23/03/2011
L' "écologie", un vrai-faux obstacle pour la partitocratie
Sarkozy (américano) et Cohn-Bendit (écolo), copains comme cochons
Dans son style habituel de justicier irascible, Jean-Luc Mélenchon a piqué une colère contre les écolos, coupables de ne pas vouloir se désister au profit du Front de Gauche dans les cantons où celui-ci, qualifié pour le second tour des élections en cours, est arrivé devant Europe Ecologie - Les Verts.
"Vous devez tous vous désister en faveur de celui qui est arrivé en tête, c'est ou ça ou la guerre civile, ou les élections démocratiques tranquilles et fermes, ou alors on se met des gifles", a-t-il élégamment déclaré, avec le sens de la mesure qui le caractérise (sans parler de l'insinuation selon laquelle ne pas lui donner satisfaction serait faire le lit de la Bête Immonde, antienne inoxydable des menteurs professionnels, ici sous forme de "guerre civile", ce qui renouvelle un peu le genre...).
Et il a ajouté : "ça vient de la période où tous les républicains quelle que soit leur allégeance se regroupaient tous au deuxième tour pour empêcher les monarchistes ou les bonapartistes de passer. C'est une vieille histoire, la gauche a toujours fait ça".
Certes, les élections étant vues par les politiciens comme un tremplin financier (subventions) et médiatique, sans parler de la rémunération personnelle des élus, Mélenchon n’a aucun mal à trouver une forte motivation pour ses diatribes apparemment idéalistes, et en réalité tout bonnement intéressées.
Mais, au-delà de cet intérêt de bas étage, la fameuse "gamelle" commune à toute notre classe politique, il joue un rôle, ça me paraît évident.
Celui du passionné, sincèrement indigné, excessif certes dans la forme (c’est pour attirer l’attention) mais "vraie gauche" sur le fond… du moins essaie-t-il de le faire croire, en mélangeant allègrement d’assez bonnes analyses économiques, sur certains points, avec un extrémisme républicain immigrationniste et métissolâtre ; ce qui est bien entendu absurde, puisque défendre d’une main le niveau de vie des Français et inviter de l’autre le monde entier à venir le faire baisser (en niant la réalité du phénomène) est aussi inepte que de prétendre vider la mer avec une cuiller.
Bref, Mélenchon est manifestement en mission pour le PS en particulier et, au-delà de l’étiquette « socialiste » (sociale-libérale, en réalité ; l’UMP étant libérale-sociale), pour les classes dirigeantes, dont le club Le Siècle et autres instances transverses illustrent les nombreuses convergences.
Il a pour fonction de détourner cette fameuse "vraie gauche" (qui existe encore), sincère et motivée, ainsi, par conséquent, que le plus souvent trop naïve, de l’objectif éminemment respectable de défendre réellement les intérêts des Français, ce qui nécessiterait de commencer par leur reconnaître une identité ethno-culturelle bien au-delà de ce que j'appelle "l’extrémisme républicain".
Il a également pour rôle de rabattre vers son parti, et vers la grande fable internationaliste métissolâtre, ceux d’entre les écolos dont ce n’est pas le principal dada (même chez Génération Ecologie – Les Verts, il y a, contrairement à ce que l’on croit souvent, pas mal de gens très pertinents dans leurs spécialités, comme Michèle Rivasi ou Yves Paccalet, évidemment dangereux pour les intérêts de lobbies puissants : pétroliers, nucléaires, pharmaco-agro-chimiques, des opérateurs de téléphonie mobile et, par répercussion, financiers).
Ces écolos, il s’agit, pour Mélenchon, de les rabattre vers le PS dans la perspective des présidentielles de 2012, avec une rengaine du genre : "à gauche d’abord, finalement l’écologie c’est secondaire" ou bien : "sans gauche, pas d’écologie ; donc, priorité à la gauche" ; enfin, des sornettes très classiques, pour capter des soutiens et des voix et, là encore, détourner les véritables écolos (je ne parle pas des Nicolas Hulot ou autres histrions médiatiques) des sujets qui devraient les préoccuper en priorité, à la grande satisfaction des destructeurs de la nature et des négateurs d’alternatives…
Evidemment, je ne peux prouver ce que j'avance, dans la mesure où il n'existe pas de trace accessible d'une collusion franchement exprimée entre le sieur Mélenchon et ses commanditaires.
Mais tout le passé du bonhomme (ancien soixante-huitard - leader lycéen -, ancien trotskiste lambertiste membre de l'OCI, membre du PS de 1977 à 2008, sénateur sous cette étiquette pendant dix-sept ans, ancien ministre sous le gouvernement Jospin, en compagnie de Laurent Fabius et autres Ségolène Royal, révolutionnaires bien connus...) est celui d'un apparatchik du régime.
Même s'il pose au défenseur du peuple contre l'oligarchie (avec laquelle il a collaboré pendant trente ans), même s'il claironne qu'avec DSK candidat en 2012, la gauche irait "au désastre", comment pourrait-on penser un seul instant qu'au second tour, il n'appellerait pas à "veauter" pour le sémillant actuel directeur du FMI - pardon, "contre" les ogres fâââchistes Sarkozy ou Marine Le Pen ?
Je veux bien qu'à défaut de pouvoir changer, on puisse évoluer, mais là...
Maintenant, élargissons un peu la réflexion qui, jusqu'ici, bien qu'anticonformiste, ne nous fait pas beaucoup dépasser l'analyse courante de la politique politicienne.
Posons-nous juste trois questions, beaucoup plus intéressantes que les basses manoeuvres du pantin Mélenchon :
1 – Pourquoi, depuis trente ans, l’écologie (terme d’ailleurs inapproprié, désignant une science essentiellement anthropocentrique, à l'origine du malentendu selon lequel les tenants de l'écologie politique auraient pour but la préservation de la nature, alors qu'elle ne vise, le plus souvent, qu'à rendre acceptable sa destruction partielle au profit du confort humain ; d'où l'emploi, notamment, du très matérialiste terme "environnement", qui élude toute connotation de sacré et de supra-humain) est-elle toujours "de gauche" ?
Réponse : parce que les classes dirigeantes, soumises aux pouvoirs financiers et industriels (dits "de droite" : des écologistes du même bord étant donc réputés peu crédibles), ont intérêt à ce que les débats et actions relatifs à la préservation de la nature soient stérilisés, en s’inscrivant dans le cadre d’une pseudo-alternative de "la gauche" à "la droite" ; pseudo-alternative qui génère, par amalgames, des oppositions au moins aussi fortes que ses soutiens (de toute façon récupérés par "la gauche", et pas au profit des vrais défenseurs de la nature).
2 – Pourquoi, alors qu’une très forte proportion de Français se soucie de la préservation de la nature, les écologistes "de gauche" sont-ils, dans bien des domaines, non seulement globalement inefficaces, mais encore régulièrement divisés par d’invraisemblables luttes intestines, les discréditant régulièrement ?
Réponse : pour permettre, justement, de discréditer les constats, idées, discours ayant trait à la nécessité de préserver la nature ; tout en suscitant l’impression, dans l’opinion, que ce sujet suscite d’intenses débats et une forte activité ; alors que, pendant ce temps, la prédation et la pollution planétaires ne font que progresser de manière géométrique ; ceux qui pourraient plus efficacement lutter contre, ne bénéficiant quasiment d’aucune tribune médiatique.
3 – Pourquoi, a contrario, malgré tout le battage des médias en leur faveur, les scores électoraux des Verts, puis de Génération Ecologie – Les Verts, sont-ils si faibles, si disproportionnés à ce que mériterait un véritable contre-pouvoir écologiste ?
Réponse : parce que les écologistes "de gauche" sont effectivement assez souvent des utopistes ridicules ou de purs hypocrites, de toute façon globalement inefficaces, et que les nombreux électeurs (et abstentionnistes surtout) qui ne sont pas des bobos, ni de doux rêveurs moutonnants, se rendent bien compte de ce qu’ils ne seraient pas représentés par de pareils champions.
Conclusion : il faut bien comprendre que la préservation de la nature et, notamment, de ses ressources, est indispensable et qu’elle n’est ni "de droite", ni "de gauche".
Ce n’est pas parce qu’une bonne partie des "écologistes" sont "de gauche" que tous sont forcément des bobos et des abrutis, ni qu’ils sont dans l’erreur sur tous les thèmes "écologiques" qu’ils défendent.
Ce n’est pas parce qu’une bonne partie des "écologistes" sont des crétins ou des escrocs, que l’ "écologie", dans la mesure où elle se préoccupe de dénoncer la destruction de la nature et de tenter de l'empêcher, est en elle-même une crétinerie ou une escroquerie (tout dépend des sujets abordés, mais la plupart sont amplement légitimes et le seraient d’autant plus s’ils étaient traités correctement).
Il serait temps que les formations politiques nationalistes ou identitaires, qui se veulent une alternative systémique, mettent davantage l’accent sur la préservation de la nature, comme cela commence à être fait quant à la question sociale, trop longtemps laissée par elles à l'arrière-plan de leurs programmes et surtout, de leurs discours quand ils pouvaient être médiatisés.
En effet, ce ne sont pas les ridicules Hulot et Arthus-Bertrand, ni même, plus sérieusement, l’Equipe Cousteau, Brigitte Bardot ou la CRIIRAD, qui, malgré leurs efforts trop isolés, pourront empêcher notre monde de devenir très bientôt invivable si rien n’est fait au plan politique ; ce qui nous concerne tous, tant individuellement que collectivement.
20:44 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Nature, Politique, Propagande, Société | Lien permanent | Tags : écologie, jean-luc mélenchon, front de gauche, europe ecologie - les verts, apparatchik, umps, le siècle, gauche, droite, oligarchie | Facebook | | Imprimer | |
22/01/2011
La jeunesse sacrifiée à la rente
Tous les sociologues et profs à Sciences-Po ne sont pas des imbéciles. Louis Chauvel le démontre.
02:15 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Politique, Société | Lien permanent | Tags : jeunesse, louis chauvel, sociologie, rente, sacrifice, horreur, faibles, chômage, générations, soixante-huitards, rentiers, gauche, droite, libéralisme | Facebook | | Imprimer | |
18/10/2010
Que crève le système
Dans le contexte actuel de dé-mondialisation, on a pu lire récemment sur le blog de Paul Jorion, parlant de la divergence désormais avérée des grandes puissances économiques dans leur quête désespérée d'une illusoire reprise : « l’affirmation renforcée d’une politique du chacun pour soi (...) ne fera qu’accentuer la crise ».
C’est exactement ce que dit le LEAP (Laboratoire Européen d'Anticipation Politique) depuis l’an dernier, même si, au plan chronologique, ses prévisions se sont avérées à trop court terme : « d’ici la fin de l’été 2009. Sur fond de cessation de paiement des Etats-Unis s’ouvrira alors la période à partir de laquelle le « chacun pour soi » deviendra la règle du jeu international ».
Or, en effet, même dans le « chacun pour soi », ne gît aucune solution de continuité pour le système.
Parce qu’aucun des prétendus remèdes n’est viable (la planche à billets aux Etats-Unis et au Japon, les politiques d'austérité de droite - réduction des dépenses publiques - comme de gauche - augmentation des recettes publiques - en Europe).
Pas de remède, parce qu'à une crise de la dette, donc à une crise de solvabilité, on répond comme à une crise de trésorerie, donc à une crise de liquidités.
Qu’on veuille, aux USA et au Japon, créer ex nihilo de l’argent pour donner du liquide à quelques grands acteurs de l'économie et/ou relancer l’inflation, ne répond pas au besoin de l’économie réelle, qui a vécu sur le crédit pendant des décennies et n’a tout simplement plus suffisamment de création de richesses à présenter pour garantir sa consommation excessive.
Quand on n’est plus solvable, parce qu’on a vécu au-dessus de ses moyens pendant trop longtemps, qu’on est étranglé par ses créanciers et qu’on n’a plus rien à vendre pour les payer, ce n’est pas l’injection ponctuelle d’un peu de cash qui va régler le problème.
Quant à la politique d’austérité entamée en Europe, on voit déjà ses premiers résultats en Grèce et on peut s'attendre à des métastases partout, notamment en Irlande, en Espagne, au Portugal et même en Italie.
Là encore, ce n’est pas au moment d’une crise de solvabilité qu’il faut accroître la charge pesant sur les débiteurs, comme sur les producteurs (puisqu’on diminue mécaniquement la consommation, donc la croissance).
Or, c’est ce que l’on fait en augmentant les prix et les impôts, en diminuant les revenus, tout cela au profit de la prétendue réduction de la dette publique, sacralisée par l'idéologie libérale (en réalité, on ne fait que freiner les déficits annuels, si bien qu’en fait la dette continue de s’accroître, mais évidemment personne n’explique cela au grand public qui n’y comprend rien).
La seule chance du système aurait été de resolvabiliser ses débiteurs, avant que la machine du crédit ne se grippe complètement – ce qui est le cas aujourd’hui.
Aucune injection pseudo-« keynésienne » (Keynes, tant critiqué par les libéraux d'aujourd'hui, a bon dos, lui dont les remèdes valaient pour une période où, contrairement à notre époque, existaient protectionnisme et, en général, souveraineté monétaire...) de liquidités, à aucun niveau (banques, entreprises, consommateurs), ne peut plus sauver la situation.
La solution, personne ne paraît l’avoir compris ou personne ne veut l’admettre, c’est tout simplement de rompre avec le système.
Les élites actuelles sont-elles capables de penser une telle rupture ? Vu leurs cursus habituels de formation, privilégiant l'autogamie, la pensée analytique, la théorie et l’idéologie en circuit fermé, au détriment de l’esprit de synthèse et du pragmatisme, on peut en douter.
Il conviendrait de redonner leur souveraineté politique, économique et financière aux Etats-nations, par le monopole de la création monétaire, par la restauration d’échanges commerciaux sains et équilibrés au travers de frontières fiscales, douanières et humaines rétablies, par la réindustrialisation de la plupart des pays occidentaux, par l’anticipation de la crise énergétique et alimentaire, par mille et une réorganisations bien éloignées de la gabegie libéralo-soviétique actuelle.
Ce qui est bien, ce qui est juste, ce qui est satisfaisant dans la fuite en avant actuelle, c’est que du refus des puissants de changer de système, ne peut découler qu’une aggravation à l’infini de la situation ; aggravation qui est déjà, en soi, un changement de système puisqu’elle pousse la désorganisation à son paroxysme et qui, surtout, ne peut, à terme, que déboucher sur le nouveau système nécessaire.
Ce nouveau système, en quoi devrait-il consister ?
Michel Drac a parfaitement résumé le modèle alternatif idéal :
« Je crois que le « modèle », c’est le bon sens. En gros : l’Etat à sa place, le marché à sa place, une régulation raisonnable et un protectionnisme raisonné. Inutile de vous dire que ce modèle qui n’est pas un modèle est justement ce dont nos « élites » ne veulent pas entendre parler. Leur stratégie : utiliser l’ultra-libéralisme comme repoussoir de l’étatisme forcené, et réciproquement. Et ça dure depuis 100 ans… »
Ajoutons qu'un des artifices du système consiste à s'abriter derrière la prétendue "science" économique.
Ni les libéraux, ni les collectivistes n’ont rien à faire avec la défense des identités et souverainetés françaises et européennes.
Leurs dogmes, pour la plupart utopiques et irréalisables, quant ils ont pu être appliqués, s'en sont révélés, consciemment ou non, les ennemis.
Les libéraux, de « droite » ou de « gauche » défendent en général, avant tout, les intérêts de leur classe sociale (la bourgeoisie, plus ou moins « bobo », et sa mentalité d’épicier et/ou de rentier).
Croire sincèrement à un Grand Matin du « vrai » libéralisme aujourd’hui, après que l’histoire économique ait démontré que l’égalité des chances au départ est une fable bisounours, c’est aussi naïf que de succomber au mythe du Grand Soir, chez les voisins d’en face, après avoir lu « Le livre noir du communisme ».
Les collectivistes, dont l’influence a beaucoup baissé compte tenu de l’échec des pays communistes, sont essentiellement représentés, curieusement, non parmi le petit peuple que défendait jadis la gauche, mais parmi les « avantagés » de l’étatisme social-libéral ou libéral-social, parmi les assistés et certains fonctionnaires, parmi les étudiants-poil-aux-dents et les gosses de riches en mal de rébellion boutonneuse.
Et qui représente encore, justement, le peuple, le « pays réel » ?
Les « petits » : artisans, commerçants, ouvriers, « prolos » divers et variés, employés, agriculteurs sur petites exploitations, petits retraités, etc.
Que veulent tous ces gens (aux alentours de 80 % de la population, probablement) ?
Que le politique reprenne le dessus sur l’économique et sur les idéologies.
Qu’on arrête toutes les conneries soviéto-libérales et qu’on mène une politique équilibrée entre :
- la libre entreprise raisonnable (celle qui n’a pas le droit de fabriquer et de vendre n’importe quoi, sous le seul prétexte théorique libéral de la liberté absolue d’entreprendre),
- la juste rémunération du travail et du mérite,
- la solidarité et la justice entre les différentes catégories sociales,
- la protection contre les abus du libéralisme (libre-échange déséquilibré détruisant notre économie par l’exposition à une concurrence avec les pays à bas coût de main-d’oeuvre, encouragements à l’immigration pour pousser à la déflation salariale « compétitive », excès délirants de la finance et de la rente…),
- comme de l’étatisme et du fiscalisme (assistanat hyperbolique et ouvert au monde entier, excès du « maternage » moralisateur en matière de santé et de sécurité, hypertrophie de la Fonction Publique et gabegie népotique…),
- et l’intervention de l’Etat, qui ne peut être limitée aux fonctions régaliennes, dans la mesure où les grandes stratégies industrielles, énergétiques, d’infrastructures, etc., si elles doivent être conduites en concertation avec le secteur privé, ne peuvent lui être abandonnées purement et simplement.
Pour cela, sont préalablement nécessaires :
- le retour aux frontières politiques, économiques et financières, aux Etats-nations, à la souveraineté nationale pleine et entière, notamment en matière de création monétaire,
- l'annulation des dettes publiques, que leur ampleur rend irremboursables, sans parler de leur illégitimité (forfaiture de la loi Pompidou-Giscard du 3 janvier 1973) et la renégociation des dettes privées (« euthanasie du rentier » sans états d’âme, si son capital n’est pas investi dans des entreprises nationales, productives de richesses réelles), la nationalisation des banques sans reprise des dettes spéculatives,
- la dissolution ou la réorientation en profondeur de tous les organismes supranationaux vecteurs des effets négatifs du libre-échange mondialisé : UE, FMI, Banque Mondiale, OMC, etc.,
- la poursuite des échanges internationaux avec une monnaie non indexée sur les métaux précieux (l'étalon-or, notamment, fondé sur un métal trop rare et inégalement réparti dans le monde, est connu pour avoir favorisé la thésaurisation et la rente et donc, l'exploitation des pauvres par les riches ; voir les révolutions industrielles) et ne présentant malgré tout aucun des inconvénients de « l’étalon-dette » que nous connaissons (c'est-à-dire, les monnaies fiduciaires et scripturales obéissant au mécanisme des changes flottants, créées à partir de rien et pourtant vendues fort cher par la finance privée) : Silvio Gesell, le premier, avait imaginé une telle monnaie alternative, baptisée IVA, « International Valuta Association » (voir pages 287 et suivantes – pages 83 et suivantes du fichier PDF où mène ce dernier lien),
- la réindustrialisation nationale à but d’autosuffisance, sinon d’autarcie, tant civile que militaire,
- la suppression des syndicats et la re-création des corporations professionnelles, adaptées de celles qui existaient sous l’Ancien Régime,
- la réémigration pacifique, négociée et aidée, d’au moins 90 % des allogènes installés ou nés en Europe, vers leurs pays d’origine,
- et d’abord, fondamentalement, le préalable à tout : l'éjection de la clique de profiteurs, de boutiquiers, de technocrates, de médiocres arrivistes, de sans-imagination, de sans-couilles qui prétend, comme Christine L’Hagarde, nous imposer toujours plus de grisaille, toujours plus d’idéologie « TINA » (« There Is No Alternative » : il n’y a pas d’alternative - à la mondialisation libérale -, expression prêtée à Margaret Thatcher), toujours plus de soumission à ses intérêts et à ses profits.
Bref, une politique économique mesurée, faisant appel tant à l’initiative privée qu’à l’intervention étatique.
Il paraît que cela a fonctionné, pendant des milliers d’années, un peu partout, avant que des intellectuels aux perruques poudrées et aux idées farfelues ne viennent expliquer au paysan aux mains calleuses comment tenir sa bêche, et au maître artisan héritier de l’efficacité de ses aïeux comment rationaliser sa production.
Le tout, pour qu'en réalité, l'absence de corps intermédiaires imposée par la loi Le Chapelier permette aux libéraux, instigateurs et grands bénéficiaires de la Révolution Française, d'atomiser l’homme et de libéraliser le marché du travail ; c’est-à-dire, d'abaisser les coûts salariaux dans les relations de riche à pauvre.
D’où les révolutions ultérieures.
Mais les syndicats, le droit de grève et les conventions collectives ne remplaceront jamais les corporations de l’Ancien Régime, parce qu’ils ne reflètent plus les anciennes communautés socio-professionnelles organiques.
Ils ne font qu’organiser en lobbies idéologiques et en garanties contractuelles anonymes, l’opposition à la toute-puissance du sacro-saint Marché.
Autant dire qu’ils participent de la déliquescence, plutôt que de la combattre.
On le voit bien, à l’heure où manifestent en masse des pseudo-protestataires, pour le maintien des avantages attendus du système et non contre ce système qui, pourtant, crée les inconvénients dont ils se plaignent.
Pseudo-protestataires qui, en réalité, ont été avalés depuis plusieurs générations par le consumérisme ambiant, voire l’exaltent.
Comme l’écrivait Nietzsche, le prolétaire n’est qu’un bourgeois en devenir.
Nous y sommes. Libéralo-soviétisme.
Il ne s’agit plus que de se partager un gâteau devenu trop petit pour l’avidité de tous.
Bref.
J’entends d’ici les habituels cris d’orfraie de la « droite d’argent » (les « nationaux-libéraux ») : « bouh, scandaleux, espèce de communiste, la vérité c’est que tout vient du trop d’Etat, des fonctionnaires, du socialisme, blablabla… ».
Eh bien non, Messieurs les tartuffes.
TOUT ne vient pas QUE d’un excès d’Etat-providence et de collectivisme. Oh que non.
Il va bien falloir un jour que vous sentiez la poutre qui obture votre oeil unique, au lieu de reprocher à certains, moins boutiquiers dans l’âme, la paille que seraient, selon vous, des concessions à votre repoussoir exclusif.
La gauche, le socialisme, le collectivisme, l’Etat providence, la gabegie fiscale, le trop-plein de fonctionnaires, la politique des politiciens, ne sont pas l’explication principale des délocalisations et de la désindustrialisation.
Ils ne sont pas non plus l’explication exclusive, loin de là, de l’énormité de la dette publique.
Ils ne sont toujours pas l’explication exclusive, loin de là, du chômage, de l’immigration-invasion, des excès de la finance, de la pollution, de la corruption, du népotisme qui règne dans les milieux consanguins des affaires et de la politique, etc.
C’est votre merveilleux libéralisme, tendance « néo » mais peu importe tant le ver a toujours été dans le fruit, qui, avec sa privatisation de la création monétaire, créatrice d’intérêts injustifiés pour la finance privée, son libre-échangisme mercantile, insoucieux de l’intérêt des peuples, son cynisme darwinien (ou tendance « néo » : pareil, peu importe) pesant sur les salaires, totalement irrespectueux des petits et des sans-grades, jouant l’immigré contre le « de souche », le pays à bas coût de production contre la patrie, le profit immédiat contre le gain à long terme et même souvent contre la santé, les copains et les coquins contre l’intérêt général ; c’est votre merveilleux libéralisme, qui est en grande partie responsable de la situation.
Alors oui, pour ma part, aucun doute, aucune hésitation, je préfère une certaine gauche à cette pseudo-droite qui n’a de nationale que le nom qu’elle se donne elle-même.
Entre gens sincères, on se reconnaît.
Alors que le bourgeois, lui, ne connaît, avant tout, que son intérêt.
Son intérêt qui, trop souvent, n’est pas celui du peuple.
Il est nécessaire de se désolidariser tant du collectivisme que du libéralisme, d'extirper de son cerveau ces deux utopies, soeurs dans ce même matérialisme destructeur d’humanité, à rejeter la primauté donnée à l’intérêt individuel, à retrouver les valeurs éternelles, les identités et les solutions qui ont fait la France.
Il serait bon, également, de relativiser l’importance de l’avoir et de privilégier l’être. Qu’emporterez-vous, dans votre tombe ?
Retenons, dans le domaine économique, les solutions éprouvées de tous les temps, et non uniquement les utopies des idéologies libérale et marxiste.
La révolution se fera d’abord dans les têtes et dans les coeurs.
Il faut donc boycotter les supermarchés du prêt-à-penser et du prêt-à-sentir, même quand leurs démarcheurs se présentent parmi nous en essayant de nous faire croire qu’ils sont des nôtres.
Tout est une question de valeurs et, dans une société normalement organisée, l’économie ne doit pas prévaloir sur le politique, c’est aussi simple que ça.
La mentalité mercantile, qu’elle soit mercantiliste au sens strict ou libre-échangiste, n’est pas porteuse de valeurs suffisantes pour fonder une société (sauf une société anonyme, ce que nous voyons aujourd’hui au plan mondial).
Il existe aujourd’hui, à gauche comme à droite, un clivage entre ceux qui défendent leurs intérêts catégoriels, et ceux qui défendent les intérêts du peuple (et de la nation, au sens étymologique de groupe humain de même origine et de même culture).
Les premiers nommés se retrouvent dans le socialisme libéral et dans le libéralisme social, alibi d’un système ayant abouti à l’alliance objective du libéralisme et du soviétisme ; leurs idiots utiles respectifs, idéologues crédules ou hypocrites, étant les libéraux « purs et durs » et les socialistes « réellement de gauche ». Leur système est voué à l’écroulement.
Les seconds, eux, sont l’avenir.
Les lignes bougent, les convergences deviennent conscientes.
Il existe, notamment, une gauche nationale et elle est même en développement.
Ce qui est normal, puisque la gauche socialo-libéralo-marxiste ne défend plus le peuple depuis longtemps.
La gauche historique, celle du mouvement ouvrier et du syndicalisme révolutionnaire, réactions aux révolutions industrielles, n’est d’ailleurs pas particulièrement marxiste. Elle est socialiste et populaire et le marxisme ne convainc pas tous ses membres.
Jusqu’au marxisme d’un Georges Marchais, défendant, malgré l’alignement internationaliste, l’ouvrier français contre l’immigration.
On finirait, sous le déluge de propagande UMPS-NPA et médias, par oublier que Ledru-Rollin, Louis Blanc, Proudhon, Blanqui, Georges Sorel (celui-ci témoignant des hésitations de l’époque entre marxisme et « national-populisme »), ont existé, que Jaurès a été cité par le FN lors d’une récente campagne électorale, que le vote à gauche dans le Sud-Ouest, par exemple, n’est souvent que l’expression d’un attachement viscéral, enraciné, aux solidarités traditionnelles ; comme l’était la première révolte des Canuts de Lyon en 1831, contre « les féodalités de l’argent », contre la monarchie bourgeoise libérale écrasant le petit peuple…
L’internationalisme marxiste n’a pas, loin de là, convaincu et entraîné toute la gauche française (un bon quart des congressistes de la SFIO en 1920, n’ont pas voté l’adhésion à l’Internationale Communiste).
Un Jacques Sapir est, de nos jours, l’illustration d’une vision souverainiste et protectionniste, bien que de gauche (si cet homme large d’esprit voisine, au Parti de Gauche, avec le déplaisant internationaliste Mélenchon, c’est pour des raisons qui lui sont personnelles, mais qui ne transparaissent pas dans ses écrits), de l’économie française.
Aucun grand parti politique de gauche ne représente encore la gauche nationale, mais cela pourrait venir, compte tenu de la progression de la crise et du fait que bien des électeurs penchant « du côté du coeur » commencent à réaliser que l’immigrationnisme et l’internationalisme sont peut-être des mensonges du même ordre que la négation de l’Holodomor et du Goulag à l’époque du PCF aligné sur Moscou…
Je le répète, les lignes commencent à bouger. Il y a beaucoup de gens sincères et naïfs à gauche. Laissons-leur le temps de réaliser qu’ils ont été bernés.
Dans l’immédiat, au-delà d’une tendance déjà dissidente, notamment présente au sein du journal Marianne, encore infectée de miasmes de la gauche « coco », voilà quelques exemples de « gauche nationale » :
- Organisation socialiste révolutionnaire européenne
Il est aisé de constater qu’il y a de nombreuses convergences entre cette mouvance et « nous » (c'est-à-dire la soi-disant « extrême-droite », en réalité, les patriotes : identitaires, nationalistes, européistes des nations, souverainistes, anti-matérialistes, et même les royalistes, les nostalgiques et les romantiques - bref, toute la galaxie que les belles âmes hypocrites de gauche comme de droite, spécialistes de l'anathème incantatoire, diffamatoire et intéressé, rangent dans la catégorie des « fachos »).
Mais quand je dis « nous », j’exclus radicalement les « nationaux-libéraux », qui font passer leur idéologie libérale avant leur sentiment national.
Leur véritable chapelle est l’UMP.
Ils traitent de « communiste » quiconque critique les méfaits imputables à l'application de leurs dogmes ?
Il veulent des réformes et non une révolution ?
C'est donc bien qu'à supposer qu'il soit amendé selon leurs désirs, le système leur convient ?
Qu'ils crèvent avec lui, alors.
03:28 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Histoire, Politique | Lien permanent | Tags : leap, dette, révolution, gauche, droite, élites, souveraineté, solutions, silvio gesell, système | Facebook | | Imprimer | |