Une journée dans le ventre de la bête (27/05/2013)

 

Voilà, rue de Solférino au siège du PS, le point culminant, à mon sens, d'une journée militante de vingt heures que votre serviteur a eu le bonheur de vivre à Paris hier.

Ce qu'on voit sur cette vidéo, dont je sais qui l'a prise puisque c'est l'une des personnes avec lesquelles j'ai eu le privilège d'arpenter les rues roses et bleues de la capitale, je l'ai vu en direct, dans le réel (on me voit d'ailleurs fugitivement sur un trottoir), j'ai crié « Hol-lande dé-mission », j'ai ri, hurlé bravo et applaudi avec d'autres, Identitaires comme passants, et la joie que ça m'a causé n'est pas transmissible. Elle me restera comme celle d'un grand moment, j'en suis fier comme un gamin d'une victoire dans un jeu de piste, d'une fierté toute simple de qui est simplement solidaire d'une cause juste et le montre, sans forfanterie car ce sont les jeunes Identitaires qui ont agi et pas moi, simplement d'avoir été là et d'avoir eu la chance de voir et d'acclamer.

Une photo « personnelle » inédite (cadeau, en réalité, d'un camarade apitoyé par le décès malicieux de la pile de mon appareil et la primitivité de mon portable) :

(En haut à gauche de la banderole, vous pouvez voir le parapluie rose dont je parle plus bas)

 

Le sublime de cette journée, en réalité, a été partout.

Dans la gentillesse des camarades parisiens avec lesquels je l'ai vécue et dont l'un m'a hébergé juste en-dehors de Paris pour me permettre d'être à pied d'oeuvre dès dimanche matin tôt, reposé et en forme pour des heures et des heures de marche.

Dans l'irruption des Identitaires, le matin vers la Porte Dauphine, lieu de rassemblement des élus, pour réclamer à « Jean-François » (Copé) la promesse d'abroger la loi Taubira (en cas de victoire UMP en 2017), sachant que bien évidemment l'intéressé n'a nullement cette intention en réalité.

Dans les innombrables hommes et femmes de tous âges, jolies jeunes filles, braves garçons joyeux et bien élevés, enfants, familles, tous déterminés et courageux, venus souvent de très loin malgré le matraquage politico-médiatique dissuasif sur les prétendues violence et dangerosité du mouvement, croisés partout, tapissés d'autocollants, portant drapeaux, bannières, pancartes, scandant « Hollande, ta loi, on-n'en-veut-pas » ou « Première, deuxième, troisième géné-ra-tion, nous sommes tous des enfants d'hétéros », vieillards affrontant les barrages de CRS et clamant leur droit à la liberté de manifester.

Dans l'énorme rassemblement des Invalides, vers lequel ont convergé, depuis la mi-journée, en flots incessants et multiples, les trois cortèges partis des différents points de ralliement.

Dans la nique perpétuelle au mur d'adversité érigé par un régime aux abois, terrorisé par une mobilisation populaire totalement pacifique et bon enfant, supprimant des RER et fermant des stations de métro, dressant de multiples murailles d'une quantité jamais vue de CRS et de gendarmes mobiles, obligeant sans cesse les manifestants à rebrousser chemin pour effectuer des détours géants afin de rejoindre leurs destinations, ou à déjouer les obstacles en escaladant des grilles de square pour se faufiler derrière les tristes bouledogues caparaçonnés d'un pouvoir autiste et méchant, juste pour pouvoir s'exprimer, droit pourtant garanti par la Constitution.

Dans les feux, les slogans (« Dictature socialiste », « Hollande démission », « Police politique », « CRS, en banlieue », « CRS, à Barbès »...), les chants (dont les goguenards « On n'entend pas chanter les CRS », « CRS, une chanson »...) et les danses des derniers carrés de veilleurs et autres irréductibles, finalement chassés des Invalides, vers 23 heures, par un déferlement incroyable de milliers de robocops en armure, divisant les manifestants en carrés et les repoussant peu à peu vers les extérieurs dans une image évoquant les batailles en ligne de la Guerre de Sept Ans, la stratégie en moins, avant de les suivre dans les rues avoisinantes à grand renfort de gaz, au point que j'ai vu certains manifestants dresser pour protéger leur repli, sans causer de dommages, des barricades au moyen de matériels de travaux publics, réveillant les bourgeois de l'avenue de la Motte-Picquet dans un fracas de tôles et de planches.

Dans l'usage de l'écharpe et du sérum physiologique pour lutter contre les gaz lacrymogènes généreusement répandus, aux Invalides et dans une station de métro voisine au moins, par la maréchaussée décidément empressée à rendre symbolique, par sa disproportion, toute action répressive ; ce qui donnait à tout manifestant un air de Gavroche en révolution du plus bel effet.

Dans la rencontre fortuite, aux alentours de minuit, dans le métro, de Fabrice Robert, occasion d'une chaleureuse poignée de main. Fraternité de la dissidence. Absence de hasard. Plénitude de sens.

Et, par-dessus tout, dans ce parapluie rose utilisé par un Identitaire au balcon du siège du PS, rue de Solférino, pour se protéger des gaz également vaporisés par le service de sécurité local (qui n'a pas insisté, découvrant à ses dépens que le vent lui était contraire et que les Zids bien rôdés à la communication se mettaient aussitôt, déclenchant l'hilarité des badauds, à crier : « Le PS nous gaze ! ») ; parapluie qui, après l'arrestation des dangereux terroristes à banderole, est lentement tombé comme une feuille morte, dans une image irréelle, comme au cinéma, symbole de la chute du pouvoir socialiste dans l'ignominie, la honte et le ridicule.

Images sublimes, oui, de la résistance française à un pouvoir méprisant, à une dictature qui ne dit pas son nom et qui prétend opérer « une réforme de civilisation » alors qu'elle n'a aucune légitimité démocratique (au deuxième tour de la présidentielle de 2012, 52 % des électeurs de Hollande ont surtout voté contre Sarkozy), sous l'impulsion d'un microscopique lobby gay qui proclame sans vergogne que, pour lui, « le mariage n'est qu'un début ».

Images sublimes d'un retour du peuple français, qu'on croyait endormi à tout jamais, sur le terrain politique, via une lutte pour la survie de la composante la plus essentielle de la société : la famille, la protection de l'enfant, le refus de laisser des fanatiques capricieux et sans conscience faire d'un bébé une marchandise.

Sur l'autoroute, pendant le trajet du retour vers ma campagne irréellement douce, si tranquille sous la lune et les étoiles, si pure en comparaison de Paris habituellement devenue une bête monstrueuse envahie par une foule cosmopolite et interlope mais pour une fois, en ce 26 mai, redevenue si française et si pimpante dans un conflit pourtant fondamental avec le système de domination, j'ai eu tout le temps de réfléchir.

En me couchant, ce matin à cinq heures, je n'avais pas envie de dormir.

Je pensais à Dominique Venner, à son sacrifice trop souvent incompris, je pensais à nos lointains ancêtres de toutes extractions, à toutes ces figures, humbles ou grandes, à ce lien de sang et d'Histoire qui nous unit tous dans une communauté d'âme et de destin qui fait que jamais nous ne pourrons renoncer à notre identité, oublier le chemin parcouru ensemble, les particularismes si forts qui font de nous un peuple ; que jamais, nous ne nous rendrons ; qu'il n'est pas question d'abandonner la lutte ; qu'ensemble, nous vaincrons.

J'étais merveilleusement heureux.

Et au réveil, j'étais prêt à repartir.

Ça ne me passera jamais.

Chers Français, mes frères, je vous aime.

15:01 Écrit par Boreas | Lien permanent |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! |