Sombreville (29/10/2010)
Après Blade Runner, encore un film allégorique de l'état de sommeil où est plongé notre monde : "Dark City" (littéralement, Sombreville), d'Alex Proyas (1998).
Un monde urbain dont les habitants se réveillent sans mémoire, où tout s'arrête à minuit pour être remodelé à la guise de mystérieux machinistes, les "Etrangers", dont personne ne sait rien.
Bien meilleur, à mon avis, que le pauvre Matrix-machin-truc (sauf la première partie du premier volet, avec son excellente idée de pilule bleue / pilule rouge).
Bande annonce :
Début du film (en VO, hélas - impossible de trouver une VF) :
Un long passage en VF :
14:55 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : sombreville, dark city, alex proyas, blade runner, sommeil, mémoire, matrix | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
Boreas, essayez celui-là :
http://www.youtube.com/watch?v=l-inGJnDJsU
Écrit par : léonidas | 31/10/2010
Merci pour le lien, léonidas.
Je connais Equilibrium, film intéressant à bien des égards.
Dans la même veine high tech, il y a aussi ça :
http://www.youtube.com/watch?v=qkcrJ63j-io
et ça :
http://www.youtube.com/watch?v=d2oiXOZTS7o
Écrit par : Boreas | 01/11/2010
Merci Boreas.
Je ne connaissais pas "The Island".
Je suis maintenant bien ennuyé de choisir entre Scarlett et Uma ...
Plus récent dans le genre et sans doute plus hollywoodien :
http://www.youtube.com/watch?v=15sP79yPHGQ
Écrit par : léonidas | 01/11/2010
léonidas
Hé hé, si nous avions le choix !... Bon, hum...
Merci pour le dernier lien, je ne connais pas ce film "Clones" qui, apparemment, vient de sortir.
Décidément, il doit y avoir un effet de mode.
Il est vrai que les clones psychologiques et intellectuels courent les rues.
J'ai vu passer quelques Guy Millière et plusieurs Caroline Fourest, pas plus tard qu'hier.
Quel cauchemar...
Écrit par : Boreas | 01/11/2010
Oui, c'est bel et bien la pensée unique qui s'exprime par leur bouche.
Quelque soit l'élément interchangeable qui est amené à parler, il dit la même chose que l'autre, c'est le 1 = 1, l'universalité humaine dans toute sa splendeur. Quel ennui et surtout quelle horreur.
Ce phénomène est peut être même renforcé par le net, qui sous des apparences de pluralité, de liberté est en fait une formidable machine de conditionnement du mode de penser.
Ceux qui sont nés sans et qui se sont éduqués par les vecteurs traditionnels de la transmission du savoir conservent encore leur libre arbitre, mais les générations à venir, venues au monde avec le web, quel futur intellectuel ?
Leur démarche analytique, leur façon de s'interroger sur les problèmes, et donc quelque part leur capacité à les résoudre ou à trouver les réponses seront formatés par les moteurs de recherches, l'expérience acquise par l'un immédiatement transmise aux autre via les multiples fora et autres chats.
L'immédiateté de la recherche et du du savoir saura t'il éviter le piège de la superficialité ?
Voilà qui renforcera singulièrement l'interchangeabilité des individus. Nous allons devenir de véritable insectes sociaux si nous poursuivons dans cette voie.
Écrit par : léonidas | 01/11/2010
Tant que nous sommes dans les filmographies, que pensez vous de celui-là.
Un registre tout à fait différent.
http://www.filesdrop.com/megaupload-la-chair-et-le-sang-dvdrip/t34133/
Écrit par : léonidas | 16/11/2010
"La chair et le sang" ?
J'en pense, cher camarade, que Paul Verhoeven (un habitué du cinéma sensationnel, violent et vulgaire) y donne une image peu sympathique et, à mon avis, peu objective, du XVIe siècle italien.
Dans un registre encore différent mais pour rester dans la même époque et au même endroit, je préfère le "Roméo et Juliette" de Zeffirelli, qui respecte strictement le texte de Shakespeare, un contemporain lui...
Écrit par : Boreas | 17/11/2010
Certo.
Ma, pour avoir étudié cette période de manière assez approfondie, notamment pour ce qui touche aux "guerres d'Italies", je ne le crois pas si éloigné d'une certaine réalité.
Mais peut importe son style à vrai dire, c'est plus sur le fond, sur le message que l'on peut y voir...
Le réalisateur est ce qu'il est ou du moins peut sembler être tel qu'on nous le présente (reste néanmoins l'ambiguïté de starshiptrooper, les critiques des sociétés libérales totalitaires dans Total Recall et Robocop etc.)
Je vois personnellement dans "la chair et le sang" une critique ouverte de la lutte des classes où les hommes sont triomphants lorsqu'ils agissent ensemble, chacun à leur place (seigneurs, capitaine, mercenaires, ribaudes etc.) et où le chaos, le malheur et la destruction s'installent lorsqu'ils détruisent cet équilibre et entrent en conflit d'intérêt sinon de classe.
Le seigneur est riche et instruit, il possède les atouts nécessaire à la conduite de la politique de l'Etat.
Le capitaine est un tacticien, c'est lui qui conduit la manoeuvre et permet la réalisation de l'objectif.
Le mercenaire, homme du peuple, est la force vive et brutale sur laquelle s'appuie les 2 autres pour construire leur action.
C'est sans doute le peuple le personnage le plus complexe, incarné d'ailleurs par plusieurs personnalité dans ce film.
A la fois violent, rustique et vulgaire comme peuvent l'être ceux qui sont guidés par l'instinct, d'un vitalisme extraordinaire et pour certains représentant, plein d'une réelle potentialité (Rutger Hauer).
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard, je pense si les médiocres meurent alors que survit le meilleur d'entre eux, à savoir le chef de bande, l'Alpha du groupe.
On notera que ni le noble, ni le capitaine ne meurent non plus.
J'allais oublier la dimension religieuse avec la caricature épiscopale qui joue néanmoins son rôle de moteur et de garde fous.
On nous livre ici le secret qui a fait les empires, la recette qui permis tant de conquêtes.
Lorsque tous les ingrédients sont réunis, chacun bien à leur place et dans leur domaine, rien n'y résiste.
Au contraire, lorsque ces éléments se déchirent, se combattent, ils tendent vers l'anéantissement de ce qu'il ont précédemment bâti.
Il est néanmoins piquant, dans le contexte actuel, de constater que c'est au seigneur, au dirigeant, que Verhoeven impute la faute première. C'est la cupidité du riche qui provoque, en cascade l'inévitable atteinte aux intérêts des uns et des autres et au final des siens propres.
Voilà, tout ça tout ça... Maintenant, j'ai peut être abusé de la San Pélégrino et je ne vois que ce que j'ai envie d'y voir :)
Écrit par : léonidas | 17/11/2010
Intéressant.
Mais je pense qu'il faut se méfier d'un déchiffrage moderne de l'ancien monde. A commencer par les parallèles hasardeux entre l'ancien ordre social et le nouveau, où l'on retrouve certes quelques traits économiques et politiques communs, mais guère plus (où est aujourd'hui l'équivalent de l'ancienne noblesse d'épée ? Où, même, est la virilité ? La féminité ? Etc.).
D'un côté, la foi et la ferveur des "arriérés" qu'on trouvait encore dans nos campagnes il y a quelques décennies, capables d'un rapport direct et vivant à l' "irrationnel", lui-même, en partie, cause de leurs difficultés à entrer dans la modernité.
De l'autre, le matérialisme et le darwinisme social des modernes, capables d'expliquer plus ou moins le passé avec une grille de lecture héritée de l'humanisme, des Lumières et du marxisme, mais infichus de le comprendre, faute de dimension spirituelle.
De même, deux visions de l'Histoire.
La première, simultanément cyclique et involutive, celle de tous les paganismes, de toutes les sociétés traditionnelles non influencées par les "religions du Livre". Un schéma conduisant à l'extrême dégénérescence, prélude à une régénération. A contrario, plus on remonte dans le passé, plus la qualité est présente. L'Age d'Or est au début du cycle.
La deuxième, linéaire et eschatologique, d'abord juive et chrétienne, freinée au Moyen Age par la symbiose pagano-chrétienne, puis réaccélérée et laïcisée avant de devenir complètement matérialiste, avec ses deux branches libérale et marxiste, culminant dans l'actuelle parousie du Progrès et du Bonheur. L'Age d'Or est à la fin de ce cycle (on le voit bien, d'ailleurs, non ? :-) ).
Il me semble que la première est, de très loin, la plus sensée, et que la seconde, archifausse, explique en grande partie les méprises de l'historiographie moderne.
Il suffit de lire des contre-exemples comme "La grande clarté du Moyen Age", de Gustave Cohen (un historien injustement et logiquement tombé dans l'oubli), "Les trois totémisations" de Lotus de Païni (Elvezia Gazzotti) ou encore "Le mystère des cathédrales" de Fulcanelli, pour se rendre compte de l'unidimensionnalité et du réductionnisme des études historiques actuelles.
A mon avis, les mécanismes mentaux ont suivi la même pente quantitative que l'industrie. Or, la complication technologique n'est pas un signe de qualité humaine et culturelle. A moins de considérer Hiroshima ou encore les vaccinations comme un progrès...
Donc, je pense que ce que les modernes ont perdu, ils ne peuvent l'approcher, en dépit de leur prétention à tout ramener à leurs critères, valables seulement dans l'ordre de la plus basse matérialité, et encore.
On attend toujours de vraies explications à... à peu près tout, à commencer par ça :
http://www.ldi5.com/heret/heret_paleo.php
Écrit par : Boreas | 18/11/2010
"Mais je pense qu'il faut se méfier d'un déchiffrage moderne de l'ancien monde. "
Oui, ce serait en effet le signe d'une erreur d'étudiant de première année ou de doctorant encarté à l'UNEF-ID.
Point d'anachronisme, sauf à considérer le film comme une reconstitution historique, ce qu'il n'est pas. A mon sens c'est seulement un prétexte, le réalisateur n'étant pas coutumier de ce genre cinématographique...
Écrit par : léonidas | 19/11/2010