a accepté que Ragemag publie un texte inédit en France, écrit par lui en janvier 2012 pour présenter sa pensée au grand public espagnol, dans les colonnes du journal El Confidantial. Après Libéralisme et décence ordinaire, voici un second extrait."

lien vers cet article
http://ragemag.fr/enracinement-et-universalisme-par-jean-claude-michea

J"en retiens 2 phrases :

"C’est pourquoi, aux yeux des libéraux, l’individu ne saurait connaître de liberté effective que s’il parvient à s’arracher définitivement au monde étouffant des appartenances premières.(on songe à tous ces films hollywoodiens qui diabolisent les modes de vie de l’« Amérique profonde ») et à placer sa nouvelle existence – celle du self made man qui ne doit plus rien à personne – sous la seule protection tutélaire des mécanismes impersonnels du marché autorégulé et du droit procédural"

"Tout le problème est ainsi de déterminer dans quelle mesure un monde sans frontière, qui se serait émancipé de toutes les contraintes traditionnelles du don et de l’échange symbolique, pourrait encore être dit véritablement humain."



La citation que Boreas a publié ci dessus faisait partie du premier article "Libéralisme et décence ordinaire"

Écrit par : alain21 | 03/02/2013

Merci Alain.

J'en profite pour signaler à l'attention de ceux qui l'auraient loupé, ce passionnant entretien avec Michéa, que vient de relayer l'excellent blog Fortune :

http://fortune.fdesouche.com/294135-entretien-avec-jean-claude-michea

Écrit par : Boreas | 04/02/2013

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