Guimauve et virtualisme (07/06/2013)

Pierre%20Berg%C3%A9.JPG

Le sympathique Pierre Bergé, 82 ans. A cet âge-là, on est forcément spirituel - ou pas. Et puis, on meurt. La faute à l'extrême drouâte homophobe et antisémite, bien sûr.

 

A travers le mouvement de la Manif Pour Tous, qui n'est pourtant que le véhicule partiel d'une contestation plus grande, le peuple français est en train de montrer au monde entier qu'il existe et n'entend pas se laisser détruire par l'hybris libérale libertaire d'une minorité de marchands et de psychotiques.

Depuis des mois, la voix de ce peuple muselé monte, réprimée et assourdie par le déferlement de la censure médiatique aux ordres du capital et de ses idiots utiles, mais portée par l'engagement et l'activisme d'une jeunesse à mille lieux de son portrait tel que peint par la foule des vieux cons aigris au pouvoir, au seuil de la retraite et de la déchéance, pour qui jouir sans entraves n'est plus possible et pour qui le naufrage de leurs utopies, voire de leurs corps fripés, est forcément imputable à l'indignité de leurs descendants.

Seule une infime frange moutonnière et servile de ces descendants entonne encore, avec la génération précédente d'enfants gâtés, le péan soixante-huitard subventionné par le capital. Le reste, bruyamment ou en silence, manifeste de plus en plus sa désapprobation - que dis-je, sa révolte et son exaspération.

Et pourtant, le citoyen souvent de plus en plus atomisé, de plus en plus isolé dans le clapier aseptisé, plus ou moins confortable, que lui a réservé la civilisation du Progrès, n'a pas forcément cette impression. A moins d'être bien informé, au fait de l'expression croissante de la dissidence sur internet, s'il se contente de presser les boutons habituels des boîtes à consignes que lui procure le régime, il peut lui sembler qu'il n'y a pas d'alternative, comme disait une épicière anglaise récemment crevée.

L'illusion capitalistique, le financement, le pouvoir du cash, voilà le seul réel fondement au rayonnement médiatique des idéologies pourries que déverse sur le peuple français, en boucle, matin midi et soir, la classe journalistique, artistique (sic) et politicienne, via ses infrastructures télévisuelles, radiophoniques et - de moins en moins - de presse écrite.

L'argent. Dont le pouvoir a de plus en plus de mal à résister à celui de la simple vérité.

Or, voilà qu'un petit ado formaté, probablement fils de profs, soi-disant révolutionnaire tout en étant soi-disant brillant étudiant dans un des établissements universitaires les plus conformistes et politiquement corrects de Paris, décède lors d'une rixe avec (nous dit-on) quelques bas-du-front d'extrême drouâte, dont la caractéristique la plus remarquable, outre que leur procès est déjà fait dans toutes les rédactions avant son ouverture au tribunal, est probablement qu'ils partageaient avec le défunt un même goût pour les apparences vestimentaires.

Ô bénédiction !

Toutes les vieilles salopes soixante-huitardes attardées et leur cortège de suceuses monopolisant tout ce que la France compte de micros et d'antennes, se succèdent depuis le terrible événement pour tresser des lauriers à Clément, la pauvre victime qui, il faut le reconnaître, était fort opportunément dotée d'un prénom suggestif et de quelques photographies flatteuses.

Le destin effroyable, unique et sans pareil de notre nouveau Guy Môquet, heureusement pas occis par des Jeunes-des-banlieues (sans quoi on n'en eût même pas parlé, faut-quand-même-pas-déconner-c'est-pas-pareil-c'est-le-racisme-et-l'exclusion-qui-causent-la-délinquance-immigrée), fait pleurer un Pozzo di Borgo sur LCP. Rendez-vous compte, un descendant de l'illustre ennemi de Bonaparte ! Y a pas, c'est grave. Incommensurable.

La classe politique tout entière compatit, s'apitoie, se recueille. Il était beau l'ado, il était pur, il a été massacré par des barbares nazis, c'est l'innocence assassinée, le retour de la Bêtimmondeuh, on vous l'avait bien dit mais vous n'écoutez rien salauds de Français. Un déluge de guimauve et de barbapapa s'abat sur vos postes de télévision, avec un zeste de terreur mémorielle en mode Spielberg. Tous aux abris !

Pendant que quelques gauchistes hystériques manifestent dans les rues en essayant de faire croire, avec la bienveillante complicité des médias, qu'ils sont nombreux et surtout, représentatifs d'autre chose que d'une soumission totale et complète à la stratégie du régime, nos doctes ministres expliquent qu'il faut tailler en pièces, mais démocratiquement hein, interdire, dissoudre, passer à la chaux vive les groupuscules d'extrême-drouâte-identitaire-patriote-nationaliste-pleins-de-haine-apparentés-au-FN-violents-le-26-mai... Ouah, j'en baille de lassitude. Ils ne pourraient pas inventer autre chose d'encore plus gros ? Pourtant, la surenchère dans le grotesque, ça les connaît !

Le vieillard Pierre Bergé a twitté qu'il fallait imputer la responsabilité de la Shoah - pardon, de la mort de l'ado - à la Manif Pour tous et, bien docilement, tout le monde suit. C'est que les consignes d'un copropriétaire du Monde, mécène de la campagne présidentielle de François Hollande, ce n'est pas rien, même s'il ne voit pas, pour les femmes, la différence entre louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine. Les larbins ont de ces fidélités qui ressemblent à des fellations.

Comme le mourant qui, peu avant de trépasser, donne l'illusion de recouvrer santé et énergie, le virtualisme déchaîné du système de domination annonce en réalité, contrairement au spectacle qu'il donne, l'entrée en agonie.

Le seul moyen qui reste aux fossiles libéraux libertaires qui prétendent nous dicter les normes d'une nouvelle civilisation où de toute façon, ils ne vivraient pas puisque bientôt défunctés, c'est donc, une fois de plus, de nous jouer la comédie du martyre ? Pauvre artifice, en vérité, auquel plus grand monde ne croit.

En plein Grand Remplacement auquel elles travaillent sans discontinuer, en pleine crise économique et sociale qu'elles ont causée par mondialisme et libre-échangisme débridés, en pleine perte de sens causée par les déstructurations dites sociétales auxquelles elles s'emploient avec conviction, voilà que ce sont nos élites qui sont prises de fièvre obsidionale ! C'est le monde à l'envers.

Le vieillard tyrannique, pris de folie, complètement gâteux, qui image cette classe de tarés paranoïaques, menteurs et méchants constitutifs du régime dont nous subissons les oukases comme autant de coups de canne distribués au hasard à un peuple qui ne fait que réclamer ses droits légitimes à la liberté et à l'autodétermination, c'est bien Pierre Bergé qui l'incarne le mieux.

Ce régime, qu'il crève. Le plus tôt sera le mieux.

Se réjouir de la mort d'un petit ado, même formaté pour devenir bientôt l'un des membres de ces élites autistes et arrogantes, déconnectées du peuple et brutalement répressives, serait stupide et déplacé. Accordons-lui le bénéfice de la jeunesse, à défaut d'une compassion impossible à éprouver malgré tout pour un majeur (il avait 19 ans) ayant choisi de nous désigner comme ennemis, idiot utile du capital préférant sottement, au nom de lubies depuis longtemps démenties par le réel, prêcher la décomposition de son peuple plutôt que s'opposer à elle.

Mais en ce qui concerne le vieillard précité - j'entends le régime -, lui, quand il cassera sa sale gueule, champagne.

02:38 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : manif pour tous, mpt, peuple, contestation, dissidence, libéralisme libertaire, capital, argent, marchands, vieux, soixante-huitards, larbins, mort, clément méric, pierre bergé, guimauve, virtualisme, récupération, amalgame, médias, journalistes, politiciens |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! |