Odessa, propagande et réalité (suite) (10/05/2014)

Puisqu'on m'a reproché ici et là de ne pas démontrer que les pro-russes, protégés par la police et tirant tranquillement des coups de feu de derrière un rideau de flics (!!!), et ce à plusieurs occasions, avaient attaqué, tué et blessé des supporteurs de football ukrainiens, ce qui a provoqué, plusieurs heures après, les violences ultérieures en représailles et l'incendie de la Maison des Syndicats, voici un petit florilège de vidéos facilement trouvées sur internet, illustrant ces attaques, ces tirs et ces meurtres (l'une des victimes ukrainiennes a été tuée d'une balle en plein coeur , sans doute un malheureux accident de chasse).

Les pro-russes ne sont pas tous des victimes innocentes dans cette affaire, loin de là. Mais pour la "dissidence" française pro-Poutine, la propagande ne peut être qu'occidentale et ukrainienne... Il est vrai que nous n'avons pas la culture guébiste, aujourd'hui crypto-soviétique, du mensonge ; donc, quand la propagande russe affirme sans sourciller des énormités, certains, naïvement, la croient.

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Version de RIA Novosti (média d'Etat de la Sainte Russie et du Grand Poutine) :

« Les représentants de la Chambre civile de Russie se préparent à déposer une plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) contre les autorités ukrainiennes qui n'ont pas prévenu un affreux carnage qui s'est produit vendredi dernier à Odessa, rapporte lundi le quotidien Izvestia.   

"Nous sommes en train de recueillir les informations et nous nous préparons à porter plainte contre l'Ukraine devant le Conseil des droits de l'homme auprès de la CEDH", a indiqué Gueorgui Fiodorov, membre de la Chambre civile cité par l'agence.  

Des dizaines de personnes opposées aux nouvelles autorités ukrainiennes arrivées au pouvoir suite au coup d'Etat du 22 février ont trouvé la mort vendredi dernier dans l'incendie criminel dans la Maison des syndicats d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine. L'incendie a été déclenché par des nationalistes radicaux du groupe Pravy Sektor (Secteur Droit). Selon un bilan révisé le drame a fait plus de 40 morts et de 200 blessés. Selon les témoins oculaires, la police n'a même pas tenté de prévenir le drame. (...) »

Source

 

Version de l'AFP (affreux média atlanto-sioniste à la solde de l'Empire) :

« Des témoignages concordants permettent de reconstituer le scénario qui a conduit vendredi à l' dans lequel ont trouvé la des dizaines de pro-russes, vendredi à Odessa (Ukraine). 

Un match du d'Ukraine de football était prévu à 17heures entre le Tchornomorets Odessa et le Metalist Kharkiv. Comme de coutume, les supporteurs des deux clubs se sont rassemblés dans le centre-ville en début d'après-midi pour se rendre en cortège au stade. "Nous n'avions prévu aucune manifestation, ce n'est pas nous qui étions à l'origine de ce rassemblement, assure Natalia Petropavlovska, l'une des responsables du mouvement pro-Maïdan à Odessa. C'étaient des supporteurs, des jeunes, et dans ce pays les jeunes sont naturellement plus partisans d'une Ukraine unie que de la Russie".

Sur un grand boulevard, le cortège, largement pavoisé de jaune et bleu, couleurs du drapeau ukrainien mais aussi du maillot des joueurs du Metalist, a été attaqué par plusieurs centaines de manifestants pro-russes bien équipés, certains armés, portant casques et cagoules. Au moins quatre personnes ont été tuées par balles et une dizaine blessées. Pour Natalia Petropavlovska, "les pro-russes ont commis une grosse erreur en s'en prenant aux supporteurs. Ils étaient nombreux et savent se défendre. Non seulement ils n'ont pas eu peur des armes mais cela les a enragés de voir qu'on leur tirait dessus et qu'on les tapait."

L'un des nombreux supporteurs, Oleg Konstantinov, a été admis à l'Hôpital Juif d'Odessa pour des blessures par balles au bras et à une jambe. "Quand cela a commencé à tirer, je me suis dit que c'était peut-être des armes à feu, parce que les policiers ont commencé à tomber, dit-il. J'ai été blessé au bras et, quand mes collègues m'ont sorti de là, j'ai encore été blessé au bras et à la jambe". Bogdan, 40 ans, a été témoin de la scène. "Les deux équipes de supporteurs défilaient dans la ville quand il y a eu des tirs, et aussi des jets de grenades artisanales. La police n'a rien fait mais les supporteurs ce sont défendus. Ils étaient bien plus nombreux que les assaillants, et la bagarre cela ne leur fait pas peur".

Par téléphone, par les réseaux sociaux, les supporteurs des deux équipes ont averti leurs amis dans la ville et ceux qui étaient allés directement au stade. "J'ai assisté au match et nous avons tous remarqué qu'à la mi-temps les gradins se sont vidés, assure un amateur de football. Ils étaient partis se battre".

A Odessa, les partisans d'un rapprochement avec Moscou avaient organisé depuis la mi-mars un camp de tentes sur une vaste esplanade, devant l'immeuble de pierre de taille des syndicats. "C'est une foule en colère, qui voulait se venger, qui s'est rendue sur la place Koulikove Pole. Ils voulaient en finir avec ce camp pro-russe, dit Natalia Petropavlovska. Ils ont commencé à le détruire, à y mettre le feu. Les pro-russes auraient pu partir, ils savaient qu'une foule en colère arrivait, il s'est écoulé deux heures entre l'attaque de la manifestation et l'arrivée des supporteurs et des nôtres. Mais au lieu de cela ils ont choisi de se réfugier dans la Maison des syndicats".

Elle admet que des cocktails Molotov ont été jetés contre le bâtiment, ce qui est clairement visible sur les nombreux films amateurs tournés sur les lieux. Mais elle assure, comme les autorités de Kiev, que les pro-russes y ont également eu recours et que des tireurs visaient la foule depuis les toits. La responsabilité initiale de l'incendie ne sera sans doute jamais clairement établie mais ce qui est certain c'est que des dizaines de jeunes gens sont morts, la plupart asphyxiés par les fumées. "C'est terrible. Nous n'avons jamais voulu ça, nous sommes désolés pour ces morts, dit-elle. C'étaient des jeunes qui ont été manipulés. J'ai moi-même appelé plusieurs fois les pompiers et je ne comprends toujours pas pourquoi ils ont tellement tardé à intervenir".

Source

 

En complément, je vous recommande ce témoignage (traduit en anglais).

20:40 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : ukraine, odessa, incendie, morts |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! |