French flair (16/03/2014)
(Mettez la vidéo en HD, les images sont un peu anciennes pour la plupart - hélas.)
02:18 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : rugby, french flair, le fric pourrit tout | Facebook | | Imprimer | |
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Commentaires
Merci Boreas.
J adore le dernier essai, ils partent de derriere leurs poteaux et remontent tout le terrain.
Genial.
Écrit par : libherT | 16/03/2014
J'étais un fan inconditionnel du rugby de l'époque. C'était rapide, c'était beau, il y avait du panache, et c'était encore amateur.
Aujourd'hui, j'ai quasiment décroché. Avec la professionnalisation, ils sont tout bodybuildés. Je trouve que le rythme s'est ralenti. C'est un affrontement de défense essentiellement, et les moment de grâce en attaque sont devenus très rares.
Ou alors, c'est que je suis devenu un vieux con nostalgique.
Écrit par : polomnic | 16/03/2014
Et oui, Priorité à l'attaque et au coté ouvert .
Maintenant , on joue le jeu des Anglo-saxons : défi physique et coté intérieur . Encore un effet de la mondialisation ....
Ce n'est jamais de contraindre sa vraie nature . En rugby comme dans d'autres domaines , on préfèrera toujours l'original à sa copie.
Écrit par : alain21 | 16/03/2014
J'ai revu hier la demi-finale d'anthologie de 1999 contre les Blacks :
http://www.youtube.com/watch?v=LzuyAwxo2qE
C'était déjà le rugby professionnel (depuis 4 ans), certaines règles avaient déjà été changées et Lomu, ailier de 105 kg, faisait figure d'exception monstrueuse, mais finalement le jeu était encore relativement proche de celui que j'aimais quand, enfant, j'ai découvert le rugby au milieu des années 70.
Aujourd'hui, il y a longtemps qu'aucun match ne m'a plus vraiment fait vibrer.
Dans le rugby comme dans d'autres domaines, les Anglo-saxons ont eu le dessus, ont imposé leurs desiderata au sein de l'IRB, notamment pour affadir et amoindrir le rôle de la mêlée et soi-disant favoriser l'attaque dans les mêlées ouvertes et le jeu au sol (phases de conquête qui en réalité sont devenues des primes à la violence dans la défense comme dans l'attaque, avec des déblayages dangereux sur des joueurs sans ballon et une prime systématique au culturisme).
On voit désormais les Anglais, traditionnellement des gens qui ne savaient pas jouer, très à l'aise dans un jeu de ligne qui n'a plus rien à voir avec ce qu'il était, se faisant des passes vissées stéréotypées entre costauds pour finir par traverser ou renverser la défense adverse après quinze temps de jeu aboutissant systématiquement à "péter" dedans.
C'était un jeu pour tous, une incarnation de la complémentarité sociale. Maintenant, c'est presque seulement une affaire de gros bras. Le moindre ailier fait 1,85 m et 95 kg. Le centre Bastareaud (un charmant caractère, en plus, celui-là, aimable et distingué comme un footballeur à quenelle...) est considéré, côté français, comme le meilleur joueur du match d'hier contre les Irlandais, parce que son physique de pilier lui permet "d'avancer", disent les journaleux, et qu'en défense il envoie l'adversaire à l'hôpital, sinon à la morgue. Génial.
L'évitement, fondement de l'attaque dans le rugby, est devenu rare et la passe, autre arme majeure entre les mains de l'intelligence de jeu, quelque chose qu'on est censé soumettre à des schémas préétablis, et ne plus faire quand on mène au score car il faut alors "conserver le ballon". Bah oui, sinon il risquerait d'y avoir du jeu et ça pourrait faire perdre... de l'argent, surtout, vu que la défaite, ça coûte.
On nous dit que le rugby a progressé, que la professionnalisation a fait des joueurs des athlètes, eux qui, avant, c'est bien connu, étaient juste des grassouillets plus soucieux de troisièmes mi-temps bien arrosées que de préparation efficace. Sûr que quand on voit les essais de trois-quarts d'il y a quarante ans, le jeu était lent et les mecs, toujours essoufflés. Ben voyons.
La vérité, c'est qu'aujourd'hui, pour des raisons financières, on privilégie le résultat, si bien que les défenses sont devenues étouffantes, mais pas principalement en raison d'une meilleure condition physique des joueurs. Certes, l'entraînement physique plus intensif produit des défenseurs peut-être mieux replacés et plus infatigables, mais on oublie que l'usure de l'adversaire était l'un des buts du jeu. A une époque où l'on ne pouvait faire entrer sept remplaçants (!) comme aujourd'hui, le travail des avants finissait par ouvrir des espaces aux trois-quarts.
Et puis, contrairement à ce qui est prétendu maintenant, il est rare qu'un ailier de 110 kg, même surmusclé, soit aussi rapide qu'un ailier d'antan. La masse, il faut la déplacer. Pour défendre sur vingt mètres, ça va. Sur quatre-vingt mètres après x collisions douloureuses, c'est plus compliqué. Quant à l'intelligence de jeu, n'en parlons pas. Un culturiste est en général un crétin, par rapport à un athlète complet. Les anglo-saxons sont partisans du "développement du haut du corps", avec leur jeu fondé sur l'arrachage des ballons dans les regroupements et sur la défense. Gros bras, petits cerveaux, règles adaptées à des intérêts mesquins et laids.
On nous dit aussi que la volonté, aujourd'hui, c'est de faire du rugby un spectacle qui passionne les foules, sans temps mort (surtout, éviter les fameux "empilages" de l'ancien temps, etc.). On se glorifie de temps de jeu effectifs de 40, voire 45 minutes par match. Merveilleux. Sauf que sur ces 45 minutes, il y en a 40 passées à s'arracher le ballon et à se péter dans la gueule. Du football américain, ou presque, d'ailleurs les joueurs mettent des protections sous leur maillot. Je ne sais pas vous, mais moi je bâille.
Tout ce marketing du "rugby moderne", c'est du flan. Dans les années 70, il y avait certes des phases de combat, le jeu général était sans doute "ralenti", le temps de jeu effectif moins important, mais que je sache, les spectateurs n'était pas frustrés. Sauf "match à l'ancienne" (expression péjorative surtout employée de nos jours, pour vendre le brouet actuel en le faisant passer pour plus attractif), c'est-à-dire match où les équipes ne se découvraient pas - ça a toujours existé, il ne s'agit pas d'idéaliser - ce rugby-là produisait des éclairs enthousiasmants et le spectateur venait pour eux, comme pour les phases de combat. Et envahissait le terrain à la fin, pour communier avec les joueurs.
Comme ceux qui le pratiquaient, c'était un rugby multiforme, chatoyant, avec des joueurs de caractère, des "figures", alors que celui auquel nous en sommes réduits est uniformisé, monochrome, monocorde et, en général, chiant. Il n'est pas loin de cesser d'être du rugby, à tel point que certains proposent des fausses solutions, comme de passer à 13 joueurs par équipe "pour ouvrir les défenses", d'adopter des règles du XIII comme le tenu pour éviter la violence, etc. Alors qu'il suffirait simplement de revenir aux anciennes règles, dans de nombreux domaines.
Quant à la France dans tout cela, malheureusement nous n'avons pas la main. Les anglo-saxons dominent les autorités du rugby et, même si les Celtes y sont assez bien représentés, les Anglais y règnent (Angleterre, Nouvelle Zélande, Australie). D'autant plus que pour des raisons tenant à la quête effrénée des résultats (financiers), dans tous les clubs professionnels et à tous les niveaux même les plus petits, nous importons massivement des joueurs étrangers confirmés au lieu de lancer de jeunes Français, alors qu'un plafonnement des salaires comme en Angleterre permettrait de dissuader cette pratique.
Bref, j'ignore si @Polomnic a raison et si nous sommes donc des vieux cons, mais ce qui est sûr, c'est que le rugby que j'aime ne ressemble pas à ça, et il me semble que je suis loin d'être le seul.
Là aussi, il faudrait une révolution et d'abord, supprimer le professionnalisme (celui d'avant, déguisé, était un moindre mal, il permettait juste aux meilleurs joueurs de se consacrer au jeu).
Écrit par : Boreas | 16/03/2014
Aux spécialistes: d'où vient cette manie d'avancer uniquement en tirant en touche à 50 m ?
Écrit par : Cotuatos | 16/03/2014
Je ne suis pas un spécialiste, mais en fait, dès l'origine, le rugby est un jeu de mains et de pieds, il s'appelle d'ailleurs rugby football.
La possibilité de taper en touche est aussi vieille que ce jeu, mais ce n'est qu'une possibilité parmi d'autres.
Les Anglo-saxons jouent traditionnellement plus au pied que nous.
Dégager en touche est soit une défense (on n'arrive pas à se dégager autrement, et/ou on est fatigué et on économise les forces des partenaires), soit une attaque (on sait qu'on rend le ballon à l'adversaire, mais on est fort en touche et on compte donc récupérer le cuir plus près de la ligne d'en-but adverse).
En tout cas, personne ne botte en touche systématiquement.
Il y a juste des équipes qui arrivent difficilement à avancer autrement face à un adversaire plus fort.
Sinon, l'évolution des règles du jeu :
http://www.rugbylegende.com/_rugby_mondial/index.php?LES_REGLES::LES_REGLES_DU_JEU
Écrit par : Boreas | 16/03/2014
Boreas, en matière de rugby ne mettez pas tous les anglo-saxons dans le même panier :-)
Cette évolution du rugby a surtout été voulu par les financiers du rugby du sud (les Murdoch et compagnie) qui voulaient faire du rugby à 15 un ersatz du 13. Les fédérations du sud ont imposé leur désidératas aux nations du nord. Les gallois des années 70 n'avaient rien à envier aux grenouilles bleues, et que dire des trois quarts anglais dans les années 80-90 comme Guscott (la classe à l'état pur), les frères Underwood, le génial Rob Andrew...
Le nord est depuis le professionnalisme le mal aimé du rugby, ce sont les nations du sud qui ont imposé les physiques de culturistes, la fin de la mêlée, qui ont aseptisé les phases de combats et de conquêtes... Pas les Anglais, ni les Gallois ou les écossais... De toutes façons en Europe ce sont les irlandais qui dirigent depuis la création de la Hcup, et pourtant j'adore les Irlandais.
Heureusement parfois on peut encore se régaler en regardant un match de rugby, dernier exemple en date Irlande - nouvelle Zélande en novembre, les tous noirs marquant un essai fabuleux dans les arrêts de jeu arrachant la victoire à de formidables Irish.
Par contre je vous rejoints sur la fin de "l'esprit rugby" , finis les envahissements de terrain , les bagarres générales (et oui) qui faisaient le charme de ce sport. Heureusement que tous les supporters n'ont pas succombé au grand remplacement :-) qu'il est bon de partager une bière ou deux avec des supporters gallois à Cardiff ou le pastis avec les supporters toulonnais ou catalans avant un match au stade de France :-) mais pour combien de temps ....
Écrit par : Hugues capet | 24/03/2014