Objectivité journalistique... (16/09/2011)
« (...) pour ce qui concerne la crise actuelle, LEAP/E2020 estime que la prise de conscience croissante, au sein des dirigeants et des opinions publiques de l'Euroland, du fait qu'il y a au minimum une opération de propagande venue d'outre-Manche et d'outre-Atlantique destinée à « casser la confiance dans l'Euro », va entraîner dans l'année à venir une révision radicale des références et de la crédibilité des journalistes et experts traitant de la crise.
Car qui dit manipulation ou complot pour reprendre le mot de Laurence Parisot, la présidente du MEDEF, organisme qui rassemble les patrons des grandes entreprises françaises, dit relais inconscients ou agents manipulateurs. Et l'Euroland qui se croyait, encore il y a peu, dans une grande fraternité avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni découvre que les choses sont beaucoup plus compliquées que cela.
En 2012 nous estimons donc que nombre de médias de l'Euroland vont commencer à questionner l'objectivité, voire l'honnêteté, de journalistes formés quasi-exclusivement aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni et/ou dans des grands médias anglo-saxons en pointe en matière d'attaque contre l'Euro. France24, où la situation décrite ci-après est très fréquente, vient d'en fournir un exemple remarquable.
Interviewant la présidente du MEDEF sur ses déclarations à propos d'un complot américain contre l'Euro (France24, 05/09/2011), la journaliste Stéphanie Antoine n'a eu de cesse de mettre en doute sans argument la position de Laurence Parisot, ajoutant des mines éloquentes pour montrer qu'elle ne croyait pas un mot de ce que disait son interlocutrice.
Le CV de Stéphanie Antoine sur Wikipédia est clair : elle a travaillé à New York et Londres pour ABC, CNBC et Bloomberg. Comme Laurence Parisot accusait notamment les médias US, on comprend mieux l’absence d'objectivité de la journaliste sur ce sujet.
Pour notre équipe, il est certain que les journalistes et experts dotés de ce type de références, essentiellement voire uniquement US et UK, vont être progressivement mis sur la touche au cours de l'année à venir, dans l'ensemble des grands médias de l'Euroland. Dans ce domaine aussi le monde d'avant est en train de disparaître (...) ».
22:48 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : journalistes, objectivité, médias, etats-unis, royaume-uni, laurence parisot, stéphanie antoine, usa | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
bonjour
Le LEAP c est pas mal, mais j ai un peu de mal avec leur arguments sur les politiques Européens, pour plus d integration. Je ne suis pas sure que les peuples veulent cette integration, en tout cas pas dans cette forme.
Quand le LEAP dit " ce sont les enseignements que sont en train de tirer les dirigeants et les peuples de l'Euroland de ces trois années de crise et des solutions inefficaces qui y ont été apportées " "La nature de l'Euroland crée un espace de discussion sans équivalent au sein des élites et des opinions publiques américaines et britanniques". Là je pense que, soit ils se foutent de notre gueule, soit ils veulent flatter les zelites Bruxelloise.
"le philosophe grec Héraclite disait, il y a 2 500 ans, "de quelques-uns elle a fait des dieux de quelques-uns des hommes ; des uns des esclaves, des autres des hommes libres". Or les citoyens de l'Euroland refusent que cette crise les transforme en esclave...". Je ne pense pas que nos zelites ait integré cette notion, notre politique est toujours calquée sur celle des anglo saxons, il y a de petites divergences, sur la forme, pas sur le fond.
Par contre le reste de la societé commence petit a petit a se réveillé de 30 ans de coma consumeriste.
Écrit par : libherT | 17/09/2011
Bon, eh bien pour vous répondre, je vais replacer un de mes commentaires de ce matin sur Fortune :
Ils pensent qu’on peut démocratiser l’UE. Ce sont leurs convictions, apparemment sincères, que voulez-vous ?
Il est vrai que c’est un peu énervant (jusque dans l’utilisation du néologisme anglais et allemand « Euroland » et, du coup, du terme encore plus ridicule d’ « Eurolandais »), mais si on passe sur ce tropisme européiste-européaniste (on ne sait pas au juste), ainsi que sur leur optimisme, à mon sens excessif, quant aux succès à venir de l’intégration (fédéraliste ? Probablement l’entendent-ils ainsi…) européenne et des solutions à la crise économique en Europe, de nombreux points positifs sont quand même à signaler :
- vision claire et courageuse, complètement à contre-courant des flux « mainstream », de la manipulation médiatique US concernant la perception juste de l’ampleur du problème grec ;
- idem, pour ce qui est de la situation économique, financière et politique de l’anglosphère ;
- anticipation d’une inversion de tendance politique en Europe (populisme, protectionnisme…) après 2012 ;
- hostilité vis-à-vis de la finance et anticipation de sa mise à contribution croissante pour trouver des solutions aux problèmes de dettes publiques ;
- revue et analyse de la presse étrangère, d’un grand intérêt.
Tout cela, ce sont des choses qu’on ne lit pas souvent, c’est le moins qu’on puisse dire… Informations rares et donc très précieuses. Peu importent les détails esthétiques.
En tout cas, c’est toujours mieux, en ce qui concerne ce qui pourrait me déplaire, que les solutions libertariennes du Pr Dowd qui, après avoir développé une analyse très pertinente de la situation aux USA, dont l’énorme scoop « 46 Etats sont insolvables », se contente de proposer que la Fed relève ses taux d’intérêt (je caricature un peu, mais en gros c’est ce genre-là) :
http://fortune.fdesouche.com/33894-usa-%c2%ab-au-moins-46-etats-sur-50-sont-insolvables-%c2%bb/comment-page-1#comment-75925
Écrit par : Boreas | 17/09/2011