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25/11/2012

"Complète impuissance des scélérats"

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« (...) D’un point de vue “opérationnel”, et pour marier ces appréciations conceptuelles avec l’introduction concernant la crise des USA et la façon dont elle va passer à un palier absolument catastrophique, nous sommes conduits à proposer la remarque fondamentale que le comportement de la direction américaniste va, pour la première fois de façon massive, faire pénétrer dans les psychologies, notamment dans les populations, l’idée absolument impérative et furieuse, sinon révolutionnaire que ces directions sont entièrement conduites, évidemment par le Système et la politique-Système, non pas à tenter de résoudre “la” (les) crise(s), mais, au contraire, à chercher continuellement (et inconsciemment, peu importe) à faire en sorte que la (les) crise(s) s’aggrave(nt), notamment en décidant constamment d’appliquer sans aucune hésitation ni le moindre amendement les mêmes mesures et les mêmes conceptions qui sont à la base conceptuelle de la crise initiale et qui en sont la cause opérationnelle. Il y a effectivement dans cette volonté de recommencer sans cesse la crise qui vient d’être vécue à partir des ruines que cette crise précédente a installées, en reconduisant la même doctrine, les mêmes conceptions, etc., une manifestation convaincante de la pérennité de l’application de cette politique-Système, et une explication acceptable de l’évolution, pour notre époque et pour notre crise, vers l’entrée dans ce que nous nommons l’“esprit de 1793”.

Pour poursuivre l’analogie, nous dirons donc que cette nouvelle phase de l’“esprit de 1793” est une entrée dans la phase de la Terreur, c’est-à-dire dans la phase ultime de la crise terminale du Système où l’on commence à admettre que les politiques suivies, les décisions prises, etc., qui reflètent essentiellement les pressions du Système et quasi-nullement les conceptions humaines, le sont dans le but de la destruction, – de la déstructuration et de la dissolution, jusqu’à l’entropisation. Nous parlons des USA, mais nous pourrions aussi bien parler de l’Union Européenne, et dans des termes extrêmement fermes et documentés ; nous parlerions alors, essentiellement pour notre documentation personnelle, de la partie de politique étrangère de sa politique-Système, où il apparaît de plus en plus que les politiques russe, iranienne et syrienne (pour être parfaitement précis, et tout aussi documenté en l’occurrence), marquées par la brutalité aveugle et l’affrontement nihiliste de la part des Européens, constituent des politiques que plus personne, y compris aux plus hauts échelons, n’est capable de maîtriser, et dont personne n’est capable de comprendre le mécanisme et le processus, – la seule chose apparaissant clairement étant la terrorisation des psychologies de la plupart des dirigeants devant ces politiques insaisissables et impératives.

Ainsi doit-il devenir évident que nous entrons dans “la phase de la Terreur”, où il apparaît que le but poursuivi objectivement par le Système et sa politique-Système est une aggravation constante de la situation, selon cette volonté de déstructuration-dissolution du Système... Pour nous, certes, cela signifie la fameuse logique de surpuissance embrayant ou s’abîmant dans la non moins fameuse, et dans ce cas profondément désirable, logique d’autodestruction, avec la dynamique de la chose à mesure. De même, en 1793 et avec la Terreur, s’ouvrit cette phase de surpuissance de la politique révolutionnaire (politique-Système) s’abîmant effectivement dans son autodestruction (poétiquement, “la Révolution [qui] dévore ses propres enfants”) ; de même, en 2013, devrait-on voir, avec les événements provoqués par la politique-Système, le Système dévorer “ses propres enfants” dans son processus d’effondrement. Et pas question d’y échapper, sans doute, puisque, comme l’écrivait le comte Joseph [de Maistre], “Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n'y entrent que comme de simples instruments ; et dès qu'ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement”. Les “scélérats” de notre temps commencent à se douter de quelque chose, peut-on vous assurer, mais ce “quelque chose” n’est rien d’autre que leur complète impuissance. »

Philippe Grasset

04/05/2012

Crise généralisée aux Etats-Unis à partir de décembre 2012 ?

 

« Le “rendez-vous de décembre” ou le “rendez-vous du destin” ? Tout se passe en effet comme si les éléments constitutifs d’une crise insurrectionnelle massive convergeaient pour être rassemblés sous la forme d’un détonateur de cette crise, en décembre 2012, aux USA. Il s’agit en effet des USA, qui sont le centre et le moteur du Système, qui semblent se préparer à une crise du gouvernement, une crise budgétaire et une crise d'austérité, sans aucun doute par conséquent une crise sociale, – et d’ores et déjà, assurée, précédant tout le reste, une crise psychologique massive, reflétant la “psychologie terrorisée” commune à tous les dirigeants. Plus encore, dans ce cas, – tout se passe comme si une sorte de planification assumée, répondant autant à des échéances assurées qu’à des pressions supérieures, se mettait en place pour terminer cette années 2012 conformément aux prévisions. (On admettra que les Mayas, du haut de leur séjour parmi leurs divinités, doivent montrer une certaine satisfaction de voir leur calendrier si bien respecté, au moins dans l’esprit de la chose.)

Voyons quelques éléments qui substantivent cet horizon fort assombri. (On notera, sans surprise, qu’il n’y a pas que l’horizon d’assombri. Le 1er mai, aux USA, a été marqué par diverses actions de protestation, d’une façon très inhabituelle pour ce pays qui sait cultiver l’harmonie entre les classes au profit des plus méritantes.) D’abord, le 24 avril 2012, devant le Council of Foreign Relations, à New York, une intervention de Erksine Bowles, co-directeur de la Commission sur le déficit budgétaire du président Obama. Il est venu prendre date, et le rendez-vous est effectivement à la fin de 2012, en décembre. Il s’agit d’un rendez-vous de type catastrophique puisqu’on y observera, dans le meilleur des cas, celui où les autorités politiques prennent leurs responsabilités, des réductions budgétaires forcées ou automatiques de l’ordre de $7.000 milliards, – selon les calculs de Bowles, – qu’il faudra commencer à installer dans les activités du gouvernement. Comme suggéré plus haut avec la date de décembre 2012, il faut noter que tout cela se passe après l’élection présidentielle du début novembre. (...)

Bowles explique qu’en 2011, tous les dollars qui sont entrés dans le trésor fédéral ont été intégralement absorbés par les dépenses fixes (Medicare, Medicaid, sécurité sociale, – et le service de la monstrueuse dette, $250 milliards par an parce que les intérêts sont au plus bas, en fait qui devrait atteindre $600 milliards l’an (...)

En résumé, Bowles annonce implicitement la nécessité d’un programme massif d’“austérité” après l’élection présidentielle, – ce qui permettra aux candidats de ne pas trop en débattre. On notera tout de même que l’optimisme de Bowles concerne un accord qui se ferait au Congrès, plus ou moins avec le président (ré)élu, sur la répartition des réductions budgétaires qui découleraient nécessairement de toutes ces mesures automatiques. Cela impliquerait que le Congrès serait parvenu à une certaine harmonie, mais nullement que les USA échapperaient à un très, très rude programme d’austérité. La perception pessimiste, – qui n’est nullement sollicitée, quand on a à l’esprit les trois dernières années de guerre ouverte entre le Congrès et le président et à l’intérieur du Congrès, – concernerait l’absence d’accord, c’est-à-dire le désordre apocalyptique dans la planification de l’inévitable “austérité”. Quoi qu’il en soit, dans les deux cas il s’agit bien d’austérité, et l’optimisme ne porte que sur la bonne organisation de la chose.

Trois jours plus tôt, le 26 avril 2012, sur le site The Liberty Bell, Ron Holland, économiste, auteur, consultant, etc., annonçait un séminaire important, le Freedom Festival, les 11-14 juillet à Las Vegas, où l’on trouvera, parmi 150 intervenants, le sénateur Rand Paul et le juge Andrew Napolitano, célèbre pour avoir été le seul chroniqueur de Fox.News à soutenir Ron Paul (on l’a remercié pour cela et il ne travaille plus à la station). Le thème du grand rassemblement est "Crisis in America: A Call to Action" [Crise en Amérique : un appel à l'action] (...)

Holland se réfère à l’arsenal que se constituent les autorités fédérales US, – arsenal au propre et dans le sens législatif. Il s’agit de quantités considérables de munitions acquises ou en cours d’acquisition par le DHS (Department of Homeland Security) ces dernières semaines, notamment 450 millions de balles à charge creuse très puissantes de calibre .40 (10mm), qui est le calibre utilisé en général par la police US, et un marché de 175 millions de balles de calibre .223 (5.56mm), qui est la calibre standard des fusils d’assaut de l’OTAN. Il s’agit également de l’arsenal juridique de mesures coercitives qui relèvent de l’état de siège, qui s’est constitué ces dernières années et apparentent les USA à un “État policier”… Holland donne ces quelques précisions, qui renvoient à l’aspect le plus spectaculaire de l’arsenal législatif. (Il renvoie par ailleurs aux pratiques juridiques et policières de plus en plus tatillonnes, discrétionnaires et contraignantes, dont nous donnions nous-mêmes certains exemples dans notre texte du 16 avril 2012.) (...)

Pourquoi toutes ces dispositions ? La réponse est sans ambiguïté. Le gouvernement des États-Unis se prépare à ce qu’il croit être une insurrection massive, suite au programme d’austérité sans précédent qu’il devra appliquer à la suite des formidables contraintes budgétaires dont nous parlait plus haut Erskine Bowles… Le “rendez-vous de décembre” 2012, où des dispositions législatives imposent effectivement ces énormes réductions budgétaires, dont les répercussions sur les dépenses publiques seront massives. Logiquement, les esprits enfiévrés par leurs “psychologies terrorisées” des dirigeants au service du Système prévoient le pire, en fait de réactions populaires. (...)

La chose, – l’affrontement, l’insurrection, – se fera-t-elle ? (...)

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