Appartenance collective (10/05/2012)
« (...) il est nécessaire de relever une tendance inquiétante qui n’est pas le propre du Front national, mais qui semble commune à la plupart des mouvements "populistes" européens (j’entends le qualificatif populiste de façon nullement péjorative).
Comme la plupart de ses émules européens, le Front national souffre d’une sorte de "maladie infantile", comme aurait dit Lénine pour les siens. La "maladie infantile" du populisme peut être diagnostiquée comme une méconnaissance dramatique de la réalité européenne et une tentation de repli rétrograde, dans le vieux cadre apparemment rassurant de vieilles nations sorties de l’Histoire, celui de la "France seule" (comme si nous en étions encore à Louis XIV). C’est une option difficilement soutenable dans un monde constitué d’énormes puissances et de vastes espaces en conflits, et alors que d’évidentes catastrophes pointent à l’horizon. On comprend naturellement la défiance justifiée à l’encontre des institutions actuelles de l’Union européenne qui n’ont d’européennes que le nom, et sont en réalité mondialistes dans leur idéologie et leurs desseins. Mais, sous prétexte qu’une oligarchie dénaturée a mis en place un système aberrant (plus jacobin que fédéral), faut-il rejeter en bloc toutes les perspectives européenne qui étaient justes à l’origine (interdire une nouvelle guerre fratricide entre la France et l’Allemagne et construire un ensemble géopolitique cohérent par rapport aux grands blocs mondiaux, disposant de sa propre monnaie face au dollar et au yen). Ne faut-il pas, au contraire, dessiner un nouveau projet mobilisateur, celui d’une nouvelle Europe carolingienne, qui entrainerait la volonté d’une refonte complète des institutions, afin que celles-ci permettent une véritable union fédérative de peuples frères et non l’instrument dictatorial d’idéologies mondialistes et d’oligarchies mafieuses ? Enfin ne faudrait-il pas rappeler haut et fort, en préambule à tout, notre appartenance à une civilisation européenne qui nous justifie et plonge ses racines jusque dans notre antiquité commune la plus ancienne, qu’elle soit grecque, romaine, celte et germanique ? »
22:19 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : europe, patrie, front national, populisme, populistes, maladie infantile, repli, nations, france seule, espaces, puissances, blocs, ue, mondialistes, oligarchie, ensemble, monnaie, carolingiens, union, civilisation européenne, racines, antiquité, grecque, romaine, celte, germanique | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
Je ne comprend pas l'inquiétude de D Venner quant au Front national. Où a-t-il lu/entendu que le FN tenait un discours maurassien? Ou est-ce la crainte d'une dérive, mais dans ce cas qu'est-ce qui corrobore cela?
"afin que celles-ci permettent une véritable union fédérative de peuples frères"
???????????????????
Communauté, oui, car mutuellement profitable. Union fédérale, non, car il y a et il y aura des peuples européens.
Écrit par : Imperator. | 11/05/2012
Ce texte de Venner est repris aussi sur Polemia . Quand j'ai lu ce texte ,Boreas , j'ai pensé à vous en me disant qu'il irait bien sur votre blog . ;-)
http://www.polemia.com/article.php?id=4833
Polemia reprend aussi une entrevue avec Christophe Guilluy paru sur Atlantico ( Je me souviens que FdS a en aussi parlé ) .
"Terra Nova/Buisson : pourquoi les stratégies électorales des candidats Hollande et Sarkozy étaient les bonnes malgré les nombreuses critiques"
http://www.polemia.com/article.php?id=4840
http://www.atlantico.fr/decryptage/terra-nova-buisson-pourquoi-strategies-electorales-candidats-hollande-sarkozy-critiques-christophe-guilluy-353449.html?page=0,1
"Aujourd’hui, il existe une immense fracture sociale entre les classes populaires et dominantes, qu’elles soient de droite ou de gauche. Mais il se double d’une fracture culturelle à partir d’une nouvelle géographie sociale. La France périphérique rurale industrielle et périurbaine, celle des petites et moyennes villes, adhère plus volontiers aux thèses « lepeno-sarkozystes » tandis que la France des grandes agglomérations constitue désormais des bastions de la gauche. Un clivage qui tend à se renforcer à chaque élection."
"A gauche, la stratégie Terra Nova centrée sur les bobos-minorités-grandes agglomérations a été très critiquée dans son propre camp. Même chose à droite avec Buisson. Mais si l’on fait l’analyse sociologique du vote, ces deux stratégies très contestées sont celles qui ont le mieux fonctionné dans les deux camps ! François Hollande fait le plein en banlieue, dans les dom-toms, dans les grandes villes, chez les catégories diplômées, etc. Inversement, Sarkozy réalise ses meilleurs résultats dans les espaces ruraux."
Je faisais la même analyse sur la gauche Terra Nova à l'issue du 1er tour en me reférant justement à Guilluy
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2012/04/22/merci-a-l-arsin.html#comments.
Je ne partage pas sa conclusion mais on peut souligner l'importance qu'il donne à l'identité , comme nous ici , je crois
"Vous parlez de « fractures », vous dîtes « l’évolution socio-culturelle du pays évolue vers un clivage de plus en plus marqué », vous évoquez l'importance croissante de la « question identitaire »... A vous écoutez, la France va vers une guerre civile !
Non, disons que nous sommes plutôt dans une logique séparatiste, donc contraire à l’affrontement. Quand on commence à parler de guerre civile, cela empêche de porter tout diagnostic et de débattre. Nous n’en sommes pas là. Quelque chose est toutefois en place qui dépasse très largement les simples dynamiques de gauche ou de droite. C’est pourquoi l’évocation de mai 1981 à l’occasion de ce mois de mai 2012 me semble particulièrement hors sujet ."
Écrit par : alain21 | 11/05/2012
Imperator., je ne pense pas qu'il faille prendre le terme "fédérative" au pied de la lettre, au sens politique strict.
Il existe un sens plus figuré :
http://www.cnrtl.fr/definition/f%C3%A9d%C3%A9rer
D'ailleurs, même si on veut rester sur le terrain constitutionnel, la référence à Charlemagne évoque plutôt un système peu contraignant, des structures légères.
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Alain
Oui, la thématique identitaire fait voter.
Bientôt, elle fera davantage et les Identitaires l'ont bien compris :
http://fr.novopress.info/112464/hollande-nest-pas-mon-president-campagne-du-bloc-identitaire/
http://fr.novopress.info/112569/la-droite-identitaire-et-la-campagne-hollande-nest-pas-mon-president-font-causer-les-intellos-sur-twitter/
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/05/11/97001-20120511FILWWW00708-manifestation-des-identitaires-a-nice.php
Écrit par : Boreas | 11/05/2012
Cette question d'identité et de "fractures françaises" n'est pas niée non plus par nos adversaires.
Ecoutez cet éditorial de Thomas Legrand où il reconnaît à travers le vote (1er et 2ème tour ) les fractures identifiées par Guilluy il y a près de 2 ans.
http://www.franceinter.fr/emission-l-edito-politique-la-nouvelle-fracture-francaise
Le propos de Legrand est hallucinant .Il s'agit ni plus ni moins qu'un changement radical de perspective.
"Tout se passe comme si un nouveau problème d’intégration était en train d’apparaître. Non pas un problème d’intégration des immigrés, mais un problème d’intégration des Français de souche vivant dans ces zones rurales ou périurbaines sans étrangers et sans diversité ethnique. Cette population se sent exclue d’un monde qui semble en expansion, d’un monde qui accepte mieux la différence tout simplement parce qu’elle la connaît mieux."
Eh oui , ce sont certains FdS qui posent problème puisqu'ils ne veulent pas s'intégrer dans notre belle France multiculturelle et métissée . Ah les salauds ....
"Dimanche soir à la Bastille on pouvait voir, dans la foule des supporters de François Hollande, certains, brandir des drapeaux de leur pays d’origine. Ce serait une erreur d’y voir une manifestation du communautariste ; même si ce risque existe dans certaines banlieues. Mais le temps produit du métissage plus rapidement qu’on ne le croit ! En 2009, dans une interview au Monde Nicolas Sarkozy ventait l’idée d’une France métissée, c’était un mot audacieux et moderne. C’était avant le retour en grâce du conseiller Patrick Buisson et de sa stratégie. Une stratégie qui prétend s’adresser à la France populaire mais qui, en réalité s’adresse à la France vieillissante, effrayée par la représentation d’un monde urbain métissé. "
Il faut remarquer le magnifique lapsus sur "Nicolas Sarkozy ventait" ( une contraction subliminale entre "vantait" et "vendait" )
Écrit par : alain21 | 12/05/2012
@Boreas
Oui c'est sans doute dans ce sens. Je vous avoue que j'ai tendance à démarrer au quart de tour dès que j'entends le mot "fédérale".
@Alain21
J'aimerais croire pour le mieux, mais prêcher par optimisme est dangereux. Pas de guerre civile? A priori non, mais Soral (et d'autres) met en évidence l'intérêt pour certains de monter les indigènes contre les allogènes pour faire oublier des politiques désastreuses.
Ceci dit, la séparation (vote par les pieds) fonctionne à plein. Est-ce cela se passera sans étincelle?
Écrit par : Imperator. | 12/05/2012
"Une stratégie qui prétend s’adresser à la France populaire mais qui, en réalité s’adresse à la France vieillissante, effrayée par la représentation d’un monde urbain métissé. " "
Lorsque certains "metissés" a barbe vont balancer d'autres "metissés" du haut d'un immeuble parce qu'ils ne sont pas conformes a leur vision du "metissage" pour des raisons d'ordre sexuel, ca va etre plus dur de faire l'autruche.
Mais bon la milice privé des bobos veillera sans doute a ce que ca ne se produise pas dans leur quartier.
(A moins que la selection des membres de la milice ne soit pas suffisement discriminante...)
Écrit par : DP | 13/05/2012