L'Ours manque de moyens (29/08/2014)

Carte de la situation dans le Donbass au 29 août 2014, par le Conseil National de Sécurité et de Défense de l'Ukraine (carte un tantinet optimiste, donc : il faut maintenir le moral de la population...)

 

L'armée russe a la capacité de s'emparer des oblasts de Donetsk et de Lougansk si personne ne fournissait de l'aide à l'Ukraine, dit le spécialiste russe des affaires militaires Alexandre Golts, mais il soutient que Moscou « n'a pas les ressources » qui lui seraient nécessaires pour une occupation totale de ces zones et d'autres régions de l'Ukraine.

Dans un entretien publié par l'agence de presse ukrainienne Gordonua.com, Golts déclare qu'actuellement, il voit trois variantes possibles à la probable évolution de la situation militaire et sécuritaire dans le sud-est de l'Ukraine.

La première concernerait un effort russe pour aborder « certaines tâches tactiques » impliquant de fournir de l'aide aux séparatistes à Donetsk et Lougansk, via la mer d'Azov, maintenant que les forces ukrainiennes ont réduit la capacité de Moscou de les approvisionner par d'autres routes. Dans cette éventualité, dit-il, « les forces russes devraient être rapidement retirées », une fois que cet objectif aura été atteint.

La deuxième variante, déclare Golts, consisterait en un effort pour occuper « pas tout des oblasts de Donetsk et de Lougansk, mais plutôt la création d'une ceinture de sécurité de 10 à 15 kilomètres de largeur le long de la frontière russo-ukrainienne, de Donetsk à Azov », pour que le gouvernement russe soit en position de soutenir les séparatistes pendant longtemps.

Cela pourrait être fait par les troupes disponibles, mais même en mars 2014, quand la Russie disposait du plus grand nombre de forces le long de la frontière - environ 80.000 hommes -, l'état-major russe a fait part au Kremlin de ce que ces forces seules « étaient insuffisantes pour une invasion et une mainmise totales sur les oblasts de Lougansk et de Donetsk ».

La troisième variante, dit Golts, impliquerait une décision « d'occuper entièrement les oblasts de Donetsk et Lougansk et créerait de nouvelles frontières ». Mais si Poutine devait prendre cette décision, « la question surgit » : avec quelles forces le ferait-il ? Il n'y a pas assez de soldats professionnels dans l'armée russe pour faire cela et il devrait utiliser des conscrits.

Avoir recours à cette dernière variante, déclare le spécialiste militaire moscovite, aboutirait à « une histoire entièrement différente ». De telles troupes ont « de bas niveaux de discipline, une faible préparation et doivent être remplacées tous les six mois », des caractéristiques qui rendraient une occupation impossible, même si la mainmise sur plus de territoire ukrainien pourrait être réalisée relativement rapidement.

Source

Traduit de l'anglais par mes soins. Reproduction autorisée sous réserve de citer verslarevolution.hautetfort.com en source.

N.B. : l'auteur, Paul Goble, est un spécialiste américain de la Russie et de l'Eurasie, ancien conseiller auprès du Département d'Etat.

Un autre de ses articles, daté d'hier, que j'ai la flemme de vous traduire, décrit les difficultés similaires des armées ukrainienne et russe à mobiliser suffisamment de troupes, selon des spécialistes russes. Je ne m'étendrai pas sur les problèmes ukrainiens qui, étant analysés depuis Moscou, sont susceptibles d'être présentés avec partialité.

Concernant les difficultés russes, en résumé, un analyste moscovite, Alexandre Krouglov, a étudié les mécanismes et capacités existant en la matière et conclut à l'inaptitude du système à constituer, dans le cadre d'un conflit conventionnel (non nucléaire), des réserves opérationnelles suffisantes pour espérer vaincre un opposant sérieux, même à l'intérieur de ses frontières.

La raison en est que, malgré la volonté des chefs militaires russes d'imiter dans ce domaine le système américain, les moyens manquent, faute de volonté politique (probablement pour des raisons budgétaires).

Et il est hors de question, compte tenu de la technicité des armées modernes, de revenir à une mobilisation de masse, à la soviétique, pour laquelle les moyens manqueraient d'ailleurs également.

Pour conclure, que dire d'un Poutine qui envoie en Ukraine des musulmans tchétchènes trop contents d'aller casser du chrétien ukrainien ?

Sur cette vidéo, ils ne parlent pas russe mais tchétchène. Ethniquement, ils sont pas russes mais probablement originaires de la région du Croissant fertile. Mais selon Alexandre Latsa, ils sont russes...

Quand la Turquie veut intégrer l'Union européenne = pas bien.

L'immigration aux Etats-Unis et en Europe = pas bien.

Mais les Tchétchènes (et autres) en Russie = bien (surtout si on les a bien écrasés sous les bombes quand ils sont séparatistes - mais là, ça devait être « humanitaire » aussi, hein, aucune victime civile, je suppose...).

Il est vrai également que pour Poutine, décidément très universaliste, les Russes et les Ukrainiens forment « un seul peuple » !

Il doit y avoir effectivement, comme le dit Latsa, quelque chose qui m'échappe...

21:35 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : ukraine, donbass, russie, invasion russe, armée russe, mobilisation russe, donetsk, lougansk, alexandre golts, paul goble, alexandre krouglov |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! |