« Tout a été mis en scène » - Comment fonctionne la machine de propagande russe (07/08/2014)

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Le propagandiste nazi Joseph Goebbels se sentirait probablement comme un étudiant immature s'il voyait à l'oeuvre la machine de propagande du Kremlin.

Les méthodes des propagandistes sont idéalement illustrées par la confrontation de la spécialiste [lituanienne, ndt] Rūta Vanagaïté avec des journalistes russes, sur les lieux de 1984, le drame de la survie dans un bunker soviétique, un parc d'attraction touristique à thème à 25 kilomètres de Vilnius, qui vous ramène à l'époque de l'URSS.

« Il y a plusieurs années, PBK (Perviy Kanal) est venue au bunker faire un reportage. Ils nous ont demandé ce qui avait lieu ici, comment tout fonctionnait. Nous leur avons tout montré. Alors ils ont demandé s'il était possible que le chien "attaque" le caméraman lors d'une séquence. Bien sûr. Notre chien-loup a "attaqué" le caméraman, a été agressif, tout a été filmé et ils sont partis. Mais il n'y a eu aucun reportage », a dit Vanagaïté.

« Dans les deux semaines qui ont suivi, nous avons eu une visite d'une école russe de Vilnius, bien que les écoles russes ne viennent jamais nous voir. Eh bien ils sont arrivés, ont payé l'entrée, mais ont été indignés, ont dit que les choses n'étaient pas comme cela à l'époque soviétique et ont refusé de participer. Nous avons proposé, dans ce cas, de les rembourser et leur permettre de ne pas participer. Alors ils ont quand même décidé de participer. Dans les dix jours suivants, nous avons vu PBK diffuser une séquence dans toute la Russie. Ils ont montré un chien agressif et avaient interviewé des enfants qui avaient participé à l'excursion : comment ils avaient été étranglés, comment on leur avait donné des coups de pied, comment l'Union soviétique avait été ridiculisée, comment ils n'auraient jamais pensé que la Lituanie pouvait interpréter son histoire si affreusement. Cela signifie qu'ils avaient envoyé les enfants et que tout avait été mis en scène ! Ils ont tout montré - un chien agressif et des enfants qui parlaient d'étranglement, quoique personne ne les ait touchés. Ils parlaient malgré les images. Imaginez combien avait été investi dans une séquence de cinq minutes », a continué la spécialiste de la propagande et femme politique.

Vanagaïté a déclaré que cela constitue un exemple spécifique du fonctionnement de la machine de propagande russe. A son avis, la Lituanie n'est pas capable de résister à une propagande de ce type, car nos mass-médias sont indépendants et ne suivront pas les ordres de l'Etat comme c'est le cas en Russie.

« La principale règle des élections ou de la propagande : plus grande est l'audience, plus gros est le mensonge. Je pense que jamais des Lituaniens n'oseraient mentir aussi effrontément et professionnellement que le font les Russes. Nos forces ne sont pas égales et notre culture est différente. Nous ne pouvons pas rivaliser avec leur propagande. Après avoir vu cinq émissions de Vremia, même un intellectuel est affecté : tout est si simple, si clairement exposé, ce qui est bon et ce qui est mauvais et l'effronterie le fait ressembler à la vérité. Un mensonge parfait adressé au subconscient », a dit la spécialiste de la propagande.

Neuf méthodes de propagande

En théorie, la propagande recouvre l'ensemble des mesures dirigées contre une cible. En d'autres termes, la cible est la société lituanienne, qui est attaquée sur tous les fronts à travers les sports, la religion, la culture, les médias, la science et d'autres sphères.

Il existe neuf méthodes essentielles de propagande, mais elle sont fortement interconnectées.

1) En premier lieu, il y a la création d'une image mystique de « ils » ou « les ennemis ». Dans ce cas, est exploitée la tendance des gens à penser en catégories dualistes : nous/ils, bon/mauvais, ami/ennemi. La majorité des gens se voient, ainsi que leurs amis, comme « les bons », donc ceux qui parlent, pensent ou agissent différemment deviennent naturellement « les mauvais ». Un vocabulaire entier est créé de cette façon, sur la façon de désigner les bons et les mauvais.

Par exemple, pour souligner le mal incarné par les Ukrainiens loyaux à Kiev, le Kremlin les appelle fascistes, alors qu'il nomme les séparatistes des troupes d'auto-défense. En d'autres termes, il est prétendu que les séparatistes se protègent légalement des forces militaires ukrainiennes attaquantes. Par conséquent, les séparatistes sont les bons aux yeux de la Russie, alors que les soldats de l'Ukraine sont des ennemis.

Pour souligner l'affiliation des séparatistes aux « mauvais », l'Ukraine les appelle des terroristes. Les médias occidentaux choisissent une appellation plus conservatrice, comme combattants pro-russes ou simplement séparatistes.

« Nous voyons le règne de nationalistes, d'antisémites. Les représentants des mass-médias ont vu un gouverneur enchaîné dans le froid de l'hiver et torturé. Qu'est-ce que cela ? La démocratie ? », a dit Vladimir Poutine des protestataires du Maïdan, dans son fameux discours après l'occupation de la Crimée [ces phrases ne figurent pas dans son discours du 18 mars 2014, mais dans sa conférence de presse du 04 mars 2014, ndt].

2) La seconde importante méthode de propagande consiste à y inclure la religion. Il s'agit d'essayer de renforcer les différences mystiques de « ils » ou « les ennemis ». Disons que le Président de la Russie, Poutine, a dernièrement été assimilé au protecteur des valeurs chrétiennes, qui associe l'Ouest à la corruption, à la propagation de l'homosexualité et au dédain des valeurs familiales.

Pourtant, les Ukrainiens, qui sont de religion orthodoxe comme les Russes, sont appelés une « nation fraternelle », suivant le but principal de Poutine qui est, comme l'a revendiqué son ancien conseiller Andreï Illarionov, de créer un monde russe unissant tous les Russes, les russophones, les gens qui vivaient dans l'Empire russe ou en Union soviétique.

3) La troisième méthode est la pollution ou la saturation de tous les canaux d'information possibles avec sa propre vérité. Si les Lituaniens sont appelés fascistes, alors cela est répété tout le temps : des films soviétiques où des acteurs lituaniens jouaient des nazis, jusqu'à des séquences télévisées au sujet du 13 Janvier, ou à des héros de romans. Poutine a également déclaré à plusieurs reprises que la Lituanie et la Pologne entraînaient des combattants pour l'Ukraine - et tous ceux qui combattent les séparatistes sont des fascistes.

4) La quatrième méthode est la projection de mauvaises actions sur l'adversaire, ou l'imputation à autrui de ses propres fautes.

Un exemple pourrait être l'enlèvement des observateurs électoraux de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Slaviansk, alors contrôlée par les séparatistes. L'ambassadeur russe auprès des Nations Unies, Vitali Tchourkine, a appelé provocation occidentale le fait d'avoir envoyé des observateurs et a essentiellement rendu responsable l'Ouest lui-même, bien que les kidnappeurs aient été des séparatistes pro-russes.

Quand les séparatistes ont probablement abattu l'avion de la Malaysia Airlines dans l'Est de l'Ukraine, le même Tchourkine a blâmé l'Ukraine devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour un avion abattu en 2001.

5) Une méthode plus efficace de propagande, consiste à réécrire l'Histoire ou l'interprétation d'événements historiques sous un jour favorable. Par exemple, la Lituanie fait face à des déclarations selon lesquelles elle devrait être reconnaissante à Joseph Staline, dictateur de l'Union sovietique, pour avoir, lors de l'occupation du pays en 1939, joint la région de Vilnius à l'objet du contentieux entre la Lituanie et la Pologne.

Des guerres historiques sont également menées par la Lituanie contre la Biélorussie, qui traite l'histoire du Grand Duché de Lituanie comme la sienne propre et n'y laisse aucune place à la Lituanie. Les historiens biélorusses ont même deux termes : « Lituaniens » et « Litvins ». Les premiers sont dits être les descendants des habitants de la Haute Lituanie et de la Petite Lituanie, alors que les seconds sont les descendants des habitants du Grand Duché de Lituanie, qui furent rebaptisés Biélorusses par le tsar de Russie. En d'autres termes, les vrais Lituaniens sont les Biélorusses, selon Minsk.

6) La propagande utilise la confusion, ou une attaque contre l'adversaire qui ne peut être réfutée par des contre-arguments.

Les discours de Vladimir Jirinovski, président du Parti libéral-démocrate de Russie, pourraient constituer un exemple. Le 18 avril, il a agressé verbalement une journaliste [enceinte de six mois, ndt] de l'agence Rossiya Segodnya. Interrogé sur le point de savoir s'il devrait y avoir une réponse à la décision ukrainienne d'appliquer des sanctions aux Russes désireurs d'entrer dans le pays, il a commencé à insulter cette femme.

« Quelles sanctions ? Nous devrions agir différemment, en douceur ! Où sont ces imbéciles ? Venez ici ! », a lancé le politicien aux collègues de son parti.

« Et vous, la journaliste, venez là ! Quand je vous le dirai, vous l'attraperez et commencerez à la violer brutalement... Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! », a hurlé Jirinovski, bien que plus tard il se soit excusé publiquement.

7) La propagande emploie inévitablement le populisme, quand elle dit à la société ce qu'elle veut entendre. Disons que Poutine appelle les Ukrainiens une nation fraternelle avec laquelle il n'entrera jamais en guerre, bien qu'en même temps il fournisse les séparatistes en armes à feu.

8) La huitième méthode consiste à trouver le bouc émissaire. En Ukraine, le bouc émissaire est le Secteur Droit, les oligarques. L'Occident est aussi censé nuire à la Russie en fourrant son nez partout.

9) En définitive, tout est couronné par la confusion constante des significations. Il n'est pas accidentel que la Russie appelle toujours ses soldats en zone de conflit des « forces de maintien de la paix » - en Transnistrie, en Crimée, en Ossétie du Sud, en Abkhazie. De la même façon, durant l'occupation de la Crimée, il a été prétendu que la Russie essayait de sauver les habitants russophones des fascistes, bien que dans l'opinion occidentale il se soit agi d'une claire violation des règles du droit international, sans aucune raison valable.

Vanagaïté : J'ai senti que, même moi, la propagande m'affectait

La spécialiste de la propagande, productrice et femme politique Vanagaïté estime que la machine de propagande russe est trop puissante pour que la Lituanie puisse rivaliser avec elle. Elle dit qu'elle-même a été affectée par les informations fournies par les chaînes russes, bien qu'elle suive [également] les médias occidentaux et soit capable de « filtrer » professionnellement l'information.

« Ils nous influencent en utilisant des oeuvres, des images et des sons. Ils ont perfectionné les méthodes de propagande de Goebbels », a déclaré la spécialiste de la propagande.

« J'ai cessé de regarder les chaînes de télévision occidentales et ai regardé Vremia. Je l'ai regardée pendant trois ou quatre soirées et j'ai senti que j'étais affectée, dans la mesure où elle décrit tout juste de cette façon : tout est présenté en chiffres - quelles retraites vont être payées en Crimée, comment le chômage va décroître. Ils emploient des équipes d'un tel niveau qu'il est vraiment dangereux de regarder. Vous commencez à penser : ah, peut-être ! Alors, je me suis interdit de regarder : si c'est la façon dont cela m'affecte, alors comment cela affecte-t-il les gens qui n'ont pas développé les filtres dont je dispose ? », a demandé Vanagaïté.

La spécialiste de la propagande dit qu'il est pratiquement impossible à la Lituanie de gagner contre la propagande russe par des actions isolées : « Quels contre-arguments la Lituanie pourrait-elle opposer à l'affirmation selon laquelle, sous gouvernement russe, la pension d'un retraité de Vilnius ou du district de Švenčionys serait plus élevée ? Comme il a été dit en Crimée : vos retraites vont augmenter quand la Crimée appartiendra à la Russie, puisque les gens vivent sous le seuil de pauvreté en Ukraine ».

Interrogée sur la raison pour laquelle nous ne pourrions tout présenter de la manière inverse et dire que sous gouvernement russe, les retraites seraient très basses et les gens dans la pauvreté, Vanagaïté a cité les investissements qui seraient nécessaires.

« Peut-être est-ce possible, mais alors nous aurions besoin de programmes en Russe ou en Polonais, nous aurions besoin de ressources et de pouvoir atteindre ces gens. Leurs habitudes se sont déjà formées, ils sont accoutumés à regarder des programmes de télévision biélorusses et russes. Si nous avions assez de moyens, d'excellents professionnels, nous pourrions produire des séquences vidéo, les assaillir avec de la propagande différente et agir aussi grossièrement que la propagande russe. Peut-être alors atteindrions-nous le but », a songé Vanagaïté.

Vanagaïté dit que la Lituanie pourrait limiter le nombre de prestations d'artistes russes en Lituanie ou interdire des émissions de télévision russes, mais elle a taxé de telles mesures de « cosmétiques ». Elle a évalué de même, la décision de l'Agence Publique Ukrainienne du Cinéma de ne pas autoriser la diffusion des films russes La Garde Blanche et Poddubnas, comme rapportée par kommersant.ru.

« Vous pouvez construire un petit barrage sur une rivière rapide. Bien sûr, c'est mieux que rien, mais je ne pense pas que les interdictions de concerts ou de films auraient un effet significatif », a déclaré la spécialiste de la propagande.

« Voyez le nombre de nos artistes qui travaillent en Russie, leur subsistance en dépend. Pensez-vous que cela se produise sans la bénédiction de Poutine ? Bien sûr, des mesures [de sanction, ndt] aussi drastiques, appliquées en Crimée et particulièrement avec l'avion, en ont effrayé beaucoup. Je pense que ceux qui travaillent en Russie ont eu à faire face à de multiples dilemmes moraux et qu'ils ne se sentent pas très bien intérieurement. Mais que pouvons-nous leur dire ? Revenez et nous vous paierons autant que vous êtes payés par les Russes ? Pouvez-vous dire à Rimas Tuminas : arrêtez d'être un ami de Poutine et nous vous paierons vos 20.000 dollars par mois ? Cela n'arrivera pas », a dit Vanagaïté sans pouvoir déguiser son agacement.

Les différences culturelles entre la Russie et la Lituanie ont également été évoquées par Vanagaïté comme contrecarrant une lutte efficace contre la propagande russe. A son avis, la culture russe est orientale-soviétique, ce qui a toujours été étranger à la Lituanie.

« A l'époque soviétique, il y avait un dissident, Vladimir Boukovski. Et il parlait des gens de l'Ouest venant négocier avec les Russes. Ces gens étaient diplômés de Harvard. Et il disait : "Qui envoyez-vous ? Vous devez envoyer les pires voyous de Chicago, car ils sont les seuls à pouvoir parler avec les bandits de l'autre côté". Notre culture est plus ou moins occidentale, semi-intelligente, nous ne sommes pas capables d'être aussi directs que nécessaire », a déclaré Vanagaïté.

Cependant, elle dit que le conflit ukrainien a eu un effet positif sur la société lituanienne, dans la mesure où les citoyens ont apparemment ouvert les yeux et vu qui est qui. Selon Vanagaïté, à l'heure actuelle en Lituanie il devient délicat d'écouter Russkoïe Radio, au moment où la partie instruite de la société comprend que la culture peut aussi être une mesure de propagande.

« Cependant, les gens qui se débattent dans les difficultés et disent que les temps étaient meilleurs sous l'autorité soviétique, que pouvons-nous leur offrir ? », a demandé Vanagaïté.

Elle souligne que les mass-médias lituaniens sont indépendants et ne servent pas le gouvernement comme c'est le cas en Russie. Donc, selon elle, en Lituanie il est impossible d'ordonner à tout le monde de commencer à combattre la propagande russe.

La plus grande erreur commise par Poutine

Mais Vanagaïté affirme que le Kremlin s'est tiré une balle dans le pied quand les séparatistes, équipés par la Russie d'un système de missiles Buk, ont abattu en Ukraine orientale un avion de la Malaysia Airlines avec 298 passagers à bord. Un autre coup porté au Kremlin a été l'attitude cynique des séparatistes, qui est évidente dans les conversations d'après la catastrophe, rendues publiques par les agences de sécurité nationale ukrainiennes, aussi bien que les vols commis au détriment des victimes.

« Je pense que cela a causé de sérieux dommages à la propagande russe, en montrant qu'il ne s'agit pas d'une guerre, mais d'un massacre d'enfants. Particulièrement, à ceux qui ont écouté les conversations de séparatistes après l'événement, avec toutes leurs malédictions. C'est vraiment choquant. Et ensuite, les Russes prétendent que l'avion transportait des cadavres [ceux des passagers du vol MH370 : aussi incroyable que cela puisse paraître, la propagande russe a réellement échafaudé de telles hypothèses, ndt]. Et quand vous voyez des bijoux arrachés aux gens, cela touche ce qui est sensible et profond pour tout le monde », a dit la spécialiste de la propagande.

Selon elle, pour rappeler au Kremlin ce détail essentiel, il suffit de montrer constamment des photographies d'un homme mort dans un champ de maïs, toujours assis dans un siège de l'avion, ou d'un corps d'enfant sans tête.

« Je pense qu'après ceci, la réputation de la Russie et de Poutine en a pris un très grand coup. Mais seulement si les gens ont écouté et regardé. Nous sommes toujours des catholiques et le massacre d'enfants, l'abattage d'un avion civil sont des péchés absolus et de la dégénérescence. Particulièrement les vols commis sur les défunts. La Lituanie n'a jamais pu tolérer de telles choses, qu'elles soient commises par des Polonais ou par des Russes. Cela a constitué la meilleure contre-propagande : les choses qui ont été faites à cet avion par Poutine et ses partisans », a déclaré Vanagaïté.

« Peut-être essaieront-ils de lécher leurs blessures, mais ce sera toujours là : Poutine ne sera plus jamais le "bon" pour aucun chrétien normal vivant en Lituanie. Aucune propagande n'accomplira ce que Poutine s'est fait à lui-même : il s'est vraiment tiré une balle dans le pied », a ajouté la spécialiste de la propagande.

Source

Traduit de l'anglais par mes soins. Liens hypertexte ajoutés par moi. Reproduction autorisée sous réserve de citer verslarevolution.hautetfort.com en source.

P.S. : Mon prochain article à traduire est ici. J'avoue que parfois, le découragement me gagne, devant l'ampleur de la tâche. Ceux qui se sentent une vocation de blogueur, lancez-vous ! Vous ne serez pas de trop. :-)

02:01 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : russie, kremlin, vladimir poutine, ukraine, méthodes propagandistes, lituanie, rūta vanagaïté, urss, époque soviétique, médias, télévision, mensonge, maïdan, crimée, vladimir boukovski, andreï illarionov, vitali tchourkine, vladimir jirinovski, avion civil abattu, avion de ligne abattu, vol mh17, malaysia airlines, séparatistes, pro-russes, terroristes |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! |